Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
241. Longueville an Servien Münster 1647 April 23
Münster 1647 April 23
Ausfertigung: AE , CP All. 99 fol. 395–398 = Druckvorlage.
Empfangsbestätigungen. Eventuell Zurückweisung der Vorwürfe Pauws gegenüber Frank-
reich mit der von d’Avaux berichteten Stellungnahme Oxenstiernas; Fortschritte und Schwie-
rigkeiten bei den Verhandlungen in Osnabrück. Konzentrierung der trotz des Einsatzes der
Mediatoren schwierigen Verhandlungen mit Spanien auf die strittige Portugalfrage; nach Ein-
schätzung der Mediatoren drohender Abbruch der Verhandlungen bei ausbleibendem franzö-
sischem Einlenken. Mögliche Schiedsrichterfunktion der Generalstaaten zwischen Frankreich
und Spanien: zunächst Bestehen Longuevilles auf deren Rolle als nicht neutraler Macht, son-
dern französischem Verbündeten; bei künftiger Gelegenheit jedoch Zustimmung zu einem
solchen Schiedsgericht im Rahmen der jüngsten Vorgaben des Hofes. Verbreitung falscher Ge-
rüchte zum Schaden Frankreichs durch die Spanier: geheime französisch-spanische Heirats-
und Tauschverhandlungen; angestrebte Ratifikation des Vertrages von Monzón.
J’ay receu vos lettres du 15 et 18 de ce mois, dont j’ay faict envoier des
copies à monsieur d’Avaux comme je fais à vous de celles qu’il m’escrit
afin que vous puissiés l’un et l’autre estre avertis de ce qui se passe aux
lieux où vous estes.
J’ay veu ce que vous me mandez du sieur Paw, et des mauvais offices qu’il
essaie de nous rendre auprès de ses supérieurs. Le mémoire de monsieur
d’Avaux du *** de ce mois vous donnera beau moien de rejetter ce qu’il
dict que les Suédois sont malcontens de nous, et de faire voir au contraire
que monsieur Oxenstiern |:recognoist que la précipitation de la signature
des articles nous oblige à faire la paix en Allemagne:|. J’avois escrit au-
dict sieur d’Avaux de revenir en ceste ville |:s’il n’y avoit rien d’important
qui l’arrestast à Oznabrug, et les Médiateurs avoient pressé le comte de
Trautmansdorff:| de faire le mesme. Mais ils sont demeurés tous deux, ce
qui faict juger qu’ilz voient apparence à la conclusion du traicté de l’ Em-
pire , et de faict vous aurés veu comme l’affaire palatine a esté heureuse-
ment ajustée. Celle de Madame la Landgrave a esté mise sur le tapis, et on
espère qu’elle pourra se terminer avec le contentement de ceste princesse.
L’un des plus grands différends qui reste dans l’Empire est celuy de l’ éves-
ché d’Osnabrug que les plénipotentiaires de Suède |:oppiniastrent encor
devoir demeurer aux protestans, quoyque les ordres de leur reyne ne les y
obligent pas, ainsy que le mande le sieur Chanut
des protestans mesmes reconnoissent que ceste demande ne doit pas em-
pescher la paix, et n’y a que les passionnez ou intéressés en particulier qui
s’y roidissent avec les ministres de Suède.
Pour les affaires d’Espagne, je vous ay mandé comme les Médiateurs es-
saient de les pousser, m’ayans apporté les 20 premiers articles en la forme
que je vous les ay envoiés
laissent pas de dire que nous ne voulons pas la paix, et tous les jours ils me
font tenir ce mesme langage par les Médiateurs. Ils se fondent principale-
ment |:sur le poinct du Portugal, touchant lequel ilz disent qu’estans d’ ac-
cord que les deux roys pourront assister leurs alliez quand ilz seront at-
tacquez , et qu’eux offrans de fournir contre le Turc le double des forces
que Leurs Majestez vouldront contribuer pour le secours de la république
de Venize, et d’en convenir dans le traicté mesme par un article exprès,
soit ouvertement ou en secret:|, sy nous n’acceptons lesdictes offres, ils
infèrent qu’il paroît de là clairement que nous ne voulons point la paix.
Et lesdicts Sieurs Médiateurs appuient leur raison, et disent que sy l’on ne
reçoit cet expédient, il n’y a rien |:à espérer et que l’on doibt rompre l’ as-
semblée :|.
Quant à |:l’arbitrage de Messieurs les Estatz:|, il est certain, comme je
vous l’ay desjà escrit , que quand on m’en a parlé, j’ay respondu que
nous les voulions avoir pour amis et parties joinctes avec nous, et non
pas pour neutres entre la France et l’Espagne, ce que j’ay dict pour me
conformer à ce que vous avés mis dans un de vos escritz délivré à Mes-
sieurs les Estatz
dont l’on me mande que l’on vous a envoié autant , qui porte que puisque
|:les Espagnolz offrent de passer par où diront Messieurs les Estatz, à la
réserve de certains poinctz comme:| le Portugal, Sabionette, Monaco,
Charlemont, Philippeville et Mariembourg, etc., nous pouvons offrir que
les Espagnols se déclarans de |:la satisfaction qu’ilz ont résolu de nous
donner sur les aultres poinctz, la France est preste pour ceux-là de s’en
remettre entièrement à ce que diront Messieurs les Estatz:|; bien entendu
qu’en celuy du Portugal, on ne mette pas en doute la liberté de l’assister,
les députez de Holande cherchans avec les Médiateurs la forme avec la-
quelle ceste faculté sera déclarée au contentement d’un chacun. C’est dans
ce sens que j’en parleray cy-après s’il s’en présente occasion, encor qu’il
semble qu’il |:fault essayer, avant que d’en venir là, de tirer tout ce que
l’on pourra des parties:|. Cependant j’avois desjà dict que s’il y restoit
quelques différends pour lesquels il fallût avoir recours |:à des arbitres ou
commissaires:|, nous ne refuserions pas de les prendre |:dans les Provin-
ces , qui est venir:| à ce que vous marquez très à propos dans vostre lettre,
au cas que l’on y deût |:prendre des arbitres, de refuser ceux sur lesquelz il
eschet du soupçon:|.
Pour la fausse persuasion que Paw veut donner d’une négotiation secrette
touchant le mariage de l’infante et l’eschange du Païs-Bas
vray que les Espagnols continuent à semer ce faux bruict par le moien de
leurs émissaires. Et quand j’ay parlé aux Médiateurs de la lettre du roy
d’Espagne dont vous m’avés envoié copie , ils ont dict que les ministres
de ce roy la désavouent, et disent qu’elle est supposée.
Monsieur de Caumartin nous escrit que l’ambassadeur d’Espagne rési-
dent parmy les Grisons les assure que la France demande à Munster la
ratification du traicté de Mouçon [!] , lequel lesdicts Grisons n’ont jamais
voulu accepter ny ne l’accepteront jamais, leur estant honteux, et plutost
se donneront-ils à l’Espagne que d’en souffrir l’exécution. Il mande que
ceux qui sont affectionnés à la France l’ont prié instamment d’en escrire à
Leurs Majestez, ce qu’il a faict quoyqu’il n’estime pas que l’on en parle
dans les traictez de paix, mais plutost que ledict ambassadeur connessant
leur foible, et qu’il n’y a rien qui leur soit sy sensible pour leur donner
aversion contre la France, il leur baille ces impressions. Je vous supplie,
Monsieur, de penser un peu sur cela, et de me mander vostre sentiment.
J’escris à la cour pour en recevoir les ordres.
C’est tout ce dont je vous puis donner advis présentement.