Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
225. Memorandum Longuevilles für Ludwig XIV Münster 1647 April 15
Münster 1647 April 15
Duplikate: AE , CP All. 82 fol. 265–273 [für Mazarin] = Druckvorlage; AE , CP All. 99 fol.
360–366 (für Servien)
Druck: CDI 83, 220–226 (spanische Übersetzung).
Befolgung der erteilten Anweisungen. Französischer Gesamtentwurf für den Friedensver-
trag mit Spanien als Verhandlungsgrundlage akzeptiert; beabsichtigter Versuch der Umfor-
mulierung des Artikels zum Roussillon, Rosas und Cadaqués; Notwendigkeit französischer
Konzessionen bei der Wahl der Begriffe und Formulierungen. Erfreulicher Abschluß der
Pfalzfrage. Kein Einverständnis der Spanier mit der Inklusion Portugals in den Friedens-
vertrag oder in ein Zusatzdokument, aber mit einer generellen Klausel zur Unterstützung
der jeweiligen Verbündeten; Überarbeitung der ersten zwanzig Artikel des französischen
Gesamtentwurfes durch die Mediatoren (Beilage 1); Longuevilles Kritik hieran, insbeson-
dere die Restitution der Exulanten betreffend. Schwierige Verhandlungen über einen min-
destens einjährigen Waffenstillstand für Portugal; Drängen Longuevilles in einer Konferenz
mit Contarini; dessen Einwände; seines Erachtens ausreichende Vorsorge für Portugal
durch die von den Spaniern offerierte Verpflichtung zum Türkenkrieg getroffen; weitere
von ihm vorgebrachte Gründe: Möglichkeit für die Franzosen zur Verteidigung Portugals
durch die voraussichtlich zweimonatige Zeitspanne zwischen Vertragsschluß und Austausch
der Ratifikationen; Fortführung des Krieges für die Moral der Portugiesen vermutlich bes-
ser als Waffenstillstand; trotz dieser einsichtigen Gründe Beharren Longuevilles auf einem
einjährigen Angriffskriegsverbot unter eventuellem Ausschluß des Reiches und einer Aus-
nahmeregelung mit Blick auf England; nach Contarini Friedensschluß bei Bestehen auf
dieser Forderung unmöglich; seine Einwände; Bitte Longuevilles um Anweisungen der Kö-
nigin zu möglichen Konzessionen in dieser Frage. Rechtfertigung der französischen Religi-
onspolitik gegenüber den Mediatoren mit den spanischen Versuchen, Spannungen zwischen
Frankreich und seinen Verbündeten zu schüren; diesbezüglich getroffene Vorsichtsmaßnah-
men ; widersprüchliches Vorgehen der Spanier in der Pfalzfrage. Bitte um Aufstellung der
französischen Eroberungen in den Niederlanden; für die Überlassung Mont-Cassels franzö-
sische Besetzung des Platzes erforderlich.
Nous aurons icy grand soin d’observer tout ce qui est prescrit dans ledit
mémoire , et principalement de prendre garde que l’article de la renon-
tiation des conquestes
jamais y avoir lieu à aucune interprétation captieuse. Nous éviterons
pour cet effect qu’il |:paroisse rien du motif que les Espagnolz ont fait
insérer au commencement de l’article 8 e de leur project
nous desjà obtenu que l’on |:suivra celuy qui a esté délivré de nostre
part :|, aians tesmoigné aux Médiateurs que nous ne traiterions point au-
trement .
Les ministres d’Espagne avoient fort insisté que l’on se servist de l’un et
de l’autre et que des deux on en composast un tiers. Mais les articles don-
nez de la part de la France estans plus esclairciz, plus équitables et dans
un meilleur ordre, il a esté accordé que Messieurs les Médiateurs y chan-
geront seulement les choses dont on conviendra, en s’esloignant le moins
qu’il se pourra des termes qui y sont portés.
On essaiera encore, dans l’article |:du Roussillon et de Roses et Cada-
guez , de faire en sorte qu’il paroisse que la France dans ses demandes
n’a point distingué ces pays d’avec le reste de la Catalogne, mais que la
différence:| est venue de la part des Espagnolz, reconnoissant assez l’ im-
portancè qu’il y a d’insinuer |:cette pensée aux Catalans:| et de prévenir la
malice de nos parties qui par tous moiens |:cherchent d’irriter leurs
espritz:|.
On est obligé néantmoins de représenter que l’on n’est pas maistre des
termes et des paroles, et qu’en un traitté où les parties qui doivent parler
avec nous sont contraires à toutes nos intentions, l’on est quelquefois
|:obligé de se contenter de certaines expressions dont:| l’on ne se satisferoit
pas si l’on estoit dans une liberté entière d’en user autrement.
Pour la crainte que l’on a eu que la |:suspension conclue avec monsieur
de Bavière ne portast l’Empereur à favoriser les prétentions de la
maison palatine contre ledict duc:|, elle estoit fondée en beaucoup de
raison, mais on aura veu par les despêches de monsieur d’Avaux comme
cette affaire a esté heureusement achevée, puisque le Haut-Palatinat de-
meurant à ce prince avec l’électorat,
d’argent qui servira de partage aux cadetz de la maison palatine. En
quoy il a grand sujet de reconnoistre la puissante protection de Leurs
Majestés, |:qui auront encore eu ce bonheur, en procurant les advantages
d’un prince qui a eu recours à elles, de tirer des mains des protestans
une province entière de l’Allemagne qui sera doresnavant toute catholi-
que :|.
Pour ce qui regarde la |:faculté d’assister le Portugal:|, j’ay desjà mandé
comme |:impossible de faire consentir les ministres d’Espagne que le nom
du Portugal soit nommé dans aucun escrit soit dans le traicté ou hors du
traicté:|. Et j’ay fait sçavoir aus[s]y que les Médiateurs estoient persua-
dez qu’il estoit juste qu’il fût stipulé |:que les deux roys pourroient assis-
ter leurs alliez deffensivement sans que cela pust rompre la paix:|. Depuis,
lesditz Sieurs Médiateurs en ont tiré le consentement formel des
Espagnolz et ont adjousté cette clause au second article de nostre projet
duquel ils ont réformé les vingt premiers articles, et me les ont apporté en
la manière que l’on verra par la copie cy-jointe. Je leur ay remarqué qu’ils
avoient obmis quelque chose au fait du rétablissement des réfugiez , et
leur ay dit ce que je trouvois à désirer en ce qu’ilz m’ont donné, suivant
les apostiles que j’ay mis à costé desditz articles , à quoy ilz ont fait peu
de difficulté.
La |:cessation des hostilitez donne beaucoup plus de peine:|. J’ay dit con-
stamment ausditz Sieurs Médiateurs qu’il faloit estre asseuré au moins pour
un an qu’on laisseroit le Portugal en repos. J’ay pressé monsieur Contareny
en luy disant que sa république y avoit beaucoup plus d’intérest que nous,
parce que si les hostilitez ne cessent, les Espagnolz emploians leurs forces à
conquérir le Portugal, et nous à le défendre, il ne se fera rien |:cependant
contre l’ennemy commun:|. Je n’ay rien oublié de ce que j’ay pu m’ imagi-
ner sur ce sujet. Mais il a tousjours respondu qu’il ne voioit aucune appa-
rence ny moien d’obtenir en cela ce que nous désirons.
Il a reconneu que la République a grand intérest que toutes les occasions
de guerre qui sont dans la chrestienté cessent présentement, et que sans
cela, elle ne peut estre que foiblement assistée, mais il adjouste que l’ obli-
gation en laquelle les Espagnolz veulent entrer par le présent traitté de
|:contribuer une fois autant de forces pour la guerre du Turc que ce qui
sera donné de la part de la France luy semble très suffisant:| pour s’ asseu-
rer que la guerre ne se fera point si tost dans le Portugal et que nous
devons en estre contens.
Sa raison est que les Espagnolz exécuteront leur promesse, ou qu’ilz y
manqueront; s’ils l’exécutent, la France a sujet d’estre en repos et de
croire que le roy d’Espagne |:ne sera de longtemps en estat de faire une
entreprise considérable sur ce royaume-là:|, voire mesme, dit-il, quand il
sera une fois engagé contre un si puissant ennemy comme est le Turc, il ne
quitera pas la partie quand il voudra, et plusieurs années s’escouleront
avant qu’il puisse former un autre dessein. Que si au lieu |:d’envoyer ses
forces contre le Grand Seigneur, il se jette sur le Portugal:|, en ce cas
l’Espagnol aiant manqué à ce dont on sera convenu, soit |:ouvertement,
soit par un article secret dans le traicté:|, et sur un point où tant de princes
sont intéressez, la France ne sera pas moins puissante pour luy faire la
guerre et pousser ses conquestes qu’elle l’est présentement. Et cependant
elle aura justifié ses armes devant Dieu et les hommes, et fait voir sa
bonne intention à la paix et au bien commun des chrestiens, et les Espa-
gnolz au contraire attireront sur eux la haine publique de toutes les nations
de l’Europe, rendant manifeste à un chacun leur perfidie. Aussy dit-il que
son opinion est qu’ils |:ne s’engageront pas sitost dans cette guerre, non
pour s’asseurer de leur bonne foy, ny qu’il ne sçache bien que leur plus
grande passion est de reconquérir le Portugal:|, mais pour le propre bien
de leurs affaires, qui les oblige à faire la paix qu’ilz n’auroient pas autre-
ment .
Ledit sieur Gontareni adjouste une autre considération, qu’après la con-
clusion du traitté qui ne peut estre si promptement, les hostilitez ne ces-
seront pas, et qu’il faudra attendre encores deux mois la ratification; que
sy pendant ce temps-là, les Espagnolz, au lieu |:de préparer un secours
contre le Turc, se disposent pour attaquer les Portugais, on a la mesme
liberté de se tenir prest pour les deffendre:|. Que si l’on dit que la ratifica-
tion estant venue, ils feront aussytost passer leurs |:troupes de Catalogne
en Portugal et auront envahy ce royaume avant qu’on le puisse secourir:|,
rien n’empeschera, dit-il, que la France ne |:se jette en mesme temps sur
les provinces voisines de la Catalogne et ne fasse ses progrez:| avec tant
plus de facilité que les forces d’Espagne seront engagées ailleurs, et l’on
aura en ce cas une approbation universelle quand on poursuivera un en-
nemy qui aura manqué à ses promesses au mesme temps qu’elles auront
esté arrestées par un traitté solennel.
Une troisiesme raison dudit sieur ambassadeur est qu’il luy semble que
cette obligation est meilleure et plus asseurée, |:non seulement à l’esgard
de la France, mais pour les Portugais mesmes:|, d’autant que s’il y avoit
une |:trêve ou cessation d’armes pour six mois ou un an:|, les plus riches
et accommodez d’entre eux qui s’attendroient après le terme expiré
d’estre |:attaquez par les Castillans et secourus par les François:|, se ver-
roient exposés par ce moien-là à une ruine certaine, et devoir estre la
proie des uns et des autres, ce qui leur donneroit |:sujet de penser à
leur seureté, et peut-estre d’abandonner leur roy:|, là où dans une guerre
non interrompue, ilz ne relascheront rien de leur première vigueur, n’ au-
ront pas le temps de |:faire leurs traictez particuliers:|, et néantmoins ne
seront pas attaquez pour les raisons susdites, et parce que les Espagnolz
ne sont pas en estat de le pouvoir faire, et que ce seroit attirer dans le
cœur de leur roiaume la guerre qui ne se fait aujourd’huy que dans leurs
provinces plus esloignées.
Pour toutes ces raisons qui |:me semblent à la vérité mériter qu’on y fasse
quelque réflexion, je n’ay pas laissé de persister:| qu’au moins on devoit
convenir que pour le |:bien de la chrestienté, les deux roys ne feront point
de guerre offensive pendant un an:|, exceptant l’Empire si la paix ne s’i
conclud en mesme temps; à quoy j’ay ajousté: «si ce n’est |:qu’ilz en tom-
bent d’accord ensemble»:|, ainsy qu’il a esté très prudemment ordonné
pour |:le respect de l’Angleterre:|. J’ay dit à monsieur Contareni que
nous demandions cet article pour l’intérest de la République et celuy de
toute la chrestienté, et non pour aucun avantage particulier. Je l’ay ex-
horté d’y bien penser, et de faire tous effortz envers les Espagnolz pour
les y faire consentir.
Il a esté respondu qu’il le feroit bien volontiers, mais qu’il n’avoit au-
cune espérance d’en venir à bout, et qu’il ne voioit pas que la paix se
pust faire si l’on y persistoit. Que pour luy, il estimoit que la Républi-
que auroit entière satisfaction de la France quand il y auroit |:un article
secret par lequel le roy d’Espagne demeurast obligé d’envoyer une fois
autant de forces contre le Turc que celles qu’il plairoit à Leurs Majestez
d’y contribuer en quelque façon que ce fust:|, et que Monsieur le Nunce
et luy et toute l’assemblée connessans bien que |:la guerre du Portugal
osteroit le moyen aux princes chrestiens de secourir la République et de
repousser l’ennemy commun:| si les Espagnolz nonobstant cella s’ obsti-
noient à faire présentement cette conqueste, chacun se banderoit contre
eux, et qu’outre qu’ilz n’auroient pas la paix qui leur est nécessaire ny
plus de moien qu’ils ont à cette heure de faire ladite entreprise, les Fran-
çois leur pourroient continuer la guerre alors avec une approbation gé-
nérale .
C’est ce qui s’est passé en nostre conférence. Je supplie très humblement
la Reyne de commander ce que Sa Majesté aura agréable qu’on fasse |:au
cas qu’après avoir faict toute sorte d’effortz comme j’y suis bien résolu,
on ne puisse obtenir davantage:|.
J’ay fait remarquer à Messieurs les Médiateurs ce qui nous est ordonné
par le mémoire, que le zèle de Leurs Majestés pour la religion les porte
souvent à quitter leurs propres intérestz, et qu’elles sont encore |: empes-
chées de passer jusqu’au poinct qu’elles voudroient:|, d’autant qu’elles
sçavent bien que les ministres d’Espagne cherchent les |:occasions de
profficter des dégoustz que nos alliez peuvent avoir de nous sur ce
sujet:|.
Nos despesches précédentes auront fait voir comme nous avons suivi
toutes les précautions qui nous estoient prescrites pour oster aux Espa-
gnolz le moien de nous nuire dans la conjoncture présente des affaires
d’Allemagne.
Monsieur de Servien escrit de La Haye que le marquis de Castel- Ro-
drigo a fait offrir à la reine de Bohesme les offices et les forces de son
maistre pour aider au restablissement de ses enfans dans leurs Estatz; et
néantmoins, quand il a falu délibérer icy dans le collège des princes sur la
confirmation de l’électorat en la maison de Bavière, et pour le fait de la
cause palatine, le député du cercle de Bourgongne a esté un de ceux qui a
le plus favorablement opiné à l’avantage du duc de Bavières. Je n’ay pas
manqué de faire sçavoir à ses ministres l’offre que les Espagnolz ont fait
faire à La Haye, comme je donneray avis à monsieur de Servien de la
conduitte qu’ils tiennent icy toute contraire aux belles paroles qu’ils font
donner ailleurs.
Il sera fort utile d’avoir un mémoire exact de |:tous les lieux occupez
dans le Pays-Bas:|. Quand nous avons dressé nos articles, nous avons
demandé qu’avec les lieux principaux qui doivent demeurer au Roy,
soient compris les deppendances et annexes d’iceux
pas prétendre que |:ce qui est tenu par nos partyes et où ilz ont des
garnisons ne leur demeure avec le territoire qui en dépend:|, et nous
avons receu ordre d’en convenir; de sorte que quoyque le |:Mont-Cassel
soit une dépendance de La Mothe-aux-Bois:|, si les ennemis en sont en
possession, il n’est pas |:possible de le conserver ny le territoire qui en
dépend:|[.] Si les armes de Sa Majesté ne l’occupent, avant que les hosti-
litez viennent à cesser, ce qui ne devant estre qu’après la ratification du
traitté, il semble que l’on |:aura du temps assez pour se rendre maistre de
ce lieu-là et le fortiffier:|.
1 Vingt premiers articles du projet du traitté entre la France et l’Espagne comme ilz ont esté
donnez à Son Altesse par Messieurs les Médiateurs, [Münster] 1647 April 10. Kopien, mit
Marginalien Longuevilles (nicht eigh.): AE , CP All. 88 fol. 64–70’; AE , CP All. 88 fol.
72–78’ (Anlage zum Duplikat [für Servien]; am Kopf auf 1647 April 10, im Dorsal von der
Hand Alards, fol. 79’, auf 1647 April 9 datiert). Teilkopie: IF CG 22 fol. 424–425’ (Art. 17,
18; auf 1647 April, s. die, datiert; mit eigh. Lemma und einer Marginalie von der Hand
Godefroys) .