Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
294. Servien an Brienne Den Haag 1647 Mai 27
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Den Haag 1647 Mai 27
Ausfertigung: Ass.Nat. 277 fol. 560–563; Eingang laut Dorsal, fol. 563’: 1647 Juni 3 =
Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 41 fol. 337–339; auf 1647 Mai 28 datiert. Duplikat
[für Mazarin]: AE , CP Holl. 44 fol. 420–425.
Häufig wechselnde Stimmungslage in den Niederlanden; obwohl Servien die Generalstaaten
an ihr Pflichtbewußtsein erinnert hat, wächst der Widerstand der übermächtigen Provinz
Holland gegen die Pläne Prinz Wilhelms II. von Oranien; bedenkliche antifranzösische, pro-
spanische Stimmung. Drei in die Generalstaaten eingebrachte Beschlußvorhaben Hollands;
Einigung über die noch mit Spanien strittigen Punkte, aber vorläufig noch keine Rücksen-
dung der niederländischen Gesandten nach Münster; Verhinderung einer den späteren Sepa-
ratfriedensschluß vorbereitenden Resolution durch Eingabe einer Proposition Serviens zu
den Garantievertragsverhandlungen (Beilage 1); unaufrichtige Verhandlungsweise der Nie-
derländer : Sie stellen ihre eigenen Vorschläge in Frage. Ihr Wunsch nach schriftlicher Bestä-
tigung der niederländischen Vertragstreue durch die Franzosen. Bevorstehende Bürgermei-
sterwahlen in Lüttich; Reise Peñarandas nach Spa.
Si mon debvoir ne m’obligeoit de vous rendre compte de ce qui se passe
en ce pays, je craindrois d’exposer ma réputation toutes les fois que je
prens la plume pour avoir l’honneur de vous escrire, estant si difficile de
faire un fondement certain sur les résolutions de ces messieurs d’icy que
non seulement elles changent d’un ordinaire à l’aultre, mais quelquesfois
du matin au soir, et bien souvent ceux qui me donnent advis de ce qu’on
délibère dans l’assemblée de Messieurs les Estatz m’ont confessé assez
ingénument que s’ilz me fussent venuz veoir le matin, les nouvelles eus-
sent esté bonnes, mais que sur le soir elles estoient devenues fort mauvai-
ses . Quelque diligence que j’aye sceu faire pour les exciter à ce qu’ilz doi-
vent en cette rencontre, elles n’ont servy qu’à redoubler les oppositions
que la Hollande a formées aux desseins et aux bonnes inclinations |:de
monsieur le prince d’Orange:|. Les sages et les bien intentionnez avouent
que cette conduicte est honteuse pour leur Estat, et ne peuvent pas nier
que ce ne soit une contravention manifeste aux traictez d’alliance
infidélité toute publique concertée secrettement avec l’ennemy, qui luy
donne moyen d’entreprendre ce qu’il faict aujourd’huy contre nous;
mais ilz ne sont pas assez puissans pour y apporter du remède, et pour
résister à la violence des aultres qui se sont emparez de toute l’authorité.
On veoid fort bien que |:les uns ont esté corrompus et que les autres sont
préoccupez d’une passion desréglée sans touttesfois que personne n’oze
s’opposer comme il faudroit à leurs desseings, tant:| les aultres provinces
craignent la Hollande et dépendent d’elle. Cette nation se conduict prin-
cipallement par l’intérest ou par |:la crainte sans que l’affection, la grati-
tude ni l’honneur y aye beaucoup de part:|. Les Espagnolz ayans attacqué
une des places du Roy , ont faict cesser |:les appréhentions qu’on avoit icy
de nos progrez, et par les grandes sommes qu’ilz ont distribuées:|, ont
empesché jusqu’à présent que |:la raison n’a pu estre escoutée, qui:| en ce
pays ressemble aux pierreries lesquelles sont presque sans prix et sans
estime quand elles ne sont point enchassées dans de l’or. Il semble au-
jourd ’huy, à les ouyr parler, que c’est la France qui leur a faict la guerre
80 ans, et qu’ilz n’ont receu des bienfaictz et de l’assistance que de l’ Es-
pagne . C’est en elle qu’ilz ont une entière confiance, et tous leurs soup-
çons sont tournez contre nous. Je croy bien que cela pourroit changer si
les ennemis acquéroient de grands advantages, mais on ne doibt pas faire
grand cas des alliez dont on ne peult asseurer l’amitié que par son propre
malheur.
La Hollande avoit cru pendant la sepmaine qu’elle a présidé en l’ assem-
blée de Messieurs les Estatz de faire résouldre trois choses, à quoy elle a
travaillé avec grande application: la première, de convenir avec les aultres
provinces des quatre poinctz qui sont encor indécis entre l’Espagne et cet
Estat, ce qui a réussy selon son désir, excepté dans la Zélande qui a formé
opposition et protesté contre les résolutions qui ont esté prises. La secon-
de , de renvoyer présentement les plénipotentiaires à Munster, ce qui n’a
peu estre faict, la pluspart des aultres provinces ayant déclaré qu’il fault
estre auparavant d’accord avec la France. La troisiesme, de résouldre, en
cas que la France difère plus longtemps de faire la paix, que cet Estat
pourra passer oultre à la conclusion de son traicté sans elle, ce qui n’a
peu aussy estre accordé à cause d’une proposition que j’ay faict mettre
sur le tapis touchant la garentie , qui a interrompu cette délibération, et
redonné courage a〈ux〉 aultres provinces qui commençoient d’estre es-
branlées sur ce poinct; elles disent à présent qu’il n’est pas juste d’en venir
là puisque de la part du Roy, on faict des ouvertures si raisonnables. Je
vous envoye la proposition qui a esté faicte, |:que vous ne trouverez pas
désadvantageuse si l’affaire peut se terminer de cette sorte, puisque:| Mes-
sieurs les Estatz seroient obligez de rompre |:pour la Cathalogne qui est
l’endroict où nous avons le plus à craindre aprez la paix, et que:| ne faisant
point de différence de |:cette principauté au reste du royaume, on:| donne
une entière satisfaction |:aux Catalans:|. Que pour les places d’Italie, une
armée navalle semble aussy propre pour les deffendre et les conserver
qu’une rupture foible et sans action comme celle d’à présent qui pourroit
estre faicte dans les Pays-Bas, et que pour l’Allemagne, il est beaucoup
plus utile d’asseurer un secours de troupes auxiliaires que d’espérer vaine-
ment une rupture contre l’Empereur, à laquelle il est certain que cet Estat
ne se résouldra jamais encor qu’il s’y fust obligé.
La forme de traicter de ces messieurs est si désobligeante et irrégulière
qu’après m’avoir faict faire ladicte proposition et m’avoir faict asseurer
par les principaux d’entre eulx qu’ilz en seroient très contents sy on s’y
pouvoit disposer de la part du Roy, lorsque j’ay eu déclaré qu’encor que
je n’eusse pas pouvoir de faire une semblable ouverture, je ne lairrois pas
de passer au-delà de mes ordres, et d’y consentir pourveu que toutes les
aultres difficultez cessent en mesme temps que cet expédient sera accordé,
et que Messieurs les Estatz prennent en vrayz alliez la part qu’ilz doib-
vent dans les intérestz de la France, ilz ont recommencé tout de nouveau à
délibérer s’ilz devoient accepter ledict expédient qui venoit de leur part, et
à y chercher des subtilitez tout de mesme que sy la chose n’eust point esté
auparavant concertée. Elle n’a pas laissé de faire tousjours un bon effect
en arrestant la précipitation de la Hollande et interrompant les résolutions
qu’elle vouloit faire prendre à nostre préjudice. Vous en verrez un peu
mieux les particularitez sy vous avez agréable de jetter les yeux sur ce
que j’en ay escript à Munster.
J’ay pressenty que ces messieurs me veullent demander une déclaration,
ou du moins faire insérer une clause dans le traicté qui sera faict avec eux,
par laquelle il soit recognu que de leur part il n’a esté faict aulcune con-
travention au traicté
traicté, ilz prennent résolution de mettre leur armée en campagne. Il ne
sera pas malaisé de leur donner cette déclaration, mais sans cela, je ne sçay
pas comment on pourra recognoistre qu’ilz ont satisfaict aux traictez d’ al-
liance , en mesme temps qu’ilz y contreviennent ouvertement. |:Je n’estime
pas aussy que pour cette pointille, on trouvast à propos de rompre avec
eux si on ne se peut pas exempter de faire ce qu’ilz désirent, puisque:|
recognoissant fort bien qu’ilz ont tort, ilz se veullent mettre à couvert
des plaintes et des reproches qu’on pourroit un jour leur faire, en quoy
leur prévoyance est plus nuisible qu’advantageuse pour eux parce qu’elle
présupose tousjours quelque manquement précédent, et toutes les reco-
gnoissances qu’on peult faire n’empeschent pas qu’on ne se puisse ressou-
venir de leur procéder désobligeant |:et qu’on ayt droict un jour de s’en
ressentir si l’occasion s’en présente:|.
Je croy, Monsieur, que vous aurez esté adverty que le temps de |:l’ eslec-
tion des bourguemestres de Liège approche:| et qu’il importe au service
du Roy d’en prendre soin, de crainte que le party contraire ne prenne
cette occasion pour |:rentrer en authorité dans la ville
Brienne hatte dazu bereits Vorsorge getroffen; vgl. seinen Brief an Longueville und
d’Avaux, Amiens 1647 Mai 25 (s. Anm. 2 zu nr. 287). Darin schreibt Brienne: J’escris à
monsieur de Lumbres de s’employer pour faire succéder aux magistratz du Liège qui
sortiront de charge dans peu de mois des personnes bien intentionnées et d’y despendre
[!] jusques à trois mil escus, qui est la somme qu’il a demandée; elle ne doit point estre
espargnée, ny mesme une plus notable pour une affaire de ce poidz (zit. nach AE , CP
All. 100 fol. 156).
comte de Pigneranda doibt aller aux eaues de Spa, et qu’il a desseing de
travailler à cette affaire:|.
1 Ass.Nat. 277 fol. 570–570’: Proposition Serviens an die Generalstaaten zum französisch-
niederländischen Garantieabkommen (frz.), [Den Haag] 1647 Mai 22 , Kopie (s.l. s.d.). –
Eigenhändiges Konzept: AE , CP Holl. 44 fol. 365–365’. Weitere Kopien
41 fol. 319–319’ (datiert 1647 Mai 22; im Dorsal, fol. 320’, mit dem sicherlich falschen
Präsentationsdatum 1647 Mai 29); AE , CP Holl. 44 fol. 358–358’ (datiert 1647 Mai );
AE , CP Holl. 44 fol. 378–379 (datiert 1647 Mai 25); AE , CP Holl. 44 fol. 579–579’
(datiert 1647). Druck (jeweils praes. 1647 Mai 24): Aitzema , Vreede-Handeling, 351; Ait-
zema , Historia Pacis, 561–562 (lat. ÜS); Aitzema , Vreede-Handeling (1653), 210 (ndl.
ÜS); Siri IX, 1371–1372 (it. ÜS).
2 Duplikat von nr. 295.