Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
269. Mazarin an Servien Paris 1647 Mai 10
Paris 1647 Mai 10
Ausfertigung: AE , CP Holl. 41 fol. 264–265’ = Druckvorlage . Konzept: AE , CP Holl. 44
fol. 215–217; auf 1647 Mai 9 datiert.
Erfreuliche Entwicklung der Lage in den Niederlanden. Zustimmung zum entschiedenen
Vorgehen Serviens gegenüber Holland und insbesondere zu seinem Rundbrief an die ande-
ren Provinzen. Hollands vermutete Anmaßung einer Oberherrschaft über die anderen Pro-
vinzen unwahrscheinlich; Hebung der Autorität Prinz Wilhelms II. von Oranien durch den
innerniederländischen Zwist; behutsames Vorgehen seinerseits bei der Festigung seiner Stel-
lung wichtig. Anweisung zur exemplarischen Bestrafung der für die Ausschreitungen gegen
Niederländer in Nantes Verantwortlichen erteilt. Prinz Friedrich Heinrich von Oranien und
sein Haus würdigender Brief d’Estrades’ (Beilage 1); bald Entsendung Milets zu Prinz Wil-
helm II. von Oranien. Gratifikationen Desloges’, der Prinzessin von Oranien, Muschs und
Nederhorsts zu erwägen. Vorschlag der Prinzessin von Oranien zur Übergabe Dünkirchens
an die Generalstaaten lächerlich; Antwort Serviens angemessen.
Vostre dépesche du dernier du passé nous a autant resjouy que la précé-
dente nous avoit surpris, voyant que le grand orage que la province de
Holande avoit excité contre nous, |: à l’instigation des Espagnolz ou de
quelques personnes gaignées par eux:|, commençoit à se dissiper par les
soings que vous avés pris de |:ouvrir les yeux aux aultres provinces, et de
leur faire cognoistre de quelz motifs est poussée celle de Hollande en tout
ce qu’elle entreprend au préjudice de cette couronne:|. Je me resjouis avec
vous de tout mon cœur que les affaires prennent un meilleur train que
nous n’avions cru en dernier lieu, et qu’il y ayt tant de sujet de bien espé-
rer du succès de vostre négotiation après toutes les longueurs et les tra-
verses qu’on y a voulu apporter.
Il n’y a pas à douter que vous avés incomparablement mieux faict de
|:vous opposer, aultant qu’il a esté en vous, aux desseins de la province
de Hollande, que de vous remettre à sa discrétion sur l’espérance
qu’estant venue à bout de ce qu’elle prétend, il luy auroit suffy de donner
cette marque publique de son pouvoir sur les aultres, et auroit esté la pre-
mière à donner un exemple de modération dans:| les dernières résolutions
qu’il eust fallu prendre avec |:les ministres de France. Il y eust eu trop de
péril, après la conduicte hétéroclite qu’elle a tenue, de se fier ainsy entiè-
rement à elle et aux intentions qu’elle a pour nous, les ayant cognues sy
mauvaises:|. Ç’a esté avec beaucoup de prudence que vous avés pris la
résolution d’escrire à toutes les provinces , pour les destromper des dan-
gereuses impressions qu’on vouloit leur donner, |:et faire veoir la faulceté
des impostures que les députez avoient charge de débiter contre nous:|. Je
ne doute point que vostre lettre conceue aux termes qu’elle est, n’ayt faict
grand effect en tous les espritz, et si je ne croyois qu’aussitost qu’une
pièce comme celle-là paroist, on en faict de tous costés des traductions
en la langue du pays, je vous recomanderois de prendre une autre fois le
soing d’y faire travailler à mesure que vous la composez.
J’ay peine à croire que la province de Holande, ayant rencontré tant de
résistan〈ce〉 dans les autres sur les délibérations qu’elle prétendoit faire
passer, |:remue au〈cune〉 des cordes que vous me marquez, qui seroit
vouloir empiéter une espèce de souveraineté par-dessus celles qui luy
ont jusqu’icy esté esgalles, sinon en estendue et en richesse, au moins en
pou〈voir〉 dans l’assemblée des estatz généraux:|. Il n’y a aus〈sy〉 aucun
doute que |:toutes ces contestations de provinces et de villes entre elles, sy
il en arive, relèveront l’authorité de monsieur le prince d’Orange à qui:| il
faudra nécessairement |:qu’elles recourent pour leur accommodement.
M〈ais il〉 luy importe:| beaucoup |:de se servir bien des conjunctures et
d’y procéder avec grande retenue et modération, qu’il mette peine à faire
paroistre sa passion pour le bien de l’Estat qui dépen〈d〉 de l’union, et
qu’on le recognoisse pour homme qui ne veult pas profiter des divisions,
qui ayme véritablement leur repos et ne cherche pas à s’authoriser dans
leurs désordres:|. Et c’est 〈sur〉 quoy vous pouvés |:luy donner dès à pré-
sent des conseilz pour tousjours qui luy soient extrêmement profitables,
et qui obligent à augmenter l’affection et l’estime qu’on a desjà pour luy:|.
Comme avant qu’avoir receu vostre lettre, j’avois préveu tout ce qui pou-
voit arriver en Holande sur l’advis qu’on y auroit du désordre de Nantes
contre quelques sujectz de Messieurs les Estatz qui y sont habitués ,
j’avois aussi pourve〈u〉 soigneusement à le faire réparer, et si l’ ambassa-
deur qui est icy a voulu mand〈er〉 à ses supérieurs tout ce qu’on a faict
là-dessus, je m’asseure qu’ilz en auront pleine satisfaction. Je ne pouvois
en escrire à monsieur le mareschal de La Melleray〈e〉 en termes plus
pressans que j’ay faict . On envoye ordre du Roy au parlement d〈’en〉
informer
Zuständig war das Parlement in Rennes; die Regierung bestimmte die personelle Besetzung
einer erweiterten Untersuchungskommission zur Aufklärung des Falles. Vgl. Ludwig XIV.
an Cellac, conseiller am Parlement in Rennes (biographische Angaben konnten nicht ermit-
telt werden), [Paris] 1647 Mai 4; Reinkonzept: AE , CP Holl. 44 fol. 186 – ders. an de Cussé,
premier président (der bretonische Jurist François de Kermadec, baron de Cussé, président
am Parlement von Rennes; Lebensdaten konnten nicht ermittelt werden; vgl. ABF I 558,
402f.), [Paris] 1647 Mai 4; Reinkonzept: AE , CP Holl. 44 fol. 187 – mutatis mutandis ders.
an de Marbeuf, président (biographische Angaben konnten nicht ermittelt werden), resp. de
Méjusseaume, intendant de la justice in der Bretagne (biographische Angaben konnten nicht
ermittelt werden), [Paris] 1647 Mai 4; Reinkonzept: AE , CP Holl. 44 fol. 188.
sero〈nt〉 chastiés exemplairement.
Je vous addresse la copie d’un article extraict d’une lettre du sieur d’ Estra-
des , qu’il m’escrit sur la mort de feu monsieur le prince d’Orange. Vous
verrés qu’il parle en véritable homme d’honneur, et en serviteur asseuré
de cette maison-là. Je remetz à vostre prudence de le communiquer ou
non à monsieur le prince d’Orange. Cependant |:Milet qui est arivé depuis
peu, se disposera à partir pour se rendre près de luy:|, puisqu’il a tesmoi-
gné approuver la pensée que j’avois eue qu’il |:y eust tousjours une per-
sonne d’entière confiance près de l’un de nous:|.
Je m’employeray très volontiers pour procurer quelque advantage a|:u
sieur Desloges, cousin de Monsieur le Premier:|, du zèle et de l’affection
duquel vous me rendés des tesmoignages si singuliers. Mais je vous prie,
sans vous engager à rien de delà, ny mesme vous en ouvrir à qui que ce
soit, de me mander ce que vous croyés qu’on pourroit faire pour luy.
Quant à |:madame la princesse d’Orange:|, j’ay esté bien aise d’apprendre
|:qu’elle reprenne le bon chemin et que ce que j’ay pu dire à Deschamps
ayt contribué à l’y mettre:|. Je n’entreray point dans le détail de ce qu’on
pourroit luy promettre |:pour la tirer de l’engagement où elle est avec les
Espagnolz:|. Je vous en ay desjà assez escrit , et il suffit de vous dire que
tout ce que vous promettrés sera ponctuellement exécuté, |:quelque mé-
fiance qu’elle tesmoigne de la solidité de noz parolles:|. Prenés seulement
garde qu’il |:y a grande diférence de ce que cette princesse est ou peut
estre à présent, à ce qu’elle estoit et pouvoit du vivant de son mary:|.
J’ay veu ce que vous
vous avés introduicte avec luy, et des bonnes espérances que vous en avez.
On approuvera et exécutera soigneusement tout ce que vous luy promet-
trez , |:particulièrement pour la pension:|. Vous aurés sceu |:du sieur Bras-
set que la somme qu’on luy avoit faict espérer n’estoit que de mil pistol-
les :|. Néantmoins |:on tiendroit les dix mil escuz bien employez s’il faisoit
faire le coup à la province de Hollande d’ajuster avec vous tous les articles
de nostre traicté avec Espagne et envoyer, après, déclarer aux ministres de
cette couronne-là que 〈Messieurs〉 les Estatz leur continueront la guerre
plus vivement que jamais s’ilz n’a〈ccordent〉 ce qui aura esté résolu:|. Il
est indubitable que |:pratiquant cette voy〈e〉, la paix seroit infaillible:|.
Sa Majesté est dans la résolution de |:faire quelque chose d’extraordinaire
pou〈r monsieur〉 de Nederhost et pour sa famille aussytost qu’il sera en
estat ou en dessein de l’accepter:|, afin qu〈e〉 |:cette démonstration serve à
exciter les aultres à bien faire, et fasse paroistre la recognoissance que
cette couronne a des services qu’on luy rend:|. Je vous prie cependant de
songer précis〈ément〉 ce qu’on pourroit faire pour |:luy qui luy fust
agréable et advantag〈eux〉:|, et de m’en escrire vos sentimens.
La proposition |:que madame la princesse d’Orange vous a faicte de la
remise de Donquerque à Messieurs les Estatz:| est si ridicule qu’elle ne
méritoit pas d’autr〈e〉 response que celle que vous y avés faicte. Il y a
des gens qui ne perdent 〈rien〉 faute de demander, mais il faut avoir bon
poignard pour parer ces coup〈s〉.