Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
191. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 August 6
Paris 1644 August 6
Ausfertigung: AE , CP All. 30 fol. 27–34 = Druckvorlage. Eingang
Nach dem Dorsal von [ nr. 192; ] vgl. [ S. 418 Anm. 1. ]
ausfertigung : AE , CP All. 28 fol. 15–22. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 114–116; Gärtner III
S. 352–360.
Die Meinung der Königin zu Ihren Auseinandersetzungen. Order an Saint Romain, für Ihre Aus-
söhnung zu sorgen. Nr. 192. Ostfriesischer Konflikt. Militärische Lage. Ankunft der Königin von
England in der Bretagne. Nachrichten aus Italien. Verbleib Contarinis in Münster. Salamanca als
weiterer spanischer Gesandter. Andrada. Bezüge für Sie und die Residenten. Schwedisch-dänische See-
schlacht . Weisung an de La Haye, in Konstantinopel die siebenbürgischen Interessen zu fördern. Der
polnische Resident zu einer eventuellen schwedisch-brandenburgischen Heirat. Nachricht aus Danzig,
in Polen seien ein siebenbürgischer, ein kaiserlicher und bayerischer Gesandter. Finanzierung der Reise
Brégys.
J’useray de la liberté que vous m’avez donnée, et ce que la Reyne ne vous
a pas voulu mander j’oseray l’entreprendre et vous feray sçavoir ses inten-
tions et ses pensées tout autant que je les ay peu pénétrer. Sa Majesté croit
ne s’estre pas assez bien expliquée envers vous deux combien luy desplaisoit
vostre division. Vous estes tumbéz en divers accidents qui luy font peine,
mais elle se persuade que ce que vous avez fait depuis que vous estes party
de cette Cour a esté tousjours à bonne intention. Que si les effects n’ont
correspondu à voz attentes, il ne faut pas pour cela vous en blasmer, non
plus que de la contrariété qui se peut trouver en voz avis, mais qu’après
avoir justiffié tout autant que vous le pouviez soit le droit ou le fait dont
vous ne conveniez pas, vous aiez conservé quelque ressentiment l’un allen-
contre de l’autre, c’est blesser la charité, l’union et le service que vous avez
à luy rendre, et ce que vous ferez désormais seroit inutile, puisqu’elle est
pleinement informée de la conduite d’un chacun et bien contenté de touts
les deux. La lettre que l’un de vous a escrite à son collègue luy desplaist,
la response ne l’a pas satisfaite . Si l’un de vous a donné suject de pleinte
à l’autre et que celuy là pour s’en parer ait respondu avec aigreur, Sa Majesté
tient avoir suject d’en demeurer mal contente et se promet maintenant une
prompte soubmission à ses volontéz. Sa Majesté croit que vous avez l’un
et l’autre le dernier honneur que vous puissiez recevoir en cette occasion,
prenant sur elle ce qui vous peut desplaire et ajoustant que vostre prudence
luy est cogneue, c’est donner à un chacun de vous ce qu’il peut prétendre
de luy imposer. De condamner l’un ce seroit s’eslever au dessus de la Royau-
té que Dieu a mise en sa main pour empescher qu’il ne naisse de la division
entre ses sujectz et ses serviteurs. Vous la jugez vous mesme si dommageable
au bien de son service que vous l’exhortez d’aller au devant et empescher
par une prévoyance vrayement royale touts les mauvais effects qu’elle peut
produire. Que si elle suit volontiers voz conseilz, elle a droict de vous obliger
d’y défférer par les mesmes raisons contenues en voz lettres, et comme elle
vous estime très sages, elle croit que vous voudrez bien par vous mesme
vous réunir sans en attendre un commandement.
Pour vous y disposer, Sa Majesté n’auroit qu’à vous faire remarquer ce que
vous cognoissez vous mesme de mauvais en vostre désunion, ce que le
public en publiera s’il en a la lumière et l’avantage que les ennemis s’en
promettront. Vostre différend est né de la passion commune que vous avez
de bien faire, en cela Sa Majesté est satisfaite. Il ne vous reste donc rien à
désirer, mais elle veut que le respect qui luy est deu agissant puissamment
sur l’un et sur l’autre opère sur voz cœurs, se soubzmettre c’est remporter
la victoire pour laquelle vous combattez. Je fais faire cette lettre double
affin qu’un chacun de vous la reçoive et y face response. Celle là me semblera
la meilleure qui sera la moins concertée et qui ne contiendra rien de plus
qu’une déclaration naïfve d’obéir à la volonté de Sa Majesté, puisque celuy
qui donne raison de la sienne ne satisfait pas le maistre à qui il plaist infinie-
ment quand le respect qu’on luy porte est le seul mouvement de noz inten-
tions . Il est doncques en vostre pouvoir de contenter Sa Majesté, qui a jugé
avantageusement de voz suffisances et de voz loyautéz vous aiant destinéz
au plus grand et plus important employ non du Royaume seulement, mais
de toute la Chrestienté. La fin est d’y procurer la paix et le repos, qu’il ne
soit donc plus parlé de la division qui a esté entre vous. Monsieur de Saint
Romain est chargé de vous expliquer encores plus particulièrement les inten-
tions de la Reyne , et il part persuadé qu’il vous disposera à y condescendre.
Si vous n’aviez une bien grande cognoissance de son mérite et de ses services,
je vous toucherois un mot de la satisfaction qu’il a donnée de sa conduite
en cette Cour et de l’estime qu’il s’y est acquise, pourtant il me siéra bien
de dire que le considérant et escoutant ses raisons sur tout ce qui vous
concerne et y défférant, que vous donnerez suject de vous louer. La con-
fiance qu’on a en vous paroist en la liberté qui vous est donnée d’escrire en
conformité d’un mémoire cy joinct , d’envoyer ou sursoir celuy des lettres
et de faire sçavoir s’il y a quelque chose à y estre changé. En la pluspart de
ces choses j’ay peu de part
[ Nr. 192 ] ist von Lionne konzipiert.
bonnes grâces.
On a veu et considéré le mémoire dont vous avez chargé le Sieur de
Montigny . Il semble qu’il y a disposition à La Haye et en Monsieur le
Prince d’Orange de satisfaire Madame la Langrave, je presche tousjours ses
ministres d’estre modéréz et nous laisser le soing de ses affaires.
Gravelines ist erobert, Sas van Gent wird belagert; wenn nötig, werden wir unsere
Kriegführung noch verstärken. Enghien hat den Rhein überschritten, Turenne ist vom
Erfolg des Unternehmens überzeugt. Wenn die Entsetzung von Lerida scheitert, liegt
die Schuld beim Schicksal oder bei Marschall de La Mothe. Unsichere Nachrichten
aus England; die Königin von England ist, angeblich aus Krankheitsgründen, in der
Bretagne angekommen . Ich werde Sie über die militärische Entwicklung in Italien
auf dem laufenden halten; Saint Chamond informiert Sie regelmäßig aus Rom.
|:Si j’apprenois que du costé de Venize l’on songeast pour donner un
collègue à Monsieur Contarini, j’y ferois passer de pressans offices pour les
en destourner. Si les Espagnolz le poursuivent, il est clair que nous nous y
devons opposer, et ce seroit luy donner une trop grande mortiffication après
la première qu’il a eue, et quand bien ilz n’y auroient point de part et que le
Sénat de son mouvement fust pour y songer, nous ne laisserions d’y estre
de beaucoup intéresséz:|. Mais comme vous sçavez, il faut bien marcher
délicatement avec ces Seigneurs et leurs résolutions sont assez secrèttes.
|:Si ledict Sieur Contarini par ses amis en pénétroit les pensées et que con-
fidemment il vous les descouvrist et le remède, il seroit embrassé:|. Vous
sçavez, l’un de vous, Messieurs, pour y avoir longuement résidé et tous
deux par les grandz employs que vous avez euz en Italie, qu’il y a peine à
destourner ce qu’ilz ont résolu.
Au lieu du Plénipotentiaire décédé à Munster le Roy Catholique y
envoye un autre nommé Dom Michel de Salamanca
passeport pour passer par le Royaume. Le Nunce résident en cette Cour
là
recevoir à Bayonne et conduire jusques sur la frontière du Royaume. Dieu
veuille qu’il ait le secret de son maistre, pour l’auctorité entière de conclure,
j’en doute. L’humeur altière de l’Ambassadeur de Portugal résident à
Haye [ Lücke ] qu’il ne déffère à voz conseilz, mais s’il se veut exposer sans
raison à un péril certain, le mal qui luy en arrivera ne nous sçauroit estre
imputé. La lettre que vous luy avez escrite est digne de vous Messieurs.
Je demanderay qu’il soit pourveu au payement de voz appoinctements et
Messieurs des Finances sont trop raisonnables pour s’en faire prier deux
fois. Desjà ilz ont pourveu (au moins me l’ont ilz assuré) au remboursement
des 10 mille escuz que vous avez envoyéz à Monsieur de La Thuilerie et au
payement des appoinctements des Résidents qui sont en Allemagne y com-
pris Monsieur de Saint Romain.
Diverses lettres de Hambourg assurent que le Roy de Dannemark aiant
entendu Monsieur de La Thuilerie, s’estoit séparé de luy sans luy avoir donné
de response pour aller combattre la flotte suédoise, et qu’aiant eu un léger
avantage au premier rencontre, il avoit publié d’avoir remporté la victoire.
Mais le lendemain les vaissaux s’estants abordéz, il avoit esté contrainct de
se mettre à la voile après avoir perdu un bon nombre de ses meilleurs,
mesmement son Viceadmiral , et après avoir esté blessé au visage. Si ce
petit désastre le rend plus modéré, il en faudra louer Dieu, car de son
accommodement avec la Suède déppendent de grandes choses.
Je n’ay pas manqué d’informer |:Monsieur de La Haye des bons offices
qu’il auroit à rendre au Prince transylvain lorsque les Ambassadeurs de
l’Empereur seront à Constantinople, et telz toutesfois qu’il ne nous puisse
pas estre reproché d’avoir attiré les Turcz dans la Hongrie. Le Résident de
Pologne dict que ledict Prince est assisté de Tartares et semble à ses dis-
cours que son maistre soit en soubçon de cet armement, menace d’une
rupture entre la Suède et la Pologne si l’héritière de cette Couronne là se
marioit avec Brandebourg:|. Je luy ay respondu que j’ignorois que l’on le
traittast et que je le pouvois assurer |:que ledict Prince transilvain n’ entre-
prendroit rien contre la Pologne, laquelle devroit laisser démesler les diffé-
rens qu’il a avec l’Empereur:| sans y prendre part. Il voudroit bien nous
faire croire |:que son maistre est maistre de la Républicque:|, mais cela est
difficile. Ce matin j’ay receu une lettre du Consul françois résident à Dantzic
lequel m’advertit que ledict Prince a un Ambassadeur en Poulongne, l’ Em-
pereur et Bavière aussy. |:Ce qu’ils y feront sera peult estre éventé par
Monsieur de Brégi, lequel se rencontrant sur le pays au temps de la diètte
y pourra traverser les praticques que l’Empereur y vouldroit faire:| exécu-
tant les ordres que vous luy avez donnéz. Je demanderay aussy que l’on
remplace les deux mil escus que vous luy avez bailléz.