Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
342. Mazarin an Servien Amiens 1647 Juni 22
Amiens 1647 Juni 22
Ausfertigung: AE , CP Holl. 41 fol. 428–429 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 44
fol. 487–488.
Zuversicht über baldigen Umschwung der Lage in Flandern zugunsten Frankreichs. Geringe
Aussicht auf Zustimmung der Generalstaaten zum – gleichwohl sehr erfolgversprechenden –
Feldzugsvorhaben Prinz Wilhelms II. von Oranien. Turenne in Kürze an der Schelde. Un-
begründete Furcht Hollands vor einer unbegrenzten Fortführung des Krieges durch den
Prinzen von Oranien. Zum Vorschlag der Inklusion Portugals in den Waffenstillstand bei
Restitution der niederländischen Besitzungen in Brasilien: keine Einwände gegen seine Un-
terbreitung durch Servien; im Gegenteil positive Auswirkungen zu erwarten. Wunsch nach
baldiger Rückkehr Serviens nach Münster.
J’ay receu vostre dépesche du 11 e du courant, pour response à laquelle je
vous diray en premier lieu, que si Dieu ne faict des miracles contre nous,
les affaires changeront bientost de face en Flandres, et de bonne façon.
C’est de quoy j’ose vous respondre, et vous le pouvés dire de ma part à
monsieur le prince d’Orange. La fin du mémoire du Roy pour Munster,
dont on vous envoye une copie , vous fera voir les raisons que j’ay de
faire ce jugement.
J’ay impatience de sçavoir |:ce qu’auront respondu Messieurs les Estatz
audict prince d’Orange sur la demande qu’il devoit leur faire, entrant luy-
mesme dans l’assemblée, pour sçavoir s’ilz ne treuveroient pas bon qu’il
entreprist quelque chose sur l’ennemy:|, quoyqu’à vous dire le vray, ju-
geant de l’advenir par le passé, et faisant réflexion sur |:la conduicte de la
province de Hollande et sur sa puissance, je n’en espère rien de bon. L’ oc-
casion :| ne peut jamais |:estre sy belle. Il n’y a aucune risque à courir et
cela:| non seulement |:ne romproit pas l’accommodement des Provinces-
Unies
un moment de temps:|. Certainement il est estrange et fascheux que |:les
choses estans en sy belle disposition, la Hollande veuille ravir audict
prince la gloire qu’il pourroit acquérir avec tant de facilité, et se priver
soy-mesme des advantages considérables que la conjuncture luy offre:|.
Monsieur le mareschal de Turenne sera
jours sur l’Escaut:|. Il m’avoit desjà escrit qu’il seroit |:ravy d’avoir ordre
d’aller joindre Messieurs les Estatz:|, mais j’ay esté bien marry que |:la
dureté de la province de Hollande:| m’ayt empesché de le faire contenter
là-dessus.
Si |:la province de Hollande commence:| comme vous dictes, |:ou au
moins les plus sages d’entre eux, à veoir clair dans nos intentions pour la
paix:|, ilz ne devroient pas |:appréhender comme ilz font que monsieur le
prince d’Orange ne poussast les affaires plus avant qu’ilz ne veullent, et
qu’après ilz ne se treuvassent plus maistres des résolutions pour la pou-
voir conclurre quand ilz vouldroient:|. Ca〈r〉 la France |:cessant d’agir,
ledict prince seroit aussytost contrainct de s’accommoder à ce qu’on dé-
sireroit de luy:|. Cependant |:sa sortie en campagne feroit conclurre en un
instant le traicté général avec satisfaction commune et Messieurs les
Estatz répareroient:| pa〈r〉 ce moyen qui est infaillible, |:le manquement
qu’ilz ont faict et qu’ilz continuent envers cette couronne, qui leur sera
reproché à l’éternité:|.
Je souhaicterois bien que |:les Portuguais se fussent disposez plus tost à
l’expédient dont l’ambassadeur de Portugal vous avoit prié de faire la pro-
position comme de vous, que l’on remettroit les choses au mesme estat
dans le Brésil qu’elles estoient avant la révolte des Portuguais :|, pourveu
que |:Messieurs les Estatz se voulussent obliger de faire comprendre ledict
roy d〈e〉 Portugal dans la trêve:|. Vous ne devés avoir aucun scrupule
d’e|:n faire l’ouverture, nonobstant nostre désistement à Munster sur ce
poinct de la trêve:|, d’autant plus que nos partyes |:en ont faict très peu
de cas et qu’ilz nous chicanent d’aultres choses justes qu’ilz s’estoient
laissez entendre qu’ilz accorderoient:| pourveu que |:nous relaschassions
ce poinct:|. En tout cas, |:la proposition ne sçauroit faire de mauvais effect;
au contraire:|, il est vraysemblable que |:elle en produiroit plusieurs
bons:|, comme |:d’y intéresser la compagnie des Indes Occidentalles qui
verra un moyen sy facile et sy prompt de mettre à couvert les intérestz:|
particulier|:s qu’elle a dans le Brésil, et les Espagnolz, appréhendans le
succès de cette ouverture, et qu’elle ne fist prendre quelque résolution
ausdictz Sieurs Estatz capable d’affermir pour:| tousjours |:le roy de Por-
tugal , et de faire changer l’estat de la négotiation, se hasteront:| peut-estre
|:de conclurre, ou au moins rabattront de l’oppiniastreté qu’ilz font pa-
roistre dans les poinctz qui restent à ajuster:|.
Une des plus agréables nouvelles que je puisse recevoir, c’est |:d’ appren-
dre vostre départ pour Munster:|, et vous en apprendrés les raisons plus
particulièrement par vostre nepveu .