Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
252. Servien an Brienne Den Haag 1647 April 30
Den Haag 1647 April 30
Ausfertigung: Ass.Nat. 277 fol. 456–461; Eingang nach Dorsal, fol. 461’: 1647 Mai 7 =
Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Holl. 44 fol. 252–260. Teilkonzept, z.T.
eigenhändig: AE , CP Holl. 41 fol. 208–211, 212. Teildruck: van Prinsterer , 213–215.
Geringer Erfolg Pauws und seiner Parteigänger seit dessen Ankunft in den Niederlanden.
Desgleichen erfolglose Unternehmungen Hollands zur Beeinflussung der politischen Ent-
scheidungen in den anderen Provinzen; Hauptziel Hollands vielleicht nicht gegen Frank-
reich gerichtet, sondern innenpolitischer Natur: Demonstration seiner Macht über die restli-
chen Provinzen; dennoch französischer Widerstand gegen seine Aktivitäten erforderlich.
Schreiben Serviens an die einzelnen Provinzen (Beilage 1). Wahrscheinliche Bündnistreue
Seelands; daraus gute Absichten und sich festigende Autorität Prinz Wilhelms II. von Ora-
nien zu erschließen; dessen Mutter weiterhin Anhängerin Hollands. Ostentative Bekundung
der französischen Unbekümmertheit durch Servien angesichts der von Holland versuchten
Einschüchterungspolitik. Aufnahme des Briefes Serviens an die Provinzen in Seeland, Gel-
dern und Utrecht sowie wahrscheinlich auch in Friesland und Groningen wunschgemäß; spa-
nisch -niederländischer Separatfriedensschluß deshalb unwahrscheinlich. Widersprüchliche
Berichte Serviens durch den häufigen Stimmungswechsel in den Niederlanden bedingt; wei-
tere Beilagen. Eventuell Absicht der Provinz Holland auf Erhöhung ihres Einflusses in den
Generalstaaten durch die Reform ihrer Zusammensetzung sowie Plan der Stadt Amsterdam,
eine eigene Provinz zu konstituieren oder die Vorherrschaft innerhalb Hollands zu erringen;
Nützlichkeit dieser Gerüchte; dadurch mögliche Stärkung der politischen Stellung Prinz Wil-
helms II. von Oranien. Eintritt in Verhandlungen zwischen den Generalstaaten und dem
portugiesischen Botschafter auf Initiative Serviens; deren Beginn wahrscheinlich durch den
Streit zwischen Seeland und Holland über die Ostindische Kompagnie begünstigt. Bedeu-
tung einer exemplarischen Bestrafung der für die Vorfälle in Nantes Verantwortlichen zur
Beruhigung der antifranzösischen Stimmung in den Niederlanden; auch niederländische Be-
schwerden aus Calais. Aufschub der Kondolenzvisite aus Anlaß des Todes Prinz Friedrich
Heinrichs von Oranien bis zum Eintreffen der königlichen Sondergesandten.
Vous avez faict un jugement très véritable de la conduicte de Pau à son
arrivée en ce pays. Il est vray qu’il a recherché à sauver les apparences,
mais la voye qu’il a prise a esté grossière, car s’estant contenté d’un ser-
ment qu’il a exigé de ceux qui l’ont ouy dans les estatz de Hollande, cela
n’a servy qu’à leur faire faire |:un parjure:|. J’ay eu l’honneur de vous faire
sçavoir, par mes dépesches précédentes , jusqu’où ces malices et impostu-
res ont passé. Je ne voy pas pourtant qu’elles ayent produict l’effect qu’il
avoit espéré. |:Ses ennemis me font dire que:| il s’est condemné luy-mesme
par la partialité qu’il a tesmoignée, et qu’il a donné des preuves concluan-
tes de tout ce qui a esté dict cy-devant contre luy, qu’on n’avoit pu croire
jusqu’à présent que par soupçon. Les indiférens le blasment d’imprudence
et disent qu’après avoir faict espérer longtemps des secretz de grande im-
portance , il n’a apporté que des bagatelles et des choses sans fondement
que l’on sçavoit il y a plus de six mois. Ses partisans, pour le favoriser,
taschent d’exagérer les moindres choses qu’il a débitées et veullent faire
passer les traictez secretz de mariage et d’eschange
mens que nous faisons en tous lieux aux protestans, et nostre résolution
d’éterniser la guerre pour des véritez indubitables, sans considérer qu’on
est à la veille de conclurre à Munster le traicté avec l’Espagne, qu’il tient à
fort peu que les catholicques et protestans ne soient d’accord ensemble à
Oznabrug avec satisfaction réciproque, et à l’advantage des derniers, et
que les prétenduz mariage et eschanges ne peuvent entrer dans l’esprit
que des imprudens ou des malicieux.
La province de Hollande ayant veu que le dessein qu’elle avoit eu d’attirer
icy les aultres provinces ne luy a pas réussy, et qu’au contraire cette pro-
position ayant faict paroistre à descouvert l’authorité qu’elle veult pren-
dre sur les aultres, les a obligez d’envoyer nombre de députez extraordi-
naires pour se garentir de la foiblesse et de la corruption des ordinaires
qui composent l’assemblée:| des estatz généraux, lesquelz ont tousjours
combatu ouvertement les propositions qui ont esté faictes de sa part.
Elle a enfin résolu de tenter un dernier moyen pour esbranler la fermeté
des aultres provinces, ayant envoyé en chacune des députez qu’elle a
choisiz parmy les plus passionnez et violents , pour leur persuader tout
ce qu’elle désire. Quelques-uns des plus sages de l’Estat me veulent faire
croire que si elle estoit venue à bout de son dessein et qu’elle eust donné
cette preuve publicque du pouvoir qu’elle a sur les aultres, elle seroit la
première à donner un exemple de modération dans les dernières résolu-
tions qu’il fauldroit prendre avec les ministres de France. Ilz disent que ce
qui l’a plus aigrie a esté la résistance qu’elle a treuvée jusqu’à présent dans
toutes les choses qu’elle a entreprises, et que ç’a esté beaucoup plus pour
concerter ce que l’on doibt résouldre sur la conclusion de la paix d’ Espa-
gne , dont les provinces ne sont pas encor bien d’accord entre elles, que
pour agir contre la France qu’elle a faict cette dernière députation. Néant-
moins toutes les délibérations de cette province ont esté sy |:peu pruden-
tes et:| si passionnées depuis quelque temps, qu’on ne pouvoit |:sans trop
de péril:| se confier entièrement aux bonnes intentions qu’elle pouvoit re-
prendre si elle n’avoit plus d’obstacle, et |:tous nos amis ont jugé plus seur
de se deffendre contre elle:| que de |:se mettre à sa discrétion:|.
Cela m’a obligé d’escrire à toutes les provinces en particulier une lettre
dont je vous envoye la coppie, pour les destromper des mauvaises impres-
sions qu’ilz vouldroient leur donner, et pour leur faire veoir la faulceté
des impostures que les députez ont charge de débiter contre nous.
Je ne sçay encor |:ce qui réussira de toutte cette négotiation. S’il n’arrive
de très grands changementz en Zéelande, les choses y passeront à sou-
haict . Monsieur le Rhingrave qui en vient d’arriver apporte asseurance,
de la part des principaux, à monsieur le prince d’Orange, qu’on y tiendra
ferme dans les bons sentimentz; qu’on y:| blasme haultement le procédé
de la Hollande; |:qu’on y attend ses depputez pour leur résister en face, et
que Knuit y est si mal voulu, mesprisé et soubçonné qu’il n’oze pas par-
ler . Si sa:| province persiste dans sa fermeté, comme |:je l’espère, ce sera un
point gaigné de trés grande importance. Car:| oultre qu’elle est la plus
considérable de l’Estat |:aprez la Hollande, et que son exemple retiendra
plusieurs des autres dans le debvoir:|, c’est une preuve certaine que |: mon-
sieur le prince d’Orange a bonne intention, qu’il agit secrètement et prend
auctorité dans les affaires contre les intentions de madame sa mère, qui
adhère aveuglement à touttes les passions de la Hollande, sans:| vouloir
prendre garde qu’elles tendent plus à |:ruiner son filz qu’à nous faire du
mal. Ce n’est pas qu’elle ne souhaitte ardemment la gloire de veoir faire la
paix et d’y contribuer par son entremise, mais elle:| vouldroit bien aussy
faire paroistre que |:elle est assez puissante pour faire du mal:|, et pour
cette raison |:elle est picquée au dernier point quand:| toutes les choses
ne succèdent pas |:selon son désir.
L’addresse de la Hollande:|, ayant à travailler pour ramener toutes les
aultres provinces dans son opinion, a esté de |:nous faire peur:| en mesme
temps pour |:voir si elle pourra tenir quelque advantage de nostre appré-
hention , comme elle a tousjours faict:| jusqu’à présent; mais pour rendre
|:ses raisons inutilles:|, j’ay estimé devoir tesmoigner qu’on |:ne s’ espou-
vante pas de tout ce qu’elle peut faire:|, et dire publicquement que |:elle
recevroit plus de préjudice que la France si par un conseil précipité elle
avoit altéré:| l’union qui a esté jusqu’à présent entre les deux Estatz, et que
Leurs Majestez se contenteront de régler leur conduicte en sorte qu’on ne
leur puisse pas imputer avec raison d’avoir donné le moindre subjet à
leurs alliez de se plaindre, après quoy elles attendront constamment tout
ce qui pourra arriver, s’asseurant que Dieu est le protecteur de la justice et
de l’innocence qui accompagnent toutes leurs actions.
Deux de ceux que j’avois envoyé porter mes lettres dans les provinces
viennent d’arriver, et m’ont raporté que les affaires ont passé à souhait
dans la Zélande, dans la Gueldres et dans Utrecht. On me donne la
mesme asseurance de la Frise et de Groninghe; néantmoins je n’en ay
pas encor tant de certitude que des trois aultres, mais quand cela sera
comme je commence de n’en doubter pas, nous n’aurons plus à craindre
les malintentionnez de Hollande, et le plus grand mal qu’ilz nous pour-
ront faire sera de ne nous faire point de bien, empeschant que l’on ne
mette l’armée en campagne, car pour passer à la conclusion du traicté
sans la France, je ne croy pas qu’elle ayt le pouvoir, et je doubte mesme
que le corps de la province en ayt jamais eu l’intention qu’en aparence,
pour nous faire peur, et nous amener par la crainte à ce qu’elle désire que
nous fassions.
Il y a longtemps que cognoissant la constitution de ce pays, je vous ay
préparé à veoir de grandes contrariétez dans mes relations. La sepmaine
avant Pasques , il sembloit que toutes noz espérances estoient mortes; il
paroist maintenant que les bonnes festes les ont ressuscitées. Je me pro-
metz de vostre justice que vous ne m’accuserez pas pour cela d’inesgalité;
vous remarquerez, s’il vous plaist, qu’au milieu des changemens qui ari-
vent icy de temps en temps, dont je vous rends un fidelle compte, je de-
meure tousjours esgal dans mon debvoir, qui est de représenter la vérité
de tout ce qui se passe. Les divers papiers que je vous envoye vous imfor-
meront de plusieurs particularitez que je n’ay point insérez [!] dans cette
lettre pour ne vous importuner pas de redittes.
Quelques-uns croyent que la Hollande a dessein de changer la forme du
gouvernement des estatz généraux en y mettant plus grand nombre de ses
députez, et diminuant en mesme temps celuy des aultres provinces qui
composent l’assemblée, affin d’avoir une authorité dans les délibérations
proportionnée à sa puissance et à ce qu’elle porte des charges de l’Estat;
d’aultres croyent que la ville d’Amsterdam aspire à former elle seule une
province qui augmente le nombre des aultres, et qui leur soit esgalle en
authorité. D’aultres estiment qu’elle songe plustost à acquérir une espèce
de supériorité sur les aultres villes de Hollande et sur le reste de l’Estat,
aprochante de celle dont jouit la ville de Venize dans toute l’estendue de
la Républicque. Ce sont peult-estre des chimères qui s’esvanouiront en
voyant le jour, mais on n’a pas laissé d’en parler, et les discours qui en
ont esté faictz ne nous ont pas esté inutiles, ayant esté assez heureusement
relevez pour obliger les aultres provinces d’ouvrir les yeux, et prendre
garde à elles. Toutes ces différentes prétentions peuvent encor servir
d’une aultre façon, en ce qu’il fauldra nécessairement recourir à monsieur
le prince d’Orange comme gouverneur du pays pour accommoder les dif-
férens qui naistront sur ce subjet, |:ce qui facilitera les moyens d’establir
son auctorité que les provinces, et:| principalement |:la Hollande, auroient
grande envie d’abaisser:|.
Je ne vous marquay point, par ma précédente despesche, comme j’avois
fort pressé Messieurs les Estatz, en la dernière conférence que j’ay eue
avec leurs commissaires, d’entrer en négotiation avec monsieur l’ ambassa-
deur de Portugal, leur représentant qu’il estoit bien extraordinaire de ne
vouloir pas seulement entendre ses raisons parce que j’estois incertain de
l’effect que produiroit cet office. Depuis peu ledict ambassadeur a eu une
audience de Messieurs les Estatz, ensuite de laquelle ilz ont nommé des
commissaires pour traicter avec luy, ce qui pourra avoir de bonnes suites.
Il est bien vray qu’on ne luy en a donné que trois, contre la coustume qui
oblige d’en nommer un de chaque province, mais cela ne lairra pas de pro-
duire le mesme effect. Ce qui m’en donne bonne espérance est que la Zé-
lande n’ayant pas voulu approuver ce qui a esté faict à Munster
qu’on n’y a pas accordé pour la compagnie des Indes Occidentalles
Die Westindische Kompanie war 1621 (nach der Ostindischen 1602) von den Vereinigten
Ndl.n zur Koordinierung des Überseehandels und zur Wahrung der ndl. Interessen gegen
die span. und port. Vormachtstellung in Südostasien und Lateinamerika gegründet worden
( Boxer , 106–127; ders. , Dutch, 23–30; zur Bedeutung des WFK für die Kompanien vgl.
auch van Hoboken ).
qu’elle prétend, la Hollande, qui brusle d’envie de la paix, déclare que non
seulement elle ne contribuera plus au subside qui estoit donné pour ladicte
compagnie, mais qu’elle refusera la continuation de l’octroy plustost que
de souffrir que cette difficulté retarde la paix. Ce diférend ne vient pas mal
à propos. Il a esté en partie cause, selon mon advis, que la Hollande s’est
résolue de donner des commissaires pour traicter avec ledict ambassadeur.
Le désordre arivé à Nantes
Mit Zustimmung La Meillerayes war es dort nach einem handelsrechtlichen Streit zu Aus-
schreitungen gegen Niederländer gekommen, und ein Holländer war mißhandelt und in
den Fluß geworfen worden; vgl. Brienne an Servien, Paris 1647 April 19; Ausf.: AE , CP
Holl. 41 fol. 153–156; Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 240–240’.
jusqu’à faire proposer dans le marché qu’il falloit jetter tous les François
dans l’eau, et commencer par moy. L’on m’en est venu donner advis, dont
je ne me suis pas beaucoup esmeu, m’estant contenté de donner quelque
ordre dans ma maison pour ne recevoir pas le desplaisir qu’on fist il y a
quelques jours à l’ambassadeur de Moscovie , dont on n’a point faict de
justice. Je prendray la liberté de vous dire, Monsieur, qu’il est très néces-
saire qu’on fasse une justice exemplaire de cette violence; vous ne sçauriez
croire combien les moindres choses altèrent icy les espritz, et combien ces
accidens arivent mal à propos dans la conjuncture présente. Quand ilz
sçauront qu’on en aura tesmoigné quelque grand ressentiment à la cour,
ilz pourront estre appaysez. Mais certes, sy on mesprisoit d’en faire puni-
tion , il seroit à craindre que les peuples ne voulussent s’en ressentir contre
ceux de nostre nation. Croyez, Monsieur, que la chose ne doibt pas estre
négligée, pour éviter les mauvaises suites qu’elle pourroit avoir, car dans
l’émotion où l’on est icy à présent, tout ce qui vient de France n’est capa-
ble de produire que de mauvais sang. Il est malheureusement arivé en di-
verses villes de ce pays, que de tous les scandales qui ont esté commis
depuis quelque temps, les François s’en treuvent coulpables, ce qui aug-
mente beaucoup l’aversion et les plaintes que l’on faict contre eulx.
Auch in Calais ist es zu einer antiniederländischen Ausschreitung gekom-
men ; bitte sorgen Sie dort für Gerechtigkeit!
Je n’ay pas encor demandé audience pour faire l’office de condoléance à
cause que les gentil[s]hommes que la Reyne envoye pour le mesme subjet
à monsieur le prince d’Orange ne sont pas arivez, ce que j’ay estimé plus à
propos de faire tout en mesme temps.
2
Im Hauptschreiben werden neben Beilage 1 divers papiers angekündigt; die als Beilagen
2–4 zu nr. 252 bezeichneten Stücke sind in Ass.Nat. 277 durch Dorsalvermerk als Bei-
lagen ausgewiesen. Im Aktenzusammenhang folgen fol. 474–474’, von anderer Hand, die
Resolutionen zweier seeländischer Städte (ohne Dorsal), die inhaltlich jedoch zu nr. 262
gehören, also vermutlich mit ihr überschickt wurden (s. ebd., [Beilage 4]).
3 Duplikat von nr. 251.
4 Ass.Nat. 277 fol. 473: Auszugskopien (frz.) aus zwei Briefen, s.l. s.d.
sal , fol. 473’: 1647 Mai 7.
a Aus Seeland: Die Provinz akzeptiert die französischen Subsidien und damit die Fortset-
zung des Krieges. Sie wird nicht vom Bündnis mit Frankreich weichen und dieses in
puncto Garantie zufriedenstellen. Zu erwartende positive Folgen für Holland; militäri-
sche Bestimmungen.