Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
97. Mazarin an Longueville Paris 1647 August 9
Paris 1647 August 9
Kopie: AE , CP All. 101 fol. 231–237 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 85 fol. 49–52.
Teildruck: Mazarin , Lettres II, 469f.
Postangelegenheiten. Rücksichtnahme auf Kurbayern erforderlich; Hinwirken auf gute kur-
bayerisch -schwedische Beziehungen; Möglichkeiten hierzu. Militaria. Umsturzversuche des
Herzogs von Vendôme. Militaria. Nachrichten über Versprechungen Trauttmansdorffs ge-
genüber Peñaranda bezüglich kaiserlich-schwedischer Militärvereinbarungen. Spanische
Kriegspläne und Befürchtungen hinsichtlich der Rückkehr der niederländischen Gesandten
nach Münster. Betonung des französischen Friedenswillens erwünscht. Zur Verhandlungs-
führung der Kaiserlichen; spanisches Drängen in Wien zur Verhinderung eines Friedens-
schlusses im Reich vor Abschluß des spanisch-französischen Friedens; daher enge Verbindung
mit Schweden erforderlich. Zustimmung im Hinblick auf die Frage der Notwendigkeit, eine
Armee im Reich zu halten; zukünftige Operationen Turennes. Zur Haltung der Schweden
und zu den schwedisch-kaiserlichen Verhandlungen. Unterrichtung d’Avaux’ und Serviens.
J’arrivay hier en cette ville, ayant prévenu d’un jour Leurs Majestez, qui y
seront aujourd’huy. La marche que nous avons faite depuis quatre jours a
empesché qu’on ait peu déchifrer vos dernières dépesches communes, qui
sont du 29 e du passé . On tiendra conseil lundy , où elles seront leues, et
on vous dépeschera aussitost un courrier que monsieur Servien avoit
laissé icy pour recevoir quelques ordres sur la garentie.
Cependant j’auray le bien de vous dire que ce que je crois que nous avons
à faire de plus important dans l’estat présent des choses, c’est de bien mé-
nager monsieur de Bavière et ses forces, et le mettre toujours de bien en
mieux avec les Suédois.
Il me semble qu’à leur esgard nous devons avoir deux visées, l’une dont il
vous a desjà esté escrit , est d’essaier à porter adroitement les ministres de
la couronne de Suède à désirer pour leur intérest et à nous conseiller eux-
mesmes de faire un autre traitté particulier avec nous, par le moyen du-
quel il soit engagé contre la maison d’Austriche, qui est tout ce qu’on
peut désirer pour le bien de la cause commune, et par conséquent de
grand avantage à la couronne de Suède, sur quoy je me remets à ce qui en
a desjà esté mandé.
La seconde est la conservation des troupes dudit duc pour son entreprise,
parce que soit qu’il les licentie en suite du traitté d’Ulms, soit que son
pays estant trop estroit pour maintenir et y faire subsister un si grand
corps, il ne faut pas douter que tout ne passast au service de l’Empereur
et du roy d’Espagne. C’est pourquoy il faut faire en sorte, s’il est possible,
que les ministres de Suède, qui ont autant voire plus d’intérest que nous
que l’Empereur ne reçoive pas ce renfort, ayent leur part de l’inquiétude
que cela nous doit donner, leur remettant dans la mémoire les frayeurs
que leur fit de prime abord la défection de Jean de Vert, et avisant ensem-
ble aux moyens d’empescher que les choses ne se réduisent au mesme
estat par une autre voye.
Nach der Verhaftung Reinhold von Rosens
Reinhold von Rosen (um 1600–1667); er entstammte einem livländischen Adelsgeschlecht
und hatte unter Kg. Gustav II. Adolf von Schweden, nach dessen Tod unter Hg. Bernhard
von Sachsen-Weimar und schließlich unter frz. Oberbefehl gedient; er wurde der Beteili-
gung an der Meuterei der Weimarer Truppen beschuldigt, im Juli 1647 inhaftiert und zu-
nächst nach Philippsburg, später dann nach Nancy überführt; 1649 wurde er rehabilitiert
( DBA I 1054, 255; Ulmann ; Gerber ).
wieder zum Gehorsam gebracht und schickt sich nun an, gegen die ver-
bliebenen Meuterer zu ziehen.
Nous avons eu ces nouvelles par l’occasion que ledit maréchal a fait con-
duire en seureté à Nancy un gentilhomme
dosme
César de Bourbon, duc de Vendôme (1594–1665), natürlicher Sohn Kg. Heinrichs IV. von
Frk. (1553–1610; 1572 Kg. von Navarra, 1589 Kg. von Frk.); 1607–um 1612 Gouverneur
von Lyonnais, Forez und Beaujolais, 1598–1626 Gouverneur der Bretagne; 1619 chevalier
de l’ordre du Saint-Esprit; er war mehrfach wegen verschwörerischer Tätigkeiten inhaftiert
worden; gemeinsam mit seinem Sohn, François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort
(1616–1669), war er in die 1643 gescheiterte Cabale des Importants gegen Mazarin invol-
viert und hatte anschließend Frk. verlassen; während der Fronde verhielt er sich loyal und
erhielt 1650 das gouvernement de Bourgogne sowie das Amt des surintendant général de la
navigation et commerce de France; 1652 lieutenant général in Aunis, Poitou, Saintonge und
Angoumois ( ABF I 1017, 290–320; II 625, 349; Levantal , 960ff).
Heilbronn, Reichsstadt im schwäbischen Reichskreis. Im Ulmer Waffenstillstandsvertrag
vom 14. März 1647 (s. [ nr. 7 Anm. 14 ] ) hatte Kf. Maximilian I. von Bayern einer Übergabe
der mit einer bay. Garnison besetzten Stadt an Frk. zugestimmt; nach der Übergabe der
Stadt begannen die Franzosen damit, die Stadt zu befestigen ( Immler , Kurfürst, 448, 512f;
vgl. nr. 185).
lettres de créance de son maistre à l’Archiduc pour luy faire de grandes
propositions sur les moyens de troubler ce royaume. Nous en pourrons
aprendre le détail, Sa Majesté ayant envoyé ordre à monsieur de La Ferté-
Senneterre de faire traduire icy ledit gentilhomme.
Laut Turenne sollten die schwedischen Minister darüber in Kenntnis ge-
setzt werden, daß er sich entschlossen hat, mit allen verfügbaren Kräften
zur Armee Wrangels zu marschieren.
J’ay avis de Bruxelles que le comte de Trautmansdorff avoit promis à
Pennarenda qu’en achevant son traitté avec les Suédois, il y feroit mettre
un article, qui porteroit qu’après l’accommodement de la couronne de
Suède avec l’Empereur les armes de celuy-cy pouroient agir contre la
France de mesme que les armes de France ont agy contre l’Empereur
après avoir receu la satisfaction qu’on nous a accordé dans l’Empire;
comme aussy que les armes de Suède jusques à ce que la France soit en-
tièrement ajustée avec l’Espagne et la Lorraine se conduiront de la mesme
sorte avec celles de l’Empereur qu’ont fait les armes de Holande avec cel-
les d’Espagne depuis la si[g]nature des articles du huitième janvier
Gemeint sind die ndl.-span. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (s. [ nr. 11 Anm. 9 ] ).
sçay pas si la proposition en a esté faite aux ministres de Suède, et si vous
en aurez pénétré quelque chose; mais ce que je puis vous dire, c’est que
l’avis vient de bon lieu.
Au reste si le roy d’Espagne en Catalogne et l’Archiduc en Flandre, le duc
d’Arcos
à exécuter, et avoient des forces suffisantes pour cela, comme Pennarenda
à proposer de beaux desseins, nos affaires seroient bien mal; car à ce que
j’apprens il ne voudroit pas moins que le roy d’Espagne laissant les affai-
res de Catalogne et comptant pour rien l’armée que nous y avons, vînt
droit à Perpignan
neur de Milan attaquast Casal, et le vice-roy de Naples Piombino et Por-
tolongone .
Véritablement je ne sçay sur quoy une personne sensée peut fonder tant
de belles imaginations, c’est pourquoy il me semble qu’il sera bien néces-
saire de faire remarquer en passant aux Médiateurs, et à d’autres person-
nes qui puissent le redire audit Pennarenda, l’estat des choses, et qu’on a
peine à comprendre pourquoy les Espagnols prétendent donner la loy
quand ils ne perdent pas.
On peut aussy prendre occasion de là de faire toucher au doi[g]t dans
l’assemblée à ceux qui n’en seroient pas assez bien persuadez que la seule
nécessité peut contraindre l’Espagne de consentir à la paix, puisqu’à la
moindre aparence de bonne fortune, quoyqu’en choses nullement décisi-
ves , ils tournent toutes leurs pensées à la continuation de la guerre, et
changent en un instant de procéder et leur humilité et abaissement en un
orgueil insupportable.
J’apprens qu’ils ont beaucoup d’inquiétude sur le retour à Munster des
plénipotentiaires de Holande, appréhendans d’estre pressez par eux pour
la conclusion de la paix et des conditions qu’ils voudroient bien changer
ou refuser aujourd’huy, quoyqu’à dire le vray je n’en comprenne pas bien
la raison, puisqu’avec tous les malheurs que nous avons eu, et que la pré-
voyance humaine ne pouvoit (si je ne me trompe) prévenir, je ne vois pas
que leurs affaires soient en meilleur estat qu’elles estoient au commence-
ment de la campagne, et je sçay qu’en Flandres particulièrement ils de-
meureroient bien d’accord qu’elle fût achevée dès à présent, et qu’on
n’eût rien pris cette année de part ny d’autre; en Catalogne tout le désa-
vantage que nous y avons eu ne consiste qu’à avoir manqué de gagner, et
pour l’Italie je ne sçay comme ils pourront attribuer à gain la soulèvation
[!] de deux royaumes dans l’incertitude particulièrement où ils doivent
estre de la façon dont l’affaire finira.
Il faut leur donner encore quelque tems pour avoir loisir de se détromper;
après cela ils feront sans doute la paix. Cependant nous devons tesmoi-
gner aux Médiateurs et à tous autres ministres que l’on trouvera tousjours
Leurs Majestez fort constantes dans le désir de la paix pour le bien de la
chrestienté, et tousjours esgales sur les conditions et les moyens de la con-
clure , quelques bons ou mauvais succez qui nous arrivent, pourveu qu’ils
ne changent pas entièrement les affaires.
Pour répondre maintenant à vostre lettre particulière qu’on a eu le tems
de déchifrer avec le mémoire qui l’accompagnoit , je vous diray, Mon-
sieur , que les raisons que vous avez soupçonné du procédé que tiennent
avec nous les ministres de l’Empereur, qui refusent à présent tout ce qui
nous regarde, sont en partie à mon avis celles qui les y obligent; mais qu’il
y en a une autre principale, qui est que le roy d’Espagne a fait depuis peu,
à ce qu’on me mande de Vienne, presser extraordinairement l’Empereur,
pour luy faire changer la conduite qu’il avoit tenue jusques icy dans tou-
tes les affaires de l’Empire, et selon les avis que j’ay le duc de Terranova
s’est porté si avant sur cette matière qu’il a déclaré à l’Empereur que son
maistre marieroit plustost l’infante à tout autre qu’à son filz, s’il ne voyoit
qu’il eût plus d’esgard à l’avenir que par le passé aux intérestz de la cou-
ronne d’Espagne.
Nous devons, ce me semble, tirer une conséquence de là que les Espa-
gnols apréhendent extrêmement la conclusion de la paix de l’Empire
avant que leur traitté avec cette couronne soit ajusté, quand mesme ils
seroient asseurez de pouvoir estre assistez par l’Empereur comme archi-
duc .
Cela joint à tant d’autres raisons qui ont esté mandées, m’oblige à vous
réitérer qu’il est de la dernière importance aujourd’huy de nous unir plus
estroitement que jamais avec la couronne de Suède, et pour les moyens
d’y parvenir, je me remets à ce qui en a desjà esté escrit.
Je suis de vostre sentiment que la guerre continuant en Allemagne, il est
important d’y avoir une armée pour y estre considérez et ne laisser pas
toutes les affaires en la discrétion entière des Suédois; aussy a[-t-]on tous-
jours eu icy la pensée de ne faire agir celle de monsieur de Turenne que
vers le Luxembourg et sur la Moselle, et qu’elle ne s’esloignast pas
davantage du Rhin, si ce n’est pour une marche d’un mois ou six semaines
pour aider les autres armées à faire les coups de partie.
Je suis asseuré que les soins que vous avez pris pour remettre l’esprit de
monsieur Salvius auront esté fort utiles, et quand vous aurez jugé à pro-
pos de joindre la certitude du subside escheu aux espérances que vous luy
en avez donné, je ne doute point que cela ne vous ait donné lieu de porter
ces messieurs à la plus grande partie des choses que nous pouvons désirer
d’eux. Ce n’est pas que le séjour qu’ils continuent de faire à Osnabruk, et
la hauteur des ministres impériaux avec nous ne me donne quelque peine,
et que cela ne m’ait fait soupçonner et examiner si Trautmansdorff n’ au-
roit point traitté avec eux quelque chose à l’avantage de la couronne de
Suède pour l’obliger à conclure un traitté particulier, et qu’il fût allé à
Vienne y mettre la dernière main et que ceux-cy en attendissent la répon-
se ; mais je vous avoue que les conférences que je vois que vous avez eu
avec messieurs Oxenstiern et Salvius séparément, m’en mettent aucune-
ment l’esprit en repos, outre que je ne puis croire que les Suédois fussent
capables de se porter à commettre une infidélité de cette sorte, et attribue
plustost tout ce qui se passe au désir qu’ils ont de la paix, et à la crainte
qu’ils ont à présent que les événemens de la guerre ne leur mettent en
compromis les avantages que le traitté de paix leur asseure, et pour la
conduite des Impériaux je l’impute aux pressantes instances des Espa-
gnols , comme il est dit cy-dessus, et en la croyance qu’ils avoient que les
affaires pourroient changer de face, soit par la défection de Jean de Wert,
soit pour la mutinerie de nostre armée, soit que les autres succez que les
Espagnols avoient eu, qu’ils n’ont pas manqué de bien exagérer, soit
mesme par les faux bruits qu’ils ont semé, comme celuy de la révolte de
toute la Catalogne contre nous.
C’est tout ce que la briefveté du temps me permet de vous dire pour cette
fois, vous priant d’en faire part à monsieur d’Avaux et à monsieur Servien
que je tiens maintenant prez de vous.