Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
209. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux(und Servien) Paris 1647 April 6
Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux(und Servien)
Paris 1647 April 6
Duplikate: AE , CP All. 88 fol. 15–16’ = Druckvorlage; AE , CP All. 99 fol. 291–295 (für
Servien). Konzept: AE , CP All. 82 fol. 207–208’ (ohne den Schlußabsatz; auf 1647 April 7
datiert). Reinkonzept: AE , CP All. 82 fol. 203–205. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 208–210.
In den Niederlanden großen Eindruck erzeugendes Angebot der Spanier zur schiedsrichter-
lichen Entscheidung der meisten mit Frankreich strittigen Punkte durch die Generalstaaten;
dessen erhebliche Nachteile für die Franzosen, besonders mit Blick auf die französisch-nie-
derländischen Garantievertrags- und Feldzugsverhandlungen; Argumentation gegen diese
Offerte: inakzeptable Scheidung der strittigen Punkte in zwei Klassen durch die Spanier.
Französischer Gegenvorschlag der Entscheidung gerade der von ihnen ausgenommenen
Punkte durch die Generalstaaten, nach spanischem Einlenken in den übrigen Fragen und
unter Einschränkung des Schiedsspruches zu Portugal auf die Form der Gewährung des fran-
zösischen Assistenzrechts; Verbreitung des Gegenvorschlages durch Contarini und Servien.
Befürchtungen der Spanier wegen der Entsendung Condés nach Katalonien.
On reçoit avis de divers endroitz que Pau d’un costé par ses lettres
l’autre par ses discours qui y sont conformes, font grande impression
|:dans l’esprit des peuples:| parmi les |:Provinces-Unies:| en ce qu’ils asseu-
rent que |:les Espagnolz:|, à la réserve du point |:de Portugal:| dont ils ne
veulent souffrir qu’il soit fait mention |:dans le traitté:| en aucune façon, et
de quelques autres comme de |:Sabionette, Monaco, Philippeville et Char-
lemont :|, sont prests à remettre tous les autres différens qui restent à ajus-
ter entre les deux couronnes à l’arbitrage de Messieurs les Estatz, exag-
gérans là-dessus la passion et la sincérité avec laquelle le roy catholique
désire la paix, et l’obligation que lesditz Sieurs Estatz luy doivent avoir,
de ce qu’après avoir offensé les Médiateurs, et avoir fait de ses ennemis ses
confidens, il veut bien remettre encores les plus importans intérestz de sa
couronne à leur jugement, et qu’il seroit bien estrange que la France à qui
ils sont de si longue main alliez, refusast d’en faire autant, et qu’elle eust
mesfiance de ceux à la justice et probité desquelz les Espagnolz mesmes, à
qui ils ont fait tant de mal, offrent de remettre leurs affaires.
Messieurs les Plénipotentiaires verront bien d’abord combien cet artifice
est |:dangereux et les mauvaises:| suittes qu’il peut avoir dans ce que nous
prétendons aujourd’huy de |:Messieurs les Estatz pour la garentie et pour
la campagne:|. Mais on a songé icy à une response qui donnera, ce semble,
moien de l’esluder, et fera toucher au doigt ausditz Sieurs Estatz quelle
des couronnes marche de meilleur pied à la paix, et à qui ils doivent estre
plus obligez de la defférence qu’on leur rend. Quand les Espagnolz of-
frent d’en passer par où diront Messieurs les Estatz à la réserve de certains
pointz comme |:le Portugal, Monaco, Sabionette, Charlemont:|, etc., ilz ne
font autre chose à le bien prendre que diviser en deux classes tous les
articles du traitté qu’on doit faire.
L’une est des pointz ausquelz ils ont résolu de ne pas consentir, lesquelz
ilz s’asseureroient par ce moien sans que nous peussions rien prétendre,
puisqu’ilz ne donnent aucune authorité à Messieurs les Estatz d’y arbi-
trer , et qu’ils veulent mesme au préalable estre certains qu’on n’en parlera
point. L’autre seroit des points qu’ils ont desjà résolu de lascher quand
mesme la décision de Messieurs les Estatz n’i interviendra point.
De sorte qu’il est aisé à faire connoistre que cette defférence apparente
qu’ilz rendent à Messieurs les Estatz n’est qu’une pure illusion puisqu’ilz
veulent d’abord s’asseurer divers points de grande importance, particuliè-
rement celuy de |:Portugal:|, qui les touche |:au vif:|, et qu’ils veulent ven-
dre pour une confidence et une générosité vers Messieurs les Estatz ce
que tout le monde sçait qu’ils tenoient desjà pour perdu, et qu’ils avoient
abandonné ou assez donné à entendre qu’ils l’abandonneroient.
Ainsy voit-on assés clairement que tant s’en faut que Messieurs les Estatz
doivent faire cas de cette ouverture, qu’au contraire ils doivent tenir à
injure que les Espagnolz les choisissent pour méliorer leur condition aux
despens de leurs alliez, et non pour remettre à leur jugement quelque
chose qu’ilz n’eussent desjà résolu de faire.
En outre, par cette fauce defférence à Messieurs les Estatz en laquelle ilz
ne risqueroient rien, ils visent à nous mettre |:sur les bras Messieurs les
Estatz:| affin que le point du |:Portugal et les autres:| soient vuidés d’abord
entièrement à leur satisfaction, et mesmes à pouvoir gaigner quelque
chose sur le reste des différens où ilz s’estoient desjà résolus de céder.
Mais pour restorquer l’arguement [!] , et nous en servir contre eux- mes-
mes , pour traitter sur un pied plus équitable et defférer aussy un véritable
honneur à Messieurs les Estatz, il semble qu’en cas que nous reconnois-
sions que cet artifice de nos parties continuast |:à faire telle impression dans
l’esprit de Messieurs les Estatz:| qu’il y eust lieu |:d’en appréhender:| quel-
que suitte |:fascheuse:|, nous pouvons offrir que les Espagnolz déclarans la
satisfaction qu’ils avoient résolu en leur âme de nous donner sur tous les
pointz qu’ils vouloient remettre à l’arbitrage desditz Sieurs Estatz, la
France est preste pour les autres comme celuy |:de Portugal, Sabionette,
Monaco et Charlemont:| et autres semblables, de s’en remettre entière-
ment à ce que diront lesditz Sieurs Estatz, bien entendu qu’en celuy |:de
Portugal:| on ne mettra pas en doute |:la liberté d’assister ce roy-là:|, nos
parties y aians desjà donné les mains, les députez de Holande avec les
Médiateurs cherchans seulement |:la forme:| avec laquelle cette |:faculté:|
sera déclarée au contentement d’un chacun.
Cet honneur n’est pas immaginaire, puisque nous donnons dez à présent
les mains à passer par le jugement d’autruy en des pointz de grande im-
portance , et où tenans ferme nous pourrions espérer du bon estat de nos
affaires que les ennemis seroient à la fin forcez d’y condescendre pour
éviter de plus grans maux.
Et si l’intention des Espagnolz est aussy bonne pour la paix et aussy
franche envers Messieurs les Estatz qu’ils veulent le donner à entendre,
ils ne peuvent refuser nostre proposition, puisque nous ne prétendons
nous asseurer autre chose que ce qu’il se voit bien qu’ilz veulent relascher,
veu qu’ilz le remettent à la décision de Messieurs les Estatz, qui par bien-
séance et par leur intérest propre n’osteront pas à leurs alliez pour donner
à leurs ennemis.
Le Nunce ne voudra pas se mesler de cella, mais |:Contareni:| ne fera pas
difficulté d’en porter la proposition, sachant bien d’ailleurs ce que les Es-
pagnolz ont |:dit à Paw:| pour flatter |:Messieurs les Estatz:|, pendant que
le sieur Servien, à qui on envoie la copie de ce mémoire et qui est en lieu
plus propre pour agir, parlera en ces termes |:à Messieurs les Estatz:|, le
jugeant nécessaire et utile, et le respandra parmi les peuples affin que nous
gaignions au moins que l’impression de cette imaginaire confidence |:des
Espagnolz à Messieurs les Estatz:| soit effacée dans l’esprit de ceux qui s’y
seroient laissés piper.
Nous avons avis que le marquis de Castel-Rodrigo et les autres ministres
d’Espagne à Bruxelles sont au désespoir et dans
des que l’on peut imaginer de la diligence avec laquelle Monsieur le
Prince est parti pour se rendre en Catalogne et qu’ilz ont si grande appré-
hension qu’il ne leur y arrive quelque malheur, que non seulement ilz
pourront se presser pour haster la conclusion de la paix, mais qu’ilz son-
gent à remettre sur le tapis leur première prétention que le traitté que l’on
signera ait son effect du jour de la signature mesmes sans qu’il soit besoin
pour cella d’attendre la dellivrance des ratifications ainsy qu’ils l’avoient
désiré l’année dernière quand ilz craignoient la cheute de Lérida, de
Dunckerck et de Protolongon〈e〉 [!]. On en donne avis à Messieurs les
Plénipotentiaires affin qu’ilz en soient avertis.