Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
211. Memorandum d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Osnabrück 1647 April 8
Osnabrück 1647 April 8
Ausfertigung: AE , CP All. 82 fol. 219–227 = Druckvorlage. Duplikat [für Servien]: AE , CP
All. 99 fol. 298–306. Kopie: AE , CP All. 88 fol. 29–35. Druck: NS IV, 54–57.
Zutreffende Vorhersage schwedischen Einlenkens in den Memoranden aus Paris. Unterre-
dungen mit Oxenstierna: dessen zunächst unnachgiebige Haltung; d’Avaux’ Ankündigung
seiner Abreise und Ablehnung der Fortsetzung des Krieges um protestantischer Interessen
willen; schließliche Zustimmung Oxenstiernas zur Belassung der (vierten oder Pfälzer) Kur-
würde und der gesamten Oberpfalz bei Bayern bei Schaffung einer achten Kur, eines neuen
Erzamtes und Restitution der ganzen Unterpfalz zugunsten des Pfälzers; von Oxenstierna
aufgeworfene Fragen: sofortige umfassende oder aber sukzessive Eröffnung dieses Vorschla-
ges ? An die Adresse der kaiserlichen oder der bayerischen Gesandten? Raten d’Avaux’ zu
seiner umgehenden, vollständigen Eröffnung. Daraufhin Visite bei Salvius; deren unbefrie-
digender Verlauf. Erneute Konferenz mit Oxenstierna in Anwesenheit La Courts: franzö-
sisch-schwedische Entschließung in der Pfalzfrage im Sinne des Vorschlages Oxenstiernas;
Beschluß seiner Erklärung gegenüber den Kaiserlichen. Oxenstiernas Betonung der schwe-
dischen Konzessionsbereitschaft, auch in Religionsfragen; sein klares Bekenntnis zum franzö-
sischen Bündnis und seine Kritik an den Niederländern. Erklärung zur Pfalzfrage an Kaiser-
liche und Bayern; Dankesbezeigungen Krebs’, Mißmut Volmars. Reduzierung der neuen
schwedischen Forderungen an Kurbrandenburg von fünf auf zwei; deren weitere Behand-
lung gemäß den Anweisungen aus Paris. Aufgrund der guten Fortschritte bei den Verhand-
lungen zum Frieden im Reich vorläufige Zurückstellung des genehmigten Vorgehens gegen
die Friedensgegner in Schweden. Unterredung mit Trauttmansdorff über die erbetene fran-
zösische Unterstützung in den Religionsverhandlungen; seine Zufriedenheit mit den franzö-
sischen Bedingungen, aber Betonung der erheblichen Schwächung der kaiserlichen Position
durch den Ulmer Waffenstillstand.
Ç’a esté par un solide et fort raisonnement qu’au milieu des obstacles qui
se rencontroient icy et en Suède à la conclusion des affaires d’Allemagne
et qui en donnoient mauvaise opinion à ceux mesmes qui sont sur les
lieux, il a esté jugé par le mémoire de la cour du 15 mars et par les sub-
séquentz qu’avec toute |:la mauvaise humeur de monsieur Oxestern et
peut-estre mesme les desseins de son père:|, quand les Suédois auroient
enfin reconneu de ne pouvoir porter la France à ce qu’ils veulent, ils chan-
geroient leur procédé pour ne pas courir le hazard de perdre les avantages
qu’ils viennent d’asseurer à leur pais pour d’autres intérestz estrangers.
Cella a desjà réussy en une affaire de grande importence comme l’on avoit
préveu, nonobstant les apparences qui y estoient fort contraires.
Je ne fus pas sitost arrivé à Osnaburg que monsieur Oxenstiern vint me
visiter, mais ce fut pour me faire une fascheuse relation de ce qui s’estoit
passé icy pendant mon absence. A l’ouïr parler, il n’y avoit rien de si
esloigné que la paix, les Impériaux et eux estoient en termes de rupture
sur le sujet des griefz. Il en rejetta le blasme sur les Impériaux, dit qu’à la
vérité il avoit convié monsieur de Trautmansdorff de ne pas partir sitost
pour Munster et tesmoigné que les affaires se pourroient conclurre en
quatre jours, mais qu’aussy seroient-elles conclues si monsieur Wolmar
avoit consenti à leurs demandes dont ils ne peuvent se relascher en aucune
manière. Il adjousta mesmes à cette dureté quelques railleries sur la con-
duitte dudit sieur de Trautmansdorff, et sur les recherches et prières qu’il
luy faisoit faire tous les jours pour l’avancement de la paix. Je fus si mal
édiffié de tous les discours qu’il nous tint, et il tesmoigna si peu de dis-
position à sortir d’affaires que j’eus regret en mon âme d’estre revenu icy.
Je ne voulus pas d’abord contester avec luy en l’humeur où il estoit, et
après luy avoir um peu remonstré que si les Impériaux se mettent tant
en devoir d’obtenir la paix, la prudence veut qu’on ne les rebutte pas à la
veue et dans le besoin pressant de toute la chrestienté, je ne vins point au
détail des affaires. Je creus aussy à propos de voir auparavant monsieur
Salvius qui est obligé de garder le lit à cause de la goutte.
Le lendemain , je rendis la visite à monsieur Oxenstiern où je fus d’abord
bien mortifié de le trouver aussy entier et aussy peu traittable que le jour
précédent. Son premier entretien m’ostoit toute espérance de pouvoir rien
obtenir, et deux heures se passèrent de cette sorte sans qu’il me laissast
voir la moindre disposition à la paix. Enfin je luy dis sans aucune plainte
que je n’avois donc qu’à m’en retourner à Munster puisque les affaires
estoient si désespérées, mais que je le priois de considérer que les Impé-
riaux aians accordé la satisfaction des couronnes et tant de choses en faveur
des protestans, et mesmes l’évesché de Minden (quoyque nommément
excepté par la convention faitte sur ce sujet entre luy et nous ), et le comte
de Trautmansdorff ne pouvant estre induit à passer outre, il ne seroit pas
juste de continuer la guerre pour de si petitz intérestz que ceux qui res-
tent . Je luy dis aussy que la France aiant pleinement accompli l’alliance
qui laisse les couronnes en toute liberté de faire la paix pourveu que leur
satisfaction soit ajustée, et aiant mesmes procuré aux estatz de l’Empire
plus de seureté, de dignité et de biens qu’ils n’eussent osé espérer, elle
n’est plus en estat de faire durer la guerre pour le plus ou le moins en
des choses qui ne regardent pas la liberté germanique et qui sont pure-
ment de religion, veu mesmes que ce point est réservé très expressément
par tous les traittés . Je n’obmis pas une seule raison ny remonstrance de
celles qui sont contenues dans les derniers mémoires de la cour que j’avois
fort estudiés comme ne se pouvant rien dire ny imaginer de mieux par
ceux mesmes qui n’ont que cette affaire.
Il receut bien tout mon discours, fit réflexion sur plusieurs choses, et
comme je vins à répéter que je m’en retournerois le lendemain à Munster,
il me retint alors par quelque adoucissement, et à un quart d’heure de là il
dit qu’il me vouloit parler en toute confiance, et me donner de véritables
tesmoignages d’amitié; qu’il n’y avoit point d’autre moien pour terminer
la cause palatine qu’en rendant la dignité électorale alternative; qu’il luy
sembloit que c’estoit faire assés pour le duc de Bavières; que c’estoit trait-
ter un ennemy bien honnestement; qu’il ne voioit point d’autre issue pour
en sortir, et que c’estoit le sentiment de tout le sénat de Suède. Nous en-
trasmes si avant dans la matière qu’après de nouvelles carresses et pro-
testations d’amitié qu’il me fit, il tesmoigna que pour le respect de Leurs
Majestez et pour ne pas retarder la paix puisqu’il voioit que nous la dési-
rons absolument, il ne me vouloit rien cacher de ce qu’il avoit de plus
secret sur cette affaire; qu’il m’en parleroit comme à son collègue, et que
je ne pourrois plus en douter; que la couronne de Suède consentiroit que
la dignité électorale demeurast au duc de Bavières et à toute sa maison,
mais que cette ligne venant à manquer à faute de masles, elle passeroit à
la maison palatine, et que la race du duc Albert
Hg. Albrecht (VI.) von Bayern (1584–1666), 1646 Lgf. von Leuchtenberg, Bruder Kf. Ma-
ximilians I. von Bayern ( Albrecht , Maximilian I., passim – vgl. Personenregister, 1153);
seine Söhne Maximilian Heinrich (1621–1688; 1651 Kf. und Ebf. von Köln) und Albert
Sigmund (1623–1685; 1652 Fbf. von Freising, 1668 von Regensburg) waren nach den Söh-
nen Kf. Maximilians (s. Anm. 3 zu nr. 16 und Anm. 12 zu nr. 157) erbberechtigte Nach-
folger der wilhelminischen Linie des Hauses Wittelsbach ( Stammtafeln NF I T. 25).
électorat; que c’est tout ce qui se pouvoit faire et que c’estoit le sentiment
de monsieur le chancelier son père qu’il sçavoit que j’estimois beaucoup.
Je luy demanday en quelle disposition il croyoit que fussent les Impé-
riaux , et s’ils seroient pour se relascher.
Il dit qu’il y avoit sujet d’espérer qu’ils se contenteroient de cette offre à
présent que le duc de Bavières avoit donné grand sujet de mescontente-
ment à l’Empereur par la trêve qu’il a faitte avec les couronnes , et qu’il
sçavoit que cella diminuoit desjà l’affection et le soin que les Impériaux
avoient tousjours eu de ses intérestz.
«C’est par cette raison, dis-je, que les couronnes luy doivent estre plus
favorables et luy en sçavoir plus de gré».
Il y acquiesça avec beaucoup de douceur et de condescendence, et se laissa
conduire peu à peu à tout ce que je pouvois souhaitter, prononceant enfin
que la couronne de Suède consentiroit que la dignité électorale fût con-
servée à la maison de Bavières et à la ligne de Guillaume à perpétuité et
sans réserve ny condition quelconque.
Je me resjouissois en moy-mesme de cette déclaration sans oser presque
parler du Haut-Palatinat, mais il en ouvrit le propos, et n’eut pas besoin
d’estre plus pressé sur ce point que sur l’autre, en sorte que je fus obligé
de l’arrester um peu et de faire le difficile pour mesnager quelque somme
d’argent aux cadetz de la maison palatine . Encores ne tesmoigna-t-il pas
s’en soucier beaucoup. Il adjousta donc à la dignité électorale le Haut- Pa-
latinat tout entier, à condition que l’on donneroit le huitième électorat au
prince palatin et tout le Bas-Palatinat. Il parla aussy d’une charge dans
l’Empire comme les autres électeurs en ont, qu’il luy en falloit une, qu’il
n’en cousteroit rien à personne et qu’il s’en pourroit trouver comme celle
de grand-veneur ou autre de cette sorte.
Il me dit ensuitte que c’estoit en grande confiance qu’il s’estoit ouvert si
avant à moy, qu’il ne s’en estoit laissé entendre à personne, et m’obligea
au secret. Il me fit deux questions avec prière d’en délibérer à loisir et de
luy en donner mon avis une autre fois. La première estoit, s’il falloit faire
cette déclaration tout d’un coup ou plustost par degrez; et la seconde, à
qui elle devoit estre faitte, ou aux Impériaux, ou aux Bavarrois; que pour
luy, il estimoit qu’il n’y falloit venir que par degrez d’autant qu’ainsy ou
les couronnes obtiendroient quelque chose de plus pour la maison palati-
ne , ou que s’il estoit impossible, on le feroit mieux valoir au duc de Ba-
vières , et on l’obligeroit davantage à s’emploier pour la satisfaction des
protestans.
Je représentay que si on se déclaroit tout à la fois de ce qu’on avoit résolu
de faire pour le duc de Bavières, j’estimois que ce prince estant asseuré de
sa satisfaction, il auroit plus de haste pour la conclusion d’un traitté où il
trouveroit son compte, et feroit une partie de ce qu’on désire de luy; que
c’estoit aussy la voye la plus courte pour conclurre la paix et que je sça-
vois bien que ses plénipotentiaires n’avoient ordre d’entendre à aucun ex-
pédient qu’en conservant la dignité électorale et le Haut-Palatinat; qu’il se
passeroit bien du temps à despêcher en Bavières et avoir response; néant-
moins que je m’en remettois entièrement à sa prudence.
Il ne me donna pas le temps d’opiner sur l’autre question, et parce qu’au
sortir de son logis j’allois visiter monsieur Salvius, je luy demanday si je
pouvois luy parler de ce qu’il venoit de me dire. Il n’en fit aucune diffi-
culté , et nous nous séparasmes avec grand tesmoignage de satisfaction l’un
de l’autre.
Je passay donc chez monsieur Salvius et je ne luy tesmoignay rien d’abord
de ce que je venois d’apprendre de monsieur Oxenstiern. |:Je trouvay qu’il
jouoit le personnage de son collègue faisant des difficultez:| sur tous les
pointz qui restent à terminer, et je n’eus de luy que de la froideur contre
son ordinaire. |:J’en fus aussi surpris que de la facilité de monsieur Oxe-
stern :|. Enfin je fus contraint de luy dire que je ne prenois pas bien mon
temps pour luy parler d’affaires, que je reviendrois une autre fois, et parce
qu’il me demanda ce que j’avois fait si longtemps avec monsieur Oxen-
stiern , je luy fis rapport de tout ce qui s’estoit passé entre nous touchant
la cause palatine. Il respondit comme s’il avoit peine à me croire, mais se
voiant pressé par l’asseurance que je luy en donnay, il se contenta de faire
connoistre à demy qu’il ne l’improuvoit pas. Et c’est tout ce que je pus
tirer de luy pour cette fois-là.
Le jour suivant , monsieur Oxenstiern me fit demander audiance, mais
parce qu’il fut jusques à sept heures du soir avec monsieur Wolmar
m’envoia faire excuses avec toutes les civilités imaginables.
Le lendemain , il me vint confirmer tout ce qu’il m’avoit dit, et me de-
manda de nouveau mon avis sur les deux questions qu’il m’avoit faittes. Je
les avois desjà proposées à monsieur de La Court qui estoit présent à cette
conférence, et nous respondismes que désormais il n’est plus temps de
négotier avec des réserves; que puisqu’il avoit pris une si bonne résolu-
tion , il n’en falloit point faire à deux fois, mais la déclarer nettement aux
Impériaux et en dresser l’article comme il doit estre mis dans le traitté de
paix. Il fut résolu de concert qu’il en seroit usé de cette sorte, et que l’on
insisteroit au moins à quatre cens mille reichsdales pour les quatre cadetz
de la maison palatine.
Monsieur Oxenstiern toucha ensuitte le point des griefz mais assés légè-
rement et avec un esprit de paix. Il dit mesmes qu’il falloit se voir sur cette
affaire pour y prendre ensemble une dernière résolution, et les tempéra-
mens qui seroient jugés convenables. Je ne vis jamais un meilleur homme
ny qui ayt à présent de meilleurs sentimens pour la France.
Il me fit hier un grand esclaircissement sur les divers bruits qui se res-
pandent par les Espagnolz à dessein d’esbranler l’union des deux couron-
nes , acquiesça de tout point aux asseurances que je luy donnay de nostre
fermeté, et m’en donna de pareilles de leur part avec tant de franchise et
d’ouverture de cœur que je ne crains point de dire que ce sont ses vérita-
bles intentions. «Nous ne sçaurions voir, dit-il, pourquoy la France se
lasseroit de nostre amitié ny nous de la sienne, nous voions bien que
vous voulés la paix d’Allemagne et que vous avés sujet de la vouloir à
cause des Holandois, et nous déférons à vostre désir. Vous voiés ce que
j’ay fait en la cause palatine, et je faciliteray encores le reste des affaires
pour signer bientost le traitté».
Il m’a dit plusieurs fois avec quelque confiance que |:les Hollandois ont
tout gasté, qu’on pouvoit bien faire d’autres progrez dans l’Empire et ail-
leurs , mais puisque Messieurs les Estats ont pris une résolution qu’il ne
louera jamais:|, il faut se contenter, et qu’en son particulier il y trouvera
aussy son compte, m’aiant laissé entendre qu’on parle |: de le marier avan-
tageusement pour sa fortune :|.
Tant y a que l’intelligence est parfaitte entre nous, et que nous avons dé-
claré de concert aux Impériaux et aux Bavarrois la résolution des deux
couronnes en l’affaire palatine
rapporte sensiblement tout le gré et tout le mérite à Leurs Majestez avec
protestation que monsieur l’électeur de Bavières ny ses enfans ne per-
dront jamais le souvenir d’un si signalé bienfait. Ledit sieur Krebz luy a
mandé qu’il doit tout à la France. Les Impériaux ne sont pas si contens de
cette déclaration, non que pour moy je m’en sois apperceu, mais monsieur
Oxenstiern a remarqué qu’ils en furent surpris, et dit que Wolmar n’a
sceu depuis en celer son desplaisir et sa jalousie. C’est aussy le bruit de
l’assemblée.
Les cinq nouvelles demandes de la Suède au préjudice du traitté fait avec
l’électeur de Brandebourg sont réduittes à deux, mais fort malaisées à
obtenir: l’une de quelques baillages et terres qu’elle veut avoir dans ce
qui a esté laissé à ce prince, l’autre est pour les donations faittes aux offi-
ciers de l’armée, lesquelles on désire avoir lieu encores après la paix.
Tou〈te〉s deux se trouvent décidées dans ledit traitté; et toutefois la reine
de Suède me les a fait recommander soigneusement par monsieur Cha-
nut
Vgl. Chanut an d’Avaux, [Stockholm] 1647 März 9; Kopie (nicht zeitgenössisch): AE , CP
Suède 12 fol. 46’–51. Danach handelte es sich um folgende Forderungen: 1) Entschädi-
gung der schwed. Offiziere, die ihre Donationen in Hinterpommern verlieren sollten; 2)
Grenzverbesserungen durch Abtretung kleinerer Orte entlang der Oder an Schweden
sowie die Entschädigung des seit September 1646 mit Kg.in Christinas Cousine Pgf.in
Eleonore von Pfalz-Zweibrücken (1626–1692) verh. Lgf.en Friedrich von Hessen- Roten-
burg in Eschwege (1617–1655, Oberst in schwed. Diensten; Stammtafeln NF I T. 98) für
den Verlust des ihm von Christina geschenkten, aber im Frieden zurückzugebenden Eichs-
feldes . Die Forderung zugunsten des Lgf.en liege Christina am meisten am Herzen, be-
richtete Chanut. Während der RR mit der für Pommern getroffenen Regelung unzufrie-
den sei, wolle sich die Kg.in jedoch prinzipiell an die ausgehandelten Abkommen halten
und zeige sich mit d’Avaux zufrieden.
mémoire de la cour du 29 mars, qui est la seule voie d’en venir à bout s’il
y en a quelqu’une, et d’en tirer profit en autres choses pour l’avancement
de la paix. Je suis tout plein de cette pensée qui m’a semblé admirable
pour en parler comme il faut, et ne lairray pas perdre les occasions de
m’en prévalloir.
Le bon estat auquel est présentement le traitté de la paix dans l’Empire, et
la bonne disposition où je vois les plénipotentiaires de Suède, m’a fait
différer l’exécution de ce qui m’est ordonné en cas de besoin. Je n’ay pas
aussy trouvé monsieur Salvius bien préparé pour une telle confiance, et il
m’a paru mesme à ce voiage (mais encores um peu confusément) qu’il
voudroit porter les affaires en longueur. Cependant je n’ay pas laissé d’ in-
former amplement monsieur Chanut
sieur Oxenstiern le lendemain de mon arrivée en cette ville, et d’une
partie de ce qui est contenu aux mémoires des 15 et 22 affin qu’il soit
prest à tout événement, et qu’il ait le loisir de disposer la reine de Suède à
ce qu’on désire en conformité de ses intentions et de ses intérestz, mais je
l’ay prié de n’en pas faire d’instances au sénat ny aux principaux ministres
jusques à ce que je luy escrive la semaine prochaine quel train aura pris
cette négotiation. Si la paix se peut faire par les moiens ordinaires et sans
effort ny authorité, ce sera le meilleur; sinon, nous emploierons les armes
que l’on nous met en main, qui ne peuvent estre en telle occasion ny plus
justes ny mieux justifiées, et je persévère en ma créance que |:ce sera aussi
sans aucun péril, veu mesme que la reyne de Suède a avoué à monsieur
Chanut:| que la demande des éveschez de Minden et Osnaburg et autres
choses semblables se fait par ses ambassadeurs sans qu’ils en aient ordre
précis, |:et qu’elle n’entend pas:| continuer la guerre pour ce sujet.
Monsieur de La Court et moy sommes tout à fait persuadez que le comte
de Trautmansdorff nous a parlé sincèrement |:sur les différens qui restent
avec les Suédois et protestans:|. Nous avons commencé par une sollicita-
tion en leur faveur, l’exhortans pour le bien de la paix de leur accorder
tout ce qui luy seroit possible sans charge de conscience, |:et que si après
cela il refusoit hautement et constamment:| ce qu’il croid ne pouvoir ac-
corder en ces matières de religion, |:nous déclarerions ensuite aux pléni-
potentiaires de Suède:| que la France ne fera pas la guerre à l’Empereur
pour telles choses, |:mais qu’auparavant de nous engager à cette déclara-
tion , je désirois qu’il me donnast formellement sa parolle qu’il ne se servira
pas contre nous d’une assistance qu’il a recherchée:| avec tant de soin, |:et
qu’il tiendra ferme:| dans la résolution qu’il aura prise une fois.
|:Après un grand remerciement de cette offre:|, il a dit sans hésiter |:qu’il
nous engageoit sa foy et son honneur qu’il n’en abuseroit pas:| et qu’il n’y
avoit personne au monde qui fust |:capable de luy faire commetre un tel
manquement, mais que pour la fermeté, il ne s’y obligeoit qu’autant:| que
les forces de l’Empereur la pourroient soustenir; qu’autrement ce seroit
imprudence et témérité; que le traitté fait à Ulm les ruine entièrement et
leur oste |:plus de troupes que le Roy n’en a en Allemagne, et qu’ainsi
quand Sa Majesté les retireroit:|, les Impériaux seroient encores beaucoup
plus foibles que les Suédois. Il adjousta en grand secret que |:l’Empereur
et touts les princes catholiques dépeschent au duc de Bavière pour le pres-
ser de se rejoindre à eux pour la deffense de la religion qui s’en va périr en
Allemagne si la guerre dure:|; que s’il le fait, ledit sieur de Trautmansdorff
|:ne cédera plus rien de l’Eglise:|, sinon il sera |:forcé d’abandonner tout:|;
que cependant il feroit |:bonne mine et nous conjuroit de le seconder:|. Il
promit en outre de nous advertir de bonne heure |:si la nécessité des af-
faires l’obligeoit à se relascher:|, affin de pouvoir régler nostre conduitte
sur la cognoissance que nous en aurons avant qui que ce soit.