Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
Nous avions eu d’abord intention de vous envoyer cette dépesche par un
homme exprez, mais ayans attendu quelques jours un second escrit des
Suédois qu’ilz nous avoient promis de nous envoyer refformé pour la
substance à peu prez comme le nostre lequel nous nous promettions de
vous envoyer avec le premier qui sera cy-joinct, nous sommes insensible-
ment arrivez au jour de l’ordinaire sans avoir encore receu ledit escrit. C’est
pourquoy sans différer davantage pour l’attendre nous avons estimé vous
devoir rendre compte de ce qui s’est passé au voyage que l’un de nous vient
de faire à Oznabruk affin que Sa Majesté ayt assez de loysir pour délibérer
sur les ordres qu’elle aura agréable de nous envoyer, s’agissant d’une
proposition qui contient tous les principaux articles du traicté et que nous
nous sommes solennellement obligez de donner conjoinctement avec les
Suédois pour le plus tard aux prochaines festes de la Pentecoste. Nous
espérons qu’on remarquera à la cour combien il importe de n’y manquer
pas, puisque ce n’a pas esté sans quelque peine que nous avons obtenu ce
délay des Suédois qui croyoient que l’arrivée de monsieur de Saint Romain
nous auroit suffisamment instruict des volontez de Sa Majesté et qu’aprez
cela nous n’aurions plus besoing de ce long terme qui nous avoit esté
accordé au voyage de monsieur Oxenstiern. Ilz eussent bien souhaitté que
nous eussions résolu présentement toutes choses et donné la proposition
sans plus différer pour tirer profit des favorables conjunctures où se
treuvent les affaires du party, mais nous avons persisté à voulloir que la
Reyne eust le temps de faire derechef examiner en son conseil tout ce qui a
esté de nouveau concerté avec eux en exécution des ordres qui nous ont
esté envoyez et ilz en sont demeurez d’accord.
Qu’oultre ce qui est contenu en la proposition dont nous envoyons la
coppie, nous avons eu à traicter avec eux divers poinctz de très grande
considération. Celuy de la religion a tenu le premier lieu comme le plus
important et celuy que Sa Majesté tesmoigne d’avoir plus à coeur. Aprez
nous avons creu nous devoir esclaircir de leurs intentions sur la trefve en
cas qu’elle fût proposée et que la paix se rende trop difficille à conclure,
nous avons voulu sçavoir en outre quel estoit leur dessein à l’esgard de
l’Espagne en cas qu’elle ne voullust pas conclurre la paix en mesme temps
que celle de l’Empire seroit traittée. Ensuite nous leur avons |:renouvellé
noz plainctes sur les poursuittes de l’Escossois qui traicte de leur part avec
le parlement d’Angleterre:|. Et pour conclusion nous leur avons |:commu-
nicqué la proposition qui a esté faicte à la court par le confesseur du duc de
Bavières qui:| a esté gardée pour la dernière conférence de crainte que
mettant d’abord de la deffiance dans leur esprit dont ilz ne sont que trop
susceptibles, elle ne portast préjudice au reste de la négociation qu’on avoit
à faire avec eux, car pour l’office fait cy-devant en Hollande par monsieur
d’Estrade sur la guerre de Dannemark, nous avons estimé de les avoir sy
plainement satisfaictz aux précédentes conférences qu’ilz ont paru en
demeurer contens. Nous avons mesmes tasché de leur faire doucement
comprendre que s’il y avoit lieu d’en reparler et d’examiner par le menu
tout ce qui s’est passé en cette affaire, il se treuveroit peut-estre que nous
aurions plus de subjet de nous plaindre du résident suédois, qu’eux de celuy
de France, ce que néantmoins nous avions mieux aymé dissimuller en
imputant ce que l’un et l’autre a fait au zèle qu’ilz ont eu pour le service de
leurs maistres.
1. Il y a eu quelque esclaircissement nouveau à prendre avec eux sur la
forme de traitter avant qu’entamer les matières. L’intention de l’Empereur
est lorsque les députez qui estoient à Francfort seront arrivez icy que les
propositions qui viendront de nous ou des Suédois soient délivrées à ses
commissaires lesquelz en communicqueront avec lesdictz députez qui
s’assembleront par collèges comme ilz font dans les diettes et donneront
leur advis auxdicts commissaires pour former là-dessus les responces et
demandes qu’ilz auront à nous faire tant icy qu’à Oznabruk. Dez la
première foys que messieurs les médiateurs nous ont communicqué icy
cette intention de l’Empereur pour la forme de traitter nous leur avons
tesmoigné que nous n’y pouvions point donner de résolution qu’aprez en
avoir conféré avec noz alliez, mais que nous y prévoyons deux grandes
difficultez, l’une que lesdictz députez tandis qu’ilz avoient esté à Francfort
n’ayans point eu pouvoir de leurs supérieurs d’y traitter des affaires de la
paix généralle, mais seulement de travailler au règlement de la justice et à
quelques autres poinctz particuliers
limitée, nous ne voyons pas avec quelle authorité ilz pourroient ny en
prendre cognoissance ny décider de ce qui n’est pas compriz dans leur
pouvoir. La seconde, que ce seroit faire un affront à tous les autres députez
qui sont icy, qui y ont esté invitez par les deux couronnes et qui sont
spécialement munis de pouvoirs pour intervenir au traitté de la paix sy en
leur présence et à leur exclusion ceux qui viennent de Francfort s’attribu-
oient le droict de tout faire sans eux. Lorsqu’il en a esté traicté avec les
Suédois, ilz ont fort appreuvé nostre responce, mais leur oppinion est que
|:il fault passer plus avant et qu’on doit essayer par tous moyens d’achever
de dissoudre cette assemblée de Francfort parce qu’elle n’est composée que
de personnes dépendantes de l’Empereur:|. Que la résolution qui a esté
prise de |:les transférer est un bon commencement pour y parvenir et que
quand les depputtez qui y estoient cy-devant seront arrivez à Munster, on
pourra se servir de l’opposition que tous les autres formeront à leur
prétention pour la destruire et les rendre inutiles, ce qui vraysemblable-
ment les obligera dans quelque temps de se retirer:|.
Il a paru qu’oultre la raison alléguée qui peut estre commune entre eux et
nous, ilz en ont deux autres particulières de n’approuver pas la translation
de cette députation de Francfort où nous n’avons point de part, l’une parce
qu’elle prétend de s’establir à Munster et non point à Oznabruk, ce qui leur
donne jalousie |:et nous avons apris qu’en tout cas ilz ont dessein de l’attirer
à Osnabruk:|, l’autre que la pluspart de ceux qui la composent sont
catholicques et diminueroient par leur présence le crédit des autres venuz à
nostre semonce qui sont presque tous protestans. S’il n’y avoit que ces deux
raisons à considérer |:nous ne serions pas obligez d’adhérer au sentiment
des Suédois, mais il est vray que l’Empereur ayant pris cet expédient pour
fortiffier son parti dans cette assemblée, il semble que nous avons trop
grand intérest de le tenir suspect et d’y regarder de bien près:|.
2. Quant à la matière de la proposition, en jettant les yeux sur le premier
escrit que les Suédois nous ont donné on verra bien d’abord par le nombre
des articles qu’ilz y ont insérez qui regardent la religion, la peine qu’il y a
eu de les combattre sur ce poinct qu’ilz ont extrêmement à coeur, et par
leur inclination propre et par les instances continuelles qui leur sont faittes
par tous les autres députez qui sont près d’eux. Cela a obligé de leur parler
franchement et avec un peu de vigueur sur cet article en leur représentant:
Qu’il y avoit subject de s’estonner que de 18 articles dont estoit composée
la proposition qu’ilz nous avoient communicquée et dont neuf ou dix
estoient sans difficulté comme ceux qui portent de faire cesser la guerre,
restablir la paix, deslivrer les prisonniers, restituer le commerce et quelques
autres semblables, il y en avoit six qui ne parloient que de la religion, ce qui
feroit veoir trop clairement et obligeroit un chacun de croyre que l’unique
object des armes suédoises a esté jusques icy la ruyne de la religion
catholicque et l’avancement de la protestante. Qu’ilz sçavoient bien que la
guerre entreprise par les deux couronnes dans l’Allemagne n’avoient [!]
point eu pour but la religion et que la France n’avoit jamais entendu d’estre
alliée pour cela. Que |:le seul dessein dans l’alliance a esté d’abaisser
l’aucthorité de l’Empereur et de la maison d’Austriche, rellever celle des
estatz de l’Empire, restablir le mieux qu’on pourra les princes despouillez,
asseurer le plus advantageusement qu’il sera possible les intérestz particul-
liers des deux couronnes et laisser la religion en l’estat qu’elle estoit lorsque
la guerre a esté commencée:|. Que la voye qu’ilz veullent prendre |:seroit
plus capable de ruiner noz affaires et restablir celles de l’Empereur que de
nous procurer aucun solide advantage:| parce que la considération du Roy
ayant empesché plusieurs princes catholicques tant dans l’Allemagne que
dans l’Italie de s’intéresser dans cette guerre par les asseurances qu’on leur a
données qu’il ne s’agist point de la religion et que ce n’est purement qu’une
guerre d’Estat à quoy ilz ont adjousté foy, prenant confiance aux parolles et
à la conduitte d’un Roy très chrestien et très catholique qu’ilz n’ont pas
creu capable d’agir contre sa propre religion |:voyant aujourd’huy le
contraire dans les demandes de noz alliez, ilz pourront prendre de
nouvelles résolutions, former des desseins de se déclarer ouvertement
contre nous, et y jouer de leur reste comme dans une occasion où il est
question de deffendre ce qui touche plus sensiblement tous les hommes:|.
Qu’oultre le préjudice qu’on recevroit dans |:la résolution manquant à
nostre parolle et donnant lieu de croire qu’elle n’auroit esté donnée que
pour tromper:|, nous en recevrions un très nottable dans noz affaires
communes pour le grand nombre de nouveaux ennemis que cela pourroit
attirer contre nous lesquelz retenuz par le respect de la France et prenant
confiance en la justice de ses desseins avoient esté heureusement persuadez
de n’y prendre point de part. Qu’ilz n’ignorent pas que les Espagnolz se
vantent d’avoir un pape à leur dévotion auquel par conséquent il ne sera pas
malaisé de persuader ce qu’ilz voudront quand ilz auront en main de quoy
appuyer leurs persuasions et faire veoir que c’est principallement à la
religion catholique qu’on en veult ce qui entraisneroit beaucoup d’aultres
potentatz dans les résolutions que Sa Saincteté pourroit prendre sur ce
fondement. Que les appréhensions et les jalousies de tous les princes
catholicques peuvent devenir d’aultant plus grandes qu’on a desjà sceu
|:partout les recherches qui ont esté faittes de la part de la Suède d’une
estroicte union avec le parlement d’Angleterre, ce qui ne tend qu’à faire une
ligue de tous les protestans et venir enfin à l’exécution du convenant
d’Escosse
Schottische Konföderation (Covenant) von 1638 gegen den Ausbau des Anglikanismus und
gegen Einflüsse des Katholizismus; sie wurde in Form eines Bündnisses der schottischen Stände
mit dem englischen Parlament am 13. August 1643 von den Schotten erneuert und am 18.
September 1643 vom Parlament in London angenommen (Druck: Du Mont VI, 1 S.
287–290; vgl. Guizot I S. 443f.).
lieux. Qu’ilz doivent un peu mieux considérer ce qui peut faire préjudice à
la réputation d’un grand Roy leur principal allié qui n’a rien oublié pour
contribuer à leur grandeur, non seulement en satisfaisant punctuellement à
toutes les conditions des traittez d’alliance, mais par tous les autres offices
que Sa Majesté a peu faire en Pologne, Dannemark et ailleurs pour les
garentir ou deslivrer de nouveaux ennemis, mesmes en Hollande, où le
ministre du Roy a sy puissamment travaillé en dernier lieu par ordre exprez
de Sa Majesté |:pour les faire assister en la guerre de Dannemark, encore
que cet office fust beaucoup préjudiciable à tous noz desseins de Flandres:|.
Que sy l’alliance de la France leur est chère et leur a esté sy utile jusques
icy, ilz ne doivent pas mesler dans leurs desseins des poinctz chatouilleux
qui pourroient donner des scrupulles à la piété de la Reyne et faire doubter
un jour sy on peullt avec honneur et conscience y adhérer. Qu’enfin il ne
seroit pas raisonnable qu’en toutes occasions ilz fissent l’explication des
traittez d’alliance |:comme il leur plaist et contre la teneur des parolles et
des clauses qu’ilz contiennent:| qu’il est expressément porté que la religion
demeurera en l’estat qu’elle estoit avant la guerre commencée par les deux
couronnes |:non pas de celle de Bohême:| qu’encore que par le traitté de
Vismar il soit dit que les choses tant de la religion que profanes seront
remises comme en 1618, outre que ce traitté n’a pas esté ratiffié
Der in Wismar abgeschlossene Vertrag zwischen Schweden und Frankreich war eigentlich
nur der Interimsvertrag vom 1. April 1636 (Druck: Rydberg V, 1 S. 373–375), da die
Entwürfe für den eigentlichen Bündnisvertrag erst den Regierungen unterbreitet werden
mußten ( Dickmann S. 91f.). Die Bestätigung und Ratifikation des Inhalts dieses Bündnisver-
trages erfolgte erst durch den Hamburger Vertrag von 1638.
articles accordez pour le mesme subject doibvent servir de règle et
d’interprétation à celuy-là, qu’ilz se peuvent souvenir comme la promesse
de laisser jouir les ecclésiasticques de leur revenu a esté exécutée de leur
part et combien de foys nous avons esté contrainctz de leur faire plainctes
des continuelles contraventions qui y sont faittes. Ilz demeurent bien
d’accord que la guerre où les deux couronnes sont engagées n’est point
pour la religion et protestent qu’ilz ne pensent point à destruire la
catholicque, mais ilz soustiennent qu’on ne peut faire la paix dans l’Alle-
magne sans y remettre touttes choses en l’estat qu’elles estoient avant
l’origine de la guerre qui a esté l’année 1618, qu’en cela il n’est point
question de faire préjudice aux catholicques ny d’agrandir les protestans,
mais d’affermir le repos public qui ne peut durer que chacun ne jouisse de
ce qui luy appartenoit devant les troubles |:que si nous voulions doutter de
cette maxime, nous serions plus contraires à noz propres alliez que
l’Empereur mesme:| qui leur a accordé par le traicté de Prague la jouissance
des biens ecclésiasticques pour quarente ans et qu’il ne feroit pas difficulté
de leur donner davantage s’ilz se voulloient séparer de nous et se réunir
avec luy |:et que ce poinct est de si grande considération que n’ayans point
de véritables alliez dans l’Allemagne ny ausquelz nous puissions nous fier
contre la maison d’Austriche que les protestans, nous y devons marcher
avec très grande circonspection, pour ne les dégouster pas ou les convier de
prendre peut-estre son parti qui ne seroit pas advantageux aux deux
couronnes, puisqu’elles ne sauroient jamais rien faire d’utile pour elles ny
de glorieux dans l’Allemagne sans l’assistance des protestans, tous les autres
estans uniz à la maison d’Austriche et par conséquent noz ennemis couvertz
ou déclarez:|. Que nous nous treuvons dans une extrême peine pour ajuster
en ce rencontre les sainctz mouvementz de la Reyne et de son conseil en
faveur de la religion catholicque avec les inclinations de noz alliez et plus
véritables amis qui se rencontrent tous protestans, car encore que nous
ayons droict par quelques articles des traittez d’alliance de résister aux
Suédois sur ce poinct |:et eux et nous ne savons comme nous deffendre des
instances de tous les estatz protestans qui ont suivi nostre parti dans
l’Allemagne et par l’assistance desquelz nous espérons de venir à bout de
noz desseins, tant pour noz intérestz particulliers que pour les publicz,
estant à craindre que si nous leur reffusons absolument ce qu’ilz demandent
sur un poinct si affectionné par eulx que celluy de leur religion et où:| ilz
déclarent de ne voulloir que ce qui leur a appartenu aultresfois mesmes du
consentement des Empereurs |:non seullement nous ne perdions leur
bonne volonté qu’ilz tourneront toute du costé de la Suède, mais nous ne
leur donnions la pensée de s’en adresser sans nous tout droict à l’Empereur
où sans doutte ilz trouveroient grande facillité pour les affaires de la
religion, pourveu qu’ilz se veullent réunir avec luy contre nous, et se rendre
facilles dans ce qu’il désire d’eulx pour les intérestz d’Estat. Il y en a mesme
qui nous ont déclaré nettement que sans leur contentement la paix ne se
pouvoit pas faire parce que leur résolution est quand ilz seroient abandon-
nez des couronnes et qu’ilz ne pourroient rien obtenir de l’Empereur, de se
perdre plustost les armes à la main que d’estre traictez à l’advenir
impérieusement comme ilz ont esté cy-devant en toutes rencontres. Les
Suédois qui n’ont pas le mesme obstacle de consience que nous font valloir
la force de leurs raisons, exagèrent les subjectz qu’il y a de craindre les
effectz de leur mescontentement et se portent aveuglément à leur complai-
re, ce qui leur acquiert beaucoup de crédit dans tout le party à nostre
préjudice:|. C’est ce qui nous faict treuver ce pas sy glissant en toutes
façons qu’il est presque impossible d’y prendre une assiète solide et qui ne
soit subjetté à tumber dans divers inconvéniens |:car après tout nostre plus
grande jalousie est contre la maison d’Austriche qui n’est pas si abbaissée
qu’elle ne puisse estre relevée par un coup de bonheur. Quoyque nous
eussions une extrême appréhention de causer quelque division entre nous
et les Suédois qui eust esté très périlleuse à l’ouverture de la négotiation et
qui eust donné jour aux ennemis d’en proffiter:| le poinct estoit trop
important et nous estoit trop soigneusement commandé par la Reyne pour
en parler mollement, c’est pourquoy nous avons estimé leur devoir
descouvrir avec franchise et liberté ce qui nous empeschoit de satisfaire
entièrement à leur désir affin qu’ilz taschassent de s’accommoder à nostre
impuissance. Enfin la contestation a esté assez doucement terminée et ilz se
sont départiz non seulement de la prétention qu’ilz avoient eue d’abord de
nous faire faire les mesmes demandes qu’ilz avoient projectées dans les
intérestz de la religion, mais nous les avons disposez à se conformer à noz
intentions |:et mesme à ne mesler pas dans leur proposition les poinctz qui
pourroient faire trop d’esclat et donner impression au monde que l’on a
faict la guerre jusques icy plus pour la religion que pour l’Estat:|. Ilz nous
ont donc fait espérer qu’ilz refformeront leur proposition et l’ayant dressée
à peu prez conforme à la nostre pour la substance ilz nous en envoyeront le
project au premier jour lequel sera joinct à cette dépesche s’il nous arrive
avant que le courrier parte .
Il est bien vray qu’ilz prétendent en venant à l’explication de l’article qui
parle de la religion et en proposant les moyens d’accommodement entre les
catholicques et protestans pour dresser le règlement qui doibt servir de loy
entre eux à l’advenir, de remettre sur le tappis les mesmes demandes que
nous leur avons faict oster de leur proposition, mais outre que cela ne
paroistra que comme un accessoire et moyen nécessaire pour éviter les
troubles et pour affermir la paix et qu’il y a beaucoup de demandes qui
peuvent estre faictes en conséquence de diverses déclarations et concessions
des Empereurs, |:nous aurons eu advantage qu’il n’aura pas esté mis dans les
premières demandes qui seront publiées partout qu’il n’en sera parlé qu’à la
réplique et que ce seront les Suédois seulz qui en feront l’instance comme
on désire à la cour, à quoy mesme nous tascherons d’apporter les résistances
qui seront en nostre pouvoir sans qu’au moins nous nous meslions de
demander ou d’appuyer que ce que nous pouvons faire avec honneur et
consience et à quoy le bien de l’Estat et le service de Leurs Majestez nous
obligeront pour ne mescontenter pas entièrement les anciens amis et alliez
du royaume:|.
3. Aprez cette résolution prise la proposition de la trêve a esté mize sur le
tappis assez à propos, car les Suédois ayans tesmoigné estre bien ayses de
nous voir marcher de sy bon pied et sy franchement dans la négociation
généralle contre leur attente et les impressions qu’on leur avoit voulu
donner que nous ne désirions point de paix, il leur a esté respondu que la
France y a tousjours esté sy portée que Leurs Majestez souhaittoient mesme
de sçavoir comme on auroit à se conduire en cas qu’elle fust trop difficile à
conclure, et qu’on fît ouverture d’une longue trêve. Monsieur Salvius a
reparty d’abord pourveu qu’elle fût de cent ans qu’ilz y pourroient
entendre, il luy a esté réplicqué qu’il y avoit un terme plus court prescript
par le dernier traitté d’alliance, qu’outre cela le subside qui leur avoit esté
promis pour l’entretennement de leurs trouppes pendant le temps qu’elle
dureroit faisoit veoir bien clairement qu’on n’avoit pas estimé devoir
prétendre à un sy long délay et que nous serions bien heureux sy mesme en
concluant la paix nous pouvions espérer seulement de demeurer en repos la
moytié de ce terme, |:mais quoy qui leur ait pu estre dict, ilz ont tousjours
déclaré qu’ilz n’y pouvoient entendre et que les choses y estoient moins
disposées que jamais non seullement parce qu’une trêve de dix ou douze ans
finiroit presque en mesme temps que celle qu’ilz ont avec la Pologne et qu’ilz
ne sauroient que faire de leur milice pendant qu’elle dureroit, mais parce
qu’estans aujourd’huy dans les mains héréditaires et maistres de plusieurs
grandes provinces d’Allemagne comme ce n’estoit pas l’ordinaire dans les
trêves de rien quitter, il n’estoit pas à présumer que l’Empereur voulût
consentir qu’ilz demeurassent en l’estat qu’ilz se trouvent:|. Ce discours estant
fait par monsieur Salvius et contredit par diverses responses, monsieur
Oxenstiern a priz la parolle et prononcé comme par forme de décision que ce
n’estoit pas la saison de disputter de cela et qu’il falloit auparavant faire tous nos
effortz pour avoir la paix |:estant bien difficille d’espérer jamais une
conjoncture plus favorable pour sortir d’affaires par à bout que celle qui se
présente à quoy il a fallu nécessairement acquiescer pour ne faire pas paroistre
un desseing desjà formé de préférer la trêve à la paix:|.
4. Ilz ne se sont pas deffenduz par de meilleures raisons des instances qui
leur ont esté faites touchant les intérestz d’Espagne en cas qu’elle ne
voullust pas conclure la paix en mesme temps que celle de l’Empire pourra
estre résolue. On leur a représenté à diverses fois qu’en suite |:des traictez
d’alliances ilz ne sont pas moins obligez d’estre en guerre avec les
Espagnolz qu’avec l’Empereur:| puisque le premier article porte en termes
exprez ‘bellum decretum esto, geratur et continuetur in Imperatorem,
domum Austriacam et eius adhaerentes’
Artikel 1 des Bündnisvertrages von Wismar lautet an dieser Stelle: bellum … geratur
adversus domum Austriacam, inprimis Imperatorem Romanum eiusque adhaerentes …
( Rydberg V, 1 S. 367), Artikel 1 des Hamburger Vertrages von 1638 hat: bellum decretum
esto, geratur ac continuetur in filium eius [Ferdinandi II. Imperatoris] Ferdinandum et
domum Austriacam eiusque adhaerentes ( Rydberg V, 1 S. 425).
que le roy d’Espagne ne fust l’aisné de la maison d’Austriche |:et que quand
on voudroit expliquer selon leur opinion qu’on a seullement entendu de
faire la guerre à la branche de la maison d’Austriche qui est en Allemagne,
on ne peut pas nier que le roy d’Espagne n’y soit compris comme l’un des
principaux adhérans et par conséquent que la guerre n’ait esté résolue entre
les deux couronnes contre luy aussy bien que contre l’Empereur:|. Que le
second article commence de cette sorte: ‘hi ut ad honestam tandem pacem
universalem eo potentius adigantur uterque regum’ etc. et que si l’on n’eust
entendu parler que de l’Empereur il eust fallu mettre ‘ille’ en singulier et
non pas ‘hi’ en pluriel ce qui monstre qu’on a voulu parler des deux
branches de la maison d’Austriche et de tous ses adhérens parmy lesquelz le
roy d’Espagne est compris ou d’une façon ou d’aultre. Qu’il est dit en un
aultre endroict: ‘agantur Coloniae res Regis Christianissimi, Hamburgi
autem vel Lubecae res regni Sueciae’ , ce qui fait voir encore que les
principaux intérestz de la France estans ceux qu’elle a à démesler avec
l’Espagne, ilz doivent estre terminez en mesme temps que ceux de la Suède
sy on veut accomplir de bonne foy ce qui est prescrit par les traittez qui
portent encore en un aultre lieu: ‘uterque conventus alter ab altero totus
pendeat et ita cohaereant ut pace vel utroque loco confecta vel neutro
discedatur’ . Que nous n’avons pas prétendu pour cela de les obliger depuis
l’ouverture de la guerre à envoyer des hommes ny des vaisseaux aux
Pays-Bas ny aux costes d’Espagne ayant bien recogneu que l’entreprise eust
esté difficile à exécuter pour eux et que nous nous sommes contentez qu’ilz
ayent fait leurs effortz en Allemagne comme le lieu qui leur est le plus
commode pour y soustenir la guerre, |:mais qu’il ne leur est pas permis d’y
faire la paix si nous de la faisons en mesme temps avec l’Espagne sans
violler les traictez puisqu’ilz sont obligez de s’arrester et nous attendre:|
lorsque nous leur déclarerons que nous ne pouvons |:passer outre et que
nous ne manquerons pas de leur faire cette déclaration lorsque les Espa-
gnolz:| tesmoigneront de ne voulloir pas faire marcher d’un |:mesme pied à
la négotiation que nous avons à faire avec eux que celle des affaires de
l’Empire et qu’allors ilz seront forcez ou de contrevenir directement aux
traictez ou de s’arrester sur nostre instance:|. Que pour conclusion sçachant
bien que le principal appuy de l’Empereur est tousjours venu d’Espagne, ilz
n’eussent pas peu espérer d’aller pendant cette guerre d’un bout de
l’Allemagne à l’aultre et de gaigner des batailles dans la Bohesme avec une
armée de quatorze mille hommes sy nous n’eussions tenu lesdictes forces
d’Espagne occupées en tant de divers lieux et qu’aprez cela il ne seroit pas
juste qu’ilz eussent tiré le principal proffit des effortz que nous avons faictz
contre l’Espagne et qu’ilz nous laissassent chargez de cette guerre lorsqu’ilz
sortiroient d’affaires avec l’Empereur, ce qui ne seroit pas faire une paix
généralle comme portent tous les traittez précédentz. |:Ilz ont voulu faire
croire par leur réponce qu’on leur a souvent faict la mesme demande et que
l’on est tousjours demeuré satisfaict des raisons qu’ilz ont alléguées pour
s’en excuser, qu’on peut s’en enquérir de tous les ministres qui ont traicté
avec eux en divers temps, qui n’ont jamais soustenu qu’on deubst donner
une semblable explication aux traictez d’alliance et que mesme on leur a
souvent faict cognoistre pourveu que nous n’eussions à faire qu’aux
Espagnolz sans que l’Empereur s’en meslât que nous n’en serions pas
beaucoup en peine, que c’estoit à quoy il falloit remédier par le traicté
général et si bien brider l’Empereur qu’il ne pust pas à l’advenir disposer
des forces de l’Empire contre nous dans les différens que nous pourrions
avoir avec l’Espagne, qu’ilz offroient de ne faire point la paix sans cette
condition et en cas qu’après le traicté faict l’Empereur y contrevînt de
reprendre les armes pour luy faire la guerre, mais que c’estoit tout ce qu’on
pouvoit raisonnablement exiger d’eux:|. Néantmoins lorsqu’on leur a
tesmoigné que nous ne pouvions pas nous contenter de |:cette précaution
qui nous exposeroit à un mal présant et asseuré et rendroit le remède
incertain pour l’advenir:| monsieur Oxenstiern qui avoit tousjours laissé
parler son collègue a dit qu’il n’estoit pas temps de former une contestation
pour ce subject, que les Espagnolz n’estoient pas en estat de refuser la paix
|:et qu’en cas qu’ilz fissent les difficilles contre raison, on auroit loisir
pendant le traicté d’i chercher quelque bon expédient, mais n’estant pas
encore demeuré satisfaict de cette espérance indéfinie et leur ayant repré-
senté qu’ilz seroient bien estonnez si suivant leur sentiment nous avions
faict un traicté de paix ou de trêve avec les Espagnolz avant que celluy des
affaires de l’Empire fust achevé, le baron Oxenstiern a réplicqué qu’il estoit
en nostre pouvoir de le faire et qu’ilz n’avoient pas droict de s’y
opposer:|.
A la vérité, on les eust peu presser davantage de déclarer leur intention, sy
monsieur de Rorté qui estoit présent ne m’eust fait souvenir qu’ayant eu
charge cy-devant lorsqu’il estoit en Suède de demander la mesme chose,
quelques-uns des principaux ministres luy firent entendre que |:il pourroit
obtenir ce qu’il demandoit et qu’ilz promettroient de ne traicter point avec
l’Empereur tant que nous serions en guerre avec l’Espagne, pourveu que la
France de son costé s’obligeast expressément de ne traicter point avec les
Espagnolz tandis que la guerre dureroit entre la Suède et l’Empereur, ce
qu’ayant faict sçavoir à la cour en ce temps-là, au lieu de luy envoyer ordre
d’accepter cette obligation réciproque, on luy escrivit d’en sursoir la
poursuitte et de n’en parler plus:|. Cette considération a obligé de n’enfon-
cer pas davantage cette matière parce que |:rencontrant desjà très grande
difficulté dans l’esprit des Suédois de ne conclurre point la paix de l’Empire
sans que nous sortions d’affaires avec les Espagnolz en mesme temps parce
qu’ilz croient que le premier est beaucoup plus facille à faire que l’autre,
elle deviendroit beaucoup plus grande et ne pourroit estre surmontée par
aucun expédient, si nous avions prétention de les assujettir et demeurer
libres de nostre costé, c’est-à-dire qu’il nous fust permis de traicter avec les
Espagnolz sans eux et que néantmoins ilz ne puissent pas terminer les
affaires de l’Empire sans que celles d’Espagne fussent aussi terminées:|.
5. Ilz ont receu avec respect la communication qui leur a esté donnée |:du
voiage du confesseur du duc de Bavière et des propositions qu’il a faictes à
la cour:|. Mais ilz ont tesmoigné d’abord en interrompant le discours qui
leur en a esté commencé qu’elle ne pouvoit pas passer auprez d’eux pour
une nouvelle puisqu’il y avoit desjà longtemps qu’on leur avoit donné advis
|:que ce confesseur avoit faict deux voyages à Paris et qu’en se retirant en
dernier lieu il avoit laissé charge à un sien frère, docteur de Sorbonne, de
traicter en son absence, mais que ledit duc de Bavière nous tromperoit
encore comme il avoit desjà faict plusieurs fois et qu’il n’y avoit rien à faire
avec luy que de le bien battre pour en avoir raison:|. Il a esté respondu que
nous avions très grand suject de doutter de la vérité de deux poinctz qu’ilz
avançoient et qu’on nous avoit sy amplement et sy particulièrement escrit
tout ce qui s’estoit passé en cette affaire que nous pouvions tenir pour faux
ou supposé tout ce qui n’estoit pas contenu dans la lettre que nous avions
receue, qu’outre qu’il n’y avoit pas apparence que |:ce confesseur qui est
Allemand eust un frère résident à Paris dans la Sorbonne, nous estions très
asseurez qu’il n’avoit faict qu’un seul voyage:| et que dez la première
audience qu’il avoit eue avec Son Eminence elle nous avoit faict l’honneur
de nous |:informer exactement de tous:| les discours qu’elle avoit eus avec
luy quoyque ce fust la veille de Pasques, que pour le surplus nous n’avions
point besoing de |:nous justiffier d’avoir escouté ses propositions puisque
nous avions droict de le faire et que cella ne tendoit qu’à procurer un bien
commun en diminuant le nombre de noz ennemis, qu’il estoit porté par les
traictés que les princes du parti contraire ‘aut rationibus trahantur aut ut
adigantur’. Ce qui faisoit voir qu’on n’avoit pas estimé devoir rejetter la
voye de douceur, ny reffuser ceux qui voudroient abandonner nostre
ennemi commun, que ce seroit un procédé bien estrange si lorsqu’on nous
offrira d’ouvrir civilement les portes:| des lieux où nous avons envie
d’entrer, nous respondions que nous ne voullons pas qu’on les ouvre et que
nous les voulions rompre, qu’on n’avoit rien trouvé à redire lorsqu’on avoit
offert au duc de Saxe la neutralité sans mesme nous en communiquer, que
la liberté debvoit estre pour le moins esgalle de part et d’aultre |:et que s’ilz
tesmoignoient tant d’aversion contre les princes catholiques qui auroient
envie de se réunir avec nous, il paroistroit clairement aux yeux de tout le
monde que ce seroit en haine de leur religion, ce qui pourroit offenser
Leurs Majestez, faire préjudice aux affaires communes et estre mal interpré-
té de tout le monde:|. Qu’on ne pouvoit pas procéder dans une affaire ny
plus honnestement ny plus sincèrement |:qu’en nous chargeant comme on
avoit faict de donner une entière cognoissance à noz alliez de la première
proposition qui en avoit esté faicte et en renvoyant la négotiation par deçà
afin qu’on s’i pust conduire et y prendre résolution de concert avec eux:|.
Ce discours leur ayant fait cognoistre qu’on avoit un peu subject de se
plaindre de leurs soubçons |:et de leurs adversions ausquelles ilz se laissent
quelques fois plustost emporter que conduire par la raison:| ilz ont
respondu qu’ilz estoient très obligez à Leurs Majestez de la bonne
confiance (ce sont leurs motz), qu’ilz ne treuvoient rien à dire à tout ce qui
avoit esté faict puisqu’on n’y pouvoit procedder plus franchement, mais que
|:cognoissans les finesses de ce vieux regnard:|, c’est encore comme ilz
parlent, |:qui ne tendent qu’à amuser par de belles espérances afin d’esviter
le mal qu’on luy pourroit faire présentement, ou du moins rallentir les
préparatifs qui se font pour la guerre:| ilz croyent qu’on a très grand suject
de s’en deffier et qu’on ne leur sçauroit oster de l’esprit que son dessein ne
soit de nous tromper pour faire ses affaires à noz despens dont ilz prient
Dieu que nous n’ayons pas des preuves plus tost que nous ne pensons, à
quoy ilz ont adjousté que |:les affaires d’Allemagne ne prendront point une
heureuse fin que lorsque les ducz de Bavière et de Saxe ne seront plus, que
ce sont deux vieux obstinez qu’on rangera jamais à la raison que par la
force:|. Que néantmoins il n’y a point de mal d’escoutter |:ce que veut dire
le duc de Bavière:| pourveu que l’affaire soit maniée de deçà par un bon
concert comme nous l’avons offert, mais qu’ilz ne seront jamais d’advis de
|:rien traicter avec luy qu’il ne désarme entièrement et ne donne de bons
gages des promesses qu’il fera comme Ingolstat et quelque autre place de
cette nature:|. Il a esté réplicqué qu’ayant recognu que |:il peut estre utile à
tout le parti de destacher ce prince d’avec l’Empereur, l’on pourra songer
aux conditions et les examiner sans passion lorsque ses ministres s’en
ouvriront à nous:| que depuis l’advis qui nous a esté donné nous n’avons
rien appris de leur part, que nous sommes résoluz de les laisser venir et
qu’ilz ne nous proposeront rien dont nous ne donnions cognoissance à
l’heure mesme à noz alliez, que néantmoins pour les conditions qui
pourroient estre proposées |:il faut considérer que quand ledict duc de
Bavière seroit résolu de licentier son armée, ce ne seroit peut-estre pas
l’avantage du parti, parce que tous les chefz estans affectionnez à l’Empe-
reur, ce seroit luy fournir une nouvelle armée sans que peut-estre mesme
ledict duc le pust empescher:|. Nous leur avons fait cognoistre ensuitte que
pour |:procedder aussy généreusement avec les ennemis que franchement
avec les amis, il estoit à propos de ne divulguer pas l’affaire et qu’il suffisoit
de s’i conduire entre nous comme il falloit:|. Mais ilz ont respondu qu’elle
estoit desjà si publicque qu’il seroit inutile de la voulloir tenir secrette, et de
faict nous nous sommes apperceuz que diverses personnes |:en ont receu
advis de Paris en mesme temps et que celluy qui faict icy les affaires du
prince Palatin
Vertreter der kurpfälzischen Interessen war zu dieser Zeit noch der Legationssekretär
Franciscus Gernand. Er schrieb am 1. Mai 1645 an Lampadius, die Gesandten seien in
procinctu und würden in Kürze erscheinen (Gernand an Lampadius, Münster 1645 April
21 / Mai 1, Hauptstaatsarchiv Hannover, Calenberg Br. 11 nr. 82 II fol. 218). Für Münster
waren Philipp Streuff von Lauenstein und Dr. Jonas Meisterlin bestimmt, für Osnabrück
Joachim Camerarius (1603–1687) ( Hauck S. 77); der Einzug in Münster fand unauffällig am
19. Mai 1645 statt.
choses qui nous ont esté escrittes:|.
On n’a pas pourtant estimé à ce premier coup |:leur debvoir ouvertement
communiquer l’offre dudict duc pour les cercles de Franconie et de Suabe,
de craincte d’augmenter leur jalousie et leur donner subjet de croire que la
protection qu’il a demandée pour ces deux cercles va indirectement contre
eux, du moins contre la prétention qu’ilz ont tousjours eue de mettre celluy
de Franconie soubz contribution ou bien pour ne leur faire pas naistre
l’envie d’avoir part à la protection offerte. On s’est contenté de leur dire en
passant qui si le duc de Bavière en s’accommodant avec nous pouvoit attirer
la Franconie et la Suabe dans le parti, ce ne seroit pas une acquisition à
mespriser:|. Qu’outre l’advantage présent qui en reviendroit, cela nous
pourroit servir un jour |:à facilliter noz affaires quand il seroit parlé de la
satisfaction particulière des deux couronnes parmy les estatz de l’Empire:|.
Mais ilz ont respondu que |:le duc de Bavière est plus haÿ qu’il n’a de crédit
dans ces deux cercles, à cause de la violence qu’il a exercée depuis plusieurs
années. Ce qui est de plus fascheux est que si les nouvelles que nous
apprenons du malheur de monsieur le mareschal de Turenne sont vérita-
bles
pas faschez dans leur âme que le duc de Bavière ayt irrité et offensé la
France par cette nouvelle surprise.
6. La |:négotiation de l’Escossois qui agit à Lond[r]es de leur part est le
poinct où ilz ont tasché de nous donner le plus de satisfaction:|. Lorsqu’on
leur a fait sçavoir les derniers advis que nous avons receuz de monsieur |:de
Sabran que le parlement d’Angleterre a résolu par une délibération publi-
que de faire une estroicte union avec la Suède envers tous et contre tous:|,
ilz ont respondu qu’ilz ont très grand suject de ne croyre pas que cette
résolution ayt esté prise et ont demandé sy on nous en avoit envoyé la
coppie, adjoustans que quand elle seroit vraye |:le parlement ne l’auroit pu
faire que pour donner jalousie au roy d’Angleterre, mais qu’ilz estoient bien
asseurez qu’elle n’avoit point esté proposée de la part de la Suède et n’y
seroit jamais acceptée:|. Qu’une affaire de cette importance n’estoit pas
pour estre confiée à un homme de peu comme celuy qui en parloit et |:qui
n’estoit pas de leur nation:|, qu’il pouvoit bien avoir eu quelque charge
u:d’empescher que le roy de Dannemark n’y soit assisté des vaisseaux du
roy d’Angleterre et d’en demander en ce cas de ceux du parlement:|, mais
que d’avoir passé plus avant, outre que ce n’estoit pas leur stile ny leur
coustume d’agir de la sorte et que jusques icy ilz avoient tousjours refusé de
faire |:des confédérations envers tous et contre tous, ilz ne croyoient pas
que le parlement d’Angleterre eust droict de faire de semblables traictez,
qu’ilz ne voudroient pas en le luy attribuant se rendre juges du différent qui
est entre luy et le roy pour ce regard. Que la Suède avoit receu de bons
offices du roy d’Angleterre en divers temps:| tant dans la trêve de Pologne
que dans quelques aultres différends qu’elle a eue [!] cy-devant avec le
Dannemarck dont elle conserve chèrement le souvenir et que ce seroit
|:mal ressentir des assistances passées de se déclarer contre le roy d’à
présant et de l’offencer dans un point si chatouilleux comme est celluy qui
blesse la souveraineté, qu’ilz nous prioient pour conclusion de n’avoir pas
cette oppinion d’eulx et de n’avoir point d’ombrage de ce costé-là puisqu’il
estoit tout à faict sans fondement:|.
Nous espérons Monsieur que vous ne trouverés point à redire si nous
employons deux différentes mains pour transcrire cette dépesche puisque
c’est pour ne point perdre l’occasion de l’ordinaire.
Die Niederlage der Armee Turennes kommt zu einem sehr ungünstigen
Zeitpunkt, da wir jetzt nicht mehr aus der Position der Stärke heraus mit
unseren Verbündeten das Vorgehen in den Verhandlungen festlegen können. Die
Wiederherstellung der alten Stärke ist daher dringend geboten, und wir haben
Bönninghausen aufgefordert, mit den Aushebungen zu beginnen. Die Verhand-
lungen mit ihm laufen über den Gesandten Hessen-Kassels.
Nous ne sçavons pas sy le mémoire sur lequel le sieur Polhelm vous a parlé
de la part de ladicte dame ainsy que nous voyons par vostre dernière du 29
de l’autre moys est conforme à celuy que les ministres nous ont fait veoir
icy, mais elle nous a escrit |:une lettre qui n’est pas moins considérable pour
les fins où elle tend:|, comme vous la jugerez par la coppie cy-joincte. Il est
fort facile de reconnoistre que les |:mouvemens de son esprit vont selon la
chaleur de son zèle pour la religion:| et que ce sont aussy les mesmes
|:Hessiens qui excitent et portent les Suédois à procedder comme ilz font
pour avantager la Calviniste dans le traicté de paix, à quoy leur religion ne
permettroit pas qu’ilz fussent du tout si favorables, n’estoit que par ce
moien ilz cherchent à se concilier et acquérir les affections de tous les
princes et estatz d’Allemagne qui ne sont point catholiques, faisant jouer
politiquement la raison d’Estat sous l’ombre de celle de religion:|. La visée
des uns et des autres n’est pas difficile à reconnoistre, ouy bien le moyen
d’y obvier sans nous exposer au hazard (comme nous l’avons fait plusieurs
fois) |:de perdre des amitiez certaines et nécessaires dans la constitution
présente des affaires pour incliner à d’autres qui doibvent nous estre fort
suspectes:|, que sy nous estions venus à bout de conclurre la paix |:nous ne
dirons pas qu’alors nous ne pussions dans la seureté du repos penser à
d’autres choses pour rabattre un peu de cette humeur prédominante des
hérétiques et restablissant l’union qui devroit estre entre les catholiques qui
auroient un zelle aussy fervent et désintéressé que le nostre:|. Mais jusques-
là il nous est à pardonner si nous hésitons un peu dans les moyens |:et non
pas dans la résolution de faire vigoureusement tout ce qui se peut pour le
bien et advantage de nostre religion:|.
Il sera bon et curieux d’observer si les avances et ouvertures qu’a |:faictes
monsieur de Bavière se continueront après ce coup qu’il nous a donné car
comme en nous affoiblissant il doit juger que nous nous en tiendrons plus
fermes avec les Suédois et autres protestans dont par conséquent le parti se
rendra plus affermi, si sa bonne consience l’a cy-devant faict parler, elle
devra d’autant plus l’esmouvoir et les autres princes catholiques de la bonne
disposition desquelz il se faict fort à poursuivre sincèrement leur recherche,
et alors:| ce seroit l’occasion propre pour luy faire ouvrir le fonds de ses
intentions en faisant parler clair |:ceux qu’il emploie sur ce qu’il voudroit et
pourroit faire afin d’y prendre voz mesures selon l’opportunité:| en usant
en après des voyes qui seront jugées les plus propres pour satisfaire à ce qui
convient à la bonne correspondance que nous devons à nos alliez, ce que
nous disons seulement pour oster le prétexte qui vous a esté allégué par
delà comme nous veoyons par vostre pénultiesme despêche du 22 avril
|:de ne s’oser ouvrir avec nous qui usons de ce mot de prétexte:| parce que
certainement il n’y a point de véritable fondement de cette appréhension, le
service du Roy estant tousjours |:nostre premier et commun object:| et l’on
a eu tant de preuves en diverses rencontres de la |:façon d’agir du duc de
Bavières par des biaisemens continuelz:|, qu’il a tousjours esté facile de
remarquer qu’il |:n’a cherché qu’à s’accomoder au temps pour se mettre à
couvert des occasions qui luy ont faict peur:|. S’il change maintenant de
maxime par une solide persévérance, nous changerons aussy volontiers
d’opinion.
|:Ce que monsieur Polhelm vous a dit en faveur du prince Palatin et la
recharge que y a faicte à l’ambassadeur de Hollande:| mérite bien les justes
sentimens que vous avés de faire cognoistre que |:si on luy procure du bien,
ce sera par générosité et non par obligation que la France ait à sa maison.
Messieurs les Estatz en peuvent parler:| pour eux-mesmes avec plus de
vérité et sont louables en cella |:de ne point manquer de gratitude pour les
bienfaicts qu’ilz en ont receuz dans leur naissance et le Palatinat est d’une
assiette si importante à leurs provinces, qu’on ne les sauroit blasmer de
désirer le revoir dans une main qui leur soit affidée en quoy leur intérest
marche d’un mesme pas que leur susdicte gratitude. La France a aussi le
sien à considérer et qu’une puissance que la contrariété de religion luy faict
rendre suspecte ne se remette pas si grande qu’elle luy devienne nuisible:|.
Ainsy estant bien raisonnable |:de faire pour cette maison affligée:|, ce sera
prudence de l’engager autant que faire se pourra |:à donner des asseurances
de son respect et de sa dévotion et sur toutes choses que nostre religion
demeure dans ce qui luy sera réstitué:|. Mais certes il nous semble |:qu’en
parlant à Messieurs les Estatz quand ilz sont si chauds à leur faire office:|,
on pourroit leur faire comprendre qu’ils |:viendront plus facillement à bout
de leur dessein si en exécutant nos traictez d’Alliance ilz se joignoient à
nous contre l’Empereur. Ce moyen seroit plus efficace pour restablir le
Palatin que de simples prières dont ilz se renddent prodigues en mesme
temps qu’ilz sont si retenus envers l’Empereur et qu’ilz ne font pas scrupule
de nous dire qu’ilz sont très bons impériaux. Cella ne s’accorde pas bien
avec les instances qu’ilz font de retarder la paix pour les intérestz de la
maison Palatine, si ce n’est qu’ilz soient bien aises que la guerre dure quand
il n’y a que leur amys qui en souffrent:|.
Nous vous remercions Monsieur de la part qu’il vous a pieu nous donner de
l’entretien qu’a fourny à la cour le prince Edouard, s’il suit le conseil que la
reyne d’Angleterre luy a donné d’aller auprès de monsieur l’électeur de
Brandebourg il donnera signe en s’esloignant que ses amours ne sont pas
trop fortes sy ce n’est qu’il en soit bien asseuré comme vous en tirez une
forte conjecture.
Nous avons icy depuis huit jours les ambassadeurs
envers lesquels nous aurions usé de pareil traittement qu’avec les autres si le
comte de Wigstenstein qui en est le chef eust apporté les asseurances ou
pour mieux dire les preuves de ce dont le gentilhomme qu’il avoit despêché
vers nous il y a environ deux mois nous avoit donné parole de sa part , qui
est que son maistre traitteroit désormais le Roy de Majesté, comme font les
électeurs de Bavières, Mayence, Cologne et Trèves en recognoissance de
l’honneur que Sa Majesté auroit à plaisir luy estre déféré en la personne de
ses ambassadeurs, ce qui fut la première condition que nous proposasmes à
sondit gentilhomme, avec celle que ledit comte ne prétendroit point de
nous autre traittement que celuy qu’il recevroit des Impériaux et que
généralement les intérestz de la France dans cette négociation de paix
seroient soustenus et favorisez de la part dudit électeur. Mais au lieu d’y
satisfaire de quoy nous ne pouvons pas comprendre le changement si ce
n’est peut-estre qu’il en ayt esté diverty par l’électeur de Saxe, les princes
d’Allemagne estans assés accoustumés de communiquer les uns avec les
autres sur les points de cérémonie, il nous escrivit premièrement à chacun
une lettre séparée par laquelle il nous traittoit d’Excellence à dessein qu’en
luy respondant aussy séparément, nous luy rendissions aussy le mesme
titre. Par lesdittes lettres il nous tastoit sur le traittement que nous luy
ferions, mais comme nous vismes qu’il jouoit au plus fin sans de son costé
nous asseurer du sien il nous sembla à propos de luy faire une response
commune sans luy donner de l’Excellence en nous remettant succintement
à ce que nous avons dit et entendu de son gentilhomme. A cella il nous fit
une réplique de composition assez grossière se déclarant ne pouvoir nous
satisfaire sans un ordre spécial de son maistre en une matière où il sembloit
qu’on le voulust contraindre, et qu’il nous prioit de l’excuser s’il changeoit
de dessein s’en allant plustost à Osnabrug. Cette alternative ne nous tomba
poinct en considération d’autant que c’est à Osnabrug que les ambassa-
deurs de Mayence et de Brandebourg doivent estre en suitte du traitté
préliminaire. Il adjousta à cette lettre un postscrit de sa main portant que sy
nous voullions l’asseurer que le Roy donneroit doresnavant à son maistre le
titre de Sérénité, comme fait le roy de Pologne, et que ses ambassadeurs ès
audiences de Sa Majesté soyent couverts comme le sont ceux qui jusques
icy ont bien ceddé aux électeurs, alors il nous asseureroit aussy qu’il
donneroit au Roy le titre de Majesté. Nous ne creusmes pas devoir entrer
en escritures sur cette matière qui requéroit plustost la vive voix comme
nous nous en laissasmes assès entendre en luy mandant que si son
gentilhomme eust esté icy nous aurions peu rentrer en ce discours avec
luy.
Estant à Osnabrug, et depuis son arrivée en cette ville, nous luy avons fait
connoistre que la langue françoise n’use point de ce terme de Sérénité et
que le Roy ne le donne ny à l’Empereur ny à aulcun prince du monde, que
quand à l’allégation du roy de Pologne nostre Roy ne se gouvernoit point
par exemple, mais par raison, et que ce seroit plustost audit électeur de
suivre l’exemple du roy de Pologne qui donne de la Majesté au Roy sans
qu’il en reçoive. Voyant que cella ne servoit pas à ses fins, il eust recours à
une autre conséquence aussy mal fondée disant que son maistre ne cédant
pas à la république de Venize il ne pouvoit recevoir un traittement inférieur
à celuy qu’elle a de Sa Majesté. On luy a fait veoir qu’il en est tout de
mesme que du roy de Pologne et laditte République n’ayant que du Vous et
rendant de la Majesté. Nous n’avons point passé à l’autre prétension de
faire couvrir les ambassadeurs d’autant qu’il n’estoit point question d’y
tomber avant que l’autre fust réglée et alors nous nous serions remis à le
proposer à la cour où nous estimons que cella auroit peu s’ajuster, sur ce qui
s’y fait en faveur de Savoye et de Gennes qui cèdent effectivement aux
électeurs ayant souvent ouÿ dire en France, que la seule raison pourquoy on
n’y faisoit pas couvrir leurs ambassadeurs estoit à cause qu’ils ne rendoient
pas au Roy le respect qu’ils luy doivent en luy escrivant. Depuis son arrivée
icy il a tasché de nous mettre en expédient, à quoy peut-estre nous nous
serions accommodez si en mesme temps qu’il nous en faisoit parler il n’eust
pas accepté la visite des plénipotentiaires d’Espagne, tout néantmoins s’est
passé sans aigreur et nous luy avons tousjours fait tesmoigner que cela ne
nous empeschera pas de favoriser les intérestz de son maistre selon les
occasions qui s’en offriront dans cette assemblée quoyqu’il y ayt sujet de
s’estonner qu’il ayt refusé de faire la mesme chose qui a esté faitte par
quatre de ses collègues qui le précèdent et par ceux mesmes qui sont en
guerre contre la France, de laquelle il a esté jusqu’icy particulièrement
affectionné et assisté puissamment en des occasions de très grande impor-
tance pour sa maison.
La venue à Osnabrug de cet ambassadeur de Brandebourg y a resveillé le
point que nous vous avons cy-devant mandé estre en conteste entre les
Suédois et Impériaux sur le sauf-conduit de la ville de Stralsund, car ces
derniers pour s’en démesler ont allégué que Stralsund n’estant pas un
membre immédiat de l’Empire, mais médiat comme ville du duché de
Poméranie lequel appartient à l’électeur de Brandebourg. Ils estimoient ne
s’en devoir mesler pour ne pas choquer l’authorité de ce prince et que les
ambassadeurs estant proches l’on entendroit d’eux ce qu’ilz estimeroient
estre plus à propos de faire. Ceux-cy se sont tenuz à la négative disans que
sy la ville de Stralsund a quelque chose à représenter en cette assemblée elle
le doit faire par l’entremise des ministres de son prince les Suédois y estantz
contraires. Il semble que pour tempérament l’on remette l’affaire jusques à
la venue de la députation de Francfort qui se doit rendre icy au 15 e de ce
mois. Les ministres de Suède se laissant cependant tousjours entendre qu’ils
n’entreront point en matière pour le traitté général que cette question
particulière ne soit vuidée à leur satisfaction, |:mais pour le vous dire avec le
mesme secret qu’ilz nous en ont parlé ce n’a esté que pour gagner temps
n’estans pas encores prests pour la proposition que nous devons donner
conjoinctement:|.
Ce fut avec la raison de ce différend que nous paiasmes il y a trois jours
messieurs les médiateurs qui nous venoient presser de respondre aux
Impériaux et nous leur fismes aussi fort bien comprendre que dans peu de
jours nous leur mettrions ès mains une pièce qui seroit la baze et le
fondement de toute la négotiation de quoy ils demeurèrent satisfaits, leur
ayant donné lieu de comprendre que ce n’estoient plus nos intérestz
particuliers qui retardoient l’affaire, mais quelque diversité d’advis entre
nous et les Suédois sur les poinctz qui concernent la religion qu’ils avoient
intérest que nous eussions le moyen et le loisir de terminer doucement et à
nostre satisfaction.
Nous croyons Monsieur que messieurs les ministres de Portugal en auront
aussy de la résolution que nous avons prise de concert avec ceux qui sont
icy de les traitter désormais comme plénipotentiaires de Portugal, ce qui va
à leur donner la main chés nous et à les traitter d’Excellence puisque cette
qualité emporte les mesmes honneurs que celle d’ambassadeurs qui leur
seroit fort hazardeuse, nous verrons quelle mine en feront les Espagnolz
pour ensuitte prendre nos mesures pour le reste.
Wittgenstein und Hatzfeld bitten um Schutzbriefe für ihre Güter. – Das
Memorandum über die Abmachungen mit Bönninghausen, das wir Ihnen
eigentlich zusenden wollten, ist uns selbst von dem mit den Verhandlungen
betrauten hessischen Gesandten noch nicht zugestellt worden.