Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

16
Observations sur les 20 premiers articles du project donné par les Espagnolz et sur quel-
17
ques poinctz du mémoire de Son Altesse pour la cour du [1]5 e avril 1647 et envoyé de
18
Munster avec sa dépesche du 16 e dudit moys

49
Vgl. Anm. 1.
.

19
Il paroist au raisonnement de monsieur |:Contarini:| contenu audit mémoire de Son Al-
20
tesse que ce bon cavalier selon sa coustume prend grand soing des intérestz de |:sa répu-
21
blique:|, mais qu’il n’a pas beaucoup d’esgard à ceux d’autruy, car ces belles parolles que
22
sy les Espagnolz faisoient une infidélité, tout le

45
22 monde les] in der Druckvorlage folgt: blasmeroit (gestrichen), eine Tilgungschiffre und
46
ein Blender.
monde les condemneroit, ne servent du
23
tout de rien, et le blasme que chacun leur donneroit ne les empescheroit pas de faire leurs
24
affaires, et de tirer proffit de leur infidélité, puisque ceux mesmes qui les blasmeroient le
25
plus par discours seroient les premiers à ne rien faire contre eux. Toutes les

47
25 fois que] in der Druckvorlage folgt: M, danach eine Tilgungschiffre.
fois que |:les
26
Suédois:| ont esté blasmez dans l’assemblée, ilz n’en sont pas devenuz plus traittables et
27
n’en sont pas moins allez à leurs fins. Sy nous nous repaissions de cette vaine espérance de
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faire condemner les Espagnolz dans le public, il se treuveroit que nous prendrions l’om-
29
bre pour le corps, et qu’aprez avoir laissé |:sortir de la guerre présente les Suédois et les
30
Holandois, nous nous trouverions exposez au péril de la continuer tous seulz:|.

31
La proposition des Espagnolz que leur maistre contribue le double du Roy pour la guerre
32
du Turc, est très préjudiciable, premièrement,

48
32 à la] in der Druckvorlage folgt: dignité (gestrichen), danach eine Tilgungschiffre.
à la réputation de Sa Majesté qui ne ceddant
33
ny en puissance ny en zèle au roy d’Espagne, ne pourroit sans honte souffrir qu’une sem-
34
blable clause fût mise dans un traitté; les offices de cette nature n’ont point accoustumé
35
d’estre relatifs, chacun doibt s’obliger distinctement à ce qu’il veult faire, sans faire ces
36
comparaisons odieuses. En second lieu, outre que cette clause est insolente, elle est cap-
37
tieuse, et donneroit l’avantage et la vanité aux Espagnolz de nous avoir engagez comme
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malgré nous à la guerre du Turc. Il y a une grande différence entre ce que le Roy fera et ce
39
qui viendra de leur part, les assistances de Sa Majesté seront un pur effect de sa bonne
40
volonté et de sa piété qui l’exposeront à rompre contre un puissant ennemy, la paix dont
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elle jouit depuis longues années pour le bien de la chrestienté, au lieu que les secours de
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l’Espagne qui est en guerre ouverte avec le Turc ne seront qu’un effect de la nécessité
43
qu’elle a de se deffendre et de garentir les Estatz qui couvrent encor les siens, et leur
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servent comme de rampart. Tant s’en fault qu’une semblable promesse puisse estre suffi-

[p. 1124] [scan. 304]


1
sante pour remédier à l’attacque du Portugal, qu’il se fault bien garder, par mon foyble
2
advis, de l’accepter ny d’en convenir, tant pour ne blesser pas l’honneur de Sa Majesté,
3
que pour ne l’engager pas nécessairement dans une guerre nouvelle. Quand Sa Majesté la
4
voudra déclarer, elle y contribuera autant qu’aucun monarque de l’Europpe, et prendra ses
5
mesures comme il luy plaira; mais à présent les choses doivent estre laissées à sa volonté,
6
tant pour la qualité du secours, que pour la voye qu’on prendra pour le donner, sans qu’on
7
engage la France dans une rupture ouverte avec le Grand Seigneur. A la vérité, sy le roy
8
d’Espagne vouloit convenir d’une trêve avec le Portugal pour tout le tems que durera la
9
guerre du Turc, je ne ferois pas scrupule de conseiller à Sa Majesté de rompre ouvertement
10
contre le Grand Seigneur. Mais sy ledit roy refuse cette trêve, et qu’il veuille continuer la
11
guerre contre le Portugal, il paroist visiblement que le dessein qu’il a d’engager le Roy à la
12
rupture contre le Turc n’est qu’une surprise, affin de donner plus de facilité d’envahir le
13
Portugal, tandis que les forces de Sa Majesté seroient diverties contre les infidelles; lesquelz,
14
offensez de ce que la France auroit commencé de gayeté de cœur la guerre contre eux,
15
tourneroient leur plus grande animosité contre elle, et laisseroient lesditz Espagnolz en
16
repoz, avec lesquelz ilz sont en guerre de longue main, sans se faire beaucoup de mal les
17
uns aux autres, et presque sans excercer aucune hostilité.

18
Quant à la liberté qu’on se veult réserver d’assister le Portugal, il me semble pour les raisons
19
que j’ay desjà eu l’honneur de marquer à Son Altesse par ma dépesche du 15 e de ce moys

42
Nr. 229.
,
20
qu’il en doibt estre dressé un article séparé, la chose estant d’assez grande importance pour
21
n’estre pas mise à la fin d’un autre article qui parle d’autre chose. D’ailleurs puisque c’est
22
nous qui désirons de faire cette réserve et que le tempérament que nous prenons de ne
23
nommer pas le Portugal est pour nous accomoder en cela au désir des Espagnolz, il nous
24
doibt estre permis d’en dresser la clause comme elle nous sera nécessaire pourveu qu’il n’y
25
ayt point de termes qui les blessent, et non pas la recevoir des mains de noz parties, qui l’ont
26
proposée en parolles captieuses

43
In der Beilage 1 zu nr. 225, hier Art. 2, in der Kopie AE , CP All. 88 fol. 64–64’.
, et sujettes à diverses interprétations.

27
S’ilz conviennent en un autre endroict positivement de n’assister pas le duc Charles, l’article
28
que j’ay envoyé à Son Altesse

44
Dieser Textvorschlag Serviens konnte nicht ermittelt werden; vgl. aber, von seiten Lon-
45
guevilles, Beilage 1 zu nr. 144.
ne sera pas sy absolument nécessaire. Mais sy ce poinct de-
29
meuroit

40
29 encor] in der Druckvorlage folgt: indécis (gestrichen), danach eine Tilgungschiffre.
encor doubteux, il seroit du tout impossible de se passer dudit article, accompagné
30
d’une déclaration des Médiateurs et des interpositeurs

46
Zur begrifflichen Unterscheidung von médiateurs und interpositeurs vgl. Einleitung,
47
XCV–XCIX.
qui explicquera clairement qu’un
31
endroict dudit article s’entend du Portugal et l’autre du duc Charles. Il y a mesme une puis-
32
sante raison qui nous oblige d’insister que le commencement dudit article soit accordé pour
33
laisser la liberté à chacun des roys d’assister ses alliez sans rompre entre eux, pour ce que
34
Messieurs les Estatz, appréhendant que l’intérest des alliez ne cause trop facilement une
35
nouvelle rupture entre les deux couronnes, refusent de prendre part dans tous les intérestz
36
de la France, et il semble que le contenu audit article remédie à leur appréhention.

37
Sur le 2 e article du traitté, il importe de mieux expliquer l’endroit où il est parlé de la
38
ratiffication

48
In der Beilage 1 zu nr. 225, hier Art. 2, heißt es an dieser Stelle, die Feindseligkeiten
49
sollten eingestellt werden dès le jour de la ratification du présent traitté, qui devera estre
50
sept semaines après la conclusion et signature d’iceluy, oder, wenn diese früher eintreffe,
51
vom Austausch der Urkunden an; bei späteren Änderungen solle der Status quo des jour
52
de ladite ratification wiederhergestellt werden (zit. nach der Kopie AE , CP All. 88 fol.
53
64–70’, hier fol. 64–64’).
, et adjouster «au tems de la délivrance des ratiffications»; autrement, sy le
39
roy d’Espagne

41
39 fesoit] in der Druckvorlage folgt: délivrer (gestrichen), Tilgungschiffre und Blender.
fesoit expédier sa ratiffication, et qu’il la gardast six sepmaines dans son

[p. 1125] [scan. 305]


1
cabinet, il pourroit prétendre que sy le Roy avoit fait quelques conquestes depuis laditte
2
signature, elle [!] luy fust rendue. C’est pourquoy on a intérest que cela soit mieux expli-
3
qué pour éviter qu’on ne retumbe aprez dans une nouvelle disputte.

4
Son Altesse a fait aussy deux remarques sur le mesme article qui sont dans ma dépesche
5
du 15, et qui me font croyre qu’il sera plus seur de faire un article séparé, touchant les
6
assistances des alliez, en la forme qu’il a esté cy-devant projetté, en présence de Son Al-
7
tesse, où j’ay changé quelques termes dans la coppie que je luy en ay envoyée

45
Konnte nicht ermittelt werden.
, à cause
8
qu’il y avoit dans le premier project

46
Wahrscheinlich eine nicht ermittelte Vorstufe zum frz. Gesamtentwurf für den Friedens-
47
vertrag mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Januar 25 (vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr.
48
88).
«en cas qu’un des alliez soit attacqué», et que cette
9
forme de parler sembloit mettre en doubte l’attacque du Portugal qui est toute évidente,
10
et desjà commencée, et qui eust pu laisser quelque sujet de contestation.

11
Sur le 5 e, il sera bien nécessaire que ce qui sera accordé pour le commerce, ne demeure pas
12
obscur ny ambigu, parce que les Espagnolz seroient presque tousjours les juges des diffi-
13
cultez qui naistront sur ce subjet, à cause qu’elles arrivent toutes dans leur païs où noz
14
marchands font sans comparaison plus de traffic que les leurs n’en font en France. Sy je
15
puis recouvrer avant le départ de cette dépesche les traittez faictz entre l’Espagne et l’An-
16
gleterre ez années 1604 et 1630

49
Vgl. Beilagen 1 und 2 zu nr. 10.
, je les envoyeray à Son Altesse, aprez quoy il ne restera
17
point de sujet aux Espagnolz de refuser qu’on en fasse mention.

18
Sur le 6, Son Altesse prendra garde, s’il luy plaist, que l’or ny l’argent ne peuvent pas estre
19
compris soubz le nom de marchandises, et que monsieur Contarini, pour avoir mis «quel-
20
que sorte que ce puisse estre de marchandises»

50
In der Beilage 1 zu nr. 225, hier Art. 6, folgt auf die zit. Stelle: prohibées pour les trans-
51
porter desditz royaumes (vgl. die Kopie AE , CP All. 88 fol. 64–70’, hier fol. 65’).
, ne peut pas donner à ce mot de mar-
21
chandises une autre signification que la sienne. Ce seroit exposer certainement les mar-
22
chands françois à une grande vexation de laisser cette ambiguïté dans cet article. Sy ces
23
motz d’or et d’argent sont exprimez dans les traittez d’Angleterre

52
Diese Begriffe finden sich dort nicht.
, les Espagnolz ne
24
peuvent pas refuser la mesme chose dans celuy que

43
24 nous] in der Druckvorlage folgt: pouvons (gestrichen), Tilgungschiffre und zwei Blender.
nous devons faire avec eux, s’ilz ne
25
s’y treuvent pas, et que les Espagnolz persistent à ne vouloir pas exprimer l’or et l’argent,
26
il vaudroit mieux mettre «toutes les choses dont le transport est prohibé, de quelques
27
natures qu’elles soient»; l’or et l’argent se treuveront compriz soubz ce mot général de
28
choses au lieu qu’on ne sçauroit raisonnablement prétendre qu’ilz soient entenduz soubz
29
le nom général de marchandises, dont l’or et l’argent sont bien le prix, mais ne sont pas
30
une des espèces de ce genre. Encor treuverois-je plus seur d’obtenir moins, et qu’il soit
31
clair, que de chercher des termes qui soient plus généraux,

44
31 et qui] et aus der Kopie ergänzt; fehlt in der Druckvorlage.
et qui soient doubteux, parce
32
qu’ilz engageront les sujetz du Roy qui les voudront interpréter en leur faveur à diverses
33
sortes de persécutions.

34
Sur le 7 e, il me semble qu’on a tousjours permis en Espagne d’en sortir l’or et l’argent que
35
noz marchandz ont receu de la vente dez bledz qu’ilz y ont portez, et que sy cette liberté
36
n’a pas esté donné par traitté, ou par ordonnance publique, les marchandz en ont tous-
37
jours jouy par tolérance. Il fault remarquer que la clause de sortir «les denrées qu’ilz
38
auront eu en eschange de la vente des bledz», ou ne sert de rien, ou ne sert qu’à tromper
39
les marchands, parce que sy on entend soubz le mot de denrées les marchandises, c’est une
40
liberté inutilement accordée puisqu’elle est acquise par le restablissement du commerce.
41
D’ailleurs, chacun sçait qu’on n’a cy-devant permis en Espagne aux marchands estrangers
42
de sortir l’or et l’argent provenant de la vente des bleds, qu’à cause de la nécessité qu’a

[p. 1126] [scan. 306]


1
l’Espagne qu’on y en porte du dehors, et que n’ayant point de marchandises dont les
2
vaisseaux puissent estre chargez à leur retour, il fault nécessairement leur permettre le
3
transport du prix de ce qu’ilz ont apporté pour la nourriture du païs. Sy

38
3 donc] nach der Kopie; in der Druckvorlage: dont.
donc on se con-
4
tentoit du mot de denrées, et que les Espagnolz n’entendissent pas que l’or et l’argent y
5
fût compris, ce seroit une illusion et une tromperie pour les marchands françois qui pen-
6
sant treuver, en vertu du présent traitté, une plus grande liberté en Espagne qu’ilz n’ont
7
eue cy-devant, y accourroient de touttes parts, et y estants arrivez, se treuveroient réduitz
8
dans l’impossibilité d’avoir leur payement, et mesme de s’en revenir, puisqu’il n’y a pas de
9
marchandises en Espagne suffisamment pour prendre en eschange des bleds qu’on y
10
porte, et que par la rigueur que veullent tenir les Espagnolz, il ne seroit pas permis d’em-
11
porter l’argent de la vente.

12
Sur le 15, il me semble qu’on a adjousté à la fin une clause qui destruit tout l’article, «aux
13
lieux toutesfois où d’un commun consentement l’establissement desditz consulz sera jugé
14
nécessaire». Je ne me souviens pas bien sy c’est à l’instance de noz parties, ou à la nostre
15
qu’elle a esté mise

41
Auf Betreiben Longuevilles.
, mais il est à craindre que par ce moyen, le roy d’Espagne ou ses
16
officiers ne treuvant pas ledit establissement nécessaire en aucun lieu, ne le puissent em-
17
pescher partout, à quoy il fault prendre garde, et selon mon jugement, cette clause est
18
inutile, parce qu’on sçait bien qu’un des roys establissant des consulz dans les lieux de
19
l’obéissance de l’autre, lesditz consulz auront tousjours besoin de la permission ou ag-
20
gréement des magistratz des lieux où ilz voudront s’establir. Néantmoins, sy l’ordre est
21
venu de la cour sur ce sujet depuis mon départ, je n’ay rien à dire.

22
Sur le 17, je suis de l’advis de Son Altesse qu’on ne peut pas insister raisonnablement que
23
les réfugiez soient restabliz dans les charges, mais il me semble qu’on ne s’en doibt relas-
24
cher qu’à l’extrémité, affin que s’il fault remettre quelque différend à la décision de noz
25
alliez, ou des Médiateurs, comme il y a grande apparence que nous y serons enfin con-
26
trainctz, il se treuve des poincts où nous puissions estre condemnez sans en recevoir beau-
27
coup de préjudice, pour en obtenir d’autres plus importans.

28
Son Altesse parle de deux obmissions, et je n’ay treuvé dans ce qu’elle a eu agréable de
29
m’envoyer que la response à la première

42
Longueville vermerkte tatsächlich nur die Auslassung über die Restitution der Exulanten
43
en leurs charges, honneurs et dignités (vgl. die Kopie AE , CP All. 88 fol. 64–70’, hier fol.
44
68’).
. Je n’ay pas eu le tems de vériffier sur le traitté,
30
en quoy consiste la seconde

45
Der Art. 17 in Beilage 1 zu nr. 225 (vgl. ebd.) ist wesentlich knapper gehalten als der betr.
46
Art. im frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien (s. Anm. 13; vgl. in der
47
Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 3–3’), weshalb sich durchaus von mehr als zwei Auslassungen
48
sprechen läßt. Ein weiterer wichtiger Unterschied zwischen beiden Schriftsätzen besteht
49
darin, daß im ersten der Terminus a quo restitutionis und ihr sachlicher Gegenstand un-
50
genauer definiert werden; im Gegensatz zum frz. Textvorschlag sieht er namentlich keine
51
Restitution in die offices vor.
, et ne fais que dire mon sentiment sur les difficultez qui se
31
sont présentées à moy, sans avoir curieusement recherché s’il y en a d’autres, et présup-
32
posant que le reste des articles, où Son Altesse n’a rien remarqué, est entièrement con-
33
forme à ce qui est contenu au project qu’elle a délivré cy-devant

52
Der von Longueville ausgehändigte frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spa-
53
nien (s. Anm. 13).
. Néantmoins, aussytost
34
que j’auray un peu plus de loysir, je feray comparaison des uns aux autres plus exacte-
35
ment. Cependant Son Altesse ne treuvera pas mauvais que je luy envoye par avance ce
36
qui m’est venu d’abord en la pensée, que je soubzmetz à la censure avec le respect que je
37
|:

39
37 luy doibs] nicht dechiffriert; in der Druckvorlage geht voraus: doibs, dieses Wort wird
40
jedoch durch das erste Chiffrezeichen getilgt.
luy doibs:|.

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