Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
312. Servien an Longueville und d’Avaux Den Haag 1647 Juni 6
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Den Haag 1647 Juni 6
Duplikate (unvollständig): Ass.Nat. 278 fol. 54–55’[für Brienne], Eingang laut Dorsal, fol. 55’:
1647 Juni 17 = Druckvorlage; AE , CP Holl. 44 fol. 466–469’[für Mazarin]. Kopie: AE , CP
Holl. 44 fol. 470–473 = Druckvorlage für den in den Duplikaten fehlenden, letzten Absatz.
Spanische Obstruktionstaktik in Münster. Unwahrscheinlichkeit eines Separatfriedensschlus-
ses der Generalstaaten; ihr Fernbleiben vom Feldzug vermutlich einziges Übel; dennoch auf-
grund ihres häufig raschen Meinungswandels Vorsicht geboten. Schuld für etwaiges Scheitern
der Friedensverhandlungen auf die Gegenpartei zu lenken, daher keine Drohung mit höhe-
ren Ansprüchen, aber auch kein Nachgeben bei den begründeten Forderungen. Gemäßigte
Kritik Serviens am Verzicht Longuevilles und d’Avaux’ auf die Forderung nach Waffenstill-
stand für Portugal; Widersprüchlichkeit der spanischen Verhandlungsführung; deren Hals-
starrigkeit . Ankündigung der niederländischen Bereitschaft, Portugal in den Frieden zu in-
kludieren , wenn die Portugiesen die von ihnen okkupierten Besitzungen der Westindischen
Kompanie restituieren; Bedeutung einer Regelung dieser Frage für die französisch-niederlän-
dischen Beziehungen; Furcht des portugiesischen Gesandten, daß die Generalstaaten ein von
ihm vorgetragenes Restitutionsangebot annehmen und später dennoch die Inklusion Portu-
gals in den Frieden ablehnen könnten; mögliche Lösung des Problems: Vorlage des Restitu-
tionsangebotes durch Servien und Verpflichtungserklärung des französischen Königs, bei por-
tugiesischer Bereitschaft zur Restitution seine Inklusion durchzusetzen. Eventuell Zurück-
weichen von der den Mediatoren übermittelten Verzichtserklärung auf Waffenstillstand für
Portugal, doch aufgrund der Zweifel an der Zuverlässigkeit der Niederländer Vorsicht an-
zuraten . Beilage 1.
Je vois par la lettre qu’il a pleu à Vostre Altesse et à Vostre Excellence de
m’escrire le dernier de may , que les Espagnolz font beaucoup de nou-
velles difficultez, auxquelles ilz ne s’arresteroient pas s’ilz avoient envie
de venir tout de bon à la conclusion de la paix. Il est aysé à juger de leur
procéder qu’ilz atendent tousjours les résolutions qui seront prises par
deçà, et les succez de leurs armées tant en Italie qu’en Flandres, et princi-
palement sur la mer Méditerranée.
Pour les espérances qu’on leur donne d’icy, j’oze croire que leurs par-
tysans n’exécutteront pas touttes les promesses qu’ilz leurs ont faittes,
et que tout le mal se réduira à ne mettre point en campagne; mais pour
passer oultre à la ratification et exécution d’un traitté particulier, je vois
encores six provinces résolues de n’y consentir pas, et mesme dans la
Hollande, il y a plusieurs villes qui ne sont pas d’advis de rien faire
sans la France. On me veut aussy persuader que quand les villes de
cette province qui nous sont les plus contraires auroient ramené touttes
les aultres dans leur sentiment, elles n’auroient pas l’asseurance de
franchir le sault quand il fauldroit venir à la dernière résolution, reco-
gnoissans fort bien que c’est un changement trop notable dans cet
Estat, et subject à trop d’inconvéniens et de périlz de quitter entière-
ment la France pour s’unir avec l’Espagne. Je me prometz pourtant de
vostre bonté que vous ne me |:rendrez pas caution des choses que j’ay
l’honneur de vous escrire:|. Je vous informe sincèrement de ce qu’on
me dit et de ce que je vois, mais les résolutions de cet Estat sont si
peu asseurées et si sujettes au changement, que ce qui est vray lorsque
je vous escris, ne l’est peult-estre plus lorsque vous prenez la peyne de
lire mes lettres.
Je supplie très humblement Vostre Altesse et Vostre Excellence de me
pardonner si je prens la liberté de leur dire que quand je leur ay repré-
senté cy-devant qu’il ne falloit point se rendre autheurs d’une rupture,
|:ni faire craindre nos progrez ou que nous adjoustions à nos demandes:|,
je n’ay jamais eu la pensée qu’il faille pour cela se relascher dans les cho-
ses raisonnables. Car quand ce seront noz parties qui prendront prétexte
sur nostre fermeté, ou d’arrester la négotiati〈on〉 ou de rompre l’ assem-
blée , ce sera à eux à qui il en fauldra imputer la faulte, et je ne crois pas
qu’ilz l’ozent faire, craignans les résolutions qui pourroient estre prises
dans cet Estat.
Le consentement que vous avez aporté à ne parler plus de |:la trêve de
Portugal:| est accompagné de touttes les précautions possibles, et il fault
nécessairement croire qu’on n’a pas pu faire mieux, puisque vous avez
pris cette résolution. |:S’il y eust eu moyen de laisser ce poinct au juge-
ment de Messieurs les Estatz, nous eussions eu cet advantage qu’estans
condamnez, la faute eust esté imputée à nos alliez et non pas à nous:|.
Néantmoins, si cette facilité avance la paix, nous n’y devrons point avoir
de regr〈et〉, mais il seroit fascheux que noz parties se contentassent d’ ac-
cepter ce qui les conten〈te〉 et qu’ilz ne se rendissent point plus faciles
sur les aultres pointz. Je prens gar〈de〉 que sur tous les articles importans,
comme ceux des conquestes, de Cazal, du du〈c〉 Charles, de traitter sans
l’Empereur, et aultres semblables, ilz s’obstinent à laisser indéciz tout ce
qu’ilz doivent faire pour nostre satisfaction, et ne s’en expliquent qu〈’en〉
termes ambiguz ou les laissent au jugement d’aultruy, et néantmoins ilz
veullent opiniastrement nous faire parler clairement sur ce qu’ilz désirent,
et nous faire despartir de ce qui ne leur plaist pas.
|:On a mis icy depuis quelques jours sur le tapis le différend du Portugal
avec la compagnie des Indes Occidentales:|. Quelques particuliers de
l’Estat se sont laissez entendre que |:si le roy de Portugal faisoit rendre
effectivement tout ce qui a esté pris sur la compagnie et qu’il remist dans
l’obéissance tous les révoltez du Brésil, on pourroit se disposer icy à le
faire comprendre dans le traicté:|. Cette proposition est de si grande im-
portance , que si elle pouvoit réussir, je ne fais point de doubte que |:elle
ne changeast entièrement par deçà la face des affaires, tant pour nous que
pour le Portugal, puisque la première aliénation des espritz de ce pays est
venue de la haine qu’ilz ont conceue contre les Portuguais à cause des
pertes qu’ilz leur ont faict souffrir au Brésil:|, à quoy ilz s’imaginent que
nous avons contribué, ou du moins que nous avons |:plus d’affection pour
les intérestz desdits Portuguais que pour les leurs.
L’ambassadeur de Portugal:| n’a pas jugé à propos de faire |:cet offre de
peur qu’on ne l’accepte et qu’on ne rejecte la condition:|. Pour esviter cet
inconvénient |:et n’engager pas formellement son maistre, il est demeuré
d’accord secrètement avec moy que je la fasse de la part du Roy et que je
m’oblige au nom de Sa Majesté de la faire effectuer:|.
Si en attendant ce qui réussira de cette négotiation, |:les Espagnolz vous
donnent lieu de tenir en suspendz:| la dernière déclaration que vous avez
faitte aux Médiateurs , je remetz à vostre prudence s’il sera à propos de
le faire, et si vous |:en pouvez trouver les moyens:|, comme pourroit
estre en cas que les Espagnolz, |:en suitte de vostre désistement:|, n’ayent
point repris chaudement et de bonne foy la négotiation. Si on se pouvoit
promettre asseurément que |:cet Estat se voulust engager à faire com-
prendre le Portugal dans le traicté, je parlerois plus hardiment:| des réso-
lutions qu’on pourroit prendre sur ce subject, et croirois qu’il ne faul-
droit pas |:mettre des armes entre les mains de nos ennemis pour com-
battre ceux de cet Estat quand ilz voudront insister à la trêve de Portu-
gal , mais:| touttes choses sont si incertaines par deçà, que ce qui les a
contentez un jour, leur desplaist le lendemain, et dans cette incertitude
il seroit fascheux de perdre une conjoncture propre pour advancer la
paix. Je me contente de vous représenter touttes choses en ce qu’il y
peut avoir de bon ou de mauvais dans cette affaire, affin que vostre pru-
dence vous y fasse prendre les résolutions que vous jugerez les meilleu-
res . Tout cela est dict fort secrettement, et ne doit pas venir à la cognoi-
sance des Médiateurs.
Je vous envoie quelques pièces que le sieur Minderv〈ich〉 a fait tenir
icy avec sa dernière despêche. Je n〈’ay〉 peu encores esclaircir quelles
inductions il en veu〈t〉, mais il me semble que si les Espagnolz en
demeuroient d’accord, nous n’aurions désormais pas grand-chose à con-
tester avec eux sur les pointz qu’elles contiennent. Vous pouvés faire
parler franchement ledit sieur Mindervich, vous en tirerés peut-estre
quelque esclaircissement.