Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Il n’y a que trois jours que le sieur de Préfontaine est parti avec une ample
relation de toutes choses. Ce que j’y puis adjouster est qu’il y aura cy-
jointe une copie plus correcte que la première du traitté concernant la
satisfaction de la couronne de Suède. |:Monsieur Salvius qui me l’a envoié
m’a fait faire excuses du retardement:|.
Le comte de Trautmansdorff m’est venu visiter aujourd’huy pour sa pre-
mière sortie. Il a essayé de me prouver que l’offre qu’il a faitte aux Hes-
siens de vingt mil florins de rente en terres souveraines , qui font le tiers
de la succession dont il s’agit , les devoit bien contenter, mais aiant bien-
tost reconneu qu’il ne persuadoit pas, il m’a tesmoigné enfin qu’il passe-
roit jusques à trante mil florins, qui font près de soixante mil livres, et
qu’ainsy c’estoit partager un bien très légitimement acquis au langrave
de Darmstat. J’ay contredit par bonnes raisons la prétendue justice de
cette cause, et quoyqu’il ait persisté en sa pensée, il me semble néantmoins
qu’il est capable d’accorder encores davantage si l’affaire est bien conduit-
te, à quoy je m’emploie soigneusement. |:Mais les Suédois ont quelque
esgard à la maison de Darmstat qui est luthérienne, et m’ont advoué
qu’ils:| appréhendent que Madame la Langrave n’introduisist le calvinisme
dans Marpurg s’il luy estoit rendu. Il n’est pas croiable comme ilz |:sont
zélés pour leur secte, sans considérer:| ce qui les oblige à la maison de
Cassel, et avec quelle confiance |:ils prétendent en mesme temps que le
Roy leur doive abandonner les églizes et biens des catholiques:|. Les dé-
putés de Hesse connoissent le désavantage qu’ils en reçoivent dans cette
négotiation, |:et voudroient à présent qu’elle fust toute entre mes mains:|.
Ils seront bien aises de sçavoir que j’ay proffité de la visite dudit sieur de
Trautmansdorff.
J’ay appris aussy de luy en cette conférence que les ambassadeurs de Suè-
de, après avoir tousjours esté très contraires à la prétention de l’électeur
de Brandebourg sur Minden, et luy avoir remonstré cent fois que cet
évesché devoit servir de récompense au duc de Mekelbourg et à la maison
de Brunsvic pour y succéder alternativement, ils l’avoient tout à coup de-
mandé pour ledit électeur, et avec telle instance que sans cella ils ne con-
clurroient point le traitté de leur satisfaction. Le comte de Trautmans-
dorff a consenti que si Minden passe entre les mains des protestans, en
ce cas l’électeur de Brandebourg en soit pourveu
Vgl. den ksl. Revers betr. die Überlassung des Hst.s Minden an Kurbg. (lat.), Osnabrück
1647 Februar 20; Kopie: AE , CP All. 81 fol. 114. Druck: Meiern IV, 330 ; zur ksl. Über-
lieferung: APW II A 5, 544 Anm. 1.
|:Il a peine à comprendre le mistère qui a produit un changement si sou-
dain, et croit que:| lesditz ambassadeurs destinent maintenant l’évesché
d’Osnaburg aux deux maisons dont il est parlé cy-dessus. Mais comme il
ne veut pas l’accorder et qu’il se sent trop foible pour résister seul |:pen-
dant que les armes des deux couronnes appuient le trafic qu’on fait ici des
éveschés catholiques pour quelque intérest particulier:|, il implore le se-
cours de la France et met sur son compte tout le bien et le mal qui en
réussira.
Il dit qu’on peut encores sauver Minden puisqu’il n’est accordé que sous
une condition qui dépend de nous, et pour Osnaburg que c’est une pure
violence qui n’est pas appuyeé du moindre prétexte. Et à la vérité, tous les
estatz protestans demeurent d’accord qu’ils n’ont aucun fondement pour
prétendre cet évesché. C’est pourquoy il n’y auroit nul péril de résister
ouvertement aux Suédois, |:et peut-estre aux seuls plénipotentiaires de
Suède:|, affin qu’au moins après avoir fermé les yeux comme a fait la
France à tant de préjudices que la religion reçoit par ce traitté, l’on ne
vienne pas encores à de telles extrémités qu’on vueille [!] blesser mortelle-
ment son honneur et la conscience de tous ceux qui sont dans les affaires.
Nous avons travaillé ces jours-cy, monsieur de La Court et moy, avec les
Impériaux et les Suédois pour l’accommodement de l’affaire palatine.
Ceux-cy nous donnent bien de la peine et veulent changer tout le projet
sur lequel on a traitté jusques à cette heure
Textgrundlage der pfälzischen Restitutionsverhandlungen war der ksl. Textvorschlag für
das IPO vom 8. Mai 1646 (Druck: Gärtner IX nr. 104, 642–662; Meiern III, 66 –73;
zur ksl. Überlieferung: APW II A 4 Beilage 1 zu nr. 88). Dieser sah für den Pgf.en eine
neu zu schaffende, achte Kur sowie die Unterpfalz ohne die Bergstraße, für die wilhelmi-
nische Linie des Hauses Wittelsbach hingegen die angestammte vierte Kurwürde, die
Oberpfalz und die Gft. Cham vor. Die frz. Ges. hatten beim Abschluß der ksl.-frz. Satis-
faktionsart. vom 13. September 1646 zugesagt, diese Lösung zu unterstützen, wenngleich
sie nicht in den Ausschluß der Bergstraße einzuwilligen bereit waren ( Ruppert, 282f.). Die
Schweden legten dagegen die Legationis Suedicæ Responsum ad Cæsareanorum Proposi-
tionem betr. die pfälzische Restitution vor (exh. [Osnabrück] 1647 Februar 18/28; Kopien:
AN K 1335 nº [74–75], s. die, mit z. T. eigh. Marginalien Godefroys; Druck: Meiern IV,
356f. ; zur ksl. Überlieferung: APW II A 5 Beilage [1] zu nr. 280; vgl. auch APW II C 3 nr.
149 mit Beilage G). Diese forderte die Restitution der gesamten Unter- und der Oberpfalz
ohne die Gft. Cham sowie der alten pfälzischen Kurwürde an Karl Ludwig; Kf. Maximi-
lian I. von Bayern sollte die Kur jedoch zeit seines Lebens behalten dürfen, danach sollte
eine achte Kur für seine Nachkommen eingerichtet werden, die nach Aussterben der wil-
helminischen Linie wieder abzuschaffen sei ( Immler, 374–390).
Saxe ait deux voix dans le collège électoral
ble que les catholiques prévalent. Ilz demandent que l’un et l’autre Pala-
tinat soit remis entre les mains du prince palatin, et font beaucoup d’au-
tres instances qui romproient certainement le traitté de la paix s’ils y per-
sistoient, car le comte de Trautmansdorff est invulnérable de ce costé-là.
Nous fusmes hier quatre heures en conférence sur ce sujet chez monsieur
Oxenstiern qui garde tousjours le lit |:et n’en est pas de meilleure humeur,
mais il nous arriva de le gouverner assés paisiblement:|, en sorte que nous
en remportasmes beaucoup plus de satisfaction que de coustume, |:et
monsieur Salvius nous dit en riant, au sortir de sa chambre, que nous
avions bien trouvé la méthode de traitter ce malade:|. Toutes les difficultez
furent remuées. Et d’autant que ces messieurs nous dirent de fois à autre
que la France a trop d’affection pour le duc de Bavières, on leur repré-
senta que l’intérest des deux couronnes, spécialement de celle de Suède
qui est aujourd’huy un estat de l’Empire, ne permet pas que l’on mescon-
tente un des principaux membres du mesme corps et qu’on le force de se
tenir bien uni avec le chef; qu’on ne sçauroit mieux arriver à la fin que
l’on s’est proposée en cette guerre, qui a esté d’affoiblir la trop grande
puissance de la maison d’Austriche, qu’en obligeant celle de Bavières à
considérer les couronnes et à ne pas souffrir que l’Empereur reprenne
avec le temps une authorité absolue dans l’Empire. Qu’à tout cella les
dispositions y sont desjà grandes, les forces y sont proportionnées, et qu’il
ne reste qu’à nous aider nous-mesmes.
Monsieur Oxenstiern gousta cette raison, et ne fit pas aussy beaucoup de
résistence à une autre dont nous nous servismes pour luy faire voir que si
l’on veut la paix, il faut que l’Empereur y trouve aussy son compte;
qu’autrement il n’accorderoit pas tant de choses aux couronnes (surtout
à celle de Suède qui est partagée si avantageusement) s’il n’y avoit au
moins cette douceur pour luy qu’il se deschargera de la debte du duc de
Bavières
Kf. Maximilian I. von Bayern hatte als Kriegskostenersatz für die Feldzüge im böhmischen
Krieg vom 8. Oktober 1618 bis zum 28. Dezember 1622 beim Ks. zunächst eine Pausch-
summe von 12 Millionen fl. (bei Gesamtkosten in Höhe von 16 Millionen fl.) geltend ge-
macht ( Riezler, Geschichte V, 239–242). Am 28. April 1623 hatte Ks. Ferdinand II. diese
Summe je zur Hälfte auf das Ehgt. Österreich ob der Enns, das Maximilian bereits am 15.
Februar 1621 wegen der für den Feldzug gegen die aufständischen Böhmen entstandenen
Kosten pfandweise überlassen worden war, und die Oberpfalz versichert. Am 22. Februar
1628 verkaufte er dem Kf.en und seinen Nachkommen gegen Erlaß seiner Schulden und
Rückgabe Oberösterreichs das Ft. Ober- und die bay. besetzten Teile der rechtsrheinischen
Unterpfalz; sie wurden ihnen als Fahnlehen des Reiches übertragen. Die geltend gemach-
ten Kriegskosten wurden dabei unter Einberechnung fälliger Zinsen nunmehr auf 13 Mil-
lionen fl. beziffert. Über dieses Rechtsgeschäft wurden am 4. März 1628 ein Kauf- und ein
Schutz-, Schadlos- und Gewährschaftsbrief ausgestellt (Druck: Ziegler, 999–1010). Für
den Fall, daß Kf. Maximilian oder die wilhelminische Linie der Oberpfalz verlustig gehen
sollten, hatte der Ks. zugestanden, daß der Anspruch auf die 13 Millionen fl. wieder auf-
leben und dem Kf.en bis zu ihrer Begleichung das Ehgt. Österreich ob der Enns wieder
eingeräumt werden sollte ( APW III A 1.1, 729 Anm. 1–3, 730 Anm. 1; Albrecht, Kriegs-
ziele, 260; ders., Maximilian I., 572ff., 606f.).
Enfin nous eusmes le bonheur, en contrariant monsieur Oxenstiern, de ne
luy pas desplaire, et de le conduire lentement à la connoissance du besoin
qu’on a de la paix, et du peu de raison qu’il y auroit à présent de la retar-
der pour ce qui reste. |:L’abondance de ses sentiments ou de ceux de son
père luy fit dire une fois qu’il s’estonnoit que la France veuille arrester le
cours de ses victoires:|, et nous répliquasmes que c’est grande prudence
d’assurer tant d’avantages par une bonne paix, et qu’il est bien glorieux
de prendre ce conseil au milieu des prospérités; que si le feu empereur en
avoit sceu faire autant lorsqu’il estoit maistre de toute l’Allemagne, les
couronnes n’y seroient pas aujourd’huy au point qu’elles sont.
Pour conclusion, il demanda un jour ou deux pour délibérer plus ample-
ment avec son collègue (qui estoit présent) et dit néantmoins par avance
que s’il falloit se relascher en quelque chose comme il voioit bien que l’on
ne s’en pourroit pas deffendre, il seroit bon que cella se fist en sorte que |:les
estats de l’Empire nous priassent de ne point empescher la paix pour cet
intérest, affin que par ce moien les couronnes n’en ayent pas le blasme:|.
Je m’en retourneray à Munster s’il m’est commandé, mais en cette con-
joncture où toutes les deux assemblées ont les yeux sur ce qui se passe icy,
et se louent hautement des soins de la France pour la conclusion de la
paix, je ne sçais comme l’on expliqueroit ma retraitte d’un lieu où je suis
chargé de beaucoup d’affaires, et qui s’avancent tous les jours. Joint que
ce seroit comme perdre une occasion présente d’obliger Madame la Land-
grave et monsieur le duc de Bavières dans leurs plus sensibles intérestz, et
laisser aussy aux ambassadeurs de Suède toute l’authorité dans les affaires
de l’Empire.