Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
|:Sur le troisième article: Il semble à voir de prime abord la teneur de cet article que nous
demeurons desjà d’accord de faire un traitté particulier avec l’Empereur sans y compren-
dre l’Espagnol. Il est bien bon que les Espagnolz en ayent la peur affin qu’ilz se rendent
d’autant plus faciles à la paix générale, mais il reste encore à examiner s’il nous seroit
avantageux de conclurre un accommodement sans eux comme il en est parlé plus
amplement dans le mémoire du Roy. Le but principal doit estre et il doit paroistre en
cette façon dans l’article d’engager en sorte l’Empereur que la paix se concluant générale
avec luy et les Espagnolz si elle est après rompue par le caprice desdits Espagnolz
l’Empereur ne puisse les assister directement ny indirectement. C’est pourquoy la parole
‘cy-après’ semble devoir estre expliquée ‘après la paix conclue avec l’Empereur et le roy
d’Espagne’. Les Suédois dans cet article ont eu plustost l’adresse de pourvoir à ce que
l’Empereur ne puisse prendre part à la guerre de Dannemarck ny à celle de la Suède avec
la Pouloigne quand la trêve expirera, qu’ilz n’ont songé à nostre intérest à l’esgard
d’Espagne.
Sur le siziesme: Il semble que l’article des prisonniers comme il est conceu en la
proposition des Suédois estant plus général seroit meilleur disant seulement ‘en la forme
et aux conditions qu’il sera convenu’. Néantmoins il importe peu.
Sur le huitiesme: On représente à messieurs les plénipotentiaires qu’il est important que
messieurs les ministres de Suède ne puissent prétendre un jour que nous ayons agy de
mauvaise foy avec eux quand leur celant la véritable visée que nous avons eue en insérant
la dernière clause qui est de pouvoir favoriser le duc de Bavières selon la conduitte qu’il
tiendra, lesdits sieurs plénipotentiaires leur ont déclaré que nous n’avions autre but dans
cette clause que de nous asseurer de nostre rescompense particulière parce que deman-
dant la restitution de tout comme en 1618 nous nous engagerions tacitement de tout
rendre de nostre costé. Le tempéremment qu’on a pris seroit bon si on n’en devoit parler
qu’une seule fois et que la chose fust achevée, mais quand il faudra venir dans la discution
ilz auroient sujet de se plaindre que nous les avons surpris et déclaré formellement le
contraire à quoy il faut prendre garde s’il est possible.
Sur le neufviesme: Cet article à part où les affaires concernantz la religion sont réservées
fait voir que dans le précédent on n’a eu intention de parler que des politiques purement
et que par conséquent le restablissement de toutes choses comme en 1618 ne regarde que
le temporel. Sans cette considération qui est très importante on eust recommandé auxdits
sieurs plénipotentiaires de faire tous les effortz possibles pour ne point parler de la
religion laissant pourtant à leur disposition de le faire s’ilz n’eussent absolument peu s’en
deffendre. Il est seulement à remarquer que ce mot de ‘commune satisfaction’ peut estre
interprété en quelque fasson au désavantage de la religion catholique parce que la
pluspart des establissemens estant desjà faitz en sa faveur tous les changemens que l’on y
apportera quoyque d’un commun consentement ne peuvent que luy estre préjudiciables
et ainsy il se trouveroit qu’on pourroit prétendre que nous eussions faict instance d’oster
la religion catholique des lieux où elle est desjà establie et que mesme ce qui seroit bien
dur quand nous rendrions au Palatin ces places de ses Estatz qui sont entre nos mains ou
qui y peuvent tomber, ce seroit peut-estre pour en oster d’abord l’exercise de nostre
religion qui seroit tout ce qu’il pourroit prétendre s’il les eust reconquis par force ou
receues des Suédois.
Sur le dixiesme: Puisque les Suédois ne sont pas moins contraires que nous aux
Calvinistes il faudroit essayer s’il y a moyen de restraindre les avantages que lesdits
Calvinistes pourront tirer de la concession de cet article à ceux seulement de leur secte
qui se trouvent aujourd’huy alliez des deux couronnes.
Sur le trèziesme: Il semble qu’il ne soit pas nécessaire d’estendre cet article plus qu’il ne
l’est et de parler de ligue, cella devant estre remis quand on viendra à traitter en destail
des seuretez suffisantes pour l’observation de la paix.
Sur le quatorziesme: Il faut prendre garde que ce qui sera porté par cet article et les
demandes qu’on y fait ne contredisent pas le désintéressement que les ministres du Roy
ont professe de la part de Sa Majesté dans la proposition précédente qui a esté baillée aux
médiateurs quoyqu’à la bien prendre dans les termes auxquelz elle estoit conceue de
seuretez raisonnables et des véritables intérestz des princes et estatz de l’Empire nous
puissions entendre toutes les choses qui nous sont avantageuses telles que retention de
places, payemens de soldes à noz armées ou à noz garnisons et tous les autres que nous
pourrons tirer comme rejallissans notablement au bien de l’Allemagne et à l’avantage de
l’Empire et de tous les princes et estatz d’iceluy qui ont souffert la violence de la maison
d’Austriche et la doivent craindre à l’avenir si on n’y remédioit par ce moyen.
La fin de ce projet où il est parlé de la venue des deputez desdits estatz et princes à esté
trouvée très prudente et très à propos:|.