Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
141. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 September 9
Münster 1647 September 9
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 293–308; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 308’: 1647 Sep-
tember 17 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 162–174’. Eigen-
händiges Teilkonzept Serviens: AE , CP All. 102 fol. 75–80’ . Teilkopien: AE , CP All. 102
fol. 70–71’; ebd. fol. 81–83’; ebd. fol. 85–91’ . Druck: NS IV, 156–160.
Zur Unterredung Oxenstiernas mit Krosigk: fehlende Bereitschaft Hessen-Kassels, Frieden
zu schließen. Friedensschluß im Reich einem neuen Bündnis mit Schweden vorzuziehen;
kein kaiserlicher Verhandlungswille; im Falle der Notwendigkeit einer Fortsetzung des Krie-
ges im Reich neue Verhandlungen mit Schweden erforderlich.
Französisch-spanische Verhandlungen: Verstärkung der Flandern-Armee förderlich; Stel-
lungnahme Peñarandas zu Artikel 3 und dem diesbezüglichen Attestat der Mediatoren; Er-
läuterung des Attestats der Mediatoren durch die französischen Gesandten. Lob der Media-
toren . Visiten nach Ankunft der niederländischen Gesandten; zur niederländischen Media-
tion . Mitteilung Contarinis zur spanischen Verhandlungsführung. Aufnahme der meutern-
den Weimarer durch Königsmarck; Beilage.
Verhandlungen Serviens mit Oxenstierna und Salvius in Osnabrück: Sorgen der schwe-
dischen Gesandten um die schwedische Armee, daher keine Truppenvereinigung der Armeen
Königsmarcks und Turennes; schwedische Klagen; Verteidigung der militärischen Vorgehens-
weise Frankreichs; Reaktion der Schweden auf die Zahlung der französischen Subsidien; Be-
schwerde Serviens über die Indienstnahme der meuternden Weimarer; schwedisches Miß-
trauen gegenüber dem Kurfürsten von Bayern; Erwiderungen Serviens und Verteidigung
der Allianzpläne Frankreichs mit Kurbayern; Aversion der Schweden gegen den bayerischen
Kurfürsten; Friedenswille der schwedischen Gesandten; schwedische Militärsatisfaktion.
Une bonne partie du mémoire du 30 aoust estant sur la négotiation qui
estoit à faire avec les plénipotentiaires de Suède, le récit des conférences
que l’un de nous a eu avec eux à Osnabrugh, où il les a veus depuis peu ,
y servira de response. Ainsy il reste peu de choses à dire, et à rendre compte
seulement de ce qui s’est icy passé depuis nostre dernière dépesche .
Le discours entre |:monsieur Oxenstiern et le sieur de Crosic dont l’on a eu
advis à la cour nous paroist fort vraysemblable:|. Il est selon l’humeur de
l’un et de l’autre et à la vérité les |:Hessiens n’ont jamais faict voir grande
disposition à conclurre la paix:|. Il est vray aussy qu’au temps que ces pro-
pos ont esté mis en avant, ils ne |:nous ont pas esté inutilles et la crainte que
raisonnablement nous avions que le traicté des Suédois ne s’achevast sans
nous:| nous a deu faire souhaitter que |:noz alliez s’entretinssent alors de
semblables pensées:|. Ainsy l’on peut dire en faveur des Hessiens que
pour donner |:cœur aux Suédois:| ils leur ont tenu ce langage, ou peut-estre
aussy que ç’a esté selon leurs sentimens, dont on verroit les effectz s’ils
|:avoient autant de forces comme ilz ont d’animosité contre la religion:|.
Quant aux |:inconvéniens qui pourroient suivre d’un engagement nou-
veau avec la Suède:| le meilleur et le plus assuré remède pour les |:prévenir
est de faire la paix dans l’Empire:|. Et c’est pourquoy Sa Majesté très pru-
demment |:nous a donné des ordres si amples pour la conclurre:| que vé-
ritablement il n’y a rien à désirer au-delà. Nous essayerons de faire |: val-
loir la moindre occasion qui se présentera d’avancer ce bon œuvre:|. Mais
à ceste heure les Impériaux ne disent pas un seul mot, soit que quelques
légers avantages qu’ils ont eus sur l’armée suédoise en soient la cause, ou
qu’ils espèrent de |:rejoindre avec eux plusieurs princes de l’Empire:| ou
soit, ce que nous estimons plutost, que les |:ministres d’Espagne les obli-
gent à cette conduicte:|. Il est vray aussy qu’ils n’ont pas encor eu le
temps de recevoir des ordres de l’Empereur, depuis que le comte de
Trautmansdorff est arrivé auprès de luy
attendent de jour à autre. Quoy que ce soit, |:si la guerre avoit à
de ce costé-là, les Suédois s’estans:| donné la liberté d’interpréter |:toutes
choses comme il leur a pleu dans les traictez précédens
Gemeint sind wahrscheinlich die in [ nr. 22 Anm. 15 ] gen. frz.-schwed. Allianzverträge; der
letzte Allianzvertrag datiert Hamburg 1641 Juni 30.
tousjours eu l’esgard qu’il eust esté à désirer, si l’on agissoit sans quelque
nouvelle paction, tout l’advantage des armes yroit à eux et semble que la
France et la religion recevroient les mesmes préjudices que l’on veut esvi-
ter . Mais on pourroit en traictant de nouveau faire expliquer beaucoup de
choses qui rendroient la guerre plus utille et plus honorable à la France:|,
comme seroit de les obliger à |:ne prétendre point leur satiffaction sur les
biens d’Esglise, mais sur ceux de la maison d’Austriche seullement:| et de
prendre en autres choses les précautions que l’on jugeroit nécessaires, ce
qui
magne estant sans doutte meilleure que tout autre parti, veu mesmes que
dans les divers accidens qui peuvent arriver en continuant la guerre l’ ad-
version des Impériaux paroist telle contre la France que nous ne douttons
aucunement que s’ilz prenoient un avantage considérable sur les Suédois,
ilz ne leur accordassent volontiers ce dont ilz sont convenuz pourveu que
ce fust à nostre exclusion et qu’ilz pussent avoir moyen de se servir de
touttes leurs forces contre la France seule:|.
Les grands soings que Leurs Majestés ont eus de fortifier l’armée de Flan-
dres |:viennent extrêmement à propos sur le poinct où l’on est de rentrer
en négotiation avec les Espagnolz:|. Et à n’en point mentir rien ne donne
tant d’estonnement aux estrangers, et ne faict plus connestre les forces de
la France qu’après |:la défection de Messieurs les Estatz:| et le malheur
arrivé dans l’armée d’Alemagne (qui sont deux cas qui ne tombent pas
soubz la prévoiance humaine) l’on voie néantmoins les affaires se souste-
nir avec une telle vigueur que l’Espagnol est aujourd’huy obligé de
changer ses espérances en crainte, et peut-estre de céder à la France seulle
ce que jusqu’icy il n’a pas accordé quoyqu’il eût en teste d’autres ennemis.
Le comte de Pennaranda, qui continue son séjour à la campagne, n’a pas
faict response aux Médiateurs au jour précis qu’il avoit arresté . Aussi a[-
t-]il dict en leur parlant qu’il n’avoit pas encor receu les lettres qu’il atten-
doit . Mais il s’est enfin déclaré qu’il passeroit l’article 3 en la sorte qu’il
est , qu’il consentoit que Messieurs les Médiateurs donnassent une décla-
ration sur ledict article, mais que pour la forme et les termes de ladicte
déclaration, il acceptoit le party par nous offert de remettre à en convenir
sur la fin du traicté, et cependant passer outre aux autres poinctz.
Nous avons faict remarquer auxdicts Médiateurs que la déclaration que
nous avons désiré n’est que pour suppléer au défaut de l’expression du
Portugal en l’article 3. Que c’est un accommodement auquel nous nous
sommes portez parce que les ministres d’Espagne n’ont pas voulu que ce
royaume-là fût nommé dans le traicté. Que par la mesme facilité nous
remettions à la fin d’iceluy de convenir des termes de la susdicte certifica-
tion . Mais que cela s’entendoit pourveu qu’il ne fust rien changé ny ajous-
té en la substance de l’escrit, qui n’a esté demandé à autre fin que pour
tesmoigner qu’encor que le Portugal ne soit pas nommé dans l’article,
l’intention des parties est néantmoins de l’y comprendre. Et que soubz
ceste précaution que nous leur avons plusieurs fois répétée et de laquelle
nous les avons prié et conjuré de se bien souvenir, nous rentrerions en
traicté et non autrement.
C’est l’estat où l’on est aujourd’huy. Sy les parties y apportent la mesme
sincérité que nous, on pourra en peu de temps faire de grands progrez.
|:Nous n’y perdrons pas un moment ainsy que nous savons:| estre de l’ in-
tention de Leurs Majestez et dez aujourd’huy quoyque la dépesche nous
occupe d’ailleurs, nous entrons en conférence avec les Médiateurs sur tout
nostre project
Gemeint ist sehr wahrscheinlich der frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spa-
nien vom 25. Januar 1647 (s. [ nr. 47 Anm. 2 ] ).
bonne disposition desdictz Sieurs Médiateurs qui estans persuadez que la
France veut sérieusement la paix s’i appliquent avec de grands soings et
tesmoignent en touttes choses leur bonne volonté:|, jusques là que mon-
sieur Contareny |:a déclaré nettement aux Hollandois:| à ce qu’il nous a
dict qu’ils |: ruineroient toutes les affaires publiques s’ilz se portoient à un
traicté particullier et qu’il n’y auroit aucun prince en la chrestienté qui
leur en sceust gré:|.
Pour les ambassadeurs de Messieurs les Estatz nous n’avons rien faict en-
cor avec eux que les visites de cérémonie, dont nous |:n’avons pas deu
nous dispenser envers les ministres d’une république alliée:|. Mais quant
à |:leur médiation entre la France et l’Espagne nous nous conduirons selon
la confiance que nous pourrons prendre en leur affection de laquelle tou-
tesfois nous remarquons bien desjà que nous ne pourrons pas recevoir les
preuves que nous en devrions raisonnablement attendre:|. Monsieur Con-
tareny nous a dict que lesdicts |:Espagnolz espéroient de sauver par nostre
moyen beaucoup
landois leur veulent faire des demandes importunes:|. Mais comme nous
estimons que ledict |:sieur faict cette avance avec un bon desseing, aussy:|
avons-nous pour |:suspect tout ce qui vient de noz parties:|. Il seroit à
souhaitter que l’on pût faire en sorte que la religion ne souffrît aucun
préjudice, et s’il y a lieu de nous y employer, nous ne nous y espargnerons
pas, sachans que c’est le désir plus ardent de Leurs Majestez, |:mais nous
aurons l’œil ouvert pour ne tomber pas dans les pièges que l’on nous
pourroit dresser par une ouverture si spécieuse:|.
Le gentilhomme qui estoit allé vers monsieur Konigsmarch a veu les
rheistres
Reître: dt. Söldner in frz. Diensten ( TLF XIV, 700); hier konkret gemeint: die sog. Wei-
marer Truppen in der Armee Turennes (s. [ nr. 6 Anm. 8 ] ).
de leur persuader de reprendre le service de la France, mais il les a trouvés
merveilleusement obstinés au contraire, et du tout irréconciliables avec
leurs officiers. Ledict sieur de Konigsmarch les a arrestez au service de la
couronne de Suède, moyennant une monstre et quelques quartiers qu’il
leur a donnez pour se reposer un peu de temps, avec déclaration que tout-
tes les fois qu’ilz voudroient retourner servir la France, ils le pourront
faire en toutte liberté. La copie de la lettre que ledict sieur de Konigs-
march a escrit à moy duc de Longueville par le retour du gentilhomme,
sera joincte au présent mémoire.
Celuy de nous qui a esté la sepmaine passée à Osnabrugh a treuvé les
ambassadeurs de Suède en fort grande peine de leur armée qu’ilz croient
engagée trop avant et en très grand péril. L’appréhension où ils sont a esté
cause qu’on les a treuvés |:un peu plus facilles et plus traictables qu’à l’ or-
dinaire :| en certaines choses. Mais elle a osté le moien de |:presser la
jonction de Konismarck avec monsieur de Turenne, veu qu’il a ordre d’ al-
ler trouver en dilligence monsieur Vrangel:| et que quand on a voulu par-
ler de ceste proposition aux termes prescriptz par la dépesche du Roy du
23 du passé , ils ont respondu que leurs affaires |:n’estoient pas en estat
de penser à un semblable desseing:|, qu’ilz auroient bien plutost suject de
demander que |:l’armée du Roy revînt agir au-deçà du Rhin:| suivant l’ al-
liance , veu qu’ils sont |:seulz à soustenir tout le faix de la guerre:| d’ Ale-
magne et qu’il ne leur sçauroit arriver |:d’accident dont le contrecoup ne
tombast sur la France:|.
On n’a pas manqué de leur représenter pour nostre justification les mal-
heurs qui nous sont arrivez ceste année, qu’aucune prudence ne pouvoit
prévoir; qu’il y avoit bien eu suject de croire que |:Messieurs les Estatz ne
feroient pas les mesmes effortz que les années précédentes et ne mettroient
point d’armée en campagne, mais non pas qu’ilz deussent passer à une
défection entière ny donner moien à l’ennemy de desgarnir les places voi-
sines de leur païs:| pour composer des garnisons qu’il en a tirées une ar-
mée qui a esté employée contre la France. Que ceste surprise avoit obligé
le Roy d’appeller pour quelque temps son armée d’Alemagne, tant pour
soustenir les affaires du Païs-Bas, qui ont une estroicte connexité avec
celles de l’Empire, que pour défendre monsieur l’archevesque de Trèves
et Madame la Landgrave dont les Estatz estoient alors menacés par les
trouppes du duc Charles. Que sy monsieur de Turenne eût pu exécuter à
temps les ordres qui luy avoient esté envoiés, on eût pu fournir à tout.
Qu’après avoir poussé et peut-estre |:battu les Espagnolz en Flandres il
eust pu estre de retour au-deçà du Rhin avant que monsieur Vrangel
eust esté pressé par les Impériaux:|, l’intention de Sa Majesté n’aiant ja-
mais esté d’abandonner les affaires d’Alemagne ny d’en retirer son armée
pour tousjours, mais seulement de donner loisir aux nouvelles levées
qu’elle faisoit faire dans son royaume d’arriver pour renforcer son armée
de Flandre. Qu’à la vérité la mutinerie d’une partie de la cavalerie aleman-
de , ayant tenu longtemps celle de monsieur le mareschal de Turenne en
estat de ne pouvoir agir, |:avoit rompu touttes les mesures de Sa Majesté et
causé un préjudice extrême à ses affaires:|, mais que cet accident mérite
plutost que les |:alliez compatissent au desplaisir que:| Sa Majesté en a
receu, qu’il ne leur donne suject d’en faire |:plaincte:|.
On a esté obligé de leur faire ce discours, et de l’accompagner de plusieurs
autres raisons qui seroient trop longues à mettre sur le papier pour |: effa-
cer l’opinion qu’ilz avoient conceue que la retraicte de l’armée du Roy
aussy bien que le reffuz du subside n’avoient esté résoluz que pour les
désobliger et les laisser exposez à toutes les forces des ennemis afin de
les faire consentir comme par force aux choses que l’on désire d’eulx:|.
Monsieur Oxenstiern a renouvellé |:cette plaincte:| à diverses reprises; à
quoy il luy a tousjours esté respondu en termes dont luy et son collègue
ont eu suject de demeurer satisfaictz ou du moins convaincus.
La raison la plus persuasive dont on s’est pu servir pour les |:remettre en
bonne humeur a esté tirée des lettres de change:| qui leur ont esté mons-
trées et envoiées |:à Hambourg au sieur de Meulles pour le payement du
subside:|. Ils attendoient |:ces lettres:| avec tant d’impatience, et pour ne
rien desguiser avec tant de |:nécessité:| qu’ils avoient peine à croire en les
|:lisant qu’elles deussent estres acquictées sitost:|. On n’a pas manqué de
leur faire valoir les soings extraordinaires qui ont esté pris |:et les intérestz
excessifz qu’il a fallu payer:| pour donner contentement à la royne leur
maistresse, et correspondre de la part de Leurs Majestez à l’affection
qu’elle leur tesmoigne.
Lorsqu’on leur a faict plainte de la retraicte que monsieur Konigsmarch
a donné aux mutinés de l’armée du Roy, et de la capitulation qu’il a
faicte avec eux, ils ont pris beaucoup de soing de s’en justifier, et ont
mesme tesmoigné de craindre que ces trouppes ne respandent parmy les
leurs l’esprit de révolte et de désobéissance dont elles ont esté agitées,
ayant protesté diverses fois qu’ils voudroient de bon cœur qu’elles fus-
sent dehors de leur armée, et qu’on leur pût faire reconnestre leur man-
quement pour les faire repasser dans celle de Sa Majesté. Mais comme
par le rapport du gentilhomme qui avoit esté envoyé à monsieur de Ko-
nigsmark on avoit appris le peu d’espérance qu’il y a présentement de les
ramener dans leur devoir, on s’est contenté d’en parler en termes qui
puissent |:conserver le droict qu’on aura de les redemander dans quelque
temps:| ou bien un pareil nombre d’autre cavalerie, ou du moins de |: re-
tenir sur le payement du subside la somme:| qui sera nécessaire pour en
|:lever autant:|.
Lesdicts ambassadeurs ayans faict connestre que |:l’inquiétude où ils sont
de leur armée:| procède principalement du peu de confiance qu’ils ont en
la |:fermeté de monsieur de Bavières par le reffuz qu’il a faict de donner sa
ratiffication lorsqu’on luy a présenté celle de la reyne de Suède et la réso-
lution que l’eslecteur de Cologne son frère a prise de rompre la neutrali-
té :|, on a p〈ris〉 ceste occasion pour leur faire avouer que les soupçons
qu’ils prennent quelquefois trop légèrement, les |:animositez particullières
qu’ilz conservent contre des princes:| dont il seroit utile de gaigner l’ ami-
tié |:et la tropt grande hauteur qu’ilz tiennent:| lorsque leurs affaires sont
en prospérité |:font faillir:| de très belles occasions |:et perdre de grandz
avantages:| qu’on pourroit acquérir pour le party. Que dez qu’on vit arri-
ver en France les ambassadeurs de |:monsieur de Bavières:|, on publia dans
l’Alemagne que |:le Roy vouloit abandonner ses anciens alliez pour en
faire de nouveaux et s’unir avec les princes catholiques pour la ruine des
protestans:|. Que ces bruicts avoient empesché Sa Majesté d’entendre à
|:des propositions avantageuses faictes depuis longtemps par lesdictz am-
bassadeurs qui pouvoient attacher ce prince à la France:| et par son moien
à la couronne de Suède, n’estant pas possible que |:la France puisse au-
jourd ’huy acquérir des amis en Allemagne qu’ilz ne le soient aussy de la
Suède:|. Qu’il ne faut pas s’estonner qu’un prince |:sage comme monsieur
de Bavière qui voit ses recherches receues en France avec froideur au
temps que les Espagnolz font esclatter une haine mortelle contre luy:| et
que les Impériaux essaient de le despouiller de ses forces, tasche de s’ as-
surer par tous moiens possibles |:et en rompant le traicté d’Ulm:| de se
remettre bien avec ceux qu’il a offensez en le faisant. Enfin ayant exaggeré
ces raisons pour leur faire connestre le |:manquement qu’ilz nous avoient
obligez de faire:|, ils ont esté contrainct de respondre qu’ilz n’avoient ja-
mais empesché que |:le Roy ne traictast avec Bavières:|, qui est ce qu’on
désiroit de sçavoir d’eux, mais qu’ils avoient tousjours cru et croyoient
encor que |:il tromperoit la France:| et tous ceux qui prendroient con-
fiance en luy; que c’estoit un |:prince ingrat et sans parolle:| duquel on ne
tirera jamais rien de bon que par la force. Que son procédé est maintenant
tout semblable à celuy qu’il tint |:envers le feu roy de Suède:| avec lequel
ayant faict un traicté
pule de le rompre aussytost que les armes suédoises eurent de l’ occupa-
tion ailleurs:|. On leur a demandé s’ils jugeoient donc à propos de rejetter
les |:propositions de monsieur de Bavières:|. Ils ont respondu qu’ils n’en
avoient pas assés de connessance pour en dire leurs sentimens. Ils leur a
esté dict que le principal but dudict |:prince est de faire une plus estroicte
union avec la France pour s’asseurer d’un bon secours en cas qu’il soit
poussé par ceux qu’il a offensez en traictant contre leur gré avec les deux
couronnes:|. Que pour cet effect il demande présentement de n’estre pas
obligé de |:rendre les places qu’il tient dans le Virtemberg:| qui establissent
la ligne de communication avec luy, ny de retirer |:sa garnison de la ville
d’Ausbourg:| qui est comme la clef de son païs, et capable d’en donner
l’entrée à ses ennemis, ny d’entretenir plus longtemps |:son armée dans
ses Estatz:|, n’estant pas possible qu’un sy petit païs fournisse davantage
sa subsistance, n’estant pas aussy utile aux deux couronnes qu’il |:les li-
centie :| non seulement pour les sujectz qu’il a de craindre le |: mesconten-
tement des Impériaux:| puissans aujourd’huy dans son voisinage, mais
pour l’apparence qu’il y a que touttes les |:trouppes dont il se déféroit
passeroient à l’heure mesme au service de l’Empereur:|. Ils ont esté un
peu surpris de ces trois demandes, et monsieur Oxenstiern y a d’abord
formé de grandes difficultés, mais on luy a faict toucher au doigt que la
prudence ne permettoit pas d’y hésiter dans la conjoncture présente puis-
que sy |:monsieur de Bavières:| jugeoit nécessaire pour sa seureté ou pour
son avantage |:d’estendre ses quartiers et de conserver Ausbourg et les
places du Virtemberg jusques à la paix:|, il n’avoit qu’à |:rompre la neu-
tralité pour obtenir ce qu’il désire, veu que les places:| sont entre ses mains
et que nous n’avons point |:de forces:| présentement pour |:l’empescher de
loger ses trouppes:| où il voudra, ce que faisant par une espèce de |:rupture
et en offensant les couronnes:| dans un temps où elles ne sont pas |:bien en
estat de s’en ressentir:|, elles en pourroient recevoir un |:très grand préju-
dice :| et la Suède encor plus que la France attendu l’estat où |:son armée se
trouve:|. Qu’il vaut donc bien mieux sans contredict consentir de bonne
grâce aux choses que |:monsieur de Bavières demande:| et qu’il peut pren-
dre |:sans nostre consentement:| afin de l’obliger par ceste faveur à |: de-
meurer dans la neutralité qu’il rompra certainement si on les luy refuse:|.
Et qu’en tout cas s’il arrivoit quelque accident faute d’avoir pris ceste
résolution, Leurs Majestez seroient bien aises qu’on leur pût rien imputer,
et que la royne de Suède fût avertie qu’elles avoient proposé à temps |:un
remède contre ce mal:|. Ils tesmoignèrent estre convaincus de ce raisonne-
ment , mais monsieur Oxenstiern ne voulant pas pour cela se rendre, mon-
sieur Salvius demanda temps pour en délibérer entr’eux à dessein comme
il a paru depuis, de ramener son collègue dans son sentiment, qu’il faisoit
connestre estre conforme au nostre. En effect le lendemain ilz
tous deux ensemble déclarer qu’ils estoient bien marris de ne pouvoir
donner une response plus décisive. Qu’ils treuvoient la proposition fon-
dée en grande raison, et utile aux deux couronnes, |:mais que s’agissant de
quartiers, de places et de l’exécution du traicté faict par le général de leur
armée :| c’estoit nécessairement à luy qu’il falloit s’en addresser; qu’ils ne
manqueroient pas de luy en escrire aux termes que nous pouvions sou-
haitter , et que cependant on pouvoit en |:concerter à la cour de France
avec le depputté de Bavière :| aussy bien que des autres moiens qu’on
jugeroit propres pour |:destacher ce prince des Impériaux et l’attacher au
parti des deux couronnes:|. Qu’on feroit bien de s’assurer de luy, autant
qu’il seroit possible pour |:l’observation de la neutralité et pour estre as-
sisté de son suffrage:| dans les intérests particuliers des deux couronnes.
Qu’ils ne laissoient pas pourtant de croire tousjours que |:ce prince avoit
intention de tromper:|. Il a paru dans leur discours |:plus d’aversion contre
la personne de monsieur de Bavière que contre la chose et un peu de ja-
lousie de ce qu’il ne s’estoit point addressé à eulx:|. Ils ont dict qu’au lieu
de rechercher |:l’amitié de la Suède il ne perd point d’occasion de la dé-
sobliger et mesme de l’offenser:|. Que ceste |:mauvaise humeur:| a paru
depuis peu dans une lettre escrite par luy
Der genaue Bezug ist unklar; gemeint ist vielleicht die Chur-Baeyrische Protestation und
ausfuehrliche Remonstrations-Schrifft, wegen der Session und Voti im Fuersten-Rath, in
specie gegen die von Schweden dieß=fals prætendirte Præcedenz, [proponiert Münster
1647 Juni 17] (s. [ nr. 8 Anm. 15 ] ).
séance que la Suède n’a jamais eue:| et qui en tout cas pouvoit estre con-
testée avec plus de douceur et de modestie.
Les autres conférences qui ont esté faictes avec eux ont esté emploiées à
discourir des affaires générales. Ils n’ont point paru eschauffez sur |:le re-
nouvellement d’aucun traicté entre la France et la Suède:|. Au contraire
monsieur Oxenstiern a affecté de parler souvent avec ardeur de |:l’ avance-
ment de la paix:|, à quoy on les a assurés que Leurs Majestés ont plus de
disposition que personne. Comme on leur a dict |:confidemment que la
demande qu’ilz ont faicte pour leur milice paroissoit excessive et desrai-
sonnable :|, ils se sont laissés entendre qu’ils |:ne s’esloigneront pas d’une
composition honeste sur ce poinct non plus que sur les autres qui restent
indécis:|, de sorte que s’ils n’ont extrêmement |:desguisé leurs senti-
ments :|, ils paroissent tout à faict |:disposez à la conclusion du traicté:| et
leurs discours donnent suject de croire que s’il n’arrive quelque notable
changement en Bohême, l’on en pourra bientost voir la fin. Néantmoins
nous ne sommes pas faschez que |:dans l’assemblée on les croye esloignez
de la paix afin que les Impériaux s’adressent à nous et se départent plus
facillement des chicaneries qu’ilz font encor sur quelques articles de la
satiffaction du Roy:|.
Beilagen 1 – 3 zu nr. 141
2 Ass.Nat. 278 fol. 328: Mémoire contenant les demandes des cavaliers séparez de l’armée
de monsieur le mareschal de Turenne à monsieur de Konigsmarch, Salzdetfurth 1647
August 25, Kopie (frz.). – Eine weitere Kopie (frz.): AE , CP All. 85 fol. 123. Druck (it.
ÜS): Siri X, 998f. Vgl. APW II C 3 nr. 303 Beilage D.
3 Ass.Nat. 278 fol. 329–331: Capitulation accordée entre monsieur de Konigsmarck et les
cavaliers séparez de l’armée de monsieur le mareschal de Turenne, Bodenburg [1647
August 27], Kopie (frz.; s.d.). – Eine weitere Kopie (frz.): AE , CP All. 85 fol. 122–122’,
124 . Druck: Siri X, 999ff (it. ÜS); ST VI.1, 119ff (dt.). Vgl. APW II C 3 nr. 303 Beilage
D.