Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
54. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1645 März 11

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Brienne an d’Avaux und Servien


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Paris 1645 März 11

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Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 102–108 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 50 fol.
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323–324’; AssNat 274 fol. 341–342’. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 59–60; Gärtner IV S.
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578–584.

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Postangelegenheiten. Audienz Grémonvilles beim Papst: Bereitschaft des Papstes zur Beförde-
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rung der Freilassung des Kurfürsten von Trier; Anerkennung des Königs von Portugal durch
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die Kurie; Berücksichtigung französischer Wünsche bei Pfründenvergaben in Katalonien;
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Haltung des Papstes gegenüber Chigi und Bagni; Ablehnung päpstlicher Hilfe für den Kaiser
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gegen Rákóczy; eventuelle Benennung eines päpstlichen Legaten kurz vor Friedensschluß.
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Bedrohung Venedigs und Maltas durch den Türken; Bereitschaft des Königs zu Beistandslei-
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stungen für Venedig. Bedeutung der Mission La Thuilleries zur Friedensvermittlung zwischen
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Dänemark und Schweden.

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Héron hat nr. 49 überbracht. Ce sera lundy prochain que j’en feray lecture au
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conseil, et dans la semaine que la response vous sera envoyée. Par celuy qui

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part aujourd’huy je me dispenserois de vous escrire n’estoit qu’un courrier
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dépesché par monsieur de Grémonville nous a apporté des avis de Rome, et
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que du costé de Venize et de Malte nous avons nouvelles des desseins des
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Turcs, c’est ce qui me fournira de matière pour vous entretenir.

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Der Papst hat gegenüber Grémonville beteuert, in gutem Einvernehmen mit
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Frankreich leben zu wollen.

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Sur divers poincts il prist du tempz à respondre, et nommément sur la
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liberté de l’archevesque de Trèves, qui luy fut demandée, qu’il juge
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raisonnable, et qu’il |:croit acquise par celle qu’a ce prince de luy escrire:|,
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mais monsieur de Grémonville |:luy fit bien cognoistre qu’il pouvoit bien
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bailler une lettre au nunce qui réside à Vienne

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Camillo Melzi.
exprimer en elle avec
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assurance ses douleurs qui demeuroient ensevelies dans sa poitrine:| mais
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pour faire faire |:demande de ses Estatz et estre restably en sa dignité, le
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pape dist qu’il falloit que ce fust:| par des instructions publicques qui
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animeroient |:l’Empereur à l’encontre de luy:| et que pour ne s’exposer à de
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nouveaux périls il estoit forcé de se taire, attendre de ses amis sa liberté et
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son bonheur sans |:y pouvoir contribuer que les seuls souhaits:|. Il fut dit
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|:par le neveu

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Camillo Pamphili (gest. 1666, 1644–1647 Kardinal), Nepot Innozenz’ X ( Gauchat S. 27).
qu’il:| pourroit estre |:mandé à Rome:| ce qui donne lieu |:de
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croire que le pape a résolu d’en escrire et qu’il condamne sa détention:|.

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20 obédience] in AssNat 274 fol. 341: audience.
Pressé d’admettre à l’obédience les ministres de Portugal |:il eslude et dit
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qu’il commet diverses entreprises contre l’authorité de l’Eglise en la
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détention de quelques évesques ce qui fut relevé:| par ledict sieur de
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Grémonville et aproprié à ce qui regarde l’archevesque de Trèves, et ensuite
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il luy fist cognoistre que le moien de souslager les évesques portuguais, qui
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souffrent, c’est de leur lever le prétexte de ne pas adhérer au roy Dom Joan,
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ou le contraindre de demander des juges pour leur estre fait le procès, mais
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jusques à ce que l’Eglize l’ait recogneu pour roy légitime elle ne condamne-
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roit pas les évesques qui luy desnient l’obéissance, cette affaire entrera en
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négociation et ne sera pas terminée de la première fois. Sa Sainteté fut aussy
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recherchée de pourvoir aux bénéfices de Catalongne de nomination royale.
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L’on luy fist cognoistre qu’il avoit accordé des bulles sur celles du roy
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catholique pour remplir ceux qui sont scituez dans les lieux du principat
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qui luy obéissent. La raison et l’exemple le rendit interdict, mais ne voulant
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passer condamnation prist du tempz pour examiner l’affaire. Nous sommes
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encores incertains de deux voyes qui se présentent, celle que nous suivrons
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u: le presser ou attendre l’effet de ses promesses y aiant lieu de croire qu’une
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conduitte froide l’eschauffera autant qu’une trop prompte luy pourroit
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desplaire:|, mais par l’une ou l’autre on luy insinuera que c’est se flatter de
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croire avoir part avec |:la France pour en accepter des grâces si elles ne sont

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recogneues par d’autres et si au moins l’on n’obtient ce qui est juste et qui
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de soy porte nécessité d’estre accordé:|. Cette audiance ne se passa pas qu’il
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ne fust fait mention |:des nunces qui sont en cette cour et à Munster, du
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dernier le pape tesmoigna estre fort satisfait et voulut insinuer audit:| sieur
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de Grémonville |:qu’il sçavoit qu’il nous estoit agréable. Mais de ces
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discours le pape ne pénétra rien:| sinon que la France estimera tousjours
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ceux qu’il honorera de sa confiance, estant incertain si le pape luy proposoit
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la chose pour descouvrir son sentiment et pour luy faire part du sien. Il
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prist le party le plus sage, et qui luy laisse le moien d’y revenir si tant estoit
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|:que Sa Sainteté eust celé son intention. Elle paroist autant bonne pour
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Chiggi que mauvaise pour Bagni lequel:| néantmoins |:sert avec adresse le
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Saint-Siège et qui s’est rendu très agréable et considérable en nostre cour.
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Le pape avoua qu’il avoit esté recherché de joindre ses troupes à celles de
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l’Empereur contre le prince de Transsylvanie, mais il déclara s’en estre
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excusé:| et

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15 Sur entendu] in AssNat 274 fol. 342: fist entendre.
sur entendu |:qu’il ne s’y porteroit pas:|. A cela la raison est
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appuyée de son intérest et de sa passion dominante d’aimer |:le bien et le
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voulloir espargner:|. Cette mesme passion assure qu’il différera tant qu’il
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pourra |:l’envoy d’un légat, mais s’il jugeoit que la paix fust pour se
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conclurre il pourroit bien créer son neveu affin qu’il éternisast son nom:|
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par une action aussy célèbre et agréable que seroit la conclusion de la
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paix.

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Celle de la chrestienté du costé du Turc est menassée. Il arme puissamment,
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et a demandé des ports, des galaires et des galéaces à la République, laquelle
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ne se pouvant fier qu’ilz luy seroient rendus se prépare de son costé pour
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résister à cette puissance, et Malte la croyant commandée pour l’attaquer
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crie au secours de toutes parts. On délibère ce qui est à faire pour eux, et
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sans marchander on a donné des ordres bien précis à Constantinople pour
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|:essayer d’y faire changer cette résolution de venir en Europe:|. Ce n’est
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pas que la conduite du Baile

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Giovanni Soranzo, 1643–1650 Bailo ( Bittner-Gross S. 553).
n’ait esté désobligeante et que monsieur de La
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Haye

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Jean de La Haye, seigneur de Vantelet, 1639–1661 Gesandter Frankreichs in Konstantinopel
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( Bittner-Gross S. 243; Rouillard S. 153–156; Tongas S. 39–42).
ne se soit apperceu qu’il a essayé de persuader que c’estoit à la France
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d’y respondre des prises que font les chevaliers de Saint Jean

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Ritter des Johanniter-Ordens hatten im Spätsommer 1644 bei Karpathos ein osmanisches
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Geschwader erbeutet, das unter der Führung des Kislar Aga nach Alexandrien unterwegs war
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( Eickhoff S. 17f.).
, mais Sa
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Majesté ne considère pas ny les offenses qui luy sont faites, ny des règles
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establies de la politique pour courir à ce qui est pressé pour faire bien et
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préserver la chrestienté. Sa Majesté |:assistera de ses offices et de toute sa
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puissance la République si elle est attaquée. Je ne dis pas à drapeaux
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desployez mais par des secours réelz selon que la disposition où elle se

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1
trouve le luy pourra permettre:|. Il y a plus de suject de craindre pour eux
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que pour les Maltois, autant ou plus pour la Sicile, la Calabre ou la Poville

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Poveglia, Insel vor Venedig.

3
et la place d’armes choisie par le Grand-Seigneur

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Ibrahim I., 1640–1648 Sultan.
qui est Navarrins

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Navarino, Stadt und Festung an der Westküste des Peloponnes.
donne
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suject d’apréhender pour touts les lieux voisins de la mer Blanche

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Türkische Bezeichnung (akdeniz) für das Ägäische Meer; Brienne meint hier aber vermutlich
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das Adriatische oder Jonische Meer.
.

5
Bien que je n’aie point eu de lettres de monsieur de La Thuilerie, je ne
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laisseray de luy escrire, il importe qu’il sache ce qui se fait en Holande et
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que par sa prudence il avance le traitté dont il est chargé, et establisse des
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conditions entre ces couronnes qui puissent durer, qu’il porte le roy de
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Dannemarck à establir et fixer des droicts modérez au Zondt. Il faut qu’il se
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dispose à donner ouverture au trafic, ou à soustenir la guerre, et toute
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l’Europe se trouvera contre luy, à qui le surhaussement des droicts et des
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daces cause le surhausement des prix à diverses marchandises …

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