Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
J’ay reçu la lettre dont il vous a plu me favoriser du 5 e du courant. Il ne se
pouvoit parler plus judicieusement ny avec plus d’adresse que vous avés fait
au Nonce tant sur la ligue d’Italie que sur ce que la négotiation passe mainte-
nant par les mains des Holandois. J’ay esté ravy surtout qu’il vous soit tombé
dans la pensée de luy faire conêtre que nous recevions des offices de tout le
monde, mais que pour conclurre nous voulions que ce fust par l’entremise des
médiateurs.
Nous atandrons vos avis, avant que rien résoudre sur l’ouverture du comte
Magnus, que les couronnes alliées pouroient pendant les premières années de
la guerre se donner des assistances mutuelles. L’extraordinaire que vous estiés
sur le point de nous dépêcher nous aprendra aussy ce qu’aura produit pour
l’avancement de la paix le voyage de monsieur Salvius à Munster.
Je vous avoue, Monsieur, que j’apréhende extrêmement pour la Catalogne,
non pas tant pour le péril que nous courrons que Lérida ne nous eschape, que
pour les mauvaises suites que cela peut avoir, arrivant dans une conjoncture
où nous sommes à la veille de conclurre la paix si glorieuse et si avantageuse
pour cette couronne.
Si la paix doit se conclurre, comme je n’en doute plus, je vous prie que ce soit
le plus promtement qu’il sera possible, afin que nous nous garentissions au
plutost des dépenses dont il faut tous les jours nous engager, et me remettant
du surplus au sieur de La Croisette …