Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
240. Servien an Mazarin Den Haag 1647 April 23
Den Haag 1647 April 23
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 156–161 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP Holl. 41 fol. 161–164. Teildruck: van Prinsterer , 213.
Schädlicher Glaube der Niederländer an militärische Schwäche Frankreichs im kommenden
Feldzug. Verschobene Ausführung der militärischen Pläne Prinz Wilhelms II. von Oranien.
Keine größere Militäraktion von niederländischer Seite ohne Beteiligung Hollands zu erwar-
ten ; dennoch hohe Bedeutung einer noch so geringen militärischen Aktion der Generalstaa-
ten . Verratspläne aus den Spanischen Niederlanden. Stand der Garantievertragsverhandlun-
gen : vorläufig kein Nachgeben Serviens trotz möglicher niederländischer Kenntnis seiner
Konzessionsvollmachten; Weigerung der Niederländer gegen die Garantie des französischen
Besitzes des Elsaß. Beschwerde beim Prinzen von Oranien über Übergang englischer und
schottischer Truppen zu George Goring jun. Unverbindliche Unterrichtung Saint-Ybals
über eventuelle Freilassung Montrésors. Positiver Bescheid auf die Bitte Serviens um Über-
lassung niederländischer Schiffe unwahrscheinlich. Derzeitiges Wohlverhalten der Prinzessin
von Oranien. Eventuell spanisch-kurbrandenburgische Verhandlungen durch die Schweden
leichter zu verhindern als durch Prinz Wilhelm II. von Oranien. Abhängigkeit der französi-
schen von der niederländischen Politik. Nachteile einer möglichen Waffenstillstandsproposi-
tion für die Niederlande; deren Vorlage nur im (trotz des Egoismus der Generalstaaten noch
nicht eingetretenen) Extremfall beabsichtigt. Niederländer von der Friedensunwilligkeit
Frankreichs und insbesondere Mazarins überzeugt; Bitte um Anweisungen.
J’appréhende bien de me rendre trop importun à Vostre Eminence en l’ in-
formant si souvent de l’oppinion qu’on a icy que nous aurons peine de
nous deffendre cette année dans le Pays-Bas et que les forces du Roy n’y
sçauroient estre en estat de faire aulcun progrès, mais je croirois de man-
quer à mon debvoir sy je ne donnois cet advis à Vostre Eminence, puisque
nos amis me disent tous les jours que sy on eust paru en Flandre en la
posture des années précédentes, la Hollande n’eust jamais eu la hardiesse
de faire les propositions qu’elle a faictes dans l’assemblée de Messieurs les
Estatz Généraux, et que les aultres provinces auroient plus d’asseurance et
de moyen de luy résister.
J’envoye à Vostre Eminence la coppie des lettres que j’ay escriptes à mes-
sieurs |:les mareschaux de Gassion et de Ransau, par où elle verra que
monsieur le prince d’Orange a esté contrainct de différer son entreprise
jusqu’au 18 e du mois prochain, à cause des obsèques de monsieur son
père, qui doivent estre faictes le:| 10 e , |:et d’un voyage qu’il doibt faire
après cela, pour prendre possession de son gouvernement dans la province
de Gueldres:|.
Vostre Eminence a faict un véritable jugement de l’estat de ce pays quand
elle a cru que la Hollande ne voulant point agir, il seroit malaisé que tou-
tes les aultres ensemble pussent rien faire de considérable. Je doubte
mesme si elles l’ozeroient entreprendre; la proposition en a esté faicte
par des gens qui ont eu envie de flater monsieur le prince d’Orange
|:dans son desseing. Ce n’est pas que si cela eust pu réussir ou le pouvoit
encore, je ne creusse la diversion qui seroit faicte de ce costé quoyque
foible de très grande considération, et:| que par mon foible sentiment |:le
subside n’y fust bien employé. Car encore que par ce moyen l’armée de
Messieurs les Estatz ne fust pas capable d’entreprendre rien de grand,
elle divertiroit au moins une partye des forces ennemyes, et qui plus
est, faisant perdre aux peuples des Pays-Bas l’opinion qu’ilz ont eue jus-
qu ’icy que la paix est faicte avec cet Estat, ilz seroient capables de pren-
dre des résolutions de désespoir qu’ilz n’ont différées jusqu’à présent
que par l’espérance de voir exécuter le traicté qui fut signé à Munster le
8 e de janvier dernier .
Le comte de Horne
Beurevert, m’a dict en confiance qu’il avoit charge de me parler de la
part des principaux du pays ennemy, qui veulent se mettre soubz l’ obéis-
sance du Roy, mais qu’il n’avoit pas permission de me faire ouverture
de leur desseing qu’au cas que Messieurs les Estatz prissent résolution
de mettre en campagne. Il m’en a parlé comme d’une chose impor-
tante :|.
Vostre Eminence sçait desjà que |:le gouverneur d’Anvers est mort, ce qui
a retardé le desseing qu’on avoit de ce costé-là. Le bourgeois qui conduict
l’affaire m’asseure qu’il travaille sans perte de temps du costé de Gand et
de Bruges, et me fait espérer au premier jour des nouvelles de sa négotia-
tion . Il est certain que tout est en confusion dans le pays et que l’on ne
doit pas faire scrupule d’y faire agir en divers lieux par la négotiation aussi
bien que par les armes:|.
On me donne espérance que cette sepmaine on pourra entrer plus avant
en traicté avec moy pour la conclusion du traicté de garentie. Ces gens-cy
sont devenuz sy opiniastres, depuis quelque temps, que |:je crains qu’ilz
n’ayent eu quelque lumière du pouvoir que j’ay de me relascher, car ilz
disent quelquesfois que ma fermeté pourra bien estre blasmée en France.
Je n’aurois pu fleschir jusques à présent sans faire grand préjudice aux
intérestz du Roy, et me mettre à leur discrétion. S’il le faut faire, je tasche-
ray que ce soit à propos et pour conclurre en mesme temps le traicté, car
ilz:| ne s’expliquent encore point des |:assistances qu’ilz voudroient don-
ner aux lieux pour lesquelz ilz souhaicteroient de n’estre pas obligez de
rompre:|. Ilz soustiennent de ne debvoir prendre aucun intérest en la con-
servation de l’Alsace parce qu’elle n’est pas du Pays-Bas, et que le Roy ne
la possédoit pas en l’année 1635. |:En effect:| l’article 10 e dudict traicté
qui est particulier pour ce qui regarde l’Empereur, est |:fort mal couché
et peu favorable pour nostre intention:|.
Il ne se parle plus icy de la venue de |:Goring . J’ay faict plainte à mon-
sieur le prince d’Orange des soldat〈z〉 anglois et escossois qui vont trouver
le filz . Il:| m’a promis d’y donner ordre et m’a dict qu’il n’avoit eu advis
que du passage d’une vingtaine |:d’hommes:|.
J’ay faict sçavoir à |:Sainct-Ibal:|, sans rien engager ny promettre, |:que sa
conduite modérée peut advancer la liberté de son cousin :|.
La saison est desjà sy avancée que je n’ay pas peu diférer plus longtemps
la demande des vaisseaux comme Vostre Eminence verra par un des artic-
les du mémoire présenté à Messieurs les Estatz dont je luy envoye la co-
pie , mais il y a peu d’apparence de rien obtenir tandis que Messieurs les
Estatz seront en la mauvaise humeur qui les tient. Sy les choses s’ajustent,
peult-estre pourra-t-on rencontrer une conjuncture plus favorable pour
les disposer à nous prester une partie de ceux qu’ilz font équiper pour
mettre à la mer, et de cette sorte il n’y aura point de temps perdu.
|:Madame la princesse d’Orange, que je trouve beaucoup mieux disposée
depuis le retour du sieur Deschamps, entreprend nostre accommodement
tant pour la garentye que pour le traicté d’Espagne:|. Je ne puis encor
juger ce qui en réussira, |:car elle a l’esprit si défiant et si préoccupé
qu’on n’y peut faire aucun fondement. Néantmoins elle:| tesmoigne
grande passion que tout se termine au contentement de la France. Je
n’espargneray ny soin |:ny promesse pour la faire bien agir, estant certain
qu’elle a du crédit dans le party qui nous est contraire:|.
S’il est vray que monsieur l’électeur de Brandebourg traicte avec les
Espagnolz, |:les Suédois sont plus capables de le divertir de ce desseing
que monsieur son beau-frère :|, à qui je n’ay pas laissé d’en parler pour y
prendre garde et l’empescher s’il peult. J’en ay escript en mesme temps à
monsieur de Longueville et à monsieur d’Avaux pour en parler aux mi-
nistres de Suède.
Encor que nous soyons obligez de faire |:bonne mine et de tesmoigner à
Messieurs les Estatz que nous n’appréhendons point la résolution qu’ilz
peuvent prendre, il est certain que nous serons contrainctz en quelque
sorte de suivre leurs mouvemens:|, non seulement pour ne |:demeurer
pas seulz en guerre en cas qu’ilz veuillent se séparer de nous, mais pour
éviter qu’ilz ne se joignent enfin aux ennemys, ce qu’ilz pourroient faire
s’ilz nous voyoient prospérer sans eux:|. Ce n’est pas que cette résolution
n’ayt aussy ses obstacles parmy eux et qu’il ne soit très malaisé qu’ilz la
puissent exécuter tandis qu’il y aura seulement une province qui l’ empes-
chera .
Quant à |:la trêve dans les Pays-Bas, je craindrois que la
choquast extrêmement monsieur le prince d’Orange, et ne confirmast les
autres qui ne nous sont pas favorables dans:| l’impression qu’ilz ont et
qu’ilz taschent de donner de nostre foiblesse. Messieurs les Estatz n’y
|:consentiroient pas pour peu de temps, et voudroient de leur costé sortir
d’affaires par à bout:|, pour ne perdre pas les advantages |:qu’on leur offre,
ce qui seroit périlleux tandis que les nostres demeureroient en incerti-
tude :|. Néantmoins je ne lairray pas sans rien engager de sonder les espritz
pour recognoistre leur disposition, et de me servir de cette ouverture s’il
arivoit le cas de |:extrémité que je ne voy pas encore sujet de craindre:|.
Messieurs les Estatz ne traictent pas leurs affaires si adroictement qu’ilz
veuillent chercher des expédiens où les aultres treuven〈t〉 leur compte, ilz
vont tout droict à leurs fins sans se soucier d’aultruy et se persuadent
aisément que tout le reste du monde se doibt accommoder à leurs résolu-
tions , dont il ne fault aultre preuve que ce qu’ilz font en nostre endroict.
Tous les espritz sont tellement préocupez de l’opinion que la France ne
veult point la paix, que pour l’effacer, je suis obligé de faire des protesta-
tions contraires avec des sermens où je ne fais pas scrupul〈e〉 d’engager
mon honneur et ma conscience. La cognoissance que Vostre Eminence a
eu agréable de me donner du sincère désir qu’elle en a, me faict parler
avec cette asseurance que je ne prendrois sur la parolle de personne aul-
trement . Je le fais d’aultant plus volontiers que les malintentionnez attri-
buent le retardement du traicté à Vostre Eminence seule, par des raison-
nemens grossiers et mal fondez. Il peult ariver des occasions qui me fe-
ront prendre au mot et conclurre le traicté en deux jours. Je suplie très
humblement Vostre Eminence de me prescrire confidemment ce que je
doibs faire affin que ses ordres me servent de règle.
1 AE , CP All. 83 fol. 12–13: Servien an Gassion, [Den Haag] 1647 April 20, Duplikat.
2 Servien an Rantzau (fehlt).