Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
296. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Mai 28
Den Haag 1647 Mai 28
Ausfertigung, mit Marginalien von der Hand Lionnes: AE , CP Holl. 44 fol. 413–419 =
Druckvorlage. Konzept, z.T. eigenhändig: AE , CP Holl. 41 fol. 333–336’. Teildruck: van
Prinsterer , 227–229.
Wirkung des Briefes Mazarins an die Generalstaaten. Nachteile für Serviens Verhandlungen
durch die spanische Belagerung Armentières’; deren freudige Aufnahme in den Vereinigten
Provinzen; dennoch dringend von gewagten Unternehmungen gegen die Spanier abzuraten,
um nicht alle französischen Eroberungen zu gefährden. Schürung der Furcht der Niederlän-
der vor der Stärke Spaniens kein geeignetes Mittel zur Durchsetzung ihrer Bündnistreue
gegenüber Frankreich; Schädlichkeit der militärischen Schwäche Frankreichs; Aussicht auf
Erfolge zu Ende des Feldzuges; Niederlande für Frankreich wichtigster Kriegsschauplatz;
Bündnistreue der Generalstaaten entscheidend für die Durchsetzung der französischen Posi-
tion im allgemeinen Frieden. Mißtrauen der Niederländer gegenüber Frankreich und Wei-
gerung Hollands zu jedweden militärischen Aktionen trotz der Bemühungen Serviens. Mi-
litärische Unternehmung seitens des Prinzen von Oranien angesichts des holländischen Wi-
derstandes ebenso unwahrscheinlich. Verwunderung über die Untätigkeit der Armee Turen-
nes . Schwierigkeiten mit Blick auf das gewünschte Attestat der Generalstaaten zum Recht
Frankreichs auf Unterstützung Portugals. Kein Einwand gegen Rückkehr La Thuilleries
nach Den Haag. Ratsames Vortäuschen eines guten Verhältnisses zur Prinzessin von Ora-
nien trotz der jüngsten Spannungen zwischen ihr und Servien. Unerläßlichkeit von Geld-
geschenken an Niederländer; notwendige Gewinnung Bickers und anderer seiner einflußrei-
chen Landsleute durch Erwirkung geschäftlicher Vorteile für diese.
Il est vray que la lettre que Vostre Eminence a pris la peine d’escrire à
Messieurs les Estatz a esté leue avec très grand applaudissement dans
leur assemblée. |:Mais comme ces soings et ces tesmoignages de bonne
volonté sont autant de reproches et de convictions de leur mauvaise vo-
lonté , ilz les reçoivent avec plus de honte que de gratitude:|.
Lorsque j’ay veu Armentières assiégé, j’ay aussy fort bie〈n〉 veu d’icy les
|:inquiétudes que cette entreprise donneroit à:| Vostre Eminence. Je ne
veux pas |:augmenter son desplaisir par le récit du mien ny:| représenter
à Vostre Eminence |:combien ce changement a rendu ces messieurs d’icy
orgueilleux et peu traictables, nous voyans aujourd’huy réduictz sur la
deffensive qu’ilz publient beaucoup plus foible qu’elle ne sera avec l’ayde
de Dieu; mais:| je ne puis celer à Vostre Eminence qu’ilz tesmoignent plus
de joye de cet événement qu’ilz ne feroient sy quelqu’une des meilleures
villes du party ennemy estoit tumbée entre leurs mains. Ce qui est de
fascheux, comme Vostre Eminence le remarque très prudemment, est
que la faulte des particuliers fera grand préjudice au public. Sy la place
est desjà prise comme on le publie
mys n’en demeurent pas là et qu’ilz ne viennent à Courtray:|. Puisqu’il a
pleu à Dieu de |:changer de cette sorte la face des affaires:|, il s’en fault
consoler, une place ou deux de moins en Flandre ne rendront pas le
traicté de paix beaucoup moins glorieux et advantageux; mais sy pour |:les
sauver, on hasardoit un combat dont le succès ne fust pas heureux, ce
seroit perdre en un jour toute la fortune d’une longue guerre:|. S’il plaist
à Vostre Eminence de se ressouvenir que depuis le commencement de la
négotiation, nous avons |:perdu trois batailles
que c’est une merveille |:comme ces événemens n’ont point causé plus de
révolution dans les affaires publiques, et sans:| les soins incomparables que
Vostre Eminence a pris de |:réparer ces pertes, elles nous auroient réduict
à recevoir la loy dans le traicté, au lieu que:|, grâces à Dieu, nous sommes
|:en estat de la donner, pourveu que:| ceux qui commandent les armées |:ne
hazardent rien mal à propos en cette saison:|. Il est presque tousjours arivé
dans les guerres précédentes que |:une bataille nous a faict perdre toutes
nos conquestes. Je crains bien que monsieur le mareschal de Gassion, in-
téressé comme il est à la conservation de Courtray , ne hazarde trop pour
le sauver s’il est attaqué:|. Il est plus nécessaire de regarder au gros de
|:l’Estat qu’à une place particulière:|. Le duc de Veymar
Hg. Bernhard von Sachsen-Weimar (1604–1639) stand seit 1631 im Dienst Kg. Gustavs II.
Adolf von Schweden und war 1634–1635 Oberbefehlshaber für den Heilbronner Bund;
mit dem Vertrag von Saint-Germain-en-Laye vom 27. Oktober 1635 unterstellte er die
von ihm befehligte Armee der frz. Krone ( DBA I 90, 36; 1361, 180–196; Röse ; Kretz-
schmar , passim; Schubert , Bernhard).
bataille les affaires des Suédois pour vouloir sauver Nordlinguen ,
ce moyen la Franconie qui luy appartenoit en propre par donation des
Suédois
Am 20. Juni 1633 war Hg. Bernhard von Sachsen-Weimar das neu gebildete Hgt. Franken,
in dem die Hst.e Würzburg und Bamberg vereinigt wurden, allerdings ohne die Festungen
Würzburg und Königshofen sowie einige weitere Territorien, als Lehen der schwed. Krone
übertragen worden ( Schubert , Bernhard, 114).
La cognoissance que j’ay de l’humeur des peuples de deçà m’oblige de
représenter à Vostre Eminence que ce ne seroit pas |:un bon moyen de
les tenir en devoir que de leur faire considérer l’advantage et la prospérité
des ennemis:|. Encor qu’ilz ayent eu cy-devant |:jalousie de noz progrez,
si nous eussions pu paroistre en Flandre en la mesme posture que les an-
nées précédentes:|, il est certain qu’ilz n’eussent pas esté |:si hardis à nous
désobliger:| et les plus intelligens d’entre eux me disent tous les jours
qu’ilz n’eussent pas peu s’exempter de |:mettre en campagne:|.
Es scheint mir, daß uns noch ausreichend Zeit bleibt, uns für die militäri-
schen Erfolge der Spanier zu Beginn des Feldzuges durch eigene an dessen
Ende zu revanchieren, sofern wir bis Ende August die notwendigen Vor-
bereitungen treffen. Zu meiner Zeit
Verluste die Aufstellung einer kompletten neuen Armee zu Ende des Som-
mers für notwendig, um militärische Vorteile auszubauen oder zumindest
die errungenen zu sichern.
Sy la guerre des Pays-Bas estoit considérée toute seulle, elle ne seroit pas
si importante et sy sensible au roy d’Espagne que celle de Catalogne, ny
mesme que celle d’Italie. Mais parce qu’il ne s’agist pas tant aujourd’huy
des advantages qu’on y peult remporter sur l’ennemy comme il s’agist de
|:tenir les amys en devoir par l’appréhension de nous voir faire des con-
questes sans eux:|, par mon foible advis, |:le plus considérable intérest de
la France est aujourd’huy dans les Pays-Bas. Car pourveu que cette répu-
blique ne fasse point de traicté particulier:|, nous obtiendrons certaine-
ment tout |:ce que nous voudrons dans le général; mais si elle avoit traicté
séparément, il seroit bien à craindre que les Espagnolz, et peut-estre aussi
les Impériaux, ne devinssent plus difficiles:|.
Je n’ay pas manqué de faire veoir à Messieurs les Estatz comme Vostre
Eminence me l’ordonne, le préjudice qu’ilz recevroient sy nous avions
perdu les places que nous tenons sur la rivière du Lis, qui ont donné
moyen desjà plusieurs fois de joindre l’armée du Roy avec la leur, et de
les assister à faire des conquestes considérables. Ceux mesmes d’entre eux
qui craindroient un voysinage trop proche entre la France et cet Estat
avouent que celuy de Courtray peult estre très utile aux uns et aux aul-
tres pour s’entresecourir en cas de besoin. |:Mais ilz sont tellement aveu-
glez de passion qu’ilz ne peuvent encore gouster tout ce qui nous peut
donner quelque advantage:|. Ilz sçavent fort bien que ce sont les garnisons
des places de deçà qui composent une partie de l’armée de l’ennemy, et
nonobstant cela, quand je les ay pressez de faire quelque diversion et que
je leur ay monstré la facilité qu’ilz y treuveroient, la Hollande n’a pas
faict scrupule de respondre à son ordinaire qu’elle n’avoit ny le pouvoir
ny la volonté de rien faire, ce qui faict veoir que mesmes ilz ne cherchent
pas de couverture à leur mauvaise volonté.
|:Monsieur le prince d’Orange ne manque pas de bonne volonté:|, comme
j’ay desjà faict sçavoir à Vostre Eminence
Holande a formées à son desseing ont esté si violentes qu’il n’a osé passer
outre à l’exécution:|. Peult-estre que |:s’il peut faire prendre les résolutions
qu’il espère dans les provinces où il est allé
Eminence peult bien croire que je ne manqueray pas de |:le solliciter. Mais
certes, pour n’estre pas trompé:|, je croy qu’il n’y fault pas faire |: beau-
coup de fondement:|.
Ein jeder wundert sich darüber, daß die Armee Turennes, obwohl sie an
ihrem jetzigen Standort seit sechs Wochen nichts mehr unternommen hat,
noch nicht auf die linke Rheinseite zurückgekehrt ist, wo sie militärisch
und für meine Verhandlungen viel bewirken könnte. Ich glaube, daß die
Hauptschwierigkeit darin liegt, daß die Offiziere derzeit gut unterge-
bracht sind und ihre Quartiere nicht gegen schlechtere auf dem anderen
Rheinufer eintauschen wollen.
J’appréhende, comme j’ay desjà eu l’honneur de le mander à Vostre Emi-
nence , qu’on ne puisse plus |:obtenir de Messieurs les Estatz la déclara-
tion touchant l’assistance de Portugal:| aux termes que nous la désirons, et
qu’ilz se contenteront de |:déclarer que nous avons tousjours entendu de
donner cette assistance:|, mais non pas que |:les Espagnolz y ont consen-
ty :|; nous aurons besoin de sçavoir les intentions de Leurs Majestez et
celles de Vostre Eminence sur ce subjet.
Pour la |:venue de monsieur de La Thuillerye:|, je puis asseurer Vostre
Eminence qu’en mon particulier je n’y prens aulcun intérest et que j’ay
seulement informé Vostre Eminence avec franchise des jugemens qu’on
en faisoit. Je seray ravy qu’il soit icy pour m’ayder à suporter les peines
qu’il fault avoir en traictant |:avec des espritz si fascheux que ceux de ce
pays:|. Sy à son arivée les affaires sont en termes d’estre conclues promp-
tement , je les achèveray avec luy; synon, je luy en laisseray le soin et m’en
retourneray à Munster.
Vostre Eminence, Monseigneur, aura peu veoir par ma dépesche précé-
dente comme |:madame la princesse d’Orange s’estant apperceue que
Messieurs les Estatz et monsieur son filz:| n’approuvoient pas que |:elle
se meslast des affaires publiques, au moings pour en estre l’arbitre, a
voulu malicieusement m’imputer la rupture d’un expédient qui avoit esté
proposé:|. Néantmoins j’ay faict sçavoir à Vostre Eminence par le sieur de
Chanfleury comme tout cela s’est bien racommodé. C’est à sçavoir aul-
tant qu’on le peult faire avec |:un esprit que des traictez secretz tiennent
attaché au party contraire:| et que Vostre Eminence a beaucoup mieux
cognu que moy. Je croy pourtant qu’il importe de |:dissimuler pour l’ em-
pescher de faire pis:|. Car j’ay esprouvé que |:quand elle se déclare ouver-
tement contre nous, elle a beaucoup de crédit pour mal faire:|.
Je suis obligé de dire encor à Vostre Eminence que les raisons |:ne servent
plus de rien en ce pays:| et qu’il fault nécessairement |:ou céder à tout ce
que veulent ces messieurs ou employer, pour les regaigner, des moyens:|
plus puissans que ceux qui les ont |:aliénez de nous. Jamais:| les Espagnolz
n’ont rien faict |:plus à propos que la distribution d’argent qu’ilz ont faic-
te , qui a converty:| leurs plus antiens ennemis |:en des partisans très favo-
rables :|. Ce qui faict plus |:roidir la pluspart de nos contre-tenans est
qu’ilz s’imaginent que le Roy a faict remettre par deçà de grandes sommes
d’argent qui ont esté distribuées à d’autres qu’à eux:|.
J’ay treuvé moyen d’entretenir |:Biquer :|, qui est le plus sauvage |:et le
plus rude de tous les hommes:|; avant que me séparer de luy, je luy ay
proposé qu’il |:devoit estre désormais le directeur des intérestz de la
France en ce pays:|. C’est asseurément |:l’homme de tout l’Estat qui a le
plus de crédit, et qui est ennemy de Pau encore qu’il soit son allié:|. Sy
nous eussions eu ordre de |:fréter des vaisseaux, on se fust pu addresser à
luy ou à son frère qui en font commerce:|, et peult-estre |:les gaigner
tous deux par le proffit qu’ilz y eussent trouvé. Mais:| j’ay recognu Vostre
Eminence dans un sy grand |:mesnage pour:| toutes ces choses-là, |:que je
n’ay osé m’advancer à rien:|. Sy l’on ne prend soin de |:intéresser les prin-
cipaux du pays dans cette sorte de négoce, les Espagnolz ne manqueront
pas de le faire, et de les attacher à eux par cette voye:|.