Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
231. Servien an Mazarin Den Haag 1647 April 16
Den Haag 1647 April 16
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 107–112 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP Holl. 41 fol. 123–126’. Teildruck: van Prinsterer , 206–209.
Zu erwartende schwerwiegende, negative Konsequenzen ungenügender französischer Rü-
stungsvorbereitungen in den Niederlanden; spanisch-niederländischer Separatfrieden nur
durch französische Festigkeit zu verhindern. Vertrauen Prinz Wilhelms II. von Oranien
zu Servien nicht so groß wie gewünscht; mögliche persönliche und politische Gründe hier-
für ; seine Abneigung gegen ein Garantieabkommen; negative Auswirkungen seines offenen
Eintretens für die Fortführung des Krieges; Unvereinbarkeit der Unterstützung seiner Posi-
tion und der notwendigen Bekundung der französischen Friedensbereitschaft durch Servien;
Divergenz zwischen den Vertrauensbezeigungen Prinz Wilhelms II. gegenüber Servien und
seinem tatsächlichen Verhalten. Abhängigkeit Deschamps’ von der Prinzessin von Oranien.
Anfrage bei Prinz Wilhelm II. wegen der gewünschten Entsendung Milets beabsichtigt; aus
seiner Antwort zu ziehende Schlüsse. Vormaliges Eintreten d’Avaux’ für den Ausschluß
Pauws von der Interposition; etwaige Meinungsänderung nur Parteinahme für Longueville
und gegen Servien; bedingte Zustimmung Serviens zu erneuter Betreuung Pauws und
Knuyts mit der Interposition; Versuch, die Abberufung Pauws zu betreiben, nicht aussichts-
reich ; sein eventueller freiwilliger Verbleib in Den Haag. Bitte um zweites Schreiben Ma-
zarins zur Neubesetzung des Bistums Orange ohne Erwähnung der königlichen Zustim-
mung .
Je suplie très humblement Vostre Eminence de pardonner à la passion
extrême que j’ay pour sa gloire et pour son service particulier aussy bien
que pour celuy de l’Estat, sy j’oze luy représenter encor que |:monsieur le
prince d’Orange ny personne autre en ce pays ne peut croire que du costé
de France l’on soit en estat de faire cette année de grandz effortz dans les
Pays-Bas, ne voyans pas des préparatifz suffisans pour cette entreprise. Si
cela est, certainement toutes les affaires iront languissant en ce pays, et
pourront estre sujectes à divers inconvéniens que:| les discours ny les per-
suasions ne peuvent pas |:éviter:|. Il ne m’appartient pas de juger de l’ im-
portance des |:autres desseings; mais il me semble qu’il n’y en a point qui
puisse réparer le préjudice que nous recevrions si cet Estat avoit pris une
résolution précipitée, dont rien ne le peut divertir avec certitude que la
bonne posture où nous paroistrons dans son voisinage:|. Car pour ne
rien desguiser à Vostre Eminence, il n’y 〈a〉 |:icy que jalousie et mauvaise
volonté contre nous, et si nous n’en ressentons pas de plus grandz effectz
que ceux que nous avons veus jusqu’à présent:|, c’est plustos〈t〉 pour ne
|:l’oser pas entreprendre que pour aucun sentiment de gratitude des biens-
faict 〈z〉 que cet Estat a receus de la France. Néantmoins comme ces
espritz mercenaires se:| gouvernent plus |:par la crainte que par affection,
et deviennent plus insolens quand ilz cognoissent qu’on a besoing d’eux,
ou qu’on les appréhende, il est plus seur de tenir ferme que de fleschir afin
qu’ilz ne se rendent pas plus hardys à nous pousser dès qu’ilz remarque-
ront que nous laschons le pied:|. C’est aussy l’advis de |:nos véritables
amys qui cognoissent la disposition de ceux avec qui nous avons à traic-
ter :|. Je puis asseurer Vostre Eminence que |:si j’avois accepté ce qu’ilz
m’ont offert, ilz auroient chicané sur toutes les autres conditions, et ma
facilité n’auroit servy qu’à les rendre plus difficiles. A la vérité:| il me pa-
roist tousjours que |:ilz n’oseroient pas prendre la dernière résolution de
se séparer de nous si nous tesmoignons comme il faut de ne l’appréhender
pas beaucoup, veu les grandz inconvéniens qui en peuvent arriver à leur
Estat, le commerce de France qu’ilz perdroient, le grand nombre d’effectz
que la pluspart de leurs marchandz y ont, et les plaintes ou:| les séditions
qui s’exciteroient parmy le peuple contre les autheurs d’un semblable
conseil, attendu mesme que plusieurs |:villes
Die Gegner der auf den Frieden mit Spanien drängenden Stadt Amsterdam sammelten sich
um Leiden, die zweitwichtigste Stadt Hollands. Sie machte sich zum Sprachrohr der Kritik
der übrigen Provinzen an den span.-ndl. Provisionalart. vom 8. Januar 1647; Leidens An-
hängerschaft war jedoch im Frühjahr 1647 gering; hierzu und zum ständigen Gegensatz
zwischen den holl. Städten in der Kriegs-/Friedensfrage sowie zu ihrer Rolle in den provin-
zialen Faktionen zwischen 1625 und 1650 vgl. Israel , Frederick Henry; ders. , Towns;
ders. , Hispanic World, 371f. und passim; Groenveld , Holland, 100–105.
de l’advis de celles qui pourroient incliner à nous quitter:|.
Je ne voy point aussy bien |:clair dans la conduite de monsieur le prince
d’Orange. Soubz prétexte de ne se laisser gouverner à personne, il n’a
point de conseil secret qui le puisse advertir de tout ce qu’il devroit faire.
Il m’a bien addressé un de ses secrétaires qui estoit son plus confident
serviteur avant la mort de son père
Waddington und Groenveld nennen unter den engsten Vertrauten Pz. Wilhelms II.
von Oranien den Sekretär Heilersieg ( Waddington , Provinces-Unies II, 258; Groen-
veld , Enckel, 120, 125 Anm. 36), der auch hier gemeint sein könnte. – Der aus Bremen
stammende Theologe Johan Heilersieg (Lebensdaten konnten nicht ermittelt werden) war
zunächst Lehrmeister, dann GR und Sekretär Pz. Wilhelms II. von Oranien; er wurde von
diesem einen Tag nach dem Tode Pz. Friedrich Heinrichs von Oranien, am 15. März 1647,
in den Nassauischen Domänenrat berufen und zu einer der führenden Persönlichkeiten im
Umkreis des neuen Statthalters ( BAB 304, 176; Elias I, 150; Groenveld , Willem II, 160f.;
ders. , Huygens, 17 mit Anm. 80). – Constantijn Huygens (s. Anm. 14 zu nr. 77) wurde
dagegen erst mit dem Tode Pz. Friedrich Heinrichs von Oranien ordentlicher Rat und
Sekretär Pz. Wilhelms II.; er wird zudem in den frz. Korrespondenzen zumeist mit Namen
oder als le secrétaire bezeichnet, ist also hier wahrscheinlich nicht gemeint.
mais soit qu’il n’ayt pas assez de résolution pour s’y confier entièrement,
soit qu’il ayt naturellement l’humeur couverte comme feu son père, soit
que les artifices dont use la mère pour le gouverner luy embarassent
l’esprit, soit que l’attachement qu’il a aux plaisirs luy fasse appréhender
les affaires que son aage luy représente comme un supplice:|, je ne reçoy
pas une sy |:franche communication de sa part que je pouvois me le pro-
mettre :|. Il est bien vray que ne |:faisant point de visite à cause de son
deuil, et moy n’ayant pu sortir depuis quelques jours:| à cause de ma ma-
ladie , nous n’avons pas peu |:conférer ensemble si souvent et si particuliè-
rement que nous eussions pu faire sans ces deux obstacles. Mais il me
fasche de voir que Knut dans la Zélande, un nommé Verbolt dans la
Gueldre, qui sont ses conseillers, et quelques autres dépendans de sa
maison agissent ouvertement contre nous:|, ce qui me faict croire ou
qu’ilz considèrent |:plus sa mère que luy, ou qu’ayans repris l’opinion
qu’il avoit:| il y a quelque temps, |:il craind que la garentye estant accordée
ne fasse conclurre la paix:| trop promptement, et n’est pas |:fasché que
l’une estant différée retarde l’autre. D’ailleurs il va ouvertement à la con-
tinuation de la guerre, ce qui faict un très mauvais effect:|, car quelques-
uns s’imaginent que c’est de concert avec nous, d’aultres qui sçavent
peult-estre la vérité ont plus d’envie de |:luy plaire que de nous satisfaire:|,
et comme je ne puis et ne doibs pas desguiser les véritables dispositions
que Leurs Majestez ont pour la paix, je ne puis en parler sans |:choquer
quelqu’un. Car si:| je fais veoir que nous la désirons en effect, et qu’elle
peult estre conclue en fort peu de temps sy cet Estat faict de son costé ce
qu’il doibt, |:ce n’est pas ce que monsieur le prince d’Orange désire:|; sy
j’en parlois aultrement, j’agirois contre mes ordres et contre la bien-
scéance . |:Cependant l’espérance que je luy puis donner secrettement que
les choses n’iront pas si viste qu’il n’ayt encore moyen s’il peut de mettre
l’espée à la main ne le contente pas si fort qu’il n’aymast mieux un obsta-
cle considérable qui retarderoit effectivement toute la négotiation:|.
Je n’ay pas manqué de luy parler en quelques conférences aux mesmes
termes que Vostre Eminence me faict l’honneur de me marquer par sa
lettre du 5 e de ce mois, et nous sommes entrez plus avant en discours sur
ce subjet que je n’eusse espéré de son |:humeur retenue:|. Il ne se peult rien
adjouster à la |:confiance qu’il me tesmoigne quand je parle à luy, mais:| il
me semble que |:le reste de sa conduite n’y respond pas comme il faudroit,
ce que j’attribue pour encore plustost à sa jeunesse qu’à autre chose:|.
J’ay appris depuis quelques jours de bon lieu que |:Deschamps qui est à Paris
est dépendant de madame la princesse d’Orange:|. Je croy bien que Vostre
Eminence |:parlant à luy aura usé de toutes les précautions nécessaires:|.
Quant à l’envoy de monsieur |:Milet:|, j’en escriray plus certainement à
Vostre Eminence aussytost que j’auray veu |:monsieur le prince
d’Orange:| que ma maladie m’a empesché de visiter depuis quelques jours.
On pourra tirer une conjecture assez certaine de la |:response qu’il fera,
parce que s’il approuve sa venue, ce sera une preuve qu’il ne considère pas
tant madame sa mère comme quelques-uns veulent croire:|, puisque le
voyage que |:ledict sieur Milet fit l’année passée auprès de luy fut le sujet
des grandes plaintes qu’elle fit qu’on vouloit débaucher son filz et le ré-
volter contre son père:|.
Je ne sçay pas ce que monsieur |:d’Avaux a escrit à:| Vostre Eminence sur
le subjet de Pau, mais je la puis asseurer avec vérité que deux mois avant
que je partisse de Munster, il nous pressoit continuellem〈ent〉 pour reti-
rer de ses mains la médiation, et ne pouvoit souffrir qu’il s’en meslast.
|:Monsieur de Longueville et moy descouvrismes qu’il faisoit cette pour-
suite pour satisfaire à la promesse qu’il avoit faicte à monsieur Contarini
de luy redonner la conduite de nos affaires; s’il a changé de sentiment:|, ce
sera sans doubte ou par |:complaisance envers monsieur de Longueville,
ou par animosité contre moy, afin d’avoir prétexte de censurer ce que j’ay
faict par deçà. Mais:| comme je n’ay rien entrepris que pour le service du
Roy, et qu’avant cela j’estois celuy de l’ambassade avec qui |:Pau et Knuyt
avoient plus de confiance:|, je ne suis pas si indiscret de prétendre que
pour ma considération on difère un moment les résolutions qu’on treu-
vera à propos de prendre, et si |:ces deux hommes vouloient rentrer dans
le bon chemin:|, je ne serois pas d’advis qu’on le leur tînt longtemps |: bou-
ché :| en y apportant toutesfois les précautions que Vostre Eminence re-
marque , et observant la bienscéance en sorte qu’on ne nous pust pas blas-
mer de légèreté.
Il est certain que Pau a beaucoup plus d’ennemis que d’amis mesme dans
la province de Hollande. Je ne croy pas pourtant que |:on puisse aisé-
ment le faire révoquer, parce qu’en un pays comme celuy-cy, où l’on
ne sçait ny punir les crimes ny récompenser la vertu:|, on n’est pas ac-
coustumé à prendre de semblables résolutions. |:Mais sans engager l’ au-
thorité du Roy à faire cette demande, j’en ay assez faict pour l’exclurre à
l’avenir de la négotiation en déclarant que nous ne pouvons avoir aucune
communication avec luy:|. Je croy mesme que |:appréhendant cet affront
public, il a désiré de se retirer de Munster et:| n’a jamais marqué par
aucune de ses lettres que monsieur de Longueville luy eust refusé au-
dience . |:Si la chose réussit et qu’il n’y retourne point avec ses collègues,
nous pourrons alors déclarer qu’on a bien fait de ne l’y renvoyer pas et
que nous ne l’eussions pas pu souffrir afin que l’on voye que c’est la
seule crainte de desplaire au Roy qui l’en empesche, et que son exemple
puisse tenir les autres en considération pour les empescher de tomber
dans de semblables fautes:|.
J’attends tousjours les ordres de Vostre Eminence touchant l’évesché
d’Orange. On espère une seconde lettre de Vostre Eminence qui ne fasse
point mention de l’aggréement du Roy qu’on prétend icy n’avoir point de
droict sur cet évesché. La mort du père donnera un prétexte honorable à
Vostre Eminence d’en escrire au filz aux termes qu’il désire, présuposé
que le Roy n’y a aulcune prétention bien fondée. Je croy qu’aussytost
après la réception de sa lettre, l’expédition sera accordée, non pas aux ter-
mes que monsieur l’évesque d’Orange l’a dressée, mais par forme de no-
mination , à quoy je ne voy pas qu’on ayt intérest de s’opposer (présuposé
tousjours que le Roy n’y ayt point de droict légitime) puisqu’aussy bien le
brevet ne doibt pas estre présenté au Pape qui n’y veult point avoir d’ es-
gard .