Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy

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La lettre qu’il a pleu à Vostre Eminence nous escrire du 9 e de ce mois nous
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a esté rendue le 19. Nous aurons l’honneur de luy dire pour response que
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nous avons tousjours |:considéré Monsieur le Duc de Bavière comme le
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Prince de tous les intéresséz qui peut donner le plus grand bransle aux
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affaires publiques dans un traicté de paix:|. Ceux qui croyent avoir quelque
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cognoissance de ses intentions estiment qu’il désire effectivement un prompt
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accommodement |:et que prévoyant beaucoup de longueur dans les condi-
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tions de la paix, parmy lesquelles il faudroit peut estre qu’il y en eust quel-
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qu’une qui l’obligeast à rendre une partye de ce qu’il possède, il auroit plus
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d’inclination pour une trêfve. Estant vieil et ses enfans jeunes, il void assez
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que s’il mouroit avant la conclusion du traicté, l’Empereur qui le considère
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comme un obstacle perpétuel à l’establissement de son authorité absolue, se
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saisiroit aussitost de ses troupes et de tout le crédit qu’il a acquis dans le
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party dont il est aujourd’huy le chef. C’est pourquoy ledict Duc est obligé
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de souhaicter que la négotiation s’advance autant comme peut estre la
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Maison d’Austriche a d’envie que la conclusion en soit reculée jusqu’aprés
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sa mort, dans la créance qu’elle a qu’en ce temps là estant deslivré des oppo-

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sitions continuelles qu’il forme à son desseing:|, il ne luy seroit pas malaisé
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de faire inpunément tout ce qu’elle voudroit dans l’Allemagne. Mais on ne
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croid pas non plus |:que ledict Duc soit favorable à la France dans son cœur,
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ny qu’en effect il souhaicte qu’elle conserve ses conquestes dans l’Allemagne
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et se mesle des affaires de l’Empire. Sa prétention seroit seulement que tous
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les estrangers en fussent dehors et que l’authorité de l’Empereur y fust
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modérée:|.

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Nous avions desjà résolu |:de parler à ses agens lorsqu’ilz seront en cette
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ville à peu près aux termes qu’il plaist à Vostre Eminence nous le prescrire:|.
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A la vérité, nous eussions peut estre un peu passé plus avant si elle l’eust
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trouvé à propos, et parmy les tesmoignages |:d’affection qui n’est pas
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d’ordinaire bien puissante sur l’esprit des Princes, nous eussions tasché de
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faire un peu valoir la craincte, puisque Monsieur le Duc de Bavières sans
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s’expliquer de ce qu’il veult et peut faire pour favoriser la France, désire
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seulement par ses recherches de nous faire parler. Peut estre ne seroit il pas
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inutile en luy descouvrant quelles sont les intentions et les

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16 intéres[ts]] im Klartext: desseings
intéres[ts] du
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Roy, de luy faire comprendre:| qu’il y en a qui regardent seulement la
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forme de la négotiation qui ne laissent pas d’estre très importantes et néces-
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saires. D’autres regardent le fondz des affaires. |:Que pour le premier le
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Roy a très grand intérest que tous les différendz qui ont causé la prise des
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armes soient traictéz icy et que pour cet effect tous les

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21 Princes] im Klartext: Médiateurs
Princes et Estatz de
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l’Empire y soient appelléz. Cela est très:| nécessaire, non seulement pour
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rendre |:légitimes les traictéz qui pourront estre faictz présentement, mais
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pour en rendre l’exécution plus asseurée pour l’advenir:|, affin qu’il ne
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dépende pas cy après |:de la seule volonté de l’Empereur ou plustost du
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caprice des Espagnolz qui disposent de son nom comme il leur plaist, de
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porter la guerre en France, en Italie ou ailleurs sans consulter les Princes de
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l’Empire et avoir leur consentement. Quand on ne pourroit pas:| obtenir
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toutes ces précautions et que les ennemis |:n’en accorderoient qu’une partye,
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elle sera tousjours très advantageuse et la seule proposition sera honorable
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pour le Roy. Quant aux autres intérestz, il y en a qui regardent:| purement
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le public et qui sont communs au Roy avec tous les Princes et Estatz
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d’Allemagne |:comme l’amnestie générale, la révocation de la paix de
34
Prague

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Prager Frieden vom 30. Mai 1635, Druck: J. Du Mont VI, 1 S. 88–101.
, la modération de l’authorité de l’Empereur selon les loix et con-
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stitutions de l’Empire, la liberté entière dans l’eslection à la dignité impériale
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sans qu’elle puisse estre rendue successive et pour conclusion le restablisse-
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ment de toutes choses dans l’Empire comme elles estoient avant le commen-
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cement des guerres. Il y en a quelques autres qui touchent la France en
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particulier, en premier lieu que pour la seureté et accomplissement de ce qui

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1
sera accordé dans

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1 le Roy] fehlt im Klartext.
le traicté général le Roy demeure en possession des places
2
qu’il tient:|. En second lieu |:que possédant aujourd’huy la plus grande
3
partye du Cercle de Bourgongne, ses députéz soient cy après appelléz aux
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diettes de l’Empire, à quoy le Roy prétend avoir plus de droict que le Roy
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d’Espagne qui y assiste d’ordinaire par ses ministres. Ce dernier seroit de
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très grande importance et nous donneroit de bons moyens de conserver des
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intelligences en Allemagne pour y faire agir aux occasions les Princes selon
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nostre désir:|.

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L’on pourra voir par ce moyen la disposition que tesmoignera |:Monsieur
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le Duc de Bavière pour favoriser les desseings de Sa Majesté et si les offres
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qu’il en faict sont sincères. S’il vouloit disposer par son exemple et par ses
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persuasions tous les autres Princes:| à se rendre icy, qui est le point par
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lequel on doit commencer, |:il donneroit une grande preuve de ses bonnes
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intentions. Mais au contraire l’on apprend de tous costéz que c’est luy qui
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y apporte plus de résistance et qui presse continuellement pour faire que les
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affaires du Palatinat quoyque les plus importantes de la négotiation générale
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en soient séparées pour estre traictées à Vienne. Peut estre quand il verra:|
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que nous ferons de vives instances sur ce premier poinct qui regarde la
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forme de l’assemblée, et qu’entrant dans la matière |:nous insisterons que
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l’affaire du Palatinat y soit renvoyée, à quoy on dict que l’Empereur incline-
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roit sans l’intérest dudict Duc qui l’empesche, il sera contrainct de venir luy
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mesme dans le particulier et peut estre de se rendre favorable pour nous faire
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conserver ce que nous tenons affin d’obtenir qu’on fasse le mesme pour luy.
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Car:| s’il se falloit seulement régler de part et d’autre par les considérations
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publiques, il faudroit nécessairement |:restablir toutes choses comme elles
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estoient avant la guerre, et par conséquent il seroit obligé, comme estant
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un des membres de l’Empire, de donner l’exemple aux estrangers et de
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commencer par la restitution de ce qui luy a esté donné, à quoy il n’est pas
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croyable qu’il se veuille résoudre quand mesme le Roy de son costé se
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disposeroit à rendre Brisak

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Breisach, Festung am Oberrhein.
et toute l’Alsace:|. Nous croyons donc qu’en
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|:faisant semblant d’appuyer les intérestz du Palatin comme estant une des
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causes de la prise des armes, s’il désire qu’on s’en départe et qu’on abandonne
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pour l’amour de luy un Prince dont les prédécesseurs:| ont presque tous-
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jours esté alliéz de la Couronne, il est bien juste que pour y obliger le Roy,
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|:il donne à Sa Majesté quelque preuve signalée de son affection:|, laquelle
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ne peut estre présentement autre |:que de luy ayder à conserver par un
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traicté les places qu’elle tient dans l’Allemagne

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Dies entspricht der Sektion XII der französischen Hauptinstruktion, APW [ I, 1 S. 100f.]
:|. Il semble que l’intérest
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particulier |:de sa Maison:| le doit convier de le faire. |:Il sçait que tous les
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Princes d’Austriches ont une jalousie secrette contre luy:| et désirent beau-
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coup plus son abaissement que sa grandeur, si bien que pour estre soustenu

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1
en cas de besoin, il luy est avantageux |:qu’il nous reste un chemin libre et
2
un passage sur le Rhin qui empeschera cy après qu’on ne prenne pas si
3
aisément la pensée de le ruiner ou l’affoiblir quand on sçaura qu’il y aura
4
liaison d’amitié et d’intérestz entre la France et luy:|.

5
Voila, Monseigneur, comment nous avons résolu de régler nostre |:discours
6
avec les agens de Monsieur le Duc de Bavière quand nous en verrons icy
7
quelqu’un que nous puissions croire avoir le secret de son maistre:|. Encores
8
que ce soit selon les intentions de Vostre Eminence, nous avons voulu luy
9
en rendre particulièrement compte affin qu’il luy plaise d’y adjouster ou
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corriger ce qu’elle estimera à propos. Nous ne laisserons pas |:de mesnager
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lesdictz agens le mieux:| qu’il nous sera possible, et si nous ne pouvons
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|:porter avec eux les affaires du Roy jusqu’au poinct où nous souhaicterions:|,
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du moins nous ne ferons rien qui puisse obliger avec raison |:ledict Duc de
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changer les bonnes dispositions qu’il tesmoigne d’avoir. A la vérité, comme
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c’est un Prince fort habile qui n’oublie rien pour parvenir à ses fins et qui
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n’est pas si libre à descouvrir ses sentimens comme il est adroict et soigneux
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de pénétrer dans ceux d’autruy, nous essayerons de le faire venir à quelques
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propositions solides et moings générales que celles qu’il a faictes jusques
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icy avant que nous ouvrir sur les choses essentielles:|.

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Il nous reste un scrupule, Monseigneur, sur lequel nous supplions très
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humblement Vostre Eminence de nous faire sçavoir les intentions de la
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Reyne. Nous recognoissons fort bien |:que l’appréhension qu’on peut
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donner aux Espagnolz d’un traicté particulier avec l’Empereur est un des
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meilleurs moyens qu’on puisse avoir pour les faire venir à la raison:|. Mais
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Vostre Eminence ne nous faict pas sçavoir si on pourroit |:entendre tout
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de bon à ce traicté particulier en cas qu’on vist apparence de le faire réussir
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et que les démonstrations que nous ferons de le vouloir pussent disposer
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les Impériaux de le faire:|. Toutes les fois que cette proposition a esté faicte
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en France, nous n’avons point appris qu’on ayt bien certainement décidé à
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quoy on se devoit résoudre. |:Car comme d’un costé la guerre contre les
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Espagnolz seulz seroit plustost à désirer qu’à craindre, si l’Empereur exécu-
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toit de bonne foy la promesse qu’il auroit faicte de ne s’en mesler point, il
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seroit aussi bien difficile de se promettre une véritable séparation de ces
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deux branches si nécessaires l’une à l’autre et unies par tant de divers inté-
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restz:|. C’est pourquoy on a tousjours cru que les propositions qui en estoyent
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faittes, lesquelles portent avec elles |:des considérations et des liaisons nou-
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velles, ne tendoient qu’à nous destacher de nos anciens amys pour nous unir
38
avec d’autres qui par raison et sans espèce de miracle ne sçauroient estre
39
longtemps joinctz avec nous:|.

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Nous continuerons comme nous avons desjà commencé à détromper Mon-
41
sieur Contarini de l’oppinion qu’il a prise qu’on ne veut en France qu’une
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trêve. Nous ne sommes pas si estonnéz de ce qu’il a pris cette créance
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légèrement sur les avis qui luy en peuvent avoir esté donnéz, comme d’avoir
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appris qu’il en a escrit |:à un de ses secrétaires qui est en Holande en des

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1
termes qui passent beaucoup au delà de la retenue:| que doit |:garder un
2
ministre comme luy qui a part dans la médiation. Il a parlé dans sa lettre
3
comme si la trêfve eust desjà esté bien advancée entre les partyes:|. Ce qu’il
4
y a eu de pis est qu’elle a esté veue en des lieux où elle a mis des doubtes
5
dans les espris de quelques uns de noz alliéz à cause seulement qu’elle venoit
6
de luy, encores qu’ilz sceussent bien qu’elle ne pouvoit estre véritable.
7
|:Monsieur de Crosik qui l’a leue:| nous a interrogé[s] sur ce suject en nous
8
protestant |:que sa maistresse

41
Amalie Elisabeth, Landgräfin von Hessen-Kassel.
:| n’a point d’autre intérest ny d’autre inten-
9
tion que de suivre celles de la Reyne. Nous luy avons faict voir la faulceté
10
de cette nouvelle si clairement qu’il a eu regret d’avoir seulement douté de
11
la vérité contraire.

12
Wir erinnern Sie daran, daß ein Teil der Aushebungen Marsins ab 20. April zu
13
besolden ist. Über ihre Verwendung beraten wir noch mit Krosigk und den schwedischen
14
Gesandten.

15
Wie den Reichsfürsten haben wir jetzt auch den Reichsständen Invitationsschreiben
16
gesandt

42
Beilage 1.
.

17
Nous sommes très obligéz à Vostre Eminence de l’honneur qu’elle a eu
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agréable de nous faire |:en nous donnant part de l’estat où est l’accommo-
19
dement de Monsieur le Duc de Lorraine. Ce Prince s’estant laissé réduire
20
par sa mauvaise conduicte et ses légèretéz en l’estat:| qu’il est aujourd’huy
21
plus à charge à ses amis qu’il n’est à craindre pour ses ennemis, ne sera pas
22
|:peu obligé à la Reyne si elle exerce sa générosité en son endroict. Les
23
ministres d’Espagne nous ont parlé assez clairement pour nous faire entendre
24
qu’ilz ne feroient pas grand scrupule de l’abandonner . Si c’est une chose
25
faicte, il n’y a plus qu’à prier Dieu qu’il

39
25 ayt] fehlt in der Chiffre.
ayt plus de fermeté cette fois que
26
toutes les autres à observer les conditions qui luy seront imposées. Si elle
27
n’est pas encore achevée:|, puisque Vostre Eminence nous la communi-
28
quant nous permet de luy en dire noz sentimens, nous eussions bien |:sou-
29
haicté qu’elle eust esté différée et n’eussions pas désesperé, en luy accordant
30
dans un traicté général en faveur des Impériaux et Espagnolz peut estre
31
beaucoup moings qu’il ne luy sera donné par un traicté particulier, de nous
32
en bien prévaloir en d’autres articles à l’advantage de la France. La Lorraine
33
demeurant entre les mains du Roy (comme sans doubte les Espagnolz y
34
eussent consenty pour peu qu’on se fust rendu facile dans d’autres intérestz
35
qui les touchent de plus près) eust esté une belle

40
35 annexe] im Klartext: province annexée
annexe à la Couronne:|
36
et un prix assez raisonnable pour nous rescompenser des frais de la guerre
37
|:dont ce Prince a esté une des principales causes. Quand ses prédécesseurs
38
n’auroient pas autres fois dans le mesme pays qui est aujourd’huy réduict

[p. 135] [scan. 225]


1
en province de France tramé tous les desseings qui ont failly à destruire le
2
Royaume, l’humeur brouillonne et intrigante de celuy cy doibt faire appré-
3
hender de le ravoir pour voisin pour plusieurs raisons qui:| regardent le
4
repos de l’Estat à l’avenir et que la discrétion ne permet pas d’escrire. Dieu
5
veuille que les services qu’il rendra cy après |:soient capables d’effacer le
6
souvenir des maux passéz et d’oster de l’esprit de tous les bons François
7
le regret de son restablissement:|. Nous estans tous deux rencontréz dans
8
ce sentiment, nous n’avons peu nous empescher de le descouvrir à Vostre
9
Eminence qui le recevra s’il luy plaist comme une preuve du zèle que nous
10
avons pour l’Estat et de la franchise avec laquelle nous sommes obligéz de
11
luy exprimer noz pensées.

12
Wir werden den Schweden die Übernahme der Taufpatenschaft für das polnische
13
Königskind lediglich mitteilen

34
Wörtlich wie der entsprechende Absatz in nr. 65.
. Wir erinnern Sie daran, daß die Königin dem Kind
14
ein Geschenk im Wert von mindestens 30 000 Pfund machen und auch den Über-
15
bringer
beschenken sollte. Dem Großkanzler von Polen

35
Ossolińiski.
, der von Spanien und dem
16
Kaiser schon reichlich bedacht wurde, sollte man erst größere Geschenke machen,
17
wenn er unsere Interessen unterstützt. S’il veult faire passer pour un grand service
18
les soings qu’il prendra d’empescher la guerre

33
18 contre] im Klartext: d’entre
contre la Suède, on peut luy
19
demander quelque autre preuve de son affection, puisque c’est une entreprise
20
que la République de Pologne

36
Gemeint ist wohl der polnische Reichstag.
ne veult point du tout et que le Roy ne
21
sçauroit faire sans elle quand il en auroit la volonté. Si on pouvoit profficter
22
cette occasion pour divertir les Polonois d’entreprendre contre le Ragotski

37
Zu polnisch-siebenbürgischen Spannungen vgl. [nr. 208.]

23
cependant qu’il sera en guerre contre l’Empereur, cela ne seroit pas à négliger.
24
C’est une des conditions que ce Prince a le plus affectionnée quand il a traicté
25
avec les Suédois et:| dont il demande aujourd’huy plus vivement l’exécution
26
par ses lettres, n’ayant presque à craindre que de ce costé là.

27
Ihre Weisung die Chiffrierung der Briefe betreffend werden wir befolgen.

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