Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
325. Servien an [Mazarin] Den Haag 1647 Juni 11
Den Haag 1647 Juni 11
Ausfertigung (mit Marginalien des Empfängers): AE , CP Holl. 44 fol. 477–482 = Druck-
vorlage . Eigenhändiges Konzept: AE , CP Holl. 41 fol. 382–384’. Teildruck: van Prinsterer ,
230–232.
Prinzessin von Oranien untrennbar der spanischen Partei verbunden; ihr Autoritätsverlust;
zeitgleicher Aufenthalt ihrer, Castel-Rodrigos und Peñarandas in Spa. Rechtfertigung der Re-
aktion Serviens auf ihr Angebot der schiedsrichterlichen Entscheidung der Garantiefrage: Sein
Handeln habe der Prinzessin geschadet, Frankreich aber genutzt. Verheerende Wirkung der
für Frankreich schlechten militärischen Lage in Flandern auf die Stimmung in den Vereinigten
Provinzen; unbedingte Notwendigkeit großer Anstrengungen zur Behebung des entstande-
nen Schadens. Nachlassen der Anstrengungen in Erwartung des kommenden Friedensschlusses
gefährlich. Beginnende Einsicht der Spanier in die Unmöglichkeit eines Separatfriedens mit
den Generalstaaten. Möglicherweise Geheimvertrag zwischen holländischen Privatpersonen
und Spanien; bevorstehender Auftritt Prinz Wilhelms II. von Oranien vor den Generalstaa-
ten zwecks Genehmigung militärischer Unternehmungen; seine Pläne. Klugheit der auf Ma-
zarins Geheiß beobachteten militärischen Zurückhaltung Frankreichs; Überlegenheit der
französischen Truppen nach dem Eintreffen der Armee Turennes gewiß. Furcht der General-
staaten vor unkontrollierter Fortführung des Krieges durch Prinz Wilhelm II. von Oranien
und ihnen selbst dadurch entgleitender Autorität Haupthindernis für ihre Beteiligung am
Feldzug. Wahrscheinlich Annahme der letzten Proposition Serviens an die Generalstaaten
zum französisch-niederländischen Garantieabkommen (= Beilage 1 zu nr. 294) bei von Hol-
land zu erwartendem, verhandlungstaktischen Widerstand. Freude über den Gesinnungswan-
del des dänischen Botschafters unter dem Eindruck seiner persönlichen Begegnung mit Maza-
rin . Abreise nach Münster bei Eintreffen La Thuilleries beabsichtigt.
Vostre Eminence a tousjours mieux jugé des sentimens de |:madame la
princesse d’Orange, et de ce que l’on po〈uv〉oit espérer de son humeur
intéressée:|, que qui que ce soit. Je n’ay rien oublié de ce qui a esté en mon
pouvoir pour |:la remener dans le bon chemin; les civilitez dont j’ay usé
en son endroict, les persuasions et les promesses que j’ay adjoustées ont
quelquesfois faict paroistre un peu de changement dans son esprit:|, et je
croy certainement qu’en effect, |:elle a eu quelques bons intervalles. Mais
la crainte de perdre ce que les Espagnolz luy ont promis l’a tousjours
tenue tellement attachée à ce party-là, que:| je commence à croire que |:il
est impossible de l’en destacher jamais:|. Il arive fort à propos que |:son
crédit diminue à veue d’œil, et que hors quelques partisans qu’elle a en-
core dans la Holande, le reste de l’Estat recognoist son ambition et sa
partialité:|. Ce qui s’est passé en dernier lieu entre |:elle et moy
paroistre clairement l’aversion qu’on a contre elle, et la crainte qu’on a
de dépendre de son humeur altière et intéressée:|. Cela joinct à la cognois-
sance qu’on a eue que |:son filz n’approuve pas qu’elle se mesle de la con-
duite des affaires, l’a extrêmement décréditée, et l’oblige elle-mesme de
dire souvent qu’elle ne veut plus désormais songer qu’au repos. Elle se
prépare pour aller aux eaux de Spa, et faict quelquesfois raillerie de ce
que Castel-Rodrigo et Pigneranda s’y doivent trouver:| en mesme temps,
disant que cette |:rencontre qui paroistra concertée la fera bien encore ap-
peller Espagnolle:|.
Je puis asseurer Vostre Eminence avec vérité que ce qui s’est passé |:luy a
faict plus de préjudice qu’à personne:|, et que rien ne pouvoit ariver plus à
propos pour |:arrester le cours de son ambition desmesurée, et pour la
destromper du grand crédit qu’elle s’imaginoit d’avoir:| en ce pays, oultre
que |:monsieur son filz est demeuré fort satisfaict de ma conduicte, et a
recognu par expérience que:| les ministres du Roy considèrent |:ses inté-
restz par préférence à tous autres:|. Il me semble que je ne pouvois pas
plus honnestement m’excuser de |:l’offre qu’elle m’avoit faict faire, qu’en
l’acceptant soubz les conditions que j’y avois adjoustées:|. Car sy |:je
l’eusse entièrement rejettée, elle:| n’eust pas manqué de dire, et peult-estre
aussy de faire croire |:par-deçà, que c’estoit pour esloigner toutes les
voyes d’accommodement:|. Vostre Eminence peult |:avoir l’esprit en repos
que cette rencontre n’a rien gasté, et que:| par l’événement elle a esté plus
avantageuse que nuysible.
Je n’ozerois parler à Vostre Eminence des affaires |:de Flandres, dont
l’estat malheureux nous a faict des préjudices irréparables par-deçà.
Comme j’asseurois hyer à monsieur le prince d’Orange qu’elles change-
roient bientost de face, il fit encore des plainctes avec moy de cette mal-
heureuse rencontre, et me dict qu’elle avoit donné beaucoup d’audace aux
malaffectionnez de ce pays, ausquelz on avoit tasché cy-devant de persua-
der , pour les tenir en devoir, qu’encore que cet Estat ne fist plus la guerre,
les armes de France ne laisseroient pas de continuer toutes seules leurs
progrez:|. En effect, Monseigneur, |:si nous ne faisons quelque grand ef-
fort pour réparer ce malheur, nous n’aurons raison ny des ennemis ny des
amys, et serons réduictz ou à n’avoir point la paix, ou à la faire à des
conditions désadvantageuses:|.
Il y a longtemps que j’ay pris la liberté de représenter à Vostre Eminence
que |:si on s’attendoit trop à la paix, on ne l’auroit point, et que l’on couroit
fortune de perdre les grandz advantages acquis dans cette guerre, si on pen-
soit au retranchement et au mesnage avant que le traicté fust signé:|.
Ce n’est pas que les affaires ne |:se redressent icy, et que les Espagnolz ne
commencent de conoistre que:| le corps de l’Estat ne prendra point réso-
lution de s’accommoder sans la France,
changer bientost de langage et de conduicte à Munster. Car quoyque |:la
Holande soit assez puissante pour empescher qu’on ne fasse rien:| dans la
conjuncture présente, |:elle ne l’est pas assez pour engager les autres pro-
vinces à faire un traicté particulier.
Monsieur le prince d’Orange croid avec beaucoup d’autres que quelques
particuliers de la Holande qui ont le principal crédit, ont faict un traicté
secret avec l’Espagne qu’ilz n’osent pas déclarer, voyans les sentimens
contraires des autres provinces et de quelques villes de la leur. Il doit en-
trer cette sepmaine dans l’assemblée pour sçavoir si l’Estat ne trouvera pas
bon qu’il fasse quelque entreprise sur les places de l’ennemy. La Holande
n’aura peut-estre pas honte de s’y opposer, mais outre qu’elle sera com-
battue par les autres provinces, ce sera:| descouvrir trop évidemment son
dessein et l’intelligence secrète que |:elle a avec l’ennemy si elle ne veut
pas consentir aux advantages qu’on peut prendre sur luy sans péril et
sans peine:|.
Cependant |:monsieur le prince d’Orange a faict revenir à Bergopsom
troupes qu’il avoit faict passer en Flandres, pour estre en estat, à ce qu’il
m’a dict, d’exécuter quelque entreprise sur les places du Brabant
liberté d’agir de cette sorte, la face des affaires sera bientost changée dans
les Pays-Bas:|, principalement lorsque |:l’armée de monsieur de Turenne y
arrivera, qui depuis six sepmaines ne faict pas beaucoup de chose au lieu
où elle est:|.
C’est un effect de la grande prudence de Vostre Eminence d’avoir |: empes-
ché qu’on n’ayt rien hasardé:| dans la conjuncture présente, puisque nous
pouvons |:jouer à jeu seur dans quelque temps, et:| regaigner avanta-
geu 〈sement〉 la |:réputation des armes du Roy que la perte d’Armentière
a faict un peu diminuer:|.
Messieurs les Estatz commencent fort bien de cognoistre que nous vou-
lons sincèrement la paix et que les Espagnolz usent d’artifice pour en es-
loigner la conclusion, mais ilz craignent sy fort de se rembarquer dans la
guerre, et disent parmy eu〈x〉 que |:feu monsieur le prince d’Orange les a
repeu si souvent d’une fausse espérance de paix, qu’ilz ne veulent plus
estre trompés de cette sorte, ny mettre en doute leur repos, qu’ilz croyent
d’avoir asseuré, se défians beaucoup plus des desseings de monsieur le
prince d’Orange d’à présent que de ceux de la France, dans lesquelz:| les
plus sages d’entre eux croyent de veoir claire, mais ilz craignent que sy
|:ce jeune prince estoit à la teste d’une armée, qu’il ne poussast les affaires
plus avant qu’ilz ne veulent, et qu’ilz ne fussent plus maistres des résolu-
tions de la paix:|. Je puis asseurer Vostre Eminence que voylà le véritable
|:obstacle qui a empesché et empesche encore la campagne et que sans
cette appréhension, on auroit pris icy d’autres résolutions, ayant faict tou-
cher au doigt aux plus intelligens:| que pour avoir promptement la paix, il
falloit prendre un chemin tout contraire à celuy qu’ilz tiennent, dont ilz
sont contrainctz de demeurer d’accord.
Quant à la garentie, j’apprens de divers endroictz qu’elle sera |:acceptée et
résolue aux conditions qui ont esté proposées en dernier lieu . Mais on
dict que la Holande y fera encore des difficultez, quoyque l’expédient
soit venu de sa part, afin qu’il paroisse qu’elle y est entraisnée par les
autres provinces:| et que par ce moyen, |:elle les puisse attirer dans ses
sentimens:| pour la prompte conclusion de la paix, y en ayant |:deux après
la Holande, à sçavoir la Zélande et la Frise, qui aymeroient mieux la con-
tinuation de la guerre:|.
Je n’ay jamais doubté que Vostre Eminence ne convertist |:l’ambassadeur
de Dannemark :| quand il auroit l’honneur de traicter avec elle. Il y a long-
temps que j’ay veu des effectz de son pouvoir en de semblables rencontres.
Néantmoins cette conversion ne sera pas une des moindres, car il est cer-
tain que |:ce ministre a esté jusqu’icy fort affectionné au party contraire:|.
J’attends avec impatience l’arrivée de monsieur de La Thuillerie, et me
prometz de luy laisser les affaires sinon conclues entièrement, au moins
résolues en sorte qu’il ne paroisse plus aucun |:sujet de craindre:|. Après
cela, je me rendray à Munster le plus promptement qu’il me sera possible,
suivant les ordres de Vostre Eminence, |:pour e〈s〉viter que le départ de
monsieur de Longueville, s’il persiste à vouloir se retirer, ne fasse juger
que nous avons voulu rompre la négotiation:|.