Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy

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Il seroit du tout impossible que Monsieur d’Avaux entreprist ce qu’il faict
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sy l’on ne luy avoit faict espérer de l’appuy de quelque endroit, ou il fauldroit
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qu’il eust entièrement perdu le jugement faisant des choses sy extravagantes
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et sy directement contraires aux ordres de la Reyne. Il m’a dict quelquesfois

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qu’il y a eu souvent des caballes puissantes contre Son Eminence pendant
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sa maladie

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Dies beruhte auf einer Information Briennes in einem Schreiben an d’Avaux vom 21. oder 22. Ok-
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tober 1644; vgl. [S. 603 Anm. 4] .
. Je ne sçay sy ce ne seroit point de ce costé qu’il se promet de
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l’assistance, car sachant que je suis créature de Son Eminence et que vous
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avez l’honneur de la servir fidèllement, il fauldroit qu’il n’eust pas le sens
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commun pour me vouloir faire souffrir les injustices qu’il entreprend. Je
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vous conjure de prendre garde à cela. Il y va de vostre intérest aultant que
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du mien. Ilz sont extrêmement traistres dans cette famille et se picquent de
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ne pardonner point et de ne changer jamais d’avis.

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Peult estre que Monsieur d’Avaux seroit bien aise qu’on l’envoyast à Rome,
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j’ay veu aultresfois qu’il le désiroit infiniement. Il fault bien que ce soit pour
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quelque dessein secret qu’il a voulu former cette nouvelle contestation

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Vgl. nr. 300; Servien führte am gleichen Tag auch ausführlich Beschwerde über d’Avaux in einem
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Schreiben an Mazarin; Kopie: AE , CP All. 34 fol. 195–204.
,
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tant y a qu’il est désormais comme impossible que nous puissions servir
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ensemble sy on ne prescript une forme et qu’on ne face chastier le contre-
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venant. Il vauldroit beaucoup mieux pour nous faire vivre en repos qu’on
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nous envoyast un tiers pourveu qu’il fust nostre ancien, car sans cela Mon-
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sieur d’Avaux au lieu de se modérer n’en deviendroit que plus insolent.
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Je ne sçay sy l’on pense qu’il soit fort instruict et fort nécessaire dans les
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affaires d’Allemagne. Je vous proteste devant Dieu qu’il y est aussy nouveau
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que ceux qui n’en ont jamais ouÿ parler. Au nom de Dieu, sy on ne faict
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icy du changement, qu’on nous envoye quelque personne confidente pour
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veoir comme nous agissons et en faire rapport à la Reyne. Je ne demande
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autre chose sinon qu’il soit homme de bien.

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Je vous prie d’appuyer dilligemment mes intérestz en ce rencontre. Ce me
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seroit une estrange mortiffication sy Monsieur d’Avaux faisoit réussir ses
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desseins par une voye sy extravagante. Nous avons du temps jusqu’à la fin
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de janvier pour faire venir les pouvoirs. Sy ses raisons sont considérées au
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préjudice des miennes, de celles de Messieurs les Médiateurs et de tous ceux
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qui sont icy qui n’estiment pas que nous devions réfformer noz qualitéz, je
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vous prie en premier lieu qu’on n’y prenne pas résolution qu’on ne m’ayt
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envoyé communicquer ce que Monsieur d’Avaux a esrcipt sur ce subjet,
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ou qu’à toute extrémité l’on nous envoye deux pouvoirs différents en l’un
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desquelz soit la qualité d’Ambassadeur et de Plénipotentiaire et en l’autre
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celle de Plénipotentiaire seulement. Mais il seroit bien meilleur et plus
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glorieux de le faire condamner s’il est possible sur son propre playdoyé.
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Je vous recommande mon honneur en cette occasion et vous addresse pour
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cet effect toutes les pièces dont je vous prie de faire un extraict pour en
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faire raport à Son Eminence et puis les faire remettre toutes à Monsieur
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de Brienne.

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J’oubliois de vous dire que j’ay grand intérest d’avoir copie de tout ce
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qu’escrit Monsieur d’Avaux par ce courrier. S’il me peut estre envoyé par

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ordre de la Reyne comm’il semble juste, ce sera le meilleur, mais à défaut
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de cela je vous prie d’en retirer une copie.

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Vous ferez s’il vous plaist remarquer à Son Eminence que je n’ay formé les
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premières contestations pour la qualité d’Ambassadeur que pour me con-
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former à une de ses lettres de laquelle je voyois que Monsieur d’Avaux
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faisoit trop peu de compte, elle est du 16 e avril et porte ce qui suit

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Die Briefstelle ist im Konzept nicht zitiert. Es handelt sich um [nr. 46.] Auf diese Weisung stützt
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sich auch d’Avaux; vgl. [nr. 296 S. 640f.]
.

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Considérez je vous prie que Monsieur d’Avaux m’offense jusqu’à la rupture
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pour un subjet si léger qu’il n’y a point d’homme hors luy qui voulust avoir
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désobligé un paysan pous la mesme chose. Monsieur de Saint Romain a fait
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ce qu’il a peu pour luy faire cognoistre la raison sans en pouvoir venir à
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bout.

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Je m’imagine que la cause secrète de son opiniastreté est pour faire terminer
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à son avantage les pointz desquelz nous avons esté autrefois en contestation
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et que c’est pour cela qu’il a fait ce beau stratagème de garder cinq jours ma
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lettre et de ne me vouloir pas monstrer la sienne, affin de faire son coup et
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qu’on y prenne résolution sans que je puisse soutenir mon opinion. Car en
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quoy sans ce dessein est-il si important que nous continuons d’estre Ambas-
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sadeurs ou que nous ne le soyons plus ou de disputer sur un point qui est
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terminé heureusement pour m’avoir fait cette supercherie si offensante de
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gayeté de cœur, sinon comme je vous ay desjà marqué qu’il se persuade
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d’estre appuyé en me maltraitant.

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Souvenez-vous que s’il ozoit il rebroulleroit [!] bien de mesme la censure
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qu’on a faite autrefois de son bel offre de cent mille escuz et qu’il ne dés-
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espère pas de faire blasmer un jour s’il a du crédit tous ceux qui y ont treuvé
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à dire. Tant il est obstiné dans ses vanitéz et tant il croid sottement qu’on
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doit admirer tout ce qu’il fait quoy que vous et moy je n’aye jamais cogneu
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un homme plus foyble et moins capable de grandes affaires.

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