Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
155. d’Avaux an Mazarin Münster 1647 September 16
Münster 1647 September 16
Ausfertigung, mit eigenhändigem PS: AE , CP All. 85 fol. 187–189’ = Druckvorlage. Kopie:
AE , CP All. 102 fol. 116–118’.
Vertrauliche Mitteilungen des Provinzials der Rekollekten über Sondierungen im Auftrag
Bergaignes und Bruns. Spanischer Friedenswille? Forderung nach Freilassung Eduards von
Bragança. Vorsichtige Vorgehensweise.
PS: Abreisebereitschaft Préfontaines.
|:Ces jours-cy le provincial des récolletz
Sehr wahrscheinlich Leonhard Helm OFM (gest. 1664); Beichtvater Bergaignes, 1635, 1645
und 1654 Provinzialminister des 1614 in Münster gegründeten und seit 1627 zur sächsi-
schen Kirchenprovinz gehörenden Konvents der Rekollekten ( Compendium chronolo-
gicum , 43, 86 und 118; APW III A 1/1 nr. 35, 221 Anm. 1).
quelquefois comme j’ay cy-devant mandé à Vostre Eminence
trouver de leur part, |:mais avec ordre de me celer sa mission:|. L’affection
qu’il me tesmoigne depuis beaucoup d’années |:avec quelque espérance
dont je l’entretiens:| l’a obligé de me dire ouvertement que |:l’archevesque
de Cambray et le sieur Brun l’avoient chargé de me parler comme de luy-
mesmes :| du traitté de paix et de prendre grand soin de descouvrir si c’est
tout de bon que nous la voulons. Ils luy ont dit plusieurs raisons de dou-
ter qui seroient longues à déduire, et y ont adjousté l’authorité de certai-
nes personnes de condition (sans les nommer) et des alliés mesmes de la
France, qui tiennent que nous faisons valoir um peu de retardement qui
paroist aujourd’huy du costé des Espagnolz |:à cause de la mauvaise hu-
meur de Peneranda:|, mais que nous serions bien marris d’estre pris au
mot et qu’alors nous ne manquerions pas d’inventions pour eschapper.
Ce bon homme me conjura de ne le rendre pas le ministre d’une trompe-
rie , et que si je prévoiois de nouvelles difficultés à la paix, il se contente-
roit de rapporter que j’y ay tesmoigné |:une disposition toute entière, mais
qu’il n’y engageroit pas son propre jugement:|.
Le véritable désir de Vostre Eminence de parvenir à ce but, les ordres du
Roy qui n’y sçauroient estre plus accommodés, et la continuelle applica-
tion de messieurs mes collègues me fournirent abondamment de quoy
respondre |:à ce religieux et:| de quoy luy plaire, car à mesure que je luy
donnois cette asseurance et cet esclaircissement je le voiois plus satisfait et
il me parloit avec plus d’ouverture de cœur.
«Mais les Espagnolz, |:dis-je, Mon Père:|, veulent-ils la paix? Je sçais bien
que vous en estes persuadé et que vous ne me le diriés pas autrement, mais
il y a grand sujet de présumer de leur conduitte que |:ny vous ny monsieur
l’archevesque de Cambray:| n’estes pas fort fidèlement informés de leur
intention pour ce regard.»
Il ne me laissa pas achever pour dire que sans aucun doute |:Penneranda et
Brun ne sont pas moins portez que l’archevesque:| à la conclusion du
traitté et que si nous ne faisons point de nouvelles demandes, il le tient
pour conclu. Qu’à la vérité ils se deffendront encores |:un peu tant sur les
choses desjà accordées que sur ce qui reste à vuider:|, mais qu’enfin pour
les premières ils donneront les mains, et pour les autres ils se mettront à la
raison pourveu qu’on fasse aussy le mesme de nostre part.
Vous jugerés mieux que personne, Monseigneur, si c’est un artifice des
ennemis, ou |:pour donner jalousie aux Holandois:| en faisant mine de
vouloir sortir d’affaires avec nous, ou pour tenir fermes en certains pointz
quand ils se seront bien asseurés que noz ordres vont à la paix. C’est
pourquoy parmy les bonnes paroles que j’en ay dites à leur envoié ç’a
tousjours esté avec présupposition que les plénipotentiaires d’Espagne
nous donneroient contentement sur tous les principaux pointz de
nostre projet
Gemeint ist der frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25. Januar
1647 (s. [ nr. 47 Anm. 2 ] ).
Edouard.
Il respondit que les Espagnolz ne passeront pas au-delà de ce qu’ils ont
promis sur ce sujet, qui est de le mettre entre les mains de l’Empereur ou
du Roy avec obligation de ne servir point les Portugais
se contentoit de la parolle des plénipotentiaires d’Espagne, il croit qu’ilz
la donneroient aux Médiateurs que la paix faitte, si:| par une lettre la Reine
demande au roy d’Espagne la liberté de Dom Edouard, il la luy accordera
sans condition ny restriction aucune.
J’ay fait raport de tout ce que dessus à monsieur le duc de Longueville et à
monsieur de Servien, et j’ay creu en devoir rendre compte à Vostre Emi-
nence , en y adjoustant |:une remarque sur le jour de la conférence avec le
provincial qui fut le lendemain de celle où les ambassadeurs de Messieurs
les Estatz avoient présenté à Penneranda les articles du traitté qu’ilz veu-
lent changer et ceux qu’ilz y ont adjoustez
Gemeint ist die ndl. Proposition zu den ndl.-span. Verhandlungen, Münster 1647 Septem-
ber 12 (s. [ nr. 153 Anm. 3 ] ).
tromperont point, et Vostre Eminence se peut asseurer que messieurs mes
collègues et moy sommes fort sur noz gardes comme il est bien nécessaire
en cette crise.
[PS] Quelques affaires particulières dont j’avois chargé le sieur de Préfon-
taine estans achevées, il sera prest de revenir par deçà au premier com-
mandement de Vostre Eminence qui m’a fait beaucoup d’honneur et de
grâce de l’escouter tousjours si favorablement.