Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
193. Brienne an d’Avaux Paris 1644 August 6
Paris 1644 August 6
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 23–25’ = Druckvorlage; Eingang nach nr. 224: 1644 Au-
gust 26. Kopie: AE , CP All. 33 fol. 227–227’.
Zu den Auseinandersetzungen mit Servien. Federführung Serviens. Person des Gesandtschaftssekre-
tärs. Anschuldigung Serviens gegen Brienne.
Vous serez accablé du grand nombre de lettres que vous recevrez par Mon-
sieur de Saint Romain. Vous considèrerez que la Reyne a daigné vous en
escrire l’une de sa main
response aux autres que pour celle là, vous n’en trouveriez que dans une
prompte obéissance. C’est bien le meilleur conseil que vous puissiez prendre;
car si bien vous avez esté provoqué, vous avez respondu avec beaucoup de
vigueur, et l’affaire demeurant en ces termes vous avez repoussé ce qui
sembloit avancé pour vous fascher. Je me suis expliqué avec ledict Sieur
de Saint Romain de tous mes sentimens, j’ay contribué à faire valloir voz
raisons tout autant que j’ay peu et en cela j’ay creu faire justice, et si j’ay
apporté de la difficulté à consentir que vous fussiez rappellé comme Mon-
sieur le Président vostre frère le proposoit, c’est pour avoir jugé qu’il vous
estoit plus honorable de demeurer que de revenir.
En me considérant j’eusse peu prendre un autre sentiment, j’ay chargé ledict
Sieur de Saint Romain d’une lettre du Roy par laquelle il vous est ordonné,
parlant de Sa Majesté en latin de luy donner le titre de Très Chrestien, en
françois ne luy en ajouster aucun, avec ordre que si vous avez acquiescé au
désir de Monsieur Servien ou que vous le veuilliez faire sans ordre, qu’il
ayt à la supprimer. Si pour vostre descharge ou vostre satisfaction vous en
voulez un commandement, celuy que vous luy donnerez sera exécuté. Tout
ce que vous avez escrit soit à vostre justiffication ou pour autre respect a
esté leu en plein Conseil, à l’exception du dernier mémoire que vous m’avez
adressé
Monsieur le Cardinal Mazarini, il n’a pas jugé que cela fust nécessaire, et
pour avoir entré en la pluspart de voz sentimens comme vous verrez par
celuy qui vous est envoyé . Un plus soubçonneux et moins bien informé
que moy en ajousteroit une troisiesme qui seroit pour n’avoir pas esté com-
muniqué par vous à Monsieur Servien, mais aux autres rencontres où il
s’agissoit mesme de destruire ce qu’il posoit pour fondement cela n’ayant
point esté prattiqué, il est clair que sa considération n’est point entrée en
part en cette résolution. Si vous prenez celle d’escrire ou soubz un nom
emprunté de faire voir l’injustice de la proposition qui a esté avancée à
Francfort et les conséquences qu’elle tire après soy, que ce soit avec grande
retenue et rien au dessoubz de ce que vous avez fait du passé. Cette pièce
sera considérée comme l’ouvrage de voz mains et qui n’en sçauroit estre
tirée non plus que la plume de la main de Monsieur Servien. Cela semble
résolu et son nepveu n’y a pas apporté de contradiction.
La peine est au choix du secrétaire. Pour moy je donnois ma voix à Mon-
sieur de Saint Romain ou à Monsieur de Rorté, ilz ont esté excluz pour des
raisons qui ne vous sont pas incognues. Brasset a esté proposé, mais la
nécessité de son employ au lieu où il est en a fait rejetter la pensée. Peut estre
en formera on une avant que ledict Sieur de Saint Romain parte. Je le
désirerois et que Monsieur Servien eust meilleure opinion de ceux qui ser-
vent le Roy soubz moy qu’il ne la pas, se persuadant que ce qu’il a escrit
contre vous vous en avez eu le double
Vgl. dazu [nr. 181.]
sur ce chef, ma preudhommie passe pour establie comme aussy la fidélité
de mes gens, que vous l’ayez déclaré cela mesme le contredit. Je n’aurois
pas désavoué s’il me l’avoit demandé que je n’ay rien caché audict Sieur de
Saint Romain, il est né gentilhomme et d’une discrétion toute esprouvée.
Hors luy jamais personne n’a eu part de voz dépesches. Je souhaitte de n’en
plus recevoir ny de luy ny de vous qui soient remplies d’aigreur ny de
ressentiment. La paix que vous allez faire doibt estre commencée entre vous
deux. De ce qui vous pourroit fascher en cette lettre ou en la commune que
je vous escris , je vous en demande pardon. Je n’ay pas voulu me taire
quand un chacun se mesloit de vous escrire puisque je suis…