Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
61. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 April 23
Paris 1644 April 23
Ausfertigung: AE , CP All. 26 fol. 372–378’ = Druckvorlage; Eingang nach nr. 92: 1644
Mai 6. Kopien: AE , CP All. 26 fol. 502–506’; AE , CP All. 32 fol. 124–127’. Druck:
Nég. secr. II, 1 S. 191f.; Gärtner II S. 714–722.
Auf nr. 37 und 38. Begründung Contarinis für seine Kurialienforderung. Nach dem Friedensschluß
in Italien Aufgeschlossenheit der Mediatoren für die französischen Interessen zu erwarten. Kurialien
für Contarini durch das Verhalten des Nuntius bestimmt. Einspruch gegen die spanische Vollmacht,
wenn die Spanier nur als Bevollmächtigte bezeichnet sind. Sicherung der Reise La Thuilleries im
Einverständnis mit den Schweden. Patenschaft für das zu erwartende Kind des Königs von Polen.
Beschwerde Lüttichs über Einfälle hessen-kasselscher Truppen. Befreiung des Gebiets von Kolmar
von Kontributionen. Invitationsschreiben. Bericht des pfälzischen Residenten über Bemühungen
Bayerns, die Pfalzfrage vom Kongreß fernzuhalten. Klagen katholischer Fürsten, von den Schweden
kein Invitationsschreiben erhalten zu haben.
En toutes choses je voudrois suivre l’exemple que vous me donneriez,
j’excepte seulement de cette règle de vous escrire en particulier, quand bien
vous m’en auriez ouvert le chemin, et soit par paresse ou par raison, un
sentiment contraire me semble le plus raisonnable. Ainsy au lieu de respon-
dre aux deux lettres de Monsieur Servien en datte du 9 e du courant receue
le 20 e et de luy escrire à luy seul, je vous adresse à tous deux la response
qui m’a esté commandé[e] d’y faire.
A cette raison s’en joinct une seconde que ce qui n’a pas esté signé par l’un
ne laissoit d’en estre approuvé et que desjà estant seul sur les affaires princi-
palles de cette dépesche, il avoit ouvert son sens auquel celuy de son collègue
se raporte si parfaictement que nous pouvons dire qu’ayant desjà respondu
à la première dépesche, l’on pourroit s’excuser de le faire à ces dernières.
Toutesfois, Sa Majesté a jugé qu’il vous pouvoit estre dit que la prétention
de l’Ambassadeur de Venize s’appuye des honneurs qu’il reçoit des ministres
de l’Empereur et du Roy Catholique, et qu’estant probable qu’il les recevra
du Nonce, il aura tousjours d’autant plus de droict de les demander.
La paix qui a esté conclue entre Sa Sainteté et la République
Vgl. [ S. 10 Anm. 5. ]
de vous envoyer les capitulations et qu’au plus tard je joindray à la dépesche
subséquente à celle cy, donnera lieu à leurs ministres de s’entrevisiter, et cela
mesme contribuera beaucoup à avancer le traitté de la paix générale. |:Si
les Médiateurs usent de recognoissance à l’endroict de la France, ilz en
appuyeront les justes intérestz:|, n’ayant obmis ny soing ny travail pour
establir entre leurs maistres l’union et la tranquilité qu’ilz sont forcéz
d’advouer leur avoir esté procurée en une conjoncture d’affaires qu’elle leur
estoit aux uns et aux autres aegalement nécessaire. Au premier jour nous
recevrons les ratiffications du traitté et les complimens que desjà les ministres
des Princes nous en rendent, qui attendent des lettres de leurs maistres pour
les rendre avec plus de chaleur.
Et pour revenir à voz lettres, nous advouons bien avec vous que dans les
conciles, mesmement ceux des derniers ciècles, Venize a esté précédé par
Savoye. Mais cela a esté changé, et la Reyne ne peut pas faire rien qui blesse
un droict acquis, ny demander ou prétendre des Ambassadeurs de cette
République que ce qu’ilz ont accoustumé de rendre à ceux de cette Couronne.
C’est vostre sens et Monsieur d’Avaux s’en est ouvert avec le leur, qui n’a
pas jugé le party recevable pour des conséquences qu’il en a tirées, et l’on
eust esté plus en droict de suivre l’exemple de ce qui se prattique à Rome,
si l’on ne s’en estoit point relasché et que l’on eust esté asseuré que le Nonce
eust fait quelque chose de moins ou de semblable, puisque arrivant à Mun-
ster et y voyant deux formes de traittement establies, il est en droict de
choisir celle qui luy semblera la plus juste, et celle qu’il prattiquera fera loy.
Car si bien les ministres de cette Couronne qui ne la doivent recevoir de
ceux d’Espagne sont comme forcéz de suivre celle de ceux de l’Empereur,
[ilz] ne pourront à plus forte raison rejetter celle dudict Nonce. C’est à
vous, Messieurs, à consulter ce que vous avez à opposer à cette raison et à
nous en informer, et nous vous remettons à noz précédentes dépesches.
En voyant les pouvoirs qui vous ont esté communiquéz, décernéz par
l’Empeureur et le Roy Catholique, vous aurez examiné toutes les circon-
stances et les clauses y enoncées et aurez déclaré aux Médiateurs si vous les
tenez suffisans pour faire l’ouverture et la conclusion du traitté. Sans doubte,
si la qualité d’Ambassadeurs n’estoit joincte à celle de Plénipotentiaires,
vous vous seriez plaincts de ce que de bonne foy vous auriez traitté avec
eux les en tenant honoréz, et c’est nostre sens que c’est celle là qui donne le
rang comme l’autre l’auctorité de traitter et de conclure, que si ilz ne l’avoient
pas, ce qu’ilz auroient faict à l’advantage de l’Ambassadeur vénitien ne
pourroit pas estre allégué par luy. Apparemment l’Empereur l’aura donnée
au Comte de Nassau, et les Espagnolz la recognoissent si essentielle qu’ilz
l’avoient comprise èz patentes accordées à Dom Francisco de Melos désigné
Plénipotentiaire pour le traitté de la paix. Le doubte que je pourrois faire
qu’ilz l’eussent retranchée à ceux qui sont de leur part à Munster, procèderoit
de la crainte que j’ay que sachants bien qu’ilz y seront contrainctz de céder
à ceux de France, pour se maintenir en leur folle prétention ilz auroient peu
faire cette chicane, ce que je crains d’autant plus que souvent ilz ont donné
pouvoir à quelque Prince de traitter et de subdéléguer, comme il fust pratti-
qué à Vervins
Vgl. [ S. 80 Anm. 2. ]
sans faire de façons disant que, si bien ilz ont pouvoir de promettre pour
le Roy Catholique, ilz ne comparoissent en l’assemblée que comme députéz
de l’Archiduc ou de tel Viceroy ou Gouverneur.
Sur cela aussy nous attendrons de voz nouvelles comme la résolution que
vous aurez prise pour la seureté du passage de Monsieur l’Ambassadeur
extraordinaire de La Thuillerie. Il est probable que ceux de l’Empereur ne
luy auront pas desnié leurs passeportz, et néantmoins si ilz craignent que
son entremise traverse leurs affaires, ilz pourroient les refuser et se fonder
sur manquer de pouvoir et pour alonger promettre d’en escrire, ce qui vous
auroit fait songer à quelque autre moyen pour le faire passer comme de
prendre celuy de la mer. Et en ce cas vous aurez pris les précautions que
vous mesme jugez nécessaires |:pour ne donner point du soubçon ou de la
jalousie aux Suédois dont les ministres sont trop habiles pour ne pas cognoi-
stre qu’il leur importe et au public de faire cesser la guerre qu’ilz ont ouverte
contre Dannemarch et auxquelz la médiation de cette Couronne ne doit
jamais estre suspecte, puisqu’elle contribue tout ce qui est en son pouvoir
pour accroistre la domination de la leur. Et pour accorder lesdictz Suédois:|
cette raison ne sera pas de peu de force que plus les Impériaux craignent la
paix entre eux et Dannemarck, plus elle est à l’advantage du public et des
Couronnes alliées, de sorte qu’il est vray de dire que ceux là seront demeuréz
persuadéz que la fin qu’on se propose |:de l’employ dudit Sieur de La
Thuillerie tournera à leur avantage:|.
Ilz doibvent estre très obligéz des déférences que l’on a pour leur Reyne,
et qu’en la considérant Sa Majesté a tardé à accepter la prière qui luy a esté
faicte de lever sur les fonds l’enfant que Dieu donnera aux Majestéz de
Poulongne qui luy attouchent de si prèz de parenté
Vgl. [ S. 56 Anm. 1. ]
a consenty, pressée des intérestz du public bien plus que de son affection
qu’il est aisé de prouver n’estre pas grande, puisque la cognoissance bien
plus que le sang l’a contracté, et il falloit jetter le Roy de Poulongne pour
jamais dans les intérestz de la Maison d’Austriche refusant un office de cette
nature après les protestations qu’il a fait faire de voulloir prendre les mou-
vemens de cette Couronne et garder inviolablement les traittéz qu’il a faicts
avec celle de Suède, des intérestz de laquelle il advoue que la France ne peut
ny ne se doibt destacher. Et Sa Majesté ne s’est voulu engager à ce qu’elle
ne pouvoit honnestement refuser |:qu’elle n’ayt sceu qui estoit destiné pour
parrain de l’enfant, de crainte qu’ilz n’eussent pensée à en requérir l’ Empe-
reur avec lequel elle l’eust refusé. Et:| ayant sceu que c’estoit |:un Prince
puisnay de la Maison de Polongne, elle s’y est résolue, et pour lever tout
sujet de soubçon, donnera commission au Grand Chancelier de Polongne
de la représenter en cette cérémonie et n’y envoye qu’un envoyé pour luy
en porter le pouvoir affin d’oster tout scrupule de traitté, et lequel aura ordre
de passer par Munster. Sçachant que c’est le Sieur de Brégy :| dont la suffi-
sance vous est cogneue, vous jugerez bien de noz pensées, et quand il fust
proposé j’appuyay sur l’heure qu’il fust déclaré par les raisons que je vous
laisse à penser.
J’aurois finy si il ne m’estoit souvenu que depuis quelques jours un courrier
dépesché par ceux de l’Estat de Liège m’a rendu une lettre de leur part pour
me prier de faire office en leur faveur envers Sa Majesté qu’elle agréast de
leur en rendre un essentiel, priant Madame la Langrave de s’abstenir de
molester leur pais qu’on sçait estre neutre et qu’ilz disent attaché aux inté-
restz de la France dont ilz donnent pour tesmoing Monsieur le Colonel
Marsin qu’ilz ont favorisé en ses levées, auxquels je n’ay pas peu faire res-
ponse et me suis contenté de mander audict Colonel que je vous escrirois
pour estre informé de vous, Messieurs, ce que vous avez arresté avec eux
à vostre passage; non qu’il ne me souvienne bien ce que vous m’en avez
escrit, mais pour laisser cette affaire indécize et remettre à voz prudences
d’y prendre les tempéramens qu’il conviendra, pressant Madame la Langrave
de s’abstenir de faire faire des courses dans leur pais si cela [n]uit aux affaires
publiques ou l’exhortant de les continuer si les mesmes le requièrent ainsy
ayant esgard aux levées qu’on y fait pour le service de Sa Majesté et de la
cause commune. Sans doubte ceux de cet Estat députeront vers vous qui en
pourrez aussy tirer quelque advantage pour les exilés et qui ont souffert
pour avoir eu la liberté de leur patrie en recommendation et les intérestz
de la France .
Pour y conseiller de plus en plus l’affection des villes impérialles, Sa Majesté
s’est résolue d’accorder à celle de Colmar la descharge des contributions
qu’on avoit mises depuis quelque tempz sur les biens appartenants à leurs
bourgeois sciz hors l’estendue de leur banlieue et territoire , dont les députéz
ont tesmoigné un si extraordinaire resentiment qu’ilz se sont engagéz de le
publier et jugent ainsy qu’il est probable que les autres Républiques de la
Germanie s’en sentiront sinon obligéz à la France, au moins à recognoistre
qu’elle veut les ayder à se maintenir en leur privillèges, et ilz croyent que
sur ce que vous les aurez conviéz de députer à Munster qu’elles s’y seront
résolues. Nous attendons la coppie de la lettre que vous aurez escrite soit
à l’assemblée de Francfort qu’aux Princes ecclésiastiques et séculiers de
l’Empire, ce qui est d’autant plus nécessaire que l’Empereur essaye de les
en dissuader. Le Résident du Prince palatin dit que le Duc de Bavière fait
des effortz pour destacher le différent qu’il a avec son maistre de l’assemblée
générale |:et que l’Electeur de Brandebourg a appuyé contre celuy là. Cella
me feroit croire qu’il peut avoir des sentimens pour la liberté de l’Empire
ainsy qu’un des siens nous en a asseuréz et dont je vous escrivis dès l’année
dernière
Brienne hatte mit Schreiben aus Paris, 1643 November 28, an d’Avaux, Servien und La Thuille-
rie – Ausfertigung: AE , CP Holl. 29 fol. 40–50 – berichtet, der kurbrandenburgische Staatsrat
Johann von Norprath sondiere in Paris die Möglichkeit eines Bündnisses und der Zusammenarbeit
mit Frankreich, und zwar besonders hinsichtlich des jülich-kleveschen Erbfolgestreites und der
Verhandlungen in Münster. Er wies die Gesandten an, den brandenburgischen Wünschen soweit
entgegenzukommen wie Brandenburg die französischen Interessen unterstütze. Diese rieten darauf-
hin zur Zurückhaltung; man müsse die Absichten des Kurfürsten sorgfältig erkunden, offensichtlich
wolle er die französische Unterstützung gegen Schweden gewinnen; d’Avaux, Servien und La
Thuillerie an Königin Anne, Den Haag 1643 Dezember 23, Ausfertigung: AE , CP All. 21
fol. 141–149’. Nach Urkunden und Actenstücke I S. 608 war mit diesen Verhandlungen
Winand Rodt beauftragt; Norprath, der brandenburgische Gouverneur von Kleve, sollte Rodt
für seine Reise mit Geld versehen und ihn über den Stand des Erbschaftsstreits informieren; vgl.
ebenda S. 608f. und 616–621. Im Oktober/November 1644 hielt sich Rodt in Münster auf und
verhandelte mit den französischen Gesandten; Druck seiner Abschlußrelation ebenda S. 622–
640, vgl. auch nr. 279. Biographische Daten von Norprath und Rodt waren nicht zu ermitteln.
L’on m’a mandé que les Princes catholiques se pleignent de ce que les
ministres de Suède ayants escrit aux Princes protestantz de se trouver en
personne ou par leurs députéz à l’assemblée générale, il[z] ne leur en avoient
point escrit, d’où ilz infèrent qu’ilz veullent union avec ceux là et non le
bien de l’Empire. C’est à vous à juger qui en aurez usé autrement si vous
debvez presser ceux là de faire une seconde dépesche et en faire part auxdictz
Princes catholiques.