Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
267. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Chantilly 1647 Mai 10
Chantilly
Duplikat für Servien: AE , CP All. 100 fol. 63–76 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All.
83 fol. 130–136 (s.l.). Kopien: AE , CP All. 88 fol. 178–186 (Hauptteil des Briefes mit Orts-
angabe Paris, PS: Chantilly); Ass.Nat. 273 fol. 280–286 (als Ausstellungsort: Paris).
Bekräftigung des Vorschlags zur schiedsrichterlichen Entscheidung mit Spanien strittiger
Punkte durch die Generalstaaten trotz der von den Gesandten vorgebrachten Einwände;
geringe Bedeutung der hierfür vorgesehenen Fragen; Vorteile eines Schiedsspruches der Ge-
neralstaaten in Sachen Waffenstillstand für Portugal auch bei Abweisung der französischen
Forderung; entgegen der Einschätzung durch die Gesandten wahrscheinlich Nachgeben der
Spanier in diesem Punkt; Bagnos Glaube an einen unmittelbar bevorstehenden Friedens-
schluß . Hartbleiben in der Frage der Unterstützung Portugals wegen des verdächtigen Ver-
haltens der Spanier angezeigt; diese durch ihre schlechte Lage zum Nachgeben gezwungen;
Gerechtigkeit der von Frankreich geforderten Erlaubnis zur Assistenz Portugals; Bedeutung
ihrer Durchsetzung: Assistenzrecht als Element der Vertragssicherheit zu betrachten; Un-
verständlichkeit der spanischen Verweigerungshaltung angesichts der Zustimmung der Me-
diatoren und des gesamten Kongresses sowie angesichts der von den Spaniern selbst ur-
sprünglich signalisierten Nachgiebigkeit; wahrscheinlich spanischer Wunsch, Frankreich ei-
nes Tages durch zweideutige Formulierungen als vertragsbrüchig erscheinen lassen zu kön-
nen ; Unzulänglichkeit einer nicht eindeutig auf Portugal zielenden Formulierung des
Beistandsrechts; Möglichkeit der Rechtfertigung des von Frankreich hierbei gewünschten
Zusatzes gegenüber den Spaniern; unverständliche und durch Contarini unzureichend be-
gründete Verweigerung der erbetenen schriftlichen Erklärung der Mediatoren in der Assi-
stenzfrage ; Ursprung der Forderung hiernach ein Vorschlag Pauws; kein Nutzen französi-
schen Nachgebens bei mangelnden Friedenswillen verratender spanischer Hartnäckigkeit in
diesem Punkt. Haupteinwand gegen den von Contarini verteidigten spanischen Vorschlag
zum Türkenkrieg: negative Folgen für die Unterstützung Portugals; Angebot Mazarins an
Nani zum gemeinsamen Türkenkrieg nach Friedensschluß unter Voraussetzung eines An-
griffsverbots Spaniens gegenüber Portugal für die Dauer dieses Krieges; viel größeres spa-
nisches als französisches Interesse am Türkenkrieg. Lob für die Verhandlungen Longuevil-
les mit den Mediatoren; Bedeutung des Bekanntwerdens des französischen Einsatzes für
den Erwerb spanisch besetzter Plätze in Katalonien. Nachdrückliche Anweisung zur unab-
lässigen Drohung mit Erhöhung der Forderungen gegenüber den Spaniern. Deren Warten
auf den Ausgang des Feldzuges im Falle der Trennung der Generalstaaten von Frankreich;
Abbruch der Verhandlungen ihrerseits jedoch unwahrscheinlich. Anempfehlung der Inter-
essen des Herzogs von Atri. Vertragliche Regelung der spanischen Rückerstattungspflicht
für die durch die freigelassenen oder bei Friedensschluß freizulassenden Kriegsgefangenen
verursachten Kosten. Zustimmung zur Verhandlungsführung d’Avaux’ in Osnabrück und
zu seinem Entschluß zur Rückkehr nach Münster. Hoffnung auf Hilfe Trauttmansdorffs
bei den französisch-spanischen Verhandlungen, insbesondere in puncto Portugal. Bitte um
Stellungnahme der Gesandten zu den Vorteilen einer Reichsstandschaft Frankreichs. Zum
übersandten Memorandum betreffend die Abtei von Corbie: weitere Erläuterungen nur
durch Überschickung aller Rechtstitel möglich.
Zusatz betreffend eine seit Abfassung des Memorandums erfolgte Unterredung mit Nani:
diesem von Contarini berichtete Bereitschaft der Spanier, das vertraglich verbriefte Recht
Frankreichs auf Unterstützung Portugals zuzugestehen; jedoch ausdrückliche Verneinung
jeglicher Aussicht auf einen Waffenstillstand für dieses; Nanis Beharren auf diesen Aussagen
trotz des Hinweises auf gegenteilige Äußerungen Bagnos. Bei weiterhin ausbleibendem
Nachgeben der Spanier Entscheidung der Waffenstillstandsfrage durch die Generalstaaten
anzuraten. Glaube Nanis an eine rasche Einigung in allen anderen Punkten; ihm vorgehal-
tene Kritik an der von den Mediatoren eingehaltenen Reihenfolge der Verhandlungsgegen-
stände , die gegen die von ihnen selbst vorgeschlagene Hintanstellung der Waffenstillstands-
frage verstoße; Rechtfertigung Nanis. Bei Verweisung der Waffenstillstandsfrage an die Ge-
neralstaaten Unterrichtung Meinerswijks und Serviens erforderlich; Beschränkung des
Schiedsspruches auf noch nicht entschiedene Punkte; klare Formulierungen sehr wichtig.
Il semble icy qu’on a suffisamment pourveu à quelques petits inconvé-
nientz que lesdits Sieurs Plénipotentiaires ont remarqué qu’il y auroit de
faire sitost de nostre part l’ouverture de remettre à Messieurs les Estats
l’arbitrage des poinctz qui restent à ajuster, d’autant que s’ilz examinent
le mémoire de Sa Majesté qui en parle , et ce qu’on leur en a escrit de-
puis
décision desdits Sieurs Estatz, on ne voudroit pas |:continuer la guerre,
ny mesme qu’ilz arrestassent six sepmaines seulement la conclusion de la
paix. Or, comme les Médiateurs nous asseurent tous les jours qu’à l’ ex-
ception de la trêve de Portugal, on peut tenir tout le reste pour adjusté, le
pis qui puisse nous arriver c’est que Messieurs les Estatz déclarent ce qui
aura esté laissé à leur adjugement aussy favorablement pour noz parties
qu’elles le sauroient désirer:|, parce que pour les raisons qui furent derniè-
rement mandées au long , nous aurons peut-estre plus d’avantage |:d’en
sortir par la condemnation de Messieurs les Estatz puisque on suppose
tousjours que la faculté d’assister le roy de Portugal avec toutes les pré-
cautions requises, ne sera point mise en controverse, que de n’obtenir
pour luy que la courte trêve que nous demandons:|.
Sa Majesté a peine à croire que les ministres d’Espagne continuent long-
tempz dans la fermeté sur ce poinct, qui à l’oppinion de Messieurs les
Plénipotentiaires ne parroist pas pouvoir estre surmontée.
|:Monsieur le nonce a dit icy qu’il respondroit de sa teste que pourveu que
la France ne mist aucune nouvelle prétention sur le tappis, sy la paix ne
tenoit plus qu’à six moys ou mesme un an de trêve pour le Portugal, il se
faisoit fort de la faire conclurre en huict jours:|.
Il est à considérer aussy, en l’autre poinct de la déclaration de l’assistance,
que les difficultez mesmes que les Espagnolz font à laisser bien expliquer
une chose dont ilz sont d’accord, nous doivent donner de grandz soub-
çons , |:et par cette seulle raison il seroit de la prudence de s’oppiniastrer à
l’emporter:|.
Si c’estoit aux Espagnolz à donner la loy dans ce traicté comme ilz ont fait
en beaucoup des précédentz, il faudroit encor subir les conditions qu’il
leur plairoit nous imposer, mais |:dans la constitution présente des affaires
dans laquelle, sy on tenoit bon à faire comprendre le Portugal dans la paix
ou au moins à luy procurer une trêve de la durée de celle de Catalogne, il
faudroit à la fin que les Espagnolz y consentissent, ou ne le faisant pas,
toutes les apparences sont qu’il leur en arriveroit de plus grands préjudi-
ces :|. Il semble que c’est bien assez que Leurs Majestez consentent |:qu’il
ne soit point fait mention expresse du Portugal dans le traitté, et il seroit
bien injuste qu’on voullust exclure et rejetter tous les termes qui peuvent
nous asseurer à nostre satisfaction la faculté que nous nous réservons d’ as-
sister le roy de Portugal, à laquelle eux-mesmes consentent. Car enfin
nous le voulons assister et encor que Sa Majesté n’y soit pas expressément
tenue par l’article secret
disent que cela est, car |:l’intérest de cette couronne le requiert absolu-
ment et qu’on donne de ce costé-là des affaires aux Espagnolz qui les
empeschent de songer avec le tems à rebrouiller et à rompre un traitté
qu’ilz ne concluent pas par envye qu’ilz ayent:| de s’accommoder sincère-
ment , mais par pure nécessité, et pour éviter de plus grandz maux dont ilz
sont menacez si la guerre continuoit sans aucune intermission et sans
qu’ilz eussent moyen de prendre du relasche. A la vérité, il est estrange,
et on ne peut le comprend〈re〉, que les Médiateurs et toute l’assemblée
jugeant raisonnable que le Roy se réserve la faculté susdite, et les Espa-
gnolz n’aiant non seulement ozé y faire aucune opposition, mais aians
positivem〈ent〉 déclaré, toutes les fois qu’on leur en a parlé, qu’ilz n’y
trouvoient rien à dire, et que la France pourroit assister ledit roy sans
contrevenir au traicté qui se conclura, ilz veulent néantmoins chicaner là-
dessus , empescher qu’il ne soit expliqué clairement en termes qui ne peu-
vent leur porter aucun préjudice, et nous abstraindre à de certains motz
qui estans subjectz à diverses interprettations leur donnent lieu un jour,
quoy qu’ilz ayent déclaré aujourd’huy, de soustenir que nous avons esté
les premiers infracteurs de la paix et qu’en la concluant, ilz n’ont jamais
entendu que la France peust assister le roy de Portugal, |:dont le seul nom
ne se treuvera pas en aucun article du traitté:|.
Il n’y a point de doute que quand nous demandons qu’on ajouste
parolles: |:«ou continueront à estre attacquez», c’est pour le roy de Portu-
gal :|, mais si les Médiateurs veullent flatter les Espagnolz, rien ne les em-
peschera de les expliquer aussy |:pour la maison de Savoye qui est au-
jourd ’huy attaquée par l’Espagne et peut continuer à l’estre à l’advenir.
Ainsy ces parolles ne
par conséquent, ne sont pas de celles
royaume de Portugal, Messieurs les Plénipotentiaires mandent que les mi-
nistres d’Espagne se sont tousjours déclarez ne pouvoir les admettre dans
le traitté:|.
On ne comprend pas non plus quelle difficulté les Médiateurs trouvent à
nous donner la déclaration que nous leur demandons que la clause des
assistances des amis et alliez qui sera insérée dans le traicté |:doibt estre
entendue du Portugal, car les Espagnolz y ont consenty, ou s’ilz ne l’ont
faict, on ne doibt pas nous le dire ny nous abuser par une faulceté en une
matière de cette conséquence:|.
S’ilz |:y ont consenty, les Médiateurs ne peuvent avec justice refuser de
nous en donner des assurances et ilz n’ont que faire en cela d’attendre
l’adveu des Espagnolz, lesquelz ne sçauroient raisonnablement trouver à
dire que l’on nous laisse par escrit:| ce qu’ilz ont donné charge de nous
dire de vive voix, à moins d’estre contrainctz en mesme tempz d’avouer
qu’ilz ont intention de nous tromper.
Véritablement, si on demandoit aux Médiateurs |:une obligation en forme
que leurs supérieurs deussent rompre contre l’Espagne sy jamais elle nous
attaquoit sur le prétexte que nous assistons le roy de Portugal, ilz auroient
raison de s’en esloigner autant qu’ilz font, mais on ne prétend d’eux
qu’une simple certiffication de quelle façon doibt estre entendu un article
du traitté:| que des respectz importans ont empesché de coucher aux ter-
mes qu’il eust esté besoing, sans que nous voulions l’estendre à aucune
garentie |:de ce qui en peut arriver, mais seulement pour avoir moyen de
justiffier dans le monde à qui devra estre imputée l’infraction du traitté sy
Dieu permet jamais qu’elle arrive:|.
Quant aux raisons que Contarini a dites pour preuver |:que cette certif-
fication qui seroit hors du traitté et en l’absence de l’une des parties
affoybliroit plustost qu’elle ne valideroit ce qui sera contenu dans ledit
article, il s’en doibt servir auprez de noz parties pour les porter à ce que
nous désirons d’eux parce que pour la France:|, elle y a desjà songé et
sera bien aise de |:recevoir le préjudice qu’il dit:| que cela nous peut
causer.
Après tout, c’est un expédient que Paw nous a luy-mesme proposé , et
comme il a agy en tout plustost en ministre d’Espagne qu’en député de
Messieurs les Estatz, il n’est pas à présumer qu’il ayt fait cette avance de
sa teste et sans avoir asseuré avec ceux-là qu’il en seroit bien avoué.
Et il ne sert de rien de dire que quand Paw fist cette ouverture, on ne
parloit pas de mettre aucune clause dans le traicté, car |:nous demeurerons
fort volontiers d’accord de nous en départir sy les Espagnolz veullent
consentir que la chose soit exprimée dans le traitté en termes qui ne puis-
sent estre révocquez en doubte:|.
Si les Médiateurs sont tant soit peu jaloux de leur honneur, ilz doivent
estre bien picquez contre les Espagnolz qu’ilz ayent |:chargé Pau de faire
des propositions dont eux n’ayent pas authorité:|, mais quant on leur tes-
moignera fermement que nous ne pouvons en aucune façon condescendre
à se servir de termes captieux ou sujectz à diverses interprettations sans
qu’il y ayt quelque chose qui les rectiffie, |:comme pourroit la déclaration
à part des Médiateurs, des députez de Hollande, et mesme des ministres
impériaux:|, il est aisé à voir que s’ilz ont envie de la paix, ilz ne le feront
pas moins aujourd’huy que |:quand Pau nous en a parlé, et:| s’ilz n’en ont
pas envie, il ne nous serviroit de rien de nous relascher en ce poinct.
Quant à la proposition des Espagnolz de fournir à la République une fois
autant de forces contre le Turc que la France fera, on a escrit si au long
là-dessus dans les dépesches précédentes pour faire cognoistre que toutes
les raisons de Contarini là-dessus ne sont d’aucune force, qu’on juge su-
perflu d’y rien ajouster et on se contentera de dire qu’elles sont toutes
destruictes par la seulle considération que |:le roy d’Espagne ne songe à
conquérir le Portugal par terre et qu’il nous est impossible de secourir ce
roy-là quand il sera attaqué par mer:|.
Mais pour rabattre la vanité que les Espagnolz tirent de cette offre, et
tesmoigner en effect à la République que la France est incompara-
ble 〈ment〉 plus disposée qu’eux à tout ce qui peut luy apporter de l’ avan-
tage , Monsieur le Cardinal, parlant il y a quelques jours |:à l’ ambassa-
deur Nany, luy dit qu’il se faisoit bien fort de disposer Leurs Majestez
avec l’advis de tous ceux qui ont l’honneur d’assister dans les conseilz à
consentir de rompre ouvertement contre le Turc pourveu que la paix se
pendant la durée de ladite guerre du Turc, ilz n’attaqueront point le
Portugal:|.
Messieurs les Plénipotentiaires n’auront pas grande peine à faire valloir
aux Médiateurs, et particulièrement à Contarini, qu’il y a par toutes sortes
de raisons quelque petite différence entre les offres |:que la France faict à
l’esgard du Turc, et celles non seulement que l’Espagne a faictes:|, mais
qu’elle pourroit faire à l’avenir, quelques considérables qu’elles fussent,
puisque nous sommes de longue main en amitié et bonne correspondance
|:avec la Porte, que nous y avons un ambassadeur
pour tous les sujectz du Roy, et n’avons rien à craindre présentement
pour nous-mesmes des progrez que peuvent faire les armes otthomanes
au lieu que l’Espagne est desjà en guerre avec ladite Porte, et pour la
proximité des royaumes de Naples et de Sicile:|, n’a pas moins d’intérest
que la République mesmes à s’opposer sans aucune perte de temps à la
conqueste de la Candie puisqu’estant une fois achevée, ce n’est plus que
sur ses propres Estatz que l’orage peut fondre vraysemblablem〈ent〉.
Sa Majesté a esté bien aise d’apprendre que monsieur le duc de Longue-
ville ayant parcouru avec les Médiateurs tous les articles du project depuis
le 20 e jusques à la fin
ment convenir de tous, et qu’on nous y donnera entière satiffaction; et il
ne se pouvoit rien de mieux |:ny de plus prudent, et plus adroict que ce
que ledit sieur duc leur a déclaré des sentimens et des résolutions de Leurs
Majestez, tant pour asseurer la rétention des lieux que chacque partie oc-
cupera depuis la signature du traitté jusques à la délivrance des ratiffica-
tions , que sur la ligue d’Italie et la trêve de Catalogne; et il a esté fort à
propos d’exiger des Médiateurs qu’ilz feroient par degrez les propositions
de l’eschange des places que tiennent encor les Espagnolz dans cette prin-
cipauté . Ilz se souviendront seulement:| de les faire esclatter en sorte
qu’elles viennent à la cognoissance d’un chacun, affin que |:les Catalans
apprennent d’ailleurs que de nous la confirmation de ce que nous leur en
avons promis:|, puisque c’est le principal but que l’on a
bien imprimer dans l’esprit des Espagnolz que nous préférons |:les con-
questes de Catalogne à toutes les autres:|.
Sa Majesté ne sçauroit assez ramentevoir auxdits Sieurs Plénipotentiaires
de tenir tousjours |:les Espagnolz en crainte que différantz d’accepter les
conditions auxquelles ilz peuvent conclurre aujourd’huy la paix:|, si noz
prospéritez et noz avantages viennent à augmenter, ilz doivent tenir pour
certain que nous augmenterons à proportion noz prétentions. |:C’est un
discours qu’il semble:| que lesdits Sieurs Plénipotentiaires doivent sans
cesse avoir à la bouche, soit pour faire haster les Espagnolz à nous con-
tenter , soit pour asseurer de plus en plus que le cas arrivant, personne ne
puisse blasmer nostre conduicte ny dire que nous ayons manq〈ué〉 à nos-
tre parolle.
Pour conclusion, on asseure de nouveau à Messieurs les Plénipotentiaires
que suivant tous les avis que nous avons de divers endroictz, les pensées
des Espagnolz sont, s’ilz peuvent séparer Messieur〈s〉 les Estatz d’avec
nous, de hazarder cette campagne et voir ce qu’elle pourroit produire à
leur avantage, nous ayant osté l’assistance de cet allié. Mais pour ce qui
est de la rupture de l’assemblée que Contarini a voulu, ce semble, faire
appréhender de leur part, on doit s’en mocquer comme d’une chose dont
eux-mesmes tremblent
plus grand malheur de tous ceux qu’ilz ont euz jusques à présent si les
choses ne changent de face.
Le duc d’Atrye recommande tousjours son bon droict aux soingz de
Messieurs les Plénipotentiaires, noz parties se sont desjà déclarées de
vouloir faire quelque chose pour luy et les Médiateurs s’y employant
efficacement, il ne sera pas malaisé de luy procurer la satiffaction qu’il
peut désirer.
Lesdits Sieurs Plénipotentiaires, venans à l’endroict du traicté où il est
parlé des prisonniers de guerre , doivent prendre bien garde d’ajuster et
de stipuller avec toutes les précautions requises l’asseurance du payement
de la despense que ceux qu’on a eslargis et ceux qu’on eslargira auront
faite affin qu’au plus tard six mois après la signature du traicté, on en
puisse estre remboursez. Les Espagnolz y sont desjà obligez par les traic-
tez d’eschange desdits prisonniers et de leur eslargissement, et ce qu’on
demandera d’eux n’est qu’une confirmation, et pour la seureté de leur
promesse, tant à l’esgard de ceux qu’on leur a desjà remis, que des autres
qu’on pourra leur rendre dans la conclusion du traicté.
Quant aux négociations d’Osnabruk, on n’a rien à dire, si ce n’est pour
louer toute la conduicte du sieur d’Avaux et la résolution qu’il a prise de
retourner à Munster en mesme temps que le comte de Transmenstorfft. Il
y a certaines affaires que l’on avance plus en les abandonnant pour quel-
que tempz que si on s’oppiniastroit à les presser continuellement, et desjà
on a veu le bon effect qu’a produict leur despart, qui a rendu en un instant
les ministres de Suède plus traictables qu’ilz n’avoient esté depuis quatre
mois pour toutes les raisons qu’on ayt sceu leur représenter, et de quelque
biais qu’on les ayt pris.
On espère aussy de tirer un autre fruict de la présence du comte de Trant-
menstorfft à Munster, et qu’il ne contribuera pas peu pour porter les Es-
pagnolz à quelque conclusion, et particulièrement |:sur le poinct de Por-
tugal où, à juger par les discours qu’il en a tenus à Osnabruk, il nous sera
plus favorable, ou au moins il travaillera avec plus d’efficace que ne font
les Médiateurs par l’envie et le besoing que son maistre a de la paix:|.
On a fait réflection icy |:sur le reproche que fit dernièrement le baron
Oxenstiern à monsieur d’Avaux que nous n’estions pas princes de l’ Em-
pire comme eux, et sur le discours d’un des ministres de Bavières qu’il
falloit travailler à rendre doresnavant l’Empire alternatif entre la maison
de France et d’Austriche, et cela a obligé de nouveau Sa Majesté de songer
s’il ne seroit plus à propos qu’elle retînt l’Alsace comme landgrave rele-
vant de l’Empire que de la posséder sans cette deppendance. On sera bien
ayse d’en avoir l’advis de Messieurs les Plénipotentiaires sur ces nouvelles
occurrences avant qu’y prendre aucune résolution:|.
On ne croid p as de pouvoir guières mieux esclaircir le mémoire qu’on a
adressé à Messieurs les Plénipotentiaires touchant l’abbaye de Corbie , à
moins d’en envoyer toutes les pièces justifficatives, ce que l’on fera dez
qu’ilz manderont qu’il est nécessaire.
Addition au mémoire du Roy du 10 may 1647.
Depuis ce mémoire achevé, on a eu occasion |:de veoir l’ambassadeur de
Venize et on a appris de luy deux choses que l’on a cru à propos de faire
sçavoir à Messieurs les Plénipotentiaires, y en ayant cy-dessus qui y con-
trarient en quelque façon, parce qu’estans sur les lieux:|, ilz auront avec
ces lumières plus de facilité de recognoistre la vérité.
L’une, |:que Contarini luy mandoit par sa dernière que les Espagnolz
consentiroient que la faculté que Sa Majeté se veult réserver d’assister le
roy de Portugal fust couchée dans le traitté en termes clairs et sy exprez
qu’ilz ne pussent estre révocquez en doubte de qui que ce soit:|.
On |:luy demanda s’ilz condescendroient à laisser nommer le Portugal; il
repartit qu’il ne sçauroit qu’en dire, mais que nous le pouvions juger aussy
bien que luy puisqu’il nous raportoit les mesmes termes de la lettre de
Contarini, mais qu’il estimoit pour son particulier que les Espagnolz y de-
voient donner les mains sans difficulté parce qu’il n’estoit pas question de
le comprendre dans le traitté auquel cas ilz n’avoient ordre ny pouvoir, à ce
qu’ilz disent, de le faire, mais seulement d’assurer ce que la France désire
qu’elle puisse assister le roy de Portugal sans contrevenir au traitté:|.
L’autre |:est que Contarini luy mande formellement qu’on ne doibt point
s’attendre que les ministres d’Espagne consentent jamais à aucune trêve
pour courte qu’elle soit pour le Portugal, tant pour estre contraire à leurs
ordres, que pour avoir desjà mandé au roy leur maistre qu’ilz avoient
parolle qu’on n’en feroit aucune mention dans le traitté, en considération
de quoy ilz s’estoient relaschez de divers poinctz très importans, et Con-
tarini adjouste que ce sera un grand malheur pour la chrestienté et pres-
que incompréhensible que la guerre ayt à continuer pour une trêve de six
mois en Portugal:|.
On |:luy dit ce que monsieur le nunce Bagni nous avoit dit au contraire, à
quoy il répliqua qu’il ne sçavoit pas sur quoy se pouvoit fonder ledit sieur
nunce et que pour luy, il rapportoit fidellement ce que son collègue luy en
avoit mandé:|.
Cela |:faict juger icy que sy les Espagnolz ne se sont point encor relaschez
de la fermeté qu’ilz font paroistre sur ce poinct et que l’arrivée de Traut-
mandorff n’ayt peu rien opérer auprez d’eux en cela:|, on n’a point de
meilleure voye pour en sortir que de le remettre à l’arbitrage de Messieurs
les Estatz pour les raisons marquées cy-dessus en passant et plus au long
dans les précédents mémoires .
Ledit sieur ambassadeur tesmoigna aussy qu’il ne croyoit pas qu’en tous
les autres poinctz on rencontrast aucune difficulté que l’o〈n〉 ne peust
ajuster à la satiffaction des deux partis en quelques heure〈s〉 de confé-
rence .
Sur quoy on luy dist qu’on soustenoit que les Médiateurs n’avoient pro-
posé d’eux-mesmes de passer outre à la discution des autres poinctz |:et
laisser indécis celuy de la trêve de Portugal parce que tout estant adjusté à
cela prez, il estoit à croyre que les Espagnolz s’en relascheroient pour
l’absolue nécessité qu’ilz ont de faire la paix, recognoissant qu’elle tient à
sy peu de chose:|.
Il repartit à cela que les Médiateurs
que les Espagnolz |:n’y condescendroient pas, pour ne se pas faire le pré-
judice de consentir à toutes noz autres prétentions avant qu’estre assurez
de ce qu’ilz pourront obtenir sur celle de ladite trêve de Portugal:|.
Si Messieurs les Plénipotentiaires prenoient la résolution de remettre |:le
poinct de ladite trêve à l’arbitrage de Messieurs les Estatz, ilz pourroient
le dire à celuy de leurs députez qu’ilz mandent estre arrivé depuis peu à
l’assemblée, et en escrire en mesme tems à monsieur Servien pour en por-
ter expressément la proposition à Messieurs les Estatz:|, ledit sieur Servien
ayant desjà touché
Leurs Majestez ont là-dessus dans une lettre qu’il a escrite aux Provinces-
Unies, dont Messieurs les Plénipotentiaires auront veu la coppie , |:sans
pourtant nommer le Portugal:|.
Il faut seullement se souvenir, en ce cas, que ce qu’on |:remettra à l’ arbi-
trage susdit ne soit que des poinctz qui sont encor en controverse, et non
pas de ceux dont on est desjà convenu, comme que le roy catholique ne
puisse assister directement ny indirectement le duc Charles, la rétention
des conquestes, et autres semblables, et que tout soit couché en termes sy
clairs qu’ilz ne puissent estre sujectz à aucun équivoque:|.