Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
307. d’Avaux an Mazarin Münster 1647 Juni 3
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Münster 1647 Juni 3
Ausfertigung: AE , CP All. 84 fol. 26–29 = Druckvorlage. Konzept, größtenteils eigenhän-
dig : AE , CP All. 88 fol. 332–333, 334–335. Kopie: AE , CP All. 100 fol. 225–228.
Spanische Zurückweisung des gewünschten Attestats der Mediatoren zur Verwendung der
französischen Hilfstruppen für Portugal nicht zu begründen; Absurdität der von Spanien
geforderten Einschränkung auf portugiesisches Territorium; auf dieser Grundlage kein siche-
rer Friede möglich. Zwiegespräch mit den Mediatoren über die Frage der völkerrechtlichen
Rechtfertigung eines Angriffs Spaniens auf Frankreich im Falle des Eindringens französischer
Hilfstruppen in spanisches Hoheitsgebiet. D’Avaux befürwortet eine numerische Limitierung
der Hilfstruppen nur, wenn es Schwierigkeiten bei den niederländischen Angelegenheiten
oder beim Feldzug gibt.
Les Espagnols n’ont encores rien opiniastré avec si peu d’apparence de
raison que ce qu’ils prétendent aujourd’huy sur le sujet du Portugal. Ils
consentent que le Roy le puisse assister sans que cella puisse estre pris
pour contravention à la paix, et néantmoins s’il arrive que les François
assistent les Portugais à prendre une place dans les Estatz du roy catholi-
que pour faire diversion, ils ne veulent pas déclarer ny souffrir qu’on dé-
clare que ce ne sera pas un sujet de rupture. Ils passent outre et disent
confidemment par la bouche des Médiateurs qu’en tel cas, le roy d’ Espa-
gne doit demeurer en liberté de rompre contre la France, c’est-à-dire que
la paix qui se traitte icy durera autant qu’il luy plaira et que ses intérestz
le requerront.
Pour s’obliger à ne pas rompre, ils veulent une condition qui réduiroit
l’assistence à rien, ou plustost qui ruineroit le Portugal, car si les trouppes
auxiliaires n’en doivent pas sortir et ne peuvent aller vivre sur l’ennemy,
elles consumeront le païs et y seront à charge; joint que le repos de la
France sera bien mal establi s’il dépend d’une action de ceux qui ne seront
plus sous l’authorité du Roy lorsqu’ils auront esté livrés au roy de Portu-
gal , lequel aiant d’ailleurs grand intérest pour sa conservation que la
guerre se renouvelle entre les deux couronnes, il auroit tous les jours
moien d’y engager la France. Voillà bien des absurdités.
Il me semble que leur appréhension est vaine et frivole quand ils disent
qu’on peut envoier quarante mil hommes en Portugal qui seroient capa-
bles de conquérir l’Espagne. Car outre qu’il n’y a pas assés de vaisseaux
pour transporter ce grand nombre, la France n’est pas en estat, après une
si longue guerre, d’envoier et d’entretenir de telles armées au service d’ au-
truy sans en pouvoir retirer aucun avantage; et elle n’a pas intérest de faire
faire tant de conquestes au roy de Portugal, ny luy de voir une si grande
puissance estrangère dans son roiaume qu’il n’en fust plus le maistre.
Nous avons interrogé les Médiateurs, si en cas que les Portugais, estant
attaqués, se servent des trouppes de France pour entrer dans l’Andalousie
ou dans la Grenade, le roy d’Espagne pourra justement faire la guerre au
Roy.
Ils ont respondu diversement. Monsieur le Nunce a dit qu’il ne le sçavoit
pas, et qu’il falloit laisser cella à la disposition du droit commun, d’autant
qu’il suffit qu’il soit parlé de la faculté d’assister le Portugal comme il a
esté fait en d’autres traittés sans y apporter d’autres précautions.
Et à celuy-là nous avons tesmoigné que c’est ce qu’il nous importe qu’il
soit certain et bien establi, parce que faisant la paix avec les Espagnols, il
est raisonnable que pour l’asseurer et la rendre durable, l’on sache ce qui
sera ou ne sera pas sujet de rupture; que ce soin ne peut estre blasmé
puisqu’il va à conserver la paix.
Il a répliqué que les Espagnols prétendoient avoir encores un esprit plus
pacifique que nous puisqu’ils demandoient que les armes auxiliaires des
deux roys ne puissent entrer dans le païs ny attaquer les places de France
ou d’Espagne, et que ce seroit bien mieux conserver l’amitié entre leurs
majestez si la faculté d’assister leurs amis et alliés est renfermée dans les
termes d’une simple défensive sans pouvoir rien entreprendre sur les
Estatz l’un de l’autre.
Il a esté respondu de nostre part que si le roy d’Espagne vouloit faire la
paix partout, les choses estans alors égales, nous tomberions facilement
d’accord de la manière d’assister les alliés et de toutes conditions réci-
proques .
La response de monsieur Contareni sur nostre question a esté que le roy
d’Espagne pourroit rompre contre la France; et nous avons répliqué qu’il
vaut beaucoup mieux continuer la guerre que d’y rentrer dans deux ou
trois ans, et peut-estre plus tost, si les Espagnols espèrent y trouver leur
compte.
La proposition de limiter le secours à certain nombre d’hommes seroit
plus supportable s’ils vouloient aussy demeurer d’accord de la qualité de
l’attaque, mais il se voit que les Espagnols prétendent faire cette guerre-là
en toute seureté, et y pouvoir gaigner sans courre fortune de rien perdre.
Je crois bien, Monseigneur, que |:malaisément le secours passera dix mil
hommes:|, mais il y auroit grand avantage à ne le pas régler. Les Espagnols
ne pourroient prendre seurement leurs mesures et seroient tousjours en
crainte que l’on ne proportionnast l’assistence au besoin; |:et au cas qu’il
se fist un jour quelque eschange de la Catalongne à quoy il falust adjous-
ter le désistement de cette assistance du Portugal, elle sera bien plus pré-
tieuse et plus recherchée si la faculté de l’assister est indéfinie:|. C’est de
Vostre Eminence que j’ay appris cette dernière raison, et je ne la remetz
devant voz yeux que parce qu’elle me toucha et persuada entièrement
lorsque je leus cet endroit d’un mémoire de la cour .
|:Quand je parle ainsy, Monseigneur, c’est en cas que les affaires de Ho-
lande et celles de la campagne prennent un bon train:|; autrement je |: se-
rois d’avis de limiter le secours et de nous relascher encores en autres
choses pour ne mettre pas au hazard:| une partie de l’acquis.