Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
154. Mazarin an d’Avaux und Servien Rueil 1644 Juli 2
Rueil 1644 Juli 2
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 294–295 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 37
fol. 233–234’, datiert auf 25. Juni . Kopie: AE , CP All. 29 fol. 277–279. Druck: Nég. secr.
II, 1 S. 85f.; Gärtner III S. 214–218; Mazarin , Lettres I S. 765–768, datiert auf
25. Juni.
Fortsetzung der schwedischen Kriegführung in Deutschland. Beendigung des schwedisch-dänischen
Krieges. Fahndung nach dem Übersetzer des Invitationsschreibens. Weisung, die Fürsten und Stände
zur Unterstützung Frankreichs anzuhalten und die Mitglieder des Westfälischen Kreises vor dem
Beitritt zu der geplanten Liga zu warnen. PS: Abgang des Schreibens eine Woche nach der Ab-
fassung .
Bien que je sçache qu’il ne se peut rien ajouster au soin que vous prenez
de tout ce qui regarde le service du Roy, je ne laisseray pas de vous exhorter
de faire de puissans et continuels offices auprès des Suédois pour les obliger
à songer plus qu’ils ne font aux affaires d’Allemaigne. L’exemple de la France
les y doit convier, laquelle encore qu’elle ait tant d’autres guerres sur les
bras qui sont comme autant de diversions pour le bon party de ce pays là,
et que mesme elle y ait souffert quelque perte l’année passée, n’a pas laissé
de redoubler ses efforts et d’augmenter sa despense pour y remetre les choses
en vigueur et en réputation. Mais qu’il n’est pas juste que le fruit de la guerre
luy devant estre commun avec eux, ou pour mieux dire devant estre presque
tout pour eux, elle seule en soustienne le fais et en ait toutes les charges.
Outre cela vous leur sçaurez bien faire sentir l’intérest particulier qu’ils ont
à la conservation de ce qu’ils tiennent en Allemagne et qu’il leur sera
impossible de garder si Monsieur Torstenson n’y retourne ou qu’il n’y
envoye de bonnes forces pour s’opposer aux progrèz que sans cela Gallas
Matthias Gallas, 1584–1647, seit 1631/32 Reichsgraf von Campo, kaiserlicher Generalleutnant.
Über ihn ADB VIII S. 320–331 ; NDB VI S. 46f.; H. F. Schwarz S. 234–236.
y faira infailliblement et à quoy il se prépare. Qu’il ne sera plus temps de
penser de rentrer en un lieu quand on en aura fermé les portes et qu’on se
sera saisy de toutes les avenues. Vous appuyerez ce point comme vous le
jugerez à propos.
Cependant affin de leur oster le grand obstacle qui les tient hors de l’ Alle-
maigne , vous continuerez tousjours à agir et faire offices de vostre costé
pour faciliter l’accommodement des deux Couronnes qui sont en guerre,
comme nous n’y oublierons rien du nostre, et je ne doute point que Mon-
sieur de La Thuylerie ne s’aquitte fort bien de ce qu’il a à faire pour ce
sujet.
La Reyne fait faire recherche pour en faire exemple de l’autheur de la tra-
duction de vostre letre circulaire, et elle ne veut pas que les termes injurieux
qu’on y a supposéz contre la personne de l’Empereur demeurent sans
chastiment. Cependant vous ne devez pas désister de donner tousjours cœur
aux Princes et villes de l’Empire de songer à leur liberté et à favoriser les
desseins du party qui travaille à empescher qu’on n’achève de la leur oster,
à quoy on va hautement comme ils le peuvent voir s’ils ne sont aveugles,
puisqu’on leur veut interdire l’entrée aux diètes de l’Empire par l’aversion
que nos ennemis ont qu’il ne s’y prene des résolutions pour la paix quelque
bruit qu’ils fassent du contraire.
Que pour cela ils ne se doivent point effrayer des bruits pleins de vent et
peu véritables que les ennemis sèment pour faire paroistre la face de leur
espérances meilleure qu’elle n’set. C’est de quoy vous les devez détromper
tousjours en les informant du véritable estat des choses, dont je sçay que
vous estes soigneux d’estre bien avertis et dont je croy que Monsieur de
Briene ne manque pas de vous donner part.
Surtout vous devez faire paroistre une conduite d’autant plus courageuse
et ferme qu’il sembleroit que le contraire fust un argument de crainte ou de
foiblesse de nostre costé, mainteant que les Impériaux semblent vouloir
estonner le monde à cause de la guerre de Suède et de Dannemarc qu’ils
tirent à leur avantage et de quelques succèz qu’ils ont obtenus contre
Ragoski. Vous sçavez l’estat de nos affaires partout et la posture où sont
les armes du Roy, mesmes dans la Cataloigne, où quand le renfort que
Monsieur le Marquis de Villeroy
jours, nostre armée sera beaucoup plus forte que celle des Espaignols et
mesme qu’elle n’eust esté si Monsieur le Maréschal de La Mothe n’eust point
receu d’éschec comme il a fait devant Lérida.
Madame la Lantgrave de Hesse nous fait icy faire instance affin que le Roy
escrive aux Princes et Estats du Cercle Vestphalique de ne s’embarquer
point dans la ligue qu’on propose et qu’on presse il y a longtemps. J’ay
estimé qu’il n’estoit pas à propos de metre de ce costé là en compromis
l’authorité du Roy, mais qu’il valoit mieux que ce fust vous autres qui leur
escrivissiez comme de vous mesmes, mais fortement, pour les divertir de
ce dessein, duquel vous leur donnerez à entendre qu’il ne se peut que Sa
Majesté ne soit offensée, puisqu’il tend à la ruine d’un Prince allié de cette
Couronne qui est Monsieur le Lantgrave de Hesse, et que quand l’armée
qu’on doit lever sera sur pied, ce ne sera plus l’armée de la Ligue Vest-
phalique , mais l’armée de l’Empereur et du Roy d’Espaigne, qui servira
mesme avec le temps non pas à déffendre la liberté de ce Cercle mais à le
metre en sujetion et en la dépendance de l’Empereur et de ceux de son
party.
Qu’au reste si cela passe outre, Sa Majesté aura sujet de s’en ressentir et aura
de quoy leur tesmoigner son ressentiment. Que Messieurs les Estats Géné-
raux des Provinces Unies des Pays Bas entreront dans les sentimens de
Sadicte Majesté, estant encore bien plus qu’elle intéressez que cet armement
ne se fasse, et qu’ils pourroient avec le temps attirer chez eux une tempeste
qu’ils n’en chasseroient pas peut estre quand ils voudroient, et que tout
résolument le Roy employera plustot toutes ses forces que de souffrir qu’on
opprime Monsieur le Lantgrave de Hesse.
Nous fairons faire des offices auprès de Messieurs les Estats et de Monsieur
le Prince d’Orange affin qu’ils agissent de leur costé pour divertir ce coup.
C’est ce que j’avois à vous escrire maintenant, me remettant du reste que
vous avez à sçavoir de nos affaires aux dépesches de Monsieur de Briene…
PS: Cette letre fust faite et ne fust pas envoyée la sepmaine passée à cause
d’une petite indisposition que j’ay qui m’empescha de la signer.