Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
311. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Juni 4
Den Haag 1647 Juni 4
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 447–452’ = Druckvorlage (vgl. Anm. 1 zu nr. 219). Eigen-
händiges Konzept: AE , CP Holl. 41 fol. 362–365, 366. Teildruck: van Prinsterer , 230.
Freude über die sachliche Übereinstimmung mit Mazarin und die vermiedene Auseinander-
setzung mit Longueville und d’Avaux. Wunsch nach Ankunft La Thuilleries und Absicht
Serviens zur vorübergehenden Rückkehr nach Münster bei Ausbleiben eines baldigen Ab-
schlusses der Garantie. Serviens Briefe nach Münster in Sachen Waffenstillstand für Portugal
und Drei Bistümer; mögliche Beratung seiner Schreiben zu den Bistümern im Conseil und
anzuratende Hinzuziehung von Fachleuten. Verärgerung darüber, daß die Generalstaaten
als Richter, nicht als Partei fungieren. Wahrscheinlicher Verbleib der Vereinigten Provinzen
im Zustand zwischen Krieg und Frieden. Vorzüge des französischen Rückzuges aus Den
Haag bei Eintreffen spanischer Gesandter; zu vermeidendes gleichzeitiges Umwerben der
Generalstaaten durch beide Kronen als deren eigentliches politisches Ziel; Höflichkeiten
kein geeignetes Mittel, die Niederländer zur Erfüllung ihrer Pflichten zu bewegen. Versuch
der Schürung ihrer Furcht vor Spanien; trotz gewisser Einsicht ihrerseits notwendige eigen-
ständige Vorbereitung Frankreichs, einen verheerenden militärischen Mißerfolg zu vermei-
den . Vorzüge der bescheidenen Auffassungsgabe Oosterwijks. Hinauszögern der Zusiche-
rung , daß das französische Assistenzrecht für Portugal im Falle eines portugiesisch- niederlän-
dischen Krieges nicht gelten soll, bis zum Nachgeben der Generalstaaten in den anderen
offenen Fragen. Ergebenheitsbezeigungen.
Sy je ne cognoissois par diverses expériences la bonté de Vostre Emi-
nence , je n’ozerois plus luy faire aucunes sortes de propositions dans
les affaires publicques, ayant esprouvé pendant le cours de tout〈e〉 cette
grande négotiation que je n’ay jamais peu faire ouverture à Vostre Emi-
nence d’aulcun poinct de considération, mesmes pour les choses qui
nous passent par les mains 〈et〉 que nous voyons sur les lieux, où je
n’aye treuvé le〈s〉résolutions desjà prises et les ordres donnez telz
qu〈’on〉 les pouvoit souhaitter. Ce que j’ay eu l’honneur d’escrire à
Vostre Eminence touchant |:Benfeld et 〈la〉 résolution de ne point ha-
zarder penda〈nt〉 quelque temps servent de preuve à c〈e〉 que je dis:|.
Le contenu au mémoire du 25 du moi〈s〉 passé qui concerne ces deux
poinctz est sy conform〈e à〉 ce que j’avois pris la liberté d’en proposer à
Vostre Eminence, qu’encor que je recognoisse par ce moye〈n〉 tous mes
soins inutiles, je me tiens bien glorieux de rencontrer sy heureusement
les sentimens d〈e〉 Vostre Eminence, ausquelz, sans cela, je serois
tous〈jours〉 obligé par la raison aultant que par le respect 〈de〉 me
soubzmettre.
Vostre Eminence, Monseigneur, aura peu veoir p〈ar〉 les dernières que
j’ay escriptes à Munster
rolle que j’avois donnée à Messieurs les Estatz sans passer plus avan〈t〉 en
contestation avec Messieurs les Plénipotentiaires.
Je suplie très humblement Vostre Eminence de cr〈oire〉 que je souhaitte
l’arrivée de monsieur de La Thuillerie et d’estre bientost en liberté de
retourner à Munster pour diverses raisons |:publiques et particulières que:|
Vostre Eminence |:cognoist aussi bien que moy:|. Sy le traicté de garentie
ne se conclud promptement, je prendray l’occasion d’y aller faire un
voyage, |:noz amys croyans que ce sera un coup d’esperon à ces gens-cy
qui fera plus d’effect que de simples sollicitations dont ilz se moquent. Si
je prendz cette résolution, ce sera sans esclat et sans rupture, en tesmoi-
gnant disposition à retourner aussitost que les affaires seront disposées à
la conclusion. Peut-estre que ce desseing ne sera pas inutile auprès de
monsieur de Longueville, soit qu’il persiste dans la résolution de s’en al-
ler , soit qu’il luy prenne envie de demeurer encore quelque temps:|.
Je n’ay peu m’empescher d’escrire un peu fortement mes sentimens sur
l’affaire de |:Portugal et des Trois-Eveschez :|. Ce n’est pas que |: Mes-
sieurs les Plénipotentiaires n’ayent apporté beaucoup de précaution en se
relaschant de la trêve. Mais il est fascheux qu’en toutes les contestations
importantes, les Espagnolz nous obligent de céder absolument et de:| nous
explicquer nettement de nos intentions, |:et que, de leur costé, dans tous
les poinctz où ilz sont contrainctz de se relascher, ilz:| ne le fassent qu’en
termes ambiguz et en se remettant au jugement d’aultruy. |:Cette inesga-
lité me paroist aussi désobligeante qu’injuste et préjudiciable:|. Quant aux
Trois-Eveschez, la dificulté me paroist très considérable et telle qu’elle
mérite peult-estre bien que |:mes lettres escriptes à Munster soient exami-
nées avec quelque soing par le Conseil du Roy:|, et mesmes que l’on fasse
consulter quelques personnes intelligentes en ces matières.
Il est très vray, comme Vostre Eminence le remarque très prudemment,
que sy l’on eust pu prendre |:icy les dernières résolutions pour la paix, il
eust fallu le faire sans aucune sorte d’ostentation. Mais les advances qu’on
a faictes à Munster ont rendu cet expédient inutile et les Espagnolz qui en
ont eu appréhension ayans artificieusement remis tous les différendz au
jugement de Messieurs les Estatz, nous ont contrainctz d’en faire de mes-
me , ce qui a rendu ceux-cy tellement orgueilleux:| qu’ilz ayment mieux
|:acquérir la qualité de juges que de demeurer dans celle de partyes:|. Vos-
tre Eminence aura peu veoir par un escript que je donnay il y a quelque
temps à madame la princesse d’Orange
avec l’aultre, et monstrer que la dernière seroit plus propre pour avancer
promptement la conclusion de la paix.
Il ne se peult rien adjouster au jugement que Vostre Eminence faict sur
tout ce qui se passe par deçà et sur les advis qu’on luy donne |:de Bruxel-
les . La bonne volonté de monsieur le prince d’Orange est asseurée, mais il
est à craindre qu’elle ne soit peu efficace, et que comme:| il est sans com-
paraison plus facile, en ce pays, |:d’arrester les affaires que de les faire
résoudre, il n’y ayt peu d’espérance d’y voir agir les armes:|. J’estime
aussy que la |:Holande, croyant d’avoir assez faict de ne rien faire, termi-
nera là toute sa mauvaise volonté et que voyant qu’il ne luy seroit pas
facile de porter les autres provinces à rien résoudre sans la France, elle se
contentera de tenir les affaires entre une guerre sans hostilitez et une paix
accordée sans conclusion:|.
Je ne doubte point aussy que les Espagnolz ne désirent de |:venir icy con-
clurre la paix et que Messieurs les Estatz n’ayent la mesme envie:|, mais je
ne sçay sy nous y devons consentir, et s’il ne paroist point plus utile de
n’avoir point |:icy d’ambassadeur de France tandis que ceux d’Espagne y
seront. Si c’estoit pour quitter entièrement la place à noz ennemys:|, le
conseil ne seroit pas bon, mais selon mon foible advis, ce seroit un moyen
pour |:les en chasser plus tost, car:| quand il fauldra venir à une déclaration
ouverte de |:préférer l’Espagne à la France:|, il sera malaisé de la faire
|:prendre à tous les peuples:|. Mais sy on contribue tant soit peu à faire
|:réussir le désir qu’ilz ont de se faire rechercher par l’une et l’autre cou-
ronne :|, ilz prendront plustost ce party que tout aultre, |:et il ne nous en
arrivera guières moins de préjudice que s’ilz estoient ouvertement unys
avec l’Espagne contre nous:|, ce qu’ilz ne sçauroient faire. Chacun de-
meure bien d’accord qu’il fault conserver, sy l’on peult, |:cet Estat dans
l’amitié de la France, mais:| parmy des humeurs comme celles qui |:le
composent, les civilitez ny les recherches ne sont pas les meilleurs moyens
de les retenir en devoir, et nous avons esprouvé depuis six mois qu’elles
ne servent qu’à les rendre plus orgueilleux et moings favorables:|.
Je tasche, dans les rencontres où je le puis, de me servir des prudens ad-
vertissemens qu’il plaist à Vostre Eminen〈ce〉 de me donner pour faire
remarquer à Messieurs les Estatz sy les Espagnolz qui n’ont travaillé, de-
puis six mois, qu’à se |:représenter dans un estat pitoyable, sont si abbatus
qu’ilz en ont faict le semblant, et si l’on n’a pas sujet d’appréhender icy:|
les révolutions qui pourroient ariver dans les affaires par |:un combat gé-
néral :|. Il me semble que quelques-uns commencent d’estre un peu tou-
chez de ces considérations, mais il y a sy peu de fondement à faire sur leur
bonne volonté, que le plus seur est de se mettre en bon estat |:pour ne
recevoir pas d’eschec de la part des ennemys qui achèveroient de nous
ruiner de tous costez:|.
Encor que l’ambassadeur de Messieurs les Estatz |:soit de la portée que:|
Vostre Eminence |:le remarque très judicieusement:|, il vault mieux qu’il
ayt |:l’esprit un peu grossier et qu’il ayt peine à comprendre les affaires, au
hasard mesme d’en faire souffrir quelque particulier, que s’il avoit l’ hu-
meur plus pénétrante et capable de faire des intrigues dans la cour:| ou
dans le reste du royaume. Quand les |:princes voisins nous envoyeront
des hommes de cette trempe, nous n’aurons pas tant sujet de nous deffier
de leurs desseings que quand:| nous verrons ariver de leur part dans la
cour des |:espritz subtilz et inquietz, qui:| ne peuvent demeurer |:en repos
ny y laisser les autres:|.
Je suplie très humblement Vostre Eminence de se souvenir que dans |:l’ ap-
préhension où sont Messieurs les Estatz de l’assistance que le Roy veut
donner au Portugal, ilz ont intention d’obliger Sa Majesté de n’accorder
point cette assistance contre eux:|. Je ne croy pas qu’il soit à propos de |:les
guérir entièrement de cette crainte ny de leur accorder d’abord la promesse
qu’ilz demandent jusqu’à ce que nous ayons obtenu d’eux:| tous les aultres
articles que nous avons à leur demander, et surtout jusqu’à ce qu’ilz se
soient obligez comme il fault de ne |:donner jamais directement ny indirec-
tement assistance de quoy que ce soit aux ennemys lorsqu’ilz auront quel-
que différend avec nous:|, soubz quelque prétexte que ce soit.
Quant à ce qu’il a pleu à Vostre Eminence de m’escrire sur quelques par-
ticularitez que j’avois marquées |:à mon nepveu :|, je ne pense pas luy avoir
rien dict qui puisse avoir convié Vostre Eminence à |:changer les prudentes
maximes qu’elle a tenues jusqu’à présent:|. Oultre que je suis bien esloigné
d’une pareille |:présomption:|, je puis protester à Vostre Eminence avec vé-
rité que j’ay tousjours |:considéré sa conduicte et ses actions avec très
grande vénération et qu’il ne m’est jamais entré dans la pensée de trouver
à redire à la moindre chose. Ce seroit un grand malheur pour moy si:| Vos-
tre Eminence |:avoit une autre opinion, puisque:| j’ay tousjours esté plus
estroictement attaché à tous ses intérestz que qui que ce soit.