Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
300. Brienne an Servien Amiens 1647 Juni 1
Amiens 1647 Juni 1
Furcht vor der Mißachtung der vertraglichen Verpflichtungen durch die Generalstaaten; ih-
nen und Spanien durch ihr derzeitiges Verhalten jedoch selbst erwachsende Nachteile. Skan-
dalöses Verhalten Peñarandas gegenüber den Mediatoren; dessen Einlenken angesichts der
für Frankreich offenbar günstigen Kriegslage wahrscheinlich. Keine Erhöhung der französi-
schen Forderungen an Spanien, jedoch deren nicht restriktive Auslegung beabsichtigt, also
Überlassung auch künftiger Eroberungen. Bevorstehende Abreise La Thuilleries; vielver-
sprechende Vorschläge des dänischen Gesandten. Sorge wegen Wrangels Beschuldigungen
gegen Turenne; Abwarten der Ergebnisse der Konferenz beider Marschälle vor einer etwai-
gen Beschwerde; zu erwartendes moderateres Auftreten der schwedischen Gesandten in
Münster; Machtverhältnisse in Schweden zuungunsten der Oxenstierna. Bald Entscheidung
über die weiteren Pläne des Hofes.
Dez que j’appris que l’ennemy estoit devant Armentières, je dis que vous
n’auriez pas manqué de presser Messieurs les Estatz de satisfaire aux obli-
gations ezquelles ilz sont entrez par les traittez de [16]35 et de [16]44
mais qu’on avoit suject d’appréhender qu’ilz n’y satisferoient pas, car leur
mauvaise conduicte, et la créance qu’ilz ont donnée aux malintentionnez,
ne me pouvoit permettre de prendre un meilleur sentiment. Si vous aviez
la fortune, |:la présidence ayant changé de main et de province :|, que l’on
fust touché de ce que vous avez remonstré
pas tout le service qu’on s’en doit promettre, |:ce seroit tousjours donner
de la crainte à l’ennemy:| qui esmousse la poincte de ses armes contre une
place de si peu de conséquence et si peu fortiffiée, qu’il est aizé de co-
gnoistre qu’il n’a de puissance que contre ceux qui le craignent, et qu’il
n’y eust jamais de plus belle occasion de le ruyner que celle qui se présen-
te . Mais |:la jalousie des alliez luy donne tout l’advantage qu’il se pouvoit
promettre:|. Si nous perdons une place sur le Lis, ilz perdent les moyens
d’es〈tre〉 secourus, et ilz ont peu de gratitude tant des vieilles que des
nouvelles grâces, car enfin noz hommes et nostre argent ont fait leur for-
tune , et la prise du Sas
a esté en leur main de pousser plus avant les leur[s], et nous avons bien
voulu leur faire gaigner |:une province entierre:|, mais ilz sont si peu tou-
chez de leur propre bien que c’est perdre du tempz de leur en ouvrir le
chemin. Quand l’ennemy viendroit à bout |:de séparer les Estatz de noz
intérestz:|, s’ilz perdoient Lérida, ilz n’auroient pas avancé leurs affaires et
il pourra arriver des choses qui leur donneront du repentir de ne s’estre
pas prévalus des bonnes dispositions que nous avions à la paix, |:et Mes-
sieurs les Estatz auroient regret de s’estre en sorte engagez avec eux:| et
d’avoir par ce moyen retardé la conclusion du traitté.
Ce qui s’est passé à Munster entre les Médiateurs et le Pennaranda, dont
l’assemblée est scandalisée, vous auroit peu surprendre si l’humeur altière
de cet homme ne vous estoit cognue, mais il me semble qu’il se laisse
bientost emporter, et qu’il s’oublie de ce qu’il a si souvent fait dire aux
Hollandois, que son maistre les veut bien pour arbitres et juges des diffé-
rens qui restent entre la France et luy. Désormais il doibt changer de lan-
gage et si Messieurs les Estatz estoient telz qu’ilz debvroient estre, ilz luy
feroient sentir qu’on ne mesprize pas sans s’en repentir un Estat aussy
florissant que le leur. J’ay peine à comprendre |:de quel artifice il couvrira
sa présumption:| et il y a beaucoup d’apparence qu’il recherchera avec
autant de presse l’audience des Médiateurs qu’il leur a reffusé la sienne
avec incivilité, car touttes les affaires se disposent en sorte que nous avons
suject d’espérer de grandes choses de la continuation de la guerre.
Il se flatte que Leurs Majestez sont si désireuses du bien public que pour
l’avancer, ilz se contenteront de ce qu’ilz ont demandé, et qu’ainsy ilz
peuvent impuném〈ent〉 faire une tentative. Il est vray que Leurs Majestez
ne seront pas pour changer les conditions qu’ilz ont demandées, mais n’y
faisant point de restriction, elles se trouveront plus fortes puisque l’on n’a
jamais laissé espérer que ce qui auroit esté conquis se deubst rendre et
telle chose pourroit arriver qu’il nous tomberoit en main des places que
les Espagnolz seroient bien mortiffiez de les avoir perdues.
Nous ferons partir dans le commencement de la sepmaine monsieur de La
Thuillerie; la raison qui l’a fait tarder cesse puisque l’ambassadeur de
Dannemarck est party, lequel pouvoit bien, |:s’il ne s’est entièrement
francizé, au moins s’estre un peu destaché de l’affection passionnée qu’il
avoit tousjours eue pour ceux de la maison d’Austriche. Il a paru homme
de grand sens et peult-estre il nourrit en son esprit des pensées qui l’ obli-
gent à estre serviteur de cette couronne, et il nous a faict des ouvertures
et des propositions qui nous obligent à mesnager l’affection de son roy, et
il a bien recognu que nous ne devions rien faire qui pust offenser, ou
seullement donner du soupçon aux Suédois, desquelz il parle avec hon-
neur , mais leur affection ne luy est pas cachée:|.
Je viens de recevoir une lettre du baron d’Avaugou〈r〉 qui me fait voir
que Wrangel |:se veult trop mesler de noz affaires et qu’il blasme mon-
sieur de Turennes de vouloir s’asseurer d’Hailbron par le moyen d’une
citadelle, parce, dit-il, que c’est un peuple luthérien, et qu’il se contrainct
peu de dire qu’il fault faire succéder une guerre de religion à celle d’Estat
et que Mayance, pour avoir pris la neutralité avec la France
Der Mainzer Kf. und Ebf. Anselm Casimir Wamboldt von Umbstadt hatte am 9. Mai
1647 mit Turenne in Frankfurt am Main einen Neutralitätsvertrag abgeschlossen, der bis
zum Friedensschluß für le Haut & Bas Archevêché de Mayence gültig sein sollte (Kopien,
frz.: AE , CP Mayence 1 fol. 103–103’; AE , CP Mayence 2 fol. 242–242’ und 243–244:
Druck, frz.: DuMont VI.1, 394f.; it. ÜS: Siri IX, 1307ff.).
dra pas de la Suède:|. S’il plaizoit à ces messieurs se souvenir que nous
avons consenty au traitté fait avec Saxe , et qu’ilz advouent présentement
qu’ilz ont gaigné par celuy arresté avec Bavières , ilz pourroient se mo-
dérer . Je n’escris point à Munster |:ce que j’ay receuilly [!] des lettres de
monsieur d’Avaugourt:|; il fault, ce me semble, attendre les advis de ce qui
aura esté résolu en la conférence qui se doibt faire entre les deux ma-
reschaux , car de se plaindre à l’avance, outre que cela est peu honeste,
souvent mesme cela fait prendre des résolutions qu’on a puis bien de la
peine à vaincre, et je m’asseure que les plénipotentiaires de Suède qui sont
à Munster y paroistront plus modérez qu’ilz ne faisoient à Osnabrug,
|:ayans eu des commandemens préciz de n’insister que de bonne sorte
sur la satisfaction de la maison palatine, et sur les advantages prétenduz
des protestans, jusques-là que s’ilz font les opiniastres, leur reyne de-
mande des preuves contre eux pour s’en servir. Enfin il passe pour asseuré
que le chancelier baisse, et que la reyne a hayne contre son filz.
Jusquez au retour du mareschal de Villeroy qui est allé à l’armée, nous
demeurerons incertains de ce que nous deviendrons:|, mais Monsieur, on-
cle du Roy, estant en cette ville, |:dès lors que ledit sieur mareschal s’y
rendra:|, on pourra prendre la dernière résolution.