Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
227. Memorandum d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Osnabrück 1647 April 15
Osnabrück 1647 April 15
Kopien: AE , CP All. 82 fol. 254–261 = Druckvorlage; AE , CP All. 99 fol. 349–356, laut
Dorsal (fol. 356’) von Longueville an Servien übersandt 1647 April 25.
Verzögerung des Friedens durch die völlige Intransigenz und die überzogenen Forderungen
Oxenstiernas; gegenseitige Vorhaltungen und heftige Wortwechsel zwischen diesem und
d’Avaux; größere Zurückhaltung Salvius’, aber im wesentlichen Übereinstimmung zwischen
seiner und Oxenstiernas Religionspolitik. Geheimpläne zur Etablierung eines lutherischen
Kaisertums. Erklärung d’Avaux’ gegenüber den Schweden zur sofortigen Einstellung der
französischen Subsidienzahlungen. Seine Unterredungen mit protestantischen Deputierten:
keine Unterstützung friedensverzögernder Forderungen durch Frankreich. Ungenaue Wie-
dergabe seiner Stellungnahme durch die Protestanten gegenüber Trauttmansdorff; dessen Fe-
stigkeit in Sachen Osnabrück und Autonomie in den Erblanden. Erneute Betonung der fran-
zösischen Unwilligkeit zur Unterstützung der protestantischen Forderungen. Geplante Ab-
reise Trauttmansdorffs und d’Avaux’; Einsetzung ihrer Androhung als Druckmittel gegen
die Protestanten. Gewinnung der Unterstützung Salvius’ gegen Oxenstierna durch Zusage
französischer Unterstützung in den Nachverhandlungen mit Kurbrandenburg und anderen
Bereichen; dennoch Unnachgiebigkeit Oxenstiernas bei den Religionsgravamina. Verhand-
lungen über die Marburgische Erbfolge: deren Schwierigkeit wegen der Rücksichtnahme
Trauttmansdorffs auf Hessen-Darmstadt und Kursachsen; Proposition d’Avaux’; deren wohl-
wollende Aufnahme durch Hessen-Kassel und Trauttmansdorff. Übrige hessen-kasselische
Satisfaktionsforderungen: Kritik, auch seitens Oxenstiernas und Salvius’, an den überzogenen
Forderungen der Gesandten Hessen-Kassels; Beharren Trauttmansdorffs auf der von den Kro-
nen in Gegenwart der Mediatoren erhobenen Forderung nach 600 000 Reichstalern; sein An-
gebot ihrer Auszahlung in bar oder in Form von Teilen der Grafschaft Schaumburg; dessen
Zurückweisung durch die hessen-kasselischen Gesandten. Neigung der (katholischen) Reichs-
fürsten zu einem zwischen Frankreich und Habsburg alternierenden Kaisertum.
Monsieur Oxenstiern n’est plus celluy de la semaine passée; il trouve à
dire à tout et s’attache plus que jamais non seullement aux griefz des pro-
testans , mais à tous ceux qu’on luy présente. Vous diriez qu’il est assis sur
le trosne pour juger les douze tributs d’Israel
temps d’Auguste , et tout au moins celluy de Rudolfe et de Mathias ,
voillà son dessein présent. La satisfaction de Suède n’est pas adjustée. S’il
l’en faut croire, il y manque beaucoup de choses, sans dire quoy, et le
lendemain monsieur Salvius explique l’oracle. C’est qu’il faut faire cedder
par Brandebourg quatre baillages de ceux qu’on luy a laissez, maintenir
les donnataires en la possession de tout ce que la couronne de Suède leur a
donné dans la Pomméranie qui doit demeurer à l’eslecteur , faire conten-
ter la maison de Brunsvic, le duc de Mekelbourg, le duc de Holstein, l’ ar-
chevesque de Brême, les bourgeois d’Osnaburg
Die Stadt Osnabrück im gleichnamigen Hst. war eine landsässige Hansestadt mit beinahe
reichsunmittelbarer Stellung ( HHStD II, 364–368). Sie strebte auf dem WFK nach der
Reichsstandschaft, die am 19. September 1646 in einem Memorial des Bürgermeisters und
des Rates der Stadt für die ev. Stände (Druck: Meiern III, 680 f.) gefordert wurde, sowie
dem Exercitium religionis für die Protestanten nach dem (umstrittenen) Stand von 1624;
Osnabrück wurde darin von den schwed. Ges. unterstützt ( Knoch , 114ff.; zur schwed.
Förderung des Anspruchs auf die Reichsstandschaft vgl. auch die Stellungnahme Salvius’
ggb. Nassau und Volmar vom November 1646 in APW II A 5 nr. 142, hier 262 Z. 13–21).
ont autresfois perdu quelques procès justement ou injustement. Il suffit
d’estre Luthérien devant le tribunal de monsieur Oxenstern pour avoir
raison. Je crois bien qu’enfin ces choses-là n’empescheront pas la paix,
mais je puis asseurer qu’elle en est beaucoup retardée, et que la neutralité
de Bavière a rendu cette négotiation-cy très difficille. Les ambassadeurs
de Suède n’en font point la petite bouche. Quand je leur remonstre l’excès
de leurs demandes ou l’incompétence de ces deux assemblées en certains
cas, ou les misères de la chrestienté qui soupire après cette paix, voires
mesme si j’allègue le besoing que le Roy en a, ilz opposent à toutes ces
considérations la foiblesse de l’Empire, maintenant qu’il est privé de l’ as-
sistance du duc de Bavière. Monsieur Oxenstern faisoit dernièrement son
compte en cette sorte: «L’eslecteur de Saxe est neutre , ceux de Bavières et
de Cologne sont neutres , le duc de Neubourg est neutre
Hg. Wolfgang Wilhelm von Pfalz-Neuburg (s. Anm. 5 zu nr. 24) verfolgte im Dreißigjäh-
rigen Krieg für das Hgt. Pfalz-Neuburg eine Neutralitätspolitik, die jedoch von den
Kriegsparteien oft mißachtet wurde, bes. während der Okkupation durch die Schweden
1633/1634, die mit der gewaltsamen Einführung des Luthertums im Hgt. Neuburg ver-
bunden war ( Press , Pfalz-Neuburg, 264; Hans Schmidt , Haus, 118f.).
princes ou estatz catholiques ne sont pas armez, l’Empereur seul n’est
pas bastant contre nous et contre les Hessiens, qui nous résistera donc-
ques , qui nous empeschera d’avoir encores l’évesché d’Osnabrug et tout
ce que nous voudrons, en des choses si inportantes à la réputation et à la
religion de nostre reyne ?»
Je respondis que la raison et l’alliance leur résiste, et que luy-mesme
l’avoit si bien recognu qu’il estoit demeuré d’accord avec tous les pléni-
potentiaires de France de ne demander ny Minden ny Osnabrug.
«Vous m’alléguez tousjours cella, respondit-il, c’est une parolle qui fust
bien ditte autresfois, mais elle n’est plus de saison, les choses sont chan-
gées ».
Je le priay de considérer d’où vient ce bon estat des affaires d’Allemagne
et si la France y ayant tant contribué par une si pénible marche et si
longue jonction de son armée pour les seulz intérestz de Suède, il seroit
raisonable de se prévalloir du succès contre nous-mesmes et de révoquer
une promesse qu’il nous a faicte en conformité des traictés .
Cella ne le toucha guères au prix de la facilité qu’il voit à tout entrepren-
dre , et à tout oser. Il passa mesmes jusques à dire que le Roy n’ayant
point voullu estre prince de l’Empire comme est aujourd’huy la couronne
de Suède, il n’a point d’intérest à ce qui s’y passe, et que si les protestans
demandoient des éveschez de France, c’est alors que nous pourrions par-
ler .
Je luy remontray qu’il ne prenoit pas garde qu’il faisoit le procès à la
mémoire du feu roy son maistre, et qu’il comdempnoit toute la conduitte
de la couronne de Suède et l’alliance qu’elle a avec la France, parce qu’il
importe extrêmement aux princes et royaumes voisins de maintenir la li-
berté germanique, et que cette liberté ne comprend pas moins les estatz
catholiques que les protestants; que pour rendre ce soing et cet intérest
légitime, il n’est pas besoing d’estre vassal de l’Empire, qu’en outre par
les traictez faicts avec la couronne de Suède nous avons droict de préten-
dre que la religion catholique, les biens et revenus des églises soient con-
servez ; qu’autrement ilz pourroient aussi demander l’archevesché de
Mayence ou celluy de Trèves.
«Pourquoy non, répliqua monsieur Oxenstern, il n’y a rien qui ne se
puisse faire avec le temps, et si la guerre continue, l’Empereur sera bien
contrainct de les accorder».
Monsieur Salvius ne fust pas moins surpris de cette audace que moy-
mesme , et interrompit deux fois son collègue pour dire que la France
avoit raison de presser la conclusion du traicté de paix et que c’estoit
aussy le sentiment de la Suède. Cependant on voit l’esprit de ces mes-
sieurs , car il n’y a autre différence entre eux en matière de religion, sinon
que les uns disent ce que les autres pensent.
Je creus néantmoins qu’il ne falloit pas laisser monsieur Oxenstern dans
une si vaine pensée, et luy dis en riant que lorsque les protestans seront
maistres de ces deux archeveschez et eslectoratz, le Roy n’aura plus qu’à
choisir entre la confession d’Ausbourg et l’institution de Calvin.
J’ay mandé cy-devant que les Suédois et protestans travailloient par ad-
vance à disposer toutes choses en sorte que la couronne impérialle puisse
tomber sur une teste luthérienne; je le confirme à présent avec plus de
certitude, car il s’est tenu un conseil fort secret entre les ambassadeurs de
Suède et les principaux députtez de cette assemblée où après serment de
ne rien révéler, il a esté délibéré des moyens de faire en sorte que celluy
qui espousera la reyne de Suède, ou qui luy succeddera au royaume,
estant désormains [!] un des princes de l’Empire, soit esleu empereur ou
roy des Romains. L’advis est très asseuré, mais je n’en ay pu savoir davan-
tage ny quelles voyes l’on a résolu de tenir pour arriver à ce beau dessein.
Tant de longueurs et de difficultez que les ambassadeurs de Suède appor-
tent au traicté de paix, m’ont obligé enfin de leur dire par ordre du Roy ce
que je leur avois desjà insinué en diverses occasions conformément aux
mémo〈i〉res de la court , et j’ay mandé à monsieur Chanut
temps qu’il fasse la mesme déclaration et les mesmes instances.
Monsieur Oxenstern volut blasmer la résolution de Sa Majesté et l’inputer
à des intérestz particulliers, il tesmoigna grande jalousie de ce qu’on veut
faire la guerre aux Espagnolz où la France seulle peut proffiter, et qu’on
haste la paix d’Allemagne où les Suédois ont beau jeu. Il ne dict pas cella
si ouvertement, mais il le fist fort bien entendre.
Nous l’embarassâmes pourtant au dernier point quant nous nous servis-
mes de la guerre de Dannemark et de leur propre exemple, pour luy faire
voir l’injustice de ses plaintes; aussy fut-il abandoné de son collègue qui
ne trouva rien à redire à la résolution que l’on a prise, et avoua que Sa
Majesté ne peut quasi faire autrement à cause de la conduitte des Provin-
ces -Unies. Il m’interrogea seullement avec beaucoup de soing si l’on ne
payeroit pas le subside au moins encore un terme.
Je dis que non, sans hésiter, et qu’il se pouvoit souvenir qu’il nous avoit
faict la mesme instance il y a six mois, ensuitte de laquelle l’argent fust
remis à Hambourg sur ce que la satiffaction de Suède n’estoit pas encores
accordée, mais qu’à présant il ne tenoit qu’à eux de conclurre la paix. S’il
plaist à Leurs Majestez d’en user autrement, il sera tousjours temps de
leur faire cette gratiffication et d’en tirer tant plus d’agréement et d’utilité
que je leur en ay osté l’espérance.
Avant que de leur parler nettement de cette sorte, j’ay attendu qu’ilz eus-
sent employé tous leurs soins pour obtenir ce qu’ilz désirent. Je me suis
contenté de leur remonstrer de fois à autre depuis neuf semaines (qui est la
datte du traicté concernant la satiffaction de Suède ) que ce point-là estant
vuidé il y a si longtemps, la France n’est pas obligée à continuer la guerre
pour d’autres petits intérestz, et que ses affaires n’y sont pas disposées.
J’ay dict aussy aux depputtez protestans qui me sont venus trouver en
grand nombre
qu’ilz pouvoient avoir et qu’au contraire, l’on seroit bien aise en France
qu’après leur avoir procuré beaucoup d’avantage, ilz en receussent enco-
res de plus grands, mais que j’avois ordre de m’opposer à ce qui retarde la
paix.
Ilz m’ont remercié de cette réponse et demandé du temps pour en pour-
suivre l’effect. J’en suis demeuré d’accord. Ilz ont faict aussytost
députation vers le comte de Transmandorf, luy ont déclaré que l’ ambas-
sadeur de France ne s’oppose point à leurs désirs, mais ilz ont jugé à pro-
pos de taire l’autre partie de ma response
lument ce qu’ilz prétendent touchant Osnabrug et l’exercice de la religion
aux païs héréditaires. Et comme il est homme à une parolle, ainsy que
toute l’assemblée sçait, et que desjà plusieurs fois, il les avoit renvoyez
avec le mesme reffuz, je les fis souvenir le lendemain de ce que je leur
avois dict que j’avois ordre de m’opposer à ce qui retarde davantage la
paix. Je leur dits qu’estans grands jurisconsultes (car ce sont tous doc-
teurs ) ilz savoient mieux que moy qu’il n’estoit pas permis de diviser
une confession ou déclaration dans une affaire civille, mais que j’estimois
que c’estoit par oubliance qu’ilz n’avoient raporté qu’une partie de la
mienne au comte de Transmandorf. C’est pourquoy je me trouvois obligé
de la répéter et de leur dire que puisqu’ilz ne pouvoient obtenir tout ce
qu’ilz ont demandé, il n’estoit pas juste de différer la tranquilité publique
pour le peu qui leur manque. Que s’ilz veulent considérer la modération
dont le Roy a usé en ce qui touche ses intérestz, ilz verront que Sa Majes-
té qui a quasi soustenu tous les frais de la guerre a beaucoup plus donné et
moins receu qu’il n’avoit droict de prétendre; que l’estat de ses affaires est
tel, comme ilz peuvent bien juger, qu’après avoir plainement satiffaict à
toutes les clauses obligatoires envers ses alliez, et remporté de grands ad-
vantages pour ses amis, il ne peut plus envoyer des trouppes ny d’argent
en Allemagne à cause du besoing extraordinaire qu’il en a ailleurs.
Ces messieurs tesmoignèrent que cette response les attristoit extrêmement
et les mettoit en grande perplexité, d’autant qu’ilz désirent la paix avec
passion et ne désirent pas moins d’avoir tout leur compte; qu’ilz me
prioient de les laisser encores agir deux ou trois jours pour faire un der-
nier effort sur les Impériaux; j’y ay consenty.
Ce temps-là s’est passé en continuelles sollicitations, monsieur Oxenstern
est venu fulminer céans comme il est porté cy-dessus; il est allé menacer
les Bavarois de rompre l’accord touchant la cause palatine. Les plus zellez
d’entre les protestans ont faict aussi leurs brigues et après tout cella,
estans allez ce matin chez monsieur de Transmandorf pour le presser de
faire encores icy quelque séjour
après-demain pour Muster, s’ilz ne se désistent desdittes demandes, parce
qu’il ne peut jamais les accorder.
Quatre d’entre eux sont revenus me trouver après midy, ilz m’ont en-
cores presché l’évangille, mais sans aucun fruict, enfin ilz m’ont laissé en-
tendre qu’il se pouvoit trouver des expédiens.
J’ay respondu qu’ilz les devoient proposer au comte de Transmandorff et
que s’il les reçoit, l’affaire est faicte, mais que s’il faut encores trois mois
pour le persuader ou pour y forcer l’Empereur, nous ne sommes pas en
estat ny en obligation de concourir à ce desseing.
L’on verra ce qu’ilz résoudront entre cy et demain, autrement monsieur
de Transmandorff partira me[r]credy et moy aussy. L’on croit icy que
c’est pour travailler au traicté d’Espagne comme en effect monsieur de
Longueville m’a mandé à cette fin . J’en augmente le bruict et l’opinion
autant qu’il m’est possible, car c’est ce qui réveille les Suédois et protes-
tans et qui leur faict porter inpatiemment la retraicte de Transmandorff.
J’ay offert toute assistance à monsieur Salvius dans les intérestz de la
Suède contre Brandebourg et en quelques affaires dont il est chargé, pour-
veu qu’avec cella, nous ayons la paix, et que monsieur Oxenstern et luy se
désistent des demandes contre la religion, puisqu’aussy bien les Impériaux
sont résoluz de ne les pas accorder. Ce moyen, dont l’ouverture m’a esté
faicte par l’un des mémoires que j’ay receu de la cour , a desjà produict le
consentement de monsieur Salvius et promesse d’agir auprès de monsieur
Oxenstern pour l’attirer à son advis, mais celluy-cy paroist bien obstiné.
L’affaire de Hesse est sur le tapis, et je n’y ay obmis aucune diligence
depuis mon retour en cette ville, mais comme monsieur de Transmandorff
esvite par tous moyens de désobliger le langrave de Darmstat et l’ eslec-
teur de Saxe s’il n’est asseuré que la paix se conclurra en mesme temps, il
est très malaisé de le vaincre en un poinct où il croit s’estre déclaré suffi-
samment . Il me dict encores hier qu’il ne veut point comdempner Darm-
stat , mais que l’Empereur ne continuera pas la guerre pour son seul inté-
rest et que c’est aux plénipotentiaires des couronnes ou d’accorder les
parties ou de résoudre entre eux raisonnablement comme l’on peut sortir
d’affaires et en faire un article de paix. L’on ne sçait qu’opposer à un ac-
quiescement de cette sorte et qui paroist très sincère.
Je luy fis néantmoins quelque ouverture comme de moy-mesme pour ter-
miner le différend sans délay quoyque les sieurs Grosig et Vulteius à qui
je l’avois faicte auparavant l’ayent quasi aprouvée, ayans trouvé bon que
j’en parlasse au comte de Transmandorff et s’estans chargez d’en escrire
favorablement à Cassel par courrier exprès au cas qu’il en demeurast d’ ac-
cord . J’attens sa response après qu’il en aura comuniqué aux députtez de
Darmstat, et cependant il a tesmoigné agréer la proposition en sorte qu’il
y a lieu de bien espérer, puisque de part et d’autre elle n’a pas esté mal
receue.
Je ne rencontre pas un mesme succez à traicter de la seconde partie de leur
satiffaction, car ne pouvant demander les biens d’Esglise et les desmem-
bremen 〈z〉 de quatre éveschez et de deux abbayes , quoyque je leur
remonstre qu’en toutes noz propositions et répliques faictes à Muster
nous en avons usé de la sorte, ilz ne peuvent me le pardonner et crient si
hault et si peu respectueusement envers la France qu’en mesme temps
qu’on travaille à leur acquérir la ville et le baillage de Smalcalde
Stadt und Amt Schmalkalden, an der oberen Werra in Thüringen gelegen, gehörten seit
1360/1583 zur Lgft. Hessen; 1626/1627 hatte Lgf. Georg II. von Hessen-Darmstadt sie,
wegen offener Entschädigungsansprüche aufgrund des RHR -Urteils über die Marburger
Erbschaft, pfandweise besetzt, aber 1646 an hessen-kasselische Truppen verloren ( Zedler
XXXVIII, 75f.; Demandt , 240, 252f., 260).
comté de Catzenelboghen
Katzenelnbogen, Schloß und niedere Gft. am Rhein mit der wichtigen Festung Rheinfels
(s. Anm. 7 zu nr. 212), zwischen Rheingau, der Gft. Nassau-Diez, Idstein und Dillenburg
gelegen; 1627 auf Hessen-Darmstadt übergegangen, 1648 wieder an Hessen-Kassel ge-
kommen ( Zedler V, 1599–1602; Demandt , 207–262; Beck ).
mil escus, qui est une plus grande satiffaction que celle du Roy à cause des
conditions onéreuses que l’on y a adjoustées, il semble qu’on les assassine
et ilz sont nuict et jour au conseil chez monsieur Oxenstern parce qu’ilz
s’accordent fort bien ensemble dans le désir de continuer la guerre. Il se
lasse pourtant de leurs excessives prétentions, et dans une conférence qui
fust tenue hier céans avec eux, il ne feignit point de leur dire qu’outre la
succession de Marpurg, ilz demandent plus de païs et de meilleurs que
n’est toute la Hesse. Monsieur Salvius, monsieur de La Court et moy
sommes aussy dans le mesme sentiment, mais ilz ne s’en mettent pas da-
vantage à la raison; de l’autre costé, monsieur de Transmandorff se tient
précisément à la demande de six cens mil risdalles que nous luy fismes à
Muster en présence des Médiateurs
comté de Schawembourg, qui sont proches de la Hesse, ou en argent.
Les députtez de Madame la Land[g]rave ne veullent pas ces terres-là parce
qu’ilz prétendent y avoir acquis quelque droict depuis cette guerre, ce qui
est à la vérité sans aucun fondement. Ilz en demandent donc la confirma-
tion avec des biens d’Esglise pour plus d’un million d’or, et outre cella
quatre cens mil risdalles en argent comptant. Car pour les villes, places
et seigneuries qu’ilz retirent des mains du landgrave d〈e〉 Darmstat qui
en est en possession, il y a vingt-cinq ans, ilz ne souffrent pas que cella
soit mis en ligne de compte, parce que ce sont choses qui apartiennent à la
maison de Hesse-Cassel.
Je crois que monsieur de Bavières auroit dessein de s’apliquer après la
paix à rendre l’Empire alternatif entre la maison de France et celle
d’Austriche. Le sieur Krebs m’en a tenu quelques propos, comme aussy
l’évesque d’Osnabrug, et il semble que tous les princes d’Allemagne ten-
dent là pour se garentir des préjudices qu’ilz voyent qu’on leur prépare
d’ailleurs. Ilz disent assés hault qu’il faut désormais que la France les
protège quant elle ne voudroit pas, puisqu’autrement ilz seroient perduz
et elle aussy. L’a〈cc〉ommodement de l’affaire palatine aux conditions
qu’il a esté résolu leur a donné confiance et respect pour Leurs Majestez,
et il est considéré parmi eux comme un effect de l’aucthorité de la
France.