Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
Relation de Saint-Romain à son retour de Clèves
J’ay esté chargé de deux points principaux au voyage que j’ai faict vers monsieur l’électeur
de Brandebourg.
Premièrement de l’informer de l’estat auquel est la négociation des traittez de paix et luy
faire veoir comme il a tousjours tenu et tient encore à nos parties qu’elle ne soit terminée,
et comme touttes les difficultez qui restent aujourd’huy avec les Impériaux touchant la
satiffaction de la France viennent d’eux, et sont ou additions ou contraventions à l’accord
du 13 e septembre 1646
Gemeint sind die ksl.-frz. Satisfaktionsartikel vom 13. September 1646 (s. [nr. 1 Anm. 17] ).
2) De s’esclaircir des intentions de ce prince, et luy représenter le préjudice qu’il se feroit
et aux affaires de la paix si, comme on nous vouloit faire croire de plusieurs endroictz, il
pensoit à s’engager dans le parti contraire.
J’ay receu toutte sorte d’honneur et de civillité en cette cour. Monsieur l’électeur et ses
ministres m’ont entendu favorablement et m’ont donné tout contentement sur l’un et sur
l’autre poinct, et il me semble que je les ay laissez dans de fort bons sentimens sur toute[s]
choses.
Je les trouvay d’abord un peu prévenus par les Impériaux sur l’affaire de la paix. L’Empe-
reur avoit escript et faict dire à monsieur l’électeur qu’il désiroit tousjours la paix pas-
sionnément nonobstant le bon estat de ses affaires et qu’il ne changeroit rien aux choses
accordées par monsieur le comte de Trautmandorff, mais que les deux couronnes n’es-
toient jamais contentes et prétendoient tousjours quelque chose de nouveau. Que les
plénipotentiaires de Suède avoient dit qu’ilz feroient encore la guerre vingt ans plustost
que se contenter de ce qui avoit esté accordé par le comte de Trausmandorff et plusieurs
autres choses pour persuader qu’on ne veut poinct la paix de nostre costé.
Il n’est pas nécessaire de mettre icy le récit que je fis bien au long de ce qui s’est passé en
cette négociation, la cour estant bien informée de cette histoire. Il suffit de dire qu’après
l’avoir ouï ils reconnurent l’artifice des Impériaux et demeurèrent pleinement persuadez
de la sincérité et des bonnes intentions des deux couronnes.
Ilz furent surtout bien surpris et indignez contre les Impériaux lorsqu’ilz apprirent tous
les soins que nous avions pris inutillement pour arrester quelque temps le comte de Traut-
mansdorff, et que depuis son départ ses collègues qu’il 〈a〉 laissez ici n’avoient eu ni
ordre ni pouvoir d’achever la paix, et que monsieur Volmar estant pressé par le députté
de Bavières de rentrer en négociation avec nous, avoit esté contraint de le lui avouer.
On n’oublia pas de leur faire remarquer en particulier la douceur et équité avec laquelle
on avoit consenty à la convention du 13 septembre où nous ne prenions rien sur l’Empire
et rendions à la maison d’Autriche une bonne partie de nos conquestes et achettions l’au-
tre, et la modération que nous avons eue ensuitte de n’y rien adjouster et de ne faire
aucune nouvelle demande après une campagne favorable et l’acquisition de Heilbrun, La-
wingen, Schorendorff et autres places.
En cet endroict nous vinsmes aux difficultez qui restent sur nostre satisfaction que les
Impériaux faisoient passer en cette cour-là pour de nouvelles prétentions. Il ne me fut
pas malaisé de les détromper, et je leur fis voir clairement par les pièces et actes dont
j’estois muni, que les difficultez touchant le titre de landtgrave d’Alsace et les fiefz qui
relèvent des éveschez de Metz, Toul et Verdun estoient des innovations et contraventions
à l’accord du 13 septembre.
Après avoir veu nostre protestation touchant le duc Charles que les Impériaux ont admise
dans la convention du 13 septembre sans y répliquer, ils avouèrent aussy que c’estoit une
chose décidée, et qu’il n’estoit pas raisonnable de retarder le repos de l’Empire pour un
prince qui avoit tousjours faict ses affaires à part et renoncé aux alliances qu’il a avec la
maison d’Autriche .
Ilz désirèrent avoir coppie de tous ces actes pour s’en servir aux occasions. Je les leur
laissay avec des annotations à la marge pour plus grand esclaircissement en la forme qui
sera cy-joincte et comme je les présentay à monsieur l’électeur, monsieur de Borgs-
dorff qui en avoit desjà eu communication, luy dist: «Il n’y a rien à dire à tout cela, la
chose est claire, il faut l’avouer.»
Je les assuray ensuitte que l’on se tiendroit de bonne foy à ladite convention du 13 sep-
tembre, qu’on ne feroit aucune nouvelle demande, mais qu’on ne souffriroit pas aussy que
de l’autre costé on adjoustast ou diminuast la moindre chose en ce qui a esté arresté.
Et touchant la liberté que l’Empereur se veut réserver d’assister le roy d’Espagne après la
pacification de l’Empire dont il n’a poinct encore esté convenu, je déclarai que supposé
que comme empereur il ne le puisse jamais faire, le Roy remettroit au jugement de Son
Altesse, de monsieur le duc de Bavières, et de tel autre prince d’Alemagne qu’on advise-
roit les tempéramens qui se pouroient prendre pour terminer l’autre partie de cette diffi-
culté.
Monsieur l’électeur et ses ministres receurent cette déclaration avec respect et grand re-
merciment, et dirent que l’intention des couronnes estant telle que je leur disois, il seroit
bien à propos d’en faire un escrit et le publier, mais il fauldroit qu’il fust reconnu par les
ministres de l’une et l’autre couronne.
Je respondis qu’on avoit bien esté à Munster de cet avis, mais qu’on avoit eu quelque
considération à Osnabrug pour ne le pas faire au moins sytost. Ilz adjoustèrent que si
estant de retour je leur faisois mettre en main cette bonne résolution par escript, ils l’en-
voieroient à tous les princes protestans et en escriroient à l’Empereur et luy parleroient
ferme pour le faire venir à la raison.
Ils ne se sont pas déclarez moins favorablement sur l’autre poinct de ma commission. Je
ne leur fis aucun esclarcissement ny plainte sur ce subject. Je dis simplement à monsieur
l’eslecteur en présence de ses ministres que j’avois ordre de le remercier des favorables
assurances qu’il avoit faict donner à Munster de la continuation de son affection et bonne
volonté envers le bon parti, que j’espérois d’en recevoir la confirmation de sa bouche, et
ils entrèrent d’eux-mesmes en cette matière et prirent grand soing de se justiffier et de ne
nous laisser aucun scrupule pour ce regard. Monsieur l’électeur protesta plusieurs fois
avec serment qu’il n’avoit jamais eu aucune pensée ni dessein contre le bien et le service
des deux couronnes, et qu’il n’estoit pas capable d’escouter un sy mauvais conseil ny de se
laisser porter à une résolution sy pernicieuse au bien de ses affaires; qu’à la vérité l’Empe-
reur luy avoit bien faict parler de se joindre à luy, mais qu’il l’avoit refusé tout net et qu’il
faudroit qu’il eust perdu le sens pour le faire au mesme temps que tous les catholiques se
réunissent à Sa Majesté Impériale pour l’abaissement des protestans.
Ses ministres me firent les mesmes protestations toutes les fois que l’occasion s’en présen-
ta, ilz dirent qu’ilz espéroient qu’on n’auroit pas si mauvaise opinion de leur politique et
de leur conduitte que de recevoir de si mauvaises impressions d’eux, et alléguèrent plu-
sieurs raisons pour faire veoir qu’ilz estoient persuadez que cette conjonction seroit en-
tièrement contre leur intérest et causeroit leur ruine inévitablement.
Il seroit long et ennuieux de desduire icy toutes ces raisons. Je toucheray seullement les
principalles qui sont:
Qu’ilz apporteroient par là du retardement à la paix qu’ilz regardent comme leur unique
port et salut, et qu’ilz souhaitent sur touttes les choses du monde.
Que de quelque costé que la victoire tournast, ils hazarderoient sans aucune espérance la
satiffaction qu’on leur a procurée pour la partie de la Poméranie qui demeure à la Suède.
Que tous les païs de leur maistre sont entre les mains de noz alliez ou exposez entière-
ment à leur discrétion. Que la Suède ocuppe encore toutte la Poméranie; qu’elle tient les
forts et les cle〈f〉z de la Marche de Brandebourg. Que dans le païs de Clève et de la
March Madame la Landtgrave a garnison dans Lipstadt
qu’il n’y reste pas une seulle forteresse à leur maistre. Et qu’il ne sçauroit se remuer qu’il
ne fust incontinent opprimé et tous ses païs ruynez. En cet endroict ilz firent de grandes
plaintes contre la jalousie des Suédois, s’estonnans qu’aians en main des seurettez si réel-
les, cela ne pust encore les assurer.
Je dis à la justiffication de noz alliez que le long séjour de monsieur de Blumendall
Joachim Friedrich (seit 1646) Fh. von Blumenthal (1607–1657); er wirkte von 1633–1641
in kurbg. Diensten, u.a. als Kammergerichtsrat, Direktor des Kriegsrats und Wirklicher
GR , und galt als Anhänger einer kaiserfreundlichen Ausrichtung der kurbg. Politik; 1646
wurde er ksl. Rat und Oberster Kriegs-Commissär, 1649 RHR und ksl. Ges. auf dem
Nürnberger Exekutionstag; im gleichen Jahr trat er wiederum in kurbg. Dienste und
wurde Statthalter von Halberstadt, 1652 Direktor des GR und 1653–1654 Ges. auf dem
Regensburger RT ( DBA I 110, 383; II 138, 239f; Bellée; Bahl, 433f). Blumenthal hatte
sich im September und Oktober 1647 als ksl. Ges. in Kleve aufgehalten, um dort Kf. Fried-
rich Wilhelm zu einer Vereinigung der kurbg. Truppen mit der ksl. Armee aufzufordern
( Opgenoorth I, 194f).
Clèves, les allées et venues que monsieur de Ribaucourt y avoit faictes de la part de mon-
sieur l’Archiduc, les divers envois de monsieur l’électeur vers le roy de Dannemark, l’Em-
pereur et l’électeur de Collogne, et les demandes que Son Altesse Electoralle avoit faict
faire en mesme temps des places que la Suède et la Hesse luy détiennent, et d’estre des-
chargé des contributions que ses païs leur paient, auroient pu esmouvoir et donner de
l’ombrage à des gens moins soupçonneux que ne sont messieurs les Suédois.
Ilz respondirent qu’ilz seroient bien malheureux s’ilz ne pouvoient envoier ou recevoir
des députez sans se rendre suspectz; qu’il pourroit arriver qu’au premier jour leur maistre
envoieroit aux ducz de Brunsvick, à l’électeur de Saxe et autres princes protestans, «et
peut-estre (dist alors monsieur de Borgsdorff) que le sort tombera aussy sur moy de mar-
cher à mon tour, et si cela devoit encore donner lieu à des soupçons, ce seroit nous mettre
dedans une grande contrainte».
Je répliquay qu’à la vérité si luy, Borgsdorff, venoit à estre emploié, cela seroit fort con-
sidéré, et on ne croiroit pas que ce fust pour chose de petite conséquence. «Vous pourez
assurer pourtant, dist-il, l’ambassade de France que comme en tous les voiages ci-dessus il
n’y a rien eu contre le service des couronnes, elles n’auront aussy aucun juste subject de se
plaindre de ceux qui se pourront faire à l’avenir.» Et là il m’informa en général du subject
de ces divers envois. Et non content de cela, comme je fus prest à partir, monsieur l’élec-
teur envoia chez moy monsieur de Borgsdorff qui est son favori et principal ministre avec
les deux autres principaux hommes de son conseil, le président Horn
Heiden qui a esté ici l’un de ses plénipotentiaires, pour me confirmer de sa part touttes
les asseurances ci-dessus, ce qu’ilz firent en termes fort exprès, et m’informer en particu-
lier de la cause de chacun des susdits voiages.
Ils assurèrent que le premier voiage de monsieur de Ribaucourt n’avoit esté que pour faire
compliment à monsieur l’électeur sur son arivée à Clève
mander les intérestz et le restablissement du comte de Schwartzenbourg
Johann Adolf Gf. von Schwarzenberg (1615–1683), 1640–1645 RHR , 1645 Hofkriegsrat
und Oberstkämmerer Ehg. Leopold Wilhelms, 1648 GR ; 1670 Präsident des RHR und
Erhebung in den Fürstenstand ( DBA I 1161, 100–104; Gschliesser, Reichshofrat, 243f;
Schwarz, 336–340; Sienell, 85ff). Nach dem Tod seines Vaters Adam Gf. von Schwar-
zenberg (1583–1641), des führenden Beraters Kf. Georg Wilhelms (1595–1640, seit 1619
Kf.), waren ihm von seiten Kurbg.s Schwierigkeiten beim Antritt seines Erbes gemacht
worden; dies betraf u.a. auch die Würde eines Herrenmeisters der Johanniterballei Bg.,
die er als nachfolgeberechtigter Koadjutor nach dem Tod seines Vaters zu übernehmen
beabsichtigte, wobei er jedoch zunächst (bis 1652) am Willen Kf. Friedrich Wilhelms schei-
terte, der das Amt des Herrenmeisters für vakant erklären ließ ( Opgenoorth I, 113).
de monsieur l’Archiduc. Qu’ils avouoient bien qu’ensuitte on estoit tombé sur les affaires
présentes, mais que ce n’avoit esté que discours et simple entretien. Que monsieur de
Ribaucourt pourroit bien avoir jetté quelque[s] parolles pour veoir sy monsieur l’électeur
vouloit se deffaire de ses trouppes, mais qu’on ne les avoit poinct relevées, et que je pour-
rois assurer messieurs les ambassadeurs du Roy que Son Altesse ne les donneroit à per-
sonne. Et en effect je n’ay pas reconnu qu’il ait aucune pensée de les licentier, au contraire
il les augmenteroit volontiers s’il luy estoit possible.
Ils dirent ensuitte que l’envoy de leur secrétaire
merce, et que leur maistre voulloit obtenir franchise pour ses vaisseaux au passage du
Sondt ou du moins le mesme traitement qu’on y faict à ceux de Holande.
A l’Empereur qu’il luy faisoit faire la mesme demande qu’aux Hessiens et Suédois tou-
chant la restitution des places qu’ilz luy détiennent et la rémission des contributions, et
quant à l’archevesque de Cologne, il se plaint de ce qu’il s’oppose à la cour de Vienne à la
prétention, et demande de plus quelques nouvelles contributions. Son députté
Otto von Schwerin (1616–1679); seit 1638 in kurbg. Diensten tätig, wurde er 1641 Hof-
und Kammergerichtsrat, 1645 Wirklicher GR , 1646 Lehnsrat und Hofmeister der Kf.in
Louise Henriette; 1658 Oberpräsident des GR ( DBA I 1164, 350; II 1207, 205–222;
Hein; Bahl, 584f; Rohrschneider, Schwerin; zu seinen Verhandlungen mit Kurköln
im November 1647 vgl. Foerster, 300, 327)
ordre de faire remonstrance contre les discours que monsieur d’Osnabrug et ses partisans
tiennent qu’il ne faut pas garder ce qui a esté accordé aux protestans par monsieur le
comte de Trautmandorff, et de sçavoir si c’est aussy le sentiment de monsieur l’électeur
de Cologne.
Il est encore à considérer pour preuve de leurs bonnes intentions que sur touttes les autres
choses, ce prince et ses ministres parlent fort raisonnablement.
Ils blasment la conduitte de messieurs les estats des Païs-Bas et louent l’intention qu’a
monsieur le duc de Bavières de porter les choses à la paix, mais le chemin qu’il a pris
pour y ariver leur semble mal assuré et plein de hazard.
Ils craignent que la mort ne le prévienne, et que ses principaux ministres ne soient plus
affectionnez et plus dépendans de l’Empereur qu’il ne seroit convenable pour faire réussir
ce dessin par une voie si délicatte, et comprennent fort bien que si Sa Majesté Impérialle
remportoit un aventage signallé à la faveur des armées du duc de Bavières, elle se moque-
roit après de tout ce qu’elle luy a promis en faveur de la paix. C’est pourquoy ils souhai-
teroient qu’il se fust contenté d’obliger les Suédois à se retirer des pays héréditaires et ne
les eust pas suivi, ny pressez daventage comme il faict.
Ilz demandent sy le Roy ne renvoiera pas son armée en Allemagne. Ils disent que cela est
nécessaire et ont jetté en cet endroict et en plusieurs autres rencontres des parolles ambi-
guës et des demi-mots pour donner lieu de croire que nous avons plus à espérer qu’à
craindre de leur costé.
Comme j’estois prest à partir, monsieur l’électeur receut un courrier de son députté qui
est à Pragues
Ewald von Kleist (um 1615–1689); er war seit 1642 in kurbg. Diensten und mehrfach mit
diplomatischen Missionen beauftragt (1646–1647 Den Haag, 1647 Ks.hof, 1649–1651
Schweden, 1656–1657 Dänemark); 1648 wurde er Wirklicher GR und Kammerherr sowie
1653 Präsident der Regierung in Hinterpommern und Dekan des Domkapitels von Kam-
min; 1663 trat er in kurbay. Dienste ( Jagenburg, 141; Repertorium, 28 und 60; Bahl,
517). Kleist war am 7. September 1647 nach Prag zum Ks. entsandt worden, um dort u.a.
die Freigabe der Festung Hamm zu erbitten ( Opgenoorth I, 193)
tentement touchant ses places et ses contributions pourveu qu’il pust obtenir la mesme
chose des Suédois et de Madame la Landtgrave, et pour cet effect il demande qu’il plaise
au Roy luy départir sa protection et ses bons offices auprès des alliez. Je me chargeai d’en
faire rapport aux ministres de Sa Majesté qui sont icy.
On luy mandoit encore que l’Empereur ne voulloit plus souffrir de neutrallité en Alle-
magne, et qu’il faisoit estat de l’escrire bientost aux princes de l’Empire et les obliger à
prendre party. Je ne perdis pas ceste ocasion de faire remarquer comme le conseil de
Vienne tendoit à la guerre.
En prenant congé de monsieur l’électeur de Brandebourg il me donna encore toutte sorte
d’assurance de son respect envers la France, et me dist que les ministres de Suède vou-
loient rejetter sur nous l’envie de touttes les deffiances qu’on avoit eu[e]s de luy, et qu’ilz
avoient assuré ses ministres à Osnabrug que tout cela venoit de nous, mais qu’il sçavoit
bien le contraire, et que quand nous aurions eu quelque soupçon de luy, il avoit tousjours
subject de se louer de nostre proceddé et de la franchise avec laquelle on avoit envoie vers
luy pour s’esclaircir. Que les Suédois au contraire avoient menacé et qu’on luy mandoit
de l’armée impérialle que tous leurs prisonniers disoient hautement que Vranghel iroit
dans la Marche de Brandebourg et y porteroit le siège de la guerre. Je respondis que
c’estoit sans doubte un artiffice des Impériaux pour le brouiller daventage, et en effect
monsieur Vranghel tient toutte une autre routte et l’on croit qu’il est sur le Weser auprès
de Haxter .