Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
130. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 September 2
Münster 1647 September 2
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 275–288; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 288’: 1647 Sep-
tember 10 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 139–149’. Kopie:
AE , CP All. 102 fol. 24–28. Druck: NS IV, 152–155.
Dank für nr. 114. Aussagen der Sekretäre des Herzogs von Vendôme und Salamancas; vor-
läufiges Festhalten des Sekretärs Salamancas ratsam; Unterrichtung der Mediatoren. Keine
Sendung französischer Truppen nach Neapel ratsam. Zur Frage der Befestigungen in Kata-
lonien .
Aufnahme der meuternden Truppen Turennes in die schwedische Armee wahrscheinlich; mi-
litärische Ambitionen Schwedens; Verhandlungen mit den Schweden in Osnabrück geplant.
Zahlung der französischen Subsidien an Schweden; Lob der Haltung der schwedischen Kö-
nigin . Abreise Haslangs; Gerüchte über die Aufgabe der Neutralität durch den Kurfürsten
von Bayern; Beilage 1.
Französisch-spanische Verhandlungen: Assistenzartikel; Beilage 2; diesbezügliches Attestat
der Mediatoren; neue Schwierigkeiten von spanischer Seite; Reaktion der französischen Ge-
sandten ; Forderung Peñarandas nach Ausstellung eines zusätzlichen Attestats der Media-
toren ; Lob der Mediatoren; kein Friedenswille Spaniens; Haltung der Mediatoren; Unterre-
dung mit Nederhorst und Donia über die fehlende Verständigungsbereitschaft der Spanier.
Unterredung mit den Mediatoren: erneute Forderung Peñarandas nach Ausstellung eines
zusätzlichen Attestats der Mediatoren; Bitte Peñarandas um Aufschub der Verhandlungen;
Überzeugung der Mediatoren, daß die Spanier nachgeben werden; Zustimmung Contarinis
zur französischen Haltung; nochmalige Erläuterung der französischen Forderung nach freier
Assistenz für Portugal.
Nous rendons très humbles grâces à Leurs Majestez de la part qu’elles ont
eu agréable qui nous fust donnée de touttes les nouvelles contenues au
mémoire du 23 du mois passé. Ce que |:le secrétaire de monsieur de Van-
dosme a dict et ce qui a esté descouvert par celluy de dom Miguel de
Salamanca:| faict voir une partie des raisons qui ont rendu les ministres
d’Espagne sy lents et sy peu soigneux d’avancer le traicté. Il est assés
estrange que des personnes que l’on doit présupposer estre sages et bien
advisées, fassent fondement sur des choses sy légères et sy absurdes.
Pour ce qui regarde |:ledict secrétaire de Salamanca:| puisque la Royne
nous ordonne d’en mander nos sentimens, il nous sembleroit |:qu’il deust
estre gardé pour s’en servir à diverses fins jusques à ce que l’on aye veu
quel train prendront les affaires:|. Sy le malheur veut que la paix ne se
conclue point, sa |:déposition fera cognoistre la mauvaise procédure de
noz parties:|. On ne croira jamais qu’ils ayent eu de bonnes intentions,
puisqu’ilz ont formé de sy |:malheureux desseins au mesme temps que
l’on parle de se réconcilier:|.
D’ailleurs il se peut |:faire qu’en gardant cet homme l’on tirera encor de
luy quelque lumière plus grande:| et que l’on apprendra qui est cet |: im-
posteur qui a donné subject à son voyage avec lequel il pourroit estre
confronté:|, au lieu que |:si on le renvoye promptement, l’impunité peut
donner audace à d’autres de s’engager en de semblables entreprises:|.
Au surplus en usant du pouvoir qu’il a plu à Sa Majesté nous donner,
nous avons conté |:cette histoire aux Médiateurs qui ne manqueront pas
de le dire aux ambassadeurs d’Espagne:|, ce qui suffit pour les destromper
de leurs vaines pensées, sy touttesfois il y a quelque chose qui puisse gué-
rir leur aveuglement.
Lob Fontenay-Mareuils und des Entschlusses, zurückhaltend in Neapel zu
agieren; ein militärisches Eingreifen Frankreichs könnte derzeit nachtei-
lige Folgen haben. Die Aufständischen sind zur Einnahme fester Plätze
zu ermuntern; gegebenenfalls könnten zur Unterstützung dieses Vor-
habens Waffen- und Munitionslieferungen erfolgen. Frankreich darf bei
den Aufständischen nicht in den Verdacht geraten, von den Unruhen pro-
fitieren zu wollen. Schwierigkeit, die wechselhaften Vorgänge in Neapel
aus der Ferne zu beurteilen.
Nous avons veu avec joie la grande prévoiance que l’on a eu |:en fortif-
fiant les postes que l’on tient dans la Catalogne et que Monsieur le Prince
ayt résolu de demeurer là jusques à ce que les ennemis soient hors d’estat
d’i entreprendre:|. Il seroit |:malaisé d’obtenir en faisant la trefve qu’il fust
permis de fortiffier tel lieu que l’on voudroit:|. Celuy de nous qui vient de
La Haie dict que |:l’on y comdamne hautement cette demande:| et que
l’opinion commune est que dans |:une trefve l’on ne doit point ériger de
qu’il est permis seulement |:d’achever ceux qui sont commencez:|. C’est
pourquoy il a esté très utile d’en |:construire quelques-uns contre Tarra-
gonne et contre Lérida:|. Cela faict |:voir aux Catalans le soin que l’on a de
leur conservation et perdre aux Espagnolz l’espérance de recouvrer cette
principauté:|, outre l’avantage que l’on tirera en traictant |:d’accroistre par
ce moyen le territoire des places dont la France est en possession:|. On
doit seulement prendre garde par nostre avis que les |:peuples de ce païs-là
ne s’imaginent pas que les fortz que l’on y bastit soient plustost à dessein
de les tenir en bride que de les deffendre contre les ennemis:|. Ceux qui
sont de la part du Roy sur les lieux leur peuvent |:faire adroictement:|
comprendre l’utilité et la nécessité des choses que l’on faict afin |:qu’ilz
n’en prennent point d’ombrage:|.
Le gentilhomme qui a |:esté envoyé vers monsieur de Konismarck n’est
pas encor de retour:|. Le sieur d’Avaugour à qui nous avions escrit pour
travailler auprès de monsieur Vrangel à ce qu’il aydât |:à conserver les
trouppes mutinées:| nous mande que ledict sieur Vrangel est plein de
bonne volonté, |:mais quelque chose que l’on nous dise de ce costé-là:|
nous estimons que |:Konismark a dessein de joindre ces trouppes au corps
qu’il commande et de se les approprier:|. Quand nous luy en avons escrit
ce |:n’a pas tant esté avec espérance de l’empescher de s’en servir comme
pour réserver un moyen de les pouvoir un jour retirer ou pour le moins
de recevoir des Suédois quelque avantage qui pust valloir autant:|. Nous
travaillerons auprès des plénipotentiaires pour avoir d’eux s’il se peut
|:quelque assistance dans le Païs-Bas en consentant que ces cavalliers des-
bandez servent dans leur armée:|. Mais outre que le nombre en est |:fort
diminué et qu’il n’y a pas plus de douze cens reistres:| à ce que l’on tient,
ces messieurs sont |:fort attachez à leurs propres intérestz:|, leur dessein
présent auquel Madame la Landgrave n’a pas moins de passion qu’eux est
|:de se rendre maistres du cercle de Vestphalie:|. Ils croient se mettre par là
en estat |:de n’avoir quasi plus besoing du secours de la France. Le chan-
gement de l’eslecteur de Collogne leur donnera plus d’exercice qu’ilz n’en
eussent eu s’il eust persisté dans la neutralité:| et l’on dict que le général
Lamboy
Wilhelm von Lamboy (um 1600–1659), 1634 Fh., 1649 Reichsgf., ksl. Militär; er wurde
etwa Mitte der 1620er Jahre ksl. Obrist, 1634 Generalwachtmeister und 1641 Generalfeld-
zeugmeister ; 1642 geriet er in frz. Kriegsgefangenschaft, konnte jedoch 1645 wieder in ksl.
Dienste treten und wurde noch im gleichen Jahr zum Feldmarschall befördert; 1647 führte
er das Kommando der ksl. Truppen im Niederrheinisch-westfälischen Reichskreis ( DBA I
732, 204; II 781, 31–35; BAB 388, 117–134; Neuhaus ).
eux. Ainsy nous prévoyons |:grande difficulté d’en tirer assistance:| quoy-
que nous soyons |:résoluz de le tenter:| et d’y faire effort. Et pour cet
effect l’un de nous s’en va présentement traicter avec messieurs les Sué-
dois .
On aura veu par les dépesches du sieur Chanut combien il a esté à propos
de |:faire pourvoir aux remises pour le subside:|. Nous envoyerons au
sieur de |:Meulles
|:puisse recouvrer les deniers et faire le payement:|. Cependant l’on a
grand suject de se louer de l’affection que |:la reyne de Suède a tesmoigné
aux intérestz de la France:| en donnant avis audict sieur Chanut de |:la
disposition du sénat et s’i gouvernant d’une façon si obligeante qu’elle a
mesme hazardé son authorité pour empescher que l’on ne prist quelque
résolution contraire à la France:|.
Le baron d’Hazelang est party de l’assemblée |:où le bruict est fort grand
que monsieur de Bavières a volonté de quitter la neutralité:|. Quand son
ambassadeur nous a dict adieu, il a bien assuré de la constance de son
maistre dans le respect, fidélité et affection envers Leurs Majestez, |:mais
lorsque nous luy avons parlé des bruicts qui courent, il ne nous a pas
satiffaict entièrement. Nous avons recouvert une lettre en allemand dudict
sieur duc à monsieur Vrangel:| dont nous avons faict mettre copie de la
traduction avec ce mémoire. Il se plaint fort que l’on n’aie pas vescu avec
l’électeur de Cologne son frère, comme il avoit esté promis à Ulm. Nous
ne sçavons pas |:à quoy aboutiront ses plainctes et sommes en peine de ce
qui en réussira:|, d’autant plus à la vérité que |:noz alliez donnent par leur
conduitte un prétexte plausible aux princes catholiques de se liguer de
nouveau pour empescher la ruine de la religion en Allemagne:|.
Nous avons faict sçavoir par le dernier ordinaire que nous estions ren-
trez en quelque négotiation avec les ministres d’Espagne et avons rendu
compte en mesme temps |:des raisons qui nous avoient faict désirer que le
poinct de l’assistance du Portugal fust ajusté avant la venue des ambassa-
deurs de Messieurs les Estatz:|. Dans ce dessein il fut jugé à propos de
nous relascher sur l’escrit des Médiateurs qui doit expliquer l’article 3
Vgl. den frz. Entwurf des Art.s 3 des frz.-span. Friedensvertrags, die Assistenz der Alliier-
ten betr., [Münster 1647 August 19] (Kopie (frz.): AE , CP All. 87 fol. 25). Dieser Schrift-
satz wurde Brun am 20. August 1647 durch die Mediatoren praes.; vgl. Brun an Peña-
randa , Münster 1647 August 20 (Text: CDI 83, 426ff).
dans lequel nous avons mis en des termes plus doux ce qui blessoit les
ministres d’Espagne en la susdicte déclaration.
Après diverses allées et venues l’article a esté arresté du consentement
des deux ambassades en la forme que l’on verra par la copie cy-joincte.
Et quant à la déclaration Messieurs les Médiateurs l’ont eux-mesmes
dressée en des termes sy simples, sy courtz, et sy esloignés de toutte
partialité que quiconque la considérera, jugera sans doute que s’yl y
avoit lieu de contestation, elle ne pouvoit venir que de nostre part, ayans
peut-estre suject de désirer un plus grand esclaircissement. Néantmoins
quand elle a esté présentée aux ministres d’Espagne, ils y ont trouvé à
redire, et comme s’ils se repentoient d’avoir consenty à l’article 3 e , ils
ont renouvellé la question et ajousté aux paroles des Médiateurs ces
motz: «recusando sempre quei di Spagna di admetter[e] che le truppe
auxiliarie di Francia per qualcunque modo potessere entrare nel regno di
Spagna» .
Quand on nous a présenté l’escrit avec ceste clause, nous avons dict que
c’estoit recommencer la difficulté. Que sy les Espagnolz ajoustoient quel-
que chose à ce que les Médiateurs avoient pris la peine de dresser, nous en
ferions autant, et persisterions à ce que nous avons cy-devant demandé, et
que de ceste sorte l’on ne sortiroit jamais d’affaires. Que pour tesmoigner
le désir que Leurs Majestez ont de la paix nous offrions d’en demeurer
aux termes que lesdicts Sieurs Médiateurs avoient jugé raisonnables, ou
bien de passer outre aux autres poinctz, attendant que par le conseil de
noz amis l’on pût convenir de la susdicte certification.
Le comte de Pennaranda au lieu d’accepter l’un ou l’autre de deux partis
sy équitables a formé une nouvelle proposition , de laquelle il n’avoit
point esté parlé jusqu’icy. Il a consenty à l’article comme il est conceu,
et à la déclaration telle que les Médiateurs l’avoient donnée, pourveu que
les mesmes Médiateurs luy délivrent un escrit, aussy bien qu’à nous, par
lequel ils certifient que l’intention des plénipotentiaires d’Espagne n’a ja-
mais esté d’accorder qu’il fût loisible aux trouppes françoises qui passe-
ront en Portugal d’attaquer ce qui appartient au roy catholique soubz
quelque prétexte que ce fust.
|:Monsieur le Nonce et monsieur Contariny, des soings et de la sage con-
duicte desquelz nous avons beaucoup de subject de nous louer dans cette
rencontre, n’ont point voulu prendre par escrit cette dernière demande
des Espagnolz, jugeans que si l’on mettoit la main à la plume, cella don-
neroit espérance au comte de Penaranda que l’on y pourroit entendre:|.
Quand ceste proposition nous a esté faicte, nous avons respondu que le
peu de volonté que les Espagnols ont de faire la paix est toutte évidente.
Que nous estions justifiez devant Dieu et les hommes de nous estre portés
à touttes conditions raisonnables. Et parce que nos parties voudroient
peut-estre à leur accoustumée desguiser les choses, leur dessein n’ayant
jamais esté autre que de brouiller la France avec ses alliés, nous avons
prié monsieur Contareny de vouloir dire nettement aux ambassadeurs de
Messieurs les Estatz les choses comme elles s’estoient passées.
Il l’a promis ainsy |:et desjà il y a satiffaict comme on verra ensuitte, mais
il ne put s’empescher de dire devant nous à l’heure mesme que non seul-
ment l’assemblée et les alliez de la France sauroient la vérité de toute la
procédure, mais que le roy d’Espagne en seroit luy-mesme adverti:|. Qu’il
estimoit que ce |:roy estoit mal servi de ses ministres et qu’ilz avoient plus
d’esgard à ce qui les touche en particullier qu’au bien public:|. Que ceste
|:dernière négotiation justiffioit entièrement la France:|. Que Penaranda
avoit tousjours dict qu’il accorderoit la déclaration des Médiateurs pour-
veu qu’elle fust en termes généraux, et qu’il fust porté seulement que le
Portugal s’entendoit compris dans l’article 3 e .
Nous fismes |:remarquer ausdictz Sieurs Médiateurs:| que depuis quelque
temps |:les émissaires d’Espagne avoient eux-mesmes publié dans l’ assem-
blée que la France tesmoignoit estre:| plus disposée à faire la paix que cy-
devant , et que |:ce bruict n’avoit autre visée que pour s’en servir auprès
des Hollandois et leur faire croire que nous craignons leur interposition et
aimions mieux traicter par celle des Médiateurs:|.
Mais nous ajoutasmes que ce n’est pas merveille, sy du costé de l’Espagne
l’on s’esloigne sy fort du bon chemin, attendu que l’on s’est imaginé une
guerre civile en France et sur cela nous |:leur contâmes le voyage du se-
crétaire de Salamanca:|; ce qui fit dire aux |:Médiateurs en se regardans
l’un l’autre qu’ilz ne s’estonnoient plus tant de la froideur des Espagnolz;
qu’ilz espéroient qu’estans destrompez ilz prendroient de meilleurs con-
seilz et déféreroient peut-estre à l’entremise des Hollandois ce qu’ilz
n’ont pas voulu accorder à leurs instances:|. Qu’ils le souhaittoient avec
affection, et que la paix entre les deux couronnes leur seroit tousjours
très agréable de quelque main qu’elle pût estre mesnagée.
Comme toutte la conduite des Espagnolz tend à jetter la division entre la
France et les Provinces-Unies, et qu’ils font sçavoir à La Haie avec beau-
coup d’artifice, et souvent contre la vérité les choses qui se passent à Muns-
ter , nous jugeasmes qu’il estoit à propos de communiquer promptement
tout ce que dessus à ceux qui sont icy de la part de Messieurs les Estatz,
|:estimans que le rapport des sieurs Niderhost et Donia seroit plus sincère
que si nous attendions que les autres ambassadeurs fussent arrivez:|.
Nous les allasmes donc voir et leur en fismes le récit. Ils nous dirent que
monsieur Contareny venoit de les quitter, et leur avoit dict les mesmes
choses; qu’il |:donnoit ouvertement le tort aux ministres d’Espagne et
leur imputoit le retardement du traicté:| jusques là qu’il leur avoit dict
que |:considérant l’estat présant des affaires d’Espagne il ne pouvoit com-
prendre qu’elle estoit la cause de la froideur du comte de Penaranda:|.
Qu’il avoit tousjours consenty à la déclaration demandée par les pléni-
potentiaires de France, pourveu qu’elle fust en termes généraux et qu’il
fût dict seulement que ce qui estoit en l’article 3 s’entendoit aussy du
Portugal; qu’on luy offroit aujourd’huy ce qu’il avoit désiré, et que
c’estoit contre toutte raison qu’il demandoit que les Médiateurs fissent
aussy une déclaration pour l’Espagne, estant chose nouvelle, et ne s’estant
parlé de dresser un escrit séparé du traicté que pour suppléer au défaut de
l’expression du Portugal, dont les Espagnols n’avoient jamais voulu per-
mettre qu’il fût faict mention.
Nous dismes auxdicts sieurs de Niderhost et Donia que non seulement les
plénipotentiaires d’Espagne avoient retardé la conclusion des affaires par
tous les moiens dont ils s’estoient pu aviser, mais que nous sçavions qu’ilz
avoient fort travaillé pour empescher le retour des ambassadeurs de Mes-
sieurs les Estatz comme appréhendans qu’ils ne les deussent presser de
conclurre. |:Ledict sieur de Niderhost fust bien aise d’avoir occasion de
nous répliquer là-dessus que:| monsieur Contareny leur avoit dict la
mesme chose, et qu’il estoit vray en effect que les Espagnols avoient essaie
de faire différer le retour de leurs collègues, ce qu’il ne diroit pas s’il ne
voyoit que cela estoit connu dans l’assemblée. |:Nous prîmes garde que
son collègue n’approuvoit pas qu’il se fust ouvert si avant avec nous.
Ce proceddé dudit sieur de Niderhost:| nous obligea après en avoir con-
féré ensemble de leur dire le |:contenu en la déposition de l’Espagnol qui
est arresté à Péronne:|. Ils tesmoignèrent |:estre surpris de cette nouvelle:|
et plus encor de ce que |:des ministres qui avoient le maniement de si
grandes affaires s’appuyoient sur de si foibles fondementz:| et prenoient
pour règle de leur conduite des chimères et des illusions.
Depuis le mémoire achevé les Médiateurs nous ont demandé audience ,
et ont dict que le comte de Pennaranda, qui pendant ces derniers jours
n’estoit point sorti de sa maison des champs où il prend des eaux pour
sa santé, estoit hier venu à la ville , et les ayant veu, s’estoit plaint de ce
qu’ils refusoient de donner le certificat par luy demandé, disant que
comme dépositaires de tout ce qui se traicte en l’assemblée ils estoient
obligés de rendre les tesmoignages que l’on désiroit d’eux. A quoy les
Médiateurs respondirent que lorsqu’il s’agissoit de l’intérest d’un tiers,
ils ne pouvoient contenter une partie sans le consentement de l’autre, et
que nous empeschions formellement que l’escrit qu’ils prétendoient leur
fust délivré, sur quoy Pennaranda répliqua qu’ils luy délivrassent donc un
escrit tel qu’il leur plairoit qui ne contînt autre chose que la simple vérité
de ce qui s’estoit passé. Il fut reparty que très volontiers ils le feroient sy
nous en estions tombez d’accord, mais qu’ils ne pouvoient rien en cela
qu’avec nostre agréement, comme aussy sans le leur ils ne nous mettroient
jamais ès mains celuy que nous demandions. Et de là les Médiateurs ont
dict qu’ils ont pris occasion de remonstrer aux plénipotentiaires d’ Espa-
gne le tort qu’ils avoient de refuser ce qui leur estoit offert, puisqu’ils
avoient souvent déclaré qu’ils ne désiroient rien autre chose. Que pour
leur descharge ils feroient sçavoir comme le tout s’estoit passé non seule-
ment au Pape et à la République, mais encor à leurs collègues qui sont à
Madrit
Gemeint sind Rospigliosi und Giustiniani. – Giulio Rospigliosi (1600–1669), 1644–1653
Nuntius in Madrid, 1667 Papst Clemens IX. ( ABI I 302, 304ff; 861, 235–242; II 518,
259–263; II S 22, 121ff; III 117, 19f; Meloncelli ; 2 LThK II, 1227; 3 LThK II, 1224;
Biaudet , 282; Karttunen , 258; Gauchat , 33, 328; Repertorium , 387). – Girolamo
Giustiniani (1611–1656), 1641–1644 venezianischer Botschafter in Frk., danach bis 1648
in Spanien, 1651–1654 beim Ks. und 1655–1656 in Rom ( Kybal / Incisa I, 300 Anm. 2;
Repertorium , 548, 550).
Sur cela il se tint entr’eux plusieurs discours dont la conclusion fut que
Pennaranda pria Messieurs les Médiateurs de tenir en estat la négotiation
jusqu’après jeudy prochain , auquel jour il devoit recevoir des lettres qui
luy donneroient plus de moien de se déclarer.
Lesdicts Sieurs Médiateurs nous ont dict |:comme en confiance et nous
duc :|, ajoustans qu’ils nous estoient venus trouver promptement afin
qu’achevant nos dépesches nous puissions donner avis de ce que dessus à
la cour et qu’à |:leur opinion les Espagnolz accepteront l’un ou l’autre des
deux partis par nous offertz, c’est-à-dire qu’ilz consentiront que la décla-
ration soit donnée en la forme que les Médiateurs l’ont dressée ou que
l’on passe aux autres poinctz en remettant à la fin du traicté de convenir
des termes de ladicte certiffication:|.
Après avoir remercié ces messieurs de toutes les peines qu’ils prennent, et
dict que nous attendrions le temps que les plénipotentiaires d’Espagne ont
pris pour respondre, nous avons faict remarquer aux Médiateurs que
|:pour leur oster les affaires des mains on les avoit
retour des ambassadeurs de Messieurs les Estatz:|. Nous les avons ensuitte
supplié de rendre partout le tesmoignage qu’ils doivent à la vérité, et à
touttes les facilitez que nous avions apportées. A quoy monsieur Conta-
reny a respondu avec sa liberté ordinaire et en riant, qu’ils le feroient ain-
sy , et qu’ils y estoient obligés, puisqu’assés souvent ils avoient mandé que
les François ne vouloient point de paix. Il nous a promis aussy de faire un
fidèle rapport aux députez de Holande arrivés depuis peu de tout ce qui
s’estoit passé. Et nous avons connu à |:sa contenance qu’il leur donnera de
bons conseilz:| pour la conduite qu’ils doivent tenir, et surtout qu’il leur
fera bien connestre que |:s’ilz faisoient un traicté particullier avec l’ Espa-
gne , ce seroit plustost un moyen d’esloigner la paix généralle que de
l’avancer:|.
Nous n’avons pas manqué de faire bien comprendre à ces messieurs tant
ceste dernière fois qu’à touttes les autres que nous avons traicté avec eux
que l’intention de Leurs Majestés est de conserver une entière liberté d’ as-
sister le Portugal, sans que ceste assistance ny ce qui sera faict par les
trouppes auxiliaires puisse estre pris pour une contravention au traicté
de paix, et que pour ce suject on puisse revenir aux armes entre les deux
couronnes. Que sy nous estimions que nos parties eussent une opinion ou
intention contraire, nous ne pourrions convenir avec elles d’aucun expé-
dient , ny mettre tant soit peu en compromis ladicte liberté d’assister le
Portugal puisque c’est une condition sans laquelle nous n’eussions jamais
pu consentir à un traicté dans lequel ledict Portugal n’eût pas esté compris.
2 Ass.Nat. 278 fol. 290: Spanischer, von der französischen Gesandtschaft akzeptierter Ent-
wurf des Artikels 3 des französisch-spanischen Friedensvertrags, die Assistenz der Alliier-
ten betreffend, [Münster 1647 August 22 ], Kopie (frz.). – Weitere Kopien (frz.): AE , CP
All. 85 fol. 150; AE , CP All. 87 fol. 25
Druck (it. ÜS; s.l. s.d.): Siri X, 960f.
3 Ass.Nat. 278 fol. 290–290’: Entwurf Chigis für das Attestat der Mediatoren, das frz.
Assistenzrecht für Portugal betreffend, Münster 1647 [mit Lücke für Tages- und Monats-
angabe ] [praes. August 20, 24] , Kopie (it.). – Weitere Kopien (it.): AE , CP All. 85 fol.
150–150’; AE , CP All. 87 fol. 25’
spätere Kopie (it.): BME, F10 p. 305. Druck (it.; s.l. s.d.): Siri X, 961.