Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
304. Ludwig XIV. an Servien Amiens 1647 Juni 3
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Amiens 1647 Juni 3
Ausfertigung: AE , CP Holl. 41 fol. 352–353 = Druckvorlage. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 351
(s. die).
Nach Abreise des außerordentlichen dänischen Gesandten am französischen Hof Drängen
auf Aufbruch La Thuilleries nach Den Haag; keine Ausstellung einer eigenen Instruktion
für ihn; Bitte an Servien um gemeinsames Handeln mit La Thuillerie im Falle seines Ver-
bleibs in Den Haag und um dessen genaue Unterrichtung für den Fall seiner Rückkehr nach
Münster. Entscheidung über eine etwaige Rückreise zum Kongreß in das Ermessen Serviens
gestellt. Anweisung zur Unterrichtung La Thuilleries über seine Verhandlungen mit Prinz
Wilhelm II. von Oranien und dessen Mutter.
Sans que l’ambassadeur extraordinaire du roy de Dannemarck se rendist
il y a bien un mois en ma cour, et que je jugeay que pendant son séjour je
pourrois estre servy du sieur de La Thuillerie, je l’eusse dès lors faict par-
tir pour Hollande, estant demeuré persuadé que peu de personnes y pour-
roient advancer mon service comme luy qui a vieilly dans les emplois, et
s’est acquis beaucoup d’auctorité sur les députtez des Sieurs les Estats
Généraux. Maintenant que je me trouve en liberté, puisque ledit ambas-
sadeur s’est licentié de moy, je presse ledit sieur de La Thuillerie de se
rendre à La Haye sans le charger d’aucune instruction particulière, bien
asseuré que sa suffisance est telle qu’il n’en a point de besoing, et que vous
trouvant sur les lieux, il sera en peu d’heures informé de tout ce que vous
y avez négocié.
Si les affaires qui vous y ont mené vous obligent d’y demeurer plus long-
temps , mon intention est que vous agissiez en commun et que le concert
qui a esté entre vous, lorsque vous y arrivastes au partir de France
continue, mesme s’augmente s’il se peut. Que si les affaires du traicté gé-
néral vous rappellent à Munster, qu’avant que partir vous luy donniez
cognoissance, non seullement de l’estat où vous laisserez les choses que
vous avez eu ordre de poursuivre, mais aussy des ordres que vous avez
euz pour agir de la sorte que vous avez faict, affin qu’il soit facille audit
sieur de continuer en la mesme piste, et qu’il ne luy arrive pas de deman-
der ce que vous avez relasché. Je ne dis pas qu’il esvitt〈e〉 de moingz
prétendre que ce que vous avez faict parce qu’il part bien instruict de ce
dont je ne puis jamais me départir ny de ce qui ne peut souffrir d’ adou-
cissement .
Et bien que la présence dudit sieur de La Thuillerie rende désormais la
vostre moins nécess〈aire〉, je ne vous ordonne pas de retourner à Mun-
ster , mais je laisse à vostre liberté d’en user selon que vous jugerez le
debvoir faire.
J’ay aussy à désirer que vous luy donniez une entière cognoissance de ce
qui a esté traicté entre vous et le prince d’Orange, et ce qu’on se peut
promettre de sa mère. Car bien que le filz et la mère ayent de longue
main confiance en sa personne, et que l’esprit de l’un et de l’autre luy
soit cogneu, mesmes qu’on puisse dire que c’est luy qui a faict naistre
dans le filz les b〈o〉ns sentimentz qu’il a tesmoignez, et qu’il seroit diffi-
cille que sa mèr〈e〉 luy imposast , sy est-ce que c’est un moyen seur
d’agir envers eux que d’estre informé des derniers errementz, désormais
au moingz pour un tempz, ce sera le fort de l’ambassade de bien conduire
le prince et esvitter d’offenser sa mère, et de tomber dans les divers pièges
qu’elle dressera, car l’envie de gouverner et la jallousie qu’elle a de son filz
luy feroit faire diverses choses. Ce sont les sentimentz de la reyne régente
madame ma mère de l’avis de laquelle je vous escris, et m’asseurant que
vous vous conformerez à noz intentions, […].