Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
256. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1647 November 15
Paris 1647 November 15
Kopien: AE , CP All. 90 fol. 24–26 = Druckvorlage; AE , CP All. 103 fol. 168–169;
Ass.Nat. 273 fol. 533–534.
Verweis auf nr. 257. Geldangelegenheiten. Italienische Fragen: Unzufriedenheit des sa-
voyischen Botschafters mit dem Entwurf eines Artikels des französisch-spanischen Friedens-
vertrags über die Bestätigung des Vertrags von Cherasco; seine Klagen über die Bedingungen
zur Restitution italienischer Plätze; italienische Liga; Vercelli; Saint-Maurice; moderatere
Haltung des savoyischen Botschafters in der Restitutionsfrage zu erwarten; Turin. Erkran-
kung des Königs.
Par le mémoire du Roy il est non seulement respondu au vostre du 4 e ,
mais l’on y adjouste diverses réflections qu’on a fait sur les affaires et des
avis qu’on a receus de divers endroitz, qu’on vous escrit d’autant plus
soigneusement qu’on s’apperçoit que vous en faites un merveilleux usage.
Ce seroit ce que vous auriés de moy, n’estoit que je suis obligé de vous
donner compte de ce qui s’est passé entre l’ambassadeur de Savoie
Gemeint ist wahrscheinlich Ponte di Scarnafiggi (s. [ nr. 209 Anm. 4 ] ).
moy, et comme monsieur d’Hémery a asseuré Sa Majesté qu’il vous seroit
envoié par cet ordinaire une lettre de change de trente mil escus. Je ne
prétens pas garentir sa parole, mais néantmoins il l’a de sorte donnée qu’il
semble que ce sera luy faire tort que d’en douter, et s’il me la remet
comme il m’a promis qu’il feroit, elle ne sera pas oubliée sur ma table.
Je reviens à l’ambassadeur de Savoie, lequel n’est pas satisfait de l’article
que vous avés dressé par lequel le traitté de Querasque est confirmé ,
parce qu’il n’est pas dit que le Roy assistera le duc de Savoie de ses armes
s’il est attaqué en la partie du Montferrat qui luy est délaissée en vertu
dudit traitté, et je n’ay pas eu assés d’adresse ou de fortune pour luy faire
comprendre que ledit traitté estant confirmé en tous ses pointz, Sa Majes-
té n’est pas desgagée d’aucune des conditions d’iceluy et au contraire de
nouveau obligée par ladite ratification et renouvellement du traitté de les
observer. Il a continué à se plaindre et n’a pas sceu recevoir en paiement
ce que je luy ay ajousté qu’il seroit de mauvais augure de déclarer de vou-
loir faire la guerre quand tant de plénipotentiaires sont assemblez et tra-
vaillent à faire une paix généralle, et qu’il doit suffire à monsieur de
Savoie qu’on n’ayt point diminué ou altéré aucune des conditions du
traitté de Querasque, ce qui est assés
l’on entre en traitté avec une partie qui n’a point eu de part au premier.
Peut-estre se fust-il rendu s’il n’eust eu autre chose à dire, mais il estoit
venu en intention d’exclamer sur ce que vous avés mandé que pendant un
an du jour de la signature du traitté les rois demeureront en possession
des places qu’ilz occupent tant en Piedmont que dans le Montferrat, si
ce n’est que plus tost les princes d’Italie qu’on recherch〈e〉 d’une ligue y
fussent entrés. Contre cella il dit trois choses; l’une que l’on contrevient
aux traittés précédens
Gemeint sind vermutlich die frz.-savoyischen Restitutionsverträge von Cherasco (1631 Mai
30; Text (frz.): DuMont VI.1, 13; Solaro della Margarita , 407–412) und Turin (1639
Juni 1; Text (frz.): DuMont VI.1, 174f; Solaro della Margarita , 460–466. – 1640 De-
zember 2; Text (frz.): DuMont VI.1, 195f; Solaro della Margarita , 471–477. – 1642
Juni 14; Text (frz.): DuMont VI.1, 253f; Solaro della Margarita , 478–483) bzw. die
Allianzverträge zwischen beiden Staaten mit ihren Rückeroberungs- und Restitutionsver-
pflichtungen (s. [ nr. 208 Anm. 24 ] ).
sera arrestée les places qui auront esté desposées à Sa Majesté ou conqui-
ses par les armes communes, seront rendues à son altesse de Savoie, l’ au-
tre qu’on ne fera de paix ny de trêve avec l’ennemy qu’il ne s’oblige à la
restitution de celles qu’il auroit occupées sur leur Estat. Et en dernier lieu
qu’on fait dépendre ce qui les regarde de la fantaisie d’un tiers, et qu’il
peu〈st〉 arriver de tels accidens pendant le temps demandé que la pru-
dence de l’homm〈e〉 ne peut pas prévoir qui obligeroit les rois à ne se
point désaisir de ce qu’ilz occupent, et qu’ainsy monsieur de Savoie ver-
roit ses places en leurs mains et son pais exposé à de nouvelles charges.
Comme je voulois luy respondre, il m’a interrompu pour ajouster que le
comble de leur malheur estoit en ce que c’estoit la France de laquelle ilz
avoient espéré leur bien, qui donnoit ouvert〈ure〉 à leur mal et qui avoit
paru scandalisée de la mesme ouverture lorsqu’el〈le〉 fut faite par l’ Espa-
gne . Je me suis efforcé de luy faire comprendre que vostre intention
n’avoit esté autre que de réduire les Espagnolz à faire faire les offices
dont ils sont recherchés pour disposer les princes d’Italie d’entrer dans la
ligue, et que leur estant important de voir retirer de leurs frontières les
troupes de France il y avoit lieu de croire qu’ilz se presseroient, et pres-
seroient les autres. Et bien qu’il eust esté assés juste de prétendre que
jusques à ce que lesditz princes eussent consenti à la ligue, qui a esté de-
mandée comme l’unique moien d’asseurer la paix d’Italie, que les places
fussent restées ès mains de Sa Majesté qu’elle avoit eu assés de modération
de ne les demander que pour un an, aiant jugé ce terme suffisant ou pour
parvenir à la ligue ou pour faire conoistre aux princes et potentatz italiens
que les Espagnolz s’y opposant ou n’agissant pas fortement pour les y
disposer, avoient dessein de troubler le repos de l’Italie, et que pour l’ évi-
ter ils auroient esté rendus capables de ce qu’on avoit désiré, que si par
manque de connoissance ou par trop de defférence aux Espagnolz ilz y
avoient apporté de la difficulté que Sa Majesté demeureroit exempte de
tout blasme et lors faisant la restitution de ce qu’elle tient, et faisant les
Espagnolz au réciproque, monsieur de Savoie se trouveroit en possession
du sien. J’ay encores esprouvé qu’on ne persuade pas facilement celuy qui
ne veut pas l’estre et qui vient préparé pour faire voir qu’on luy fait injus-
tice . Et j’ay aussi reconu que l’ambassadeur aiant souvent mandé que la
restitution des places ne seroit pas différée d’un moment, il se fasche de
s’estre trop avancé. J’ay essaié de luy faire conoistre que quand les Espa-
gnolz ont demandé ce dont il se plaint, c’estoit avec intention d’avoir un
prétexte pour ne pas rendre Verseil et avec cet esprit d’empescher les
princes d’Italie de consentir à la ligue; que nous au contraire y estions
portés pour haster ladite ligue et pour réduire les Espagnolz à la restitu-
tion de ladite place, l’intention de Sa Majesté aiant clairement paru en la
restitution qu’elle a faite d’un grand nombre de places à Sadite Altesse
sans en avoir esté recherchée.
Ce que je puis vous dire c’est que le marquis de Saint-Maurice l’eschauffe
par ses despêches et aiant pris un délay de luy escrire sur ce qu’il aura à
faire afin d’obtenir des ordres précis, pour qu’il soit ajousté en l’article qui
confirmera le traitté de Querasque, que nous ferons la guerre si Savoie se
trouve attaqué au sujet de la portion du Montferrat qui luy a esté délais-
sée , il luy a envoié vostre proposition
Vgl. den Escrit des plénipotentiaires d’Espagne touchant des places et la ligue en Italie et la
place de Casal, Münster 1647 Oktober 13 (s. [ nr. 214 Anm. 11 ] ).
sujet de la conservation des places et m’a forcé à les lire en sa présence
sa〈ns〉 se contenter de ce que je luy avois dit les avoir bien leues et con-
sidérées , et il luy e〈st〉 arrivé ce qu’il n’attendoit pas que j’ay trouvé des
raisons à soustenir ce que vous avés demandé. Il est après à prendre au-
diance de Sa Majesté et de Monsieur le Cardinal, mais j’espère qu’il se
modérera en peu et desjà j’ay bien recueilly de ses discours que si l’on
demandoit que madame de Savoie s’obligeast penda〈nt〉 un an de nous
remettre dans les places qui luy seront rendues, si les Espagno〈lz〉 après
avoir signé la paix faisoient quelque démonstration d’aller attaquer Casail,
il ne nous condanneroit pas et ne feroit pas trop de difficulté d’en faire les
ouvertures. Néantmoins ces paroles n’aians pas esté précises, je ne vou-
drois pas en demeurer garand, aussy ay-je plustost pénétré son sentiment
de ce qu’il alléguoit avoir esté convenu lorsque la ville de Turin fut resti-
tuée
différence où l’on restera que c’est rien offrir quand l’on en viendroit en
ces termes, puisque c’est la garde de ladite citadelle qui asseure l’effet de
cette parole.
Einzelheiten über die Erkrankung des Königs und die Betreuung durch
die Königin.