Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
200. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ für Ludwig XIV Münster 1647 April 1
Münster 1647 April 1
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 82 fol. 186–191’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All.
99 fol. 266–269. Druck: CDI 83, 206–211 (spanische Übersetzung).
Zu Savoyen: Verweis auf frühere Sondierungen Serviens bei Saint-Maurice; Rechtfertigung
der Vorgehensweise der französischen Gesandten bei der Abfassung der Savoyen betreffen-
den Artikel im französischen Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25.
Januar 1647: Berücksichtigung der Wünsche Saint-Maurice’ nur, insoweit nicht französische
Interessen berührend; savoyische Klagen über ihre nicht berücksichtigten Forderungen; dem-
gegenüber Beschwerden der Franzosen über die unzulänglichen Verhandlungsvollmachten
Saint-Maurice’; dessen Entgegnung. Absicht, die terminologische Kritik am Restitutionsarti-
kel im französischen Gesamtentwurf zu berücksichtigen; Verpflichtung zum Krieg gegen Ge-
nua : durch Artikel 39 des Entwurfes ausreichende Vorsorge getroffen. Longuevilles Ableh-
nung eines Audienzgesuchs Pauws; van der Burgh vorgetragene Beschwerden über jenen.
Aufschub der Abreise Trauttmansdorffs aus Osnabrück auf Bitten der Schweden; im Auftrag
Lambergs erneutes, inständiges Drängen der Mediatoren auf französische Unterstützung der
Kaiserlichen gegen Schweden und die protestantischen Reichsstände in den Religionsver-
handlungen ; vorsichtige Signalisierung französischer Bereitschaft vorbehaltlich der Gewäh-
rung ausreichender Sicherheiten seitens der Kaiserlichen; Drängen Contarinis, Frankreich
möge Druck auf Schweden ausüben; dessen zutreffende Einschätzung der Lage; Zugeständ-
nis der Rückkehr d’Avaux’ nach Osnabrück auf Bitten der Mediatoren; damit verbundene
Absichten.
L’on a desjà cy-devant fait sçavoir que monsieur de Servien qui a une
particulière connoissance des affaires de Savoie où il a esté emploié
esté chargé de la cour de parler au marquis de Saint-Maurice de ce que
l’on désire de madame la duchesse de Savoie, il nous fit voir la response
qu’il en faisoit à monsieur le cardinal Mazarin, qui estoit que ledit sieur de
Saint-Maurice avoit dit n’avoir aucune charge de madame de traitter de
ces choses
Zur Sache vgl. das Memorandum Serviens für Lionne, [Münster] 1646 November 6
(Druck: APW II B 4 nr. 242), und das Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens
für Ludwig XIV., Münster 1646 November 5 (Druck: ebd. nr. 235). Nicht ermittelt wer-
den konnten der im Text gen. Brief Serviens an Mazarin und das Schreiben Longuevilles
und d’Avaux’, in dem sie berichteten, von diesem Brief Kenntnis erhalten zu haben.
sujet, nous avions creu qu’il y avoit esté pourveu d’ailleurs.
Pour les articles du projet concernans la Savoie
bassadeur ainsy qu’il a voulu les demandes particulières qu’il fait au roy
d’Espagne où nous n’avons aucun intérest. Mais pour ce qui est de com-
mun entre la France et monsieur le duc de Savoie, les plaintes que ledit
ambassadeur a faites depuis quelques jours de la part de madame font
bien connoistre que l’on n’a eu esgard à ses instances qu’autant que l’ in-
térest du Roy l’a pu permettre.
Luy et le sénateur Nomis
Dr. iur. Lorenzo Nomis (gest. 1670), seit 1656 conte di Castelletto, ab 1666 di Valfenera;
1647 Februar 28 – 1649 Juni 11 savoyischer Sekundarges. in Münster; sollte auf savoyischen
Wunsch im FR dessen Votum führen. Er war Prof. an der Universität Turin, mehrfach für
Savoyen diplomatisch tätig und seit 1631 senatore; 1657 wurde er presidente del Senato,
dann primo presidente della Camera ( ABI I 704, 403–408; Carutti II, 495f.; Kybal / In-
cisa I, 289 Anm. 1; APW III D 1, 310 Z. 18, 324f., 347 Z. 22, 355 Z. 37; APW III C 1, 341
Z. 6f.; APW III C 2, 1129 Anm. 2, 1234 Z. 12–16; APW III C 3, 841 Z. 29f.).
gnent que dans le projet on n’a point limité un temps dans lequel les places
doivent estre rendues. Ilz demandent qu’il en soit désigné un, et qu’il ne
puisse estre prolongé, pour quelque cause ou prétexte que ce soit, et quand
mesmes il ariveroit que la restitution de Verceil fût différée, ils prétendent
que rien ne doit empescher de remettre à monsieur le duc de Savoie les
places du Piedmont qui sont aujourd’huy ez mains de Sa Majesté. Ilz se
plaignent aussy que dans le nombre desdites places qui doivent estre ren-
dues de la part du Roy, |:l’on n’a point faict mention expresse de Cahours:|,
font instance que les 500 000 escus soient consignez actuellement avec tous
les arrérages escheuz, sans quoy ilz disent que ledit sieur duc ne sçauroit
estre valablement deschargé vers la maison de Mantoue. Et quand au traitté
de Querasque, nous convenons ensemble en ce qu’ilz ne sont pas d’accord
qu’on puisse se pourvoir en aucune manière sur la prétendue lésion. Ilz
désavouent la proposition que les Espagnolz en ont fait pour réserver les
droitz de Savoie. Mais ils soustiennent que ce n’est pas assez que le Roy aie
la faculté d’assister celuy qui sera troublé, et que Sa Majesté y doit estre
obligée expressément par le mesme article.
Il n’est pas besoin de grossir ce mémoire de toutes les responses qui ont
esté faites à ces plaintes. On n’a pas manqué de dire audit ambassadeur
qu’on l’avoit prié d’avoir ordre |:de madame pour traicter de Cahours,
soit pour le démolir ou autrement, et de convenir aussi de quelques ha-
meaux qui sont dans la vallée de La Pérouse nécessaires à l’assistance de
Pignerol:|, pour lesquelz Sa Majesté offre de donner récompense à la bien-
séance et satisfaction de la maison de Savoie.
Il a respondu que |:son ordre estoit de n’y pas entendre, et que madame,
estant tutrice, ne pouvoit consentir à aucune de ces choses:|.
Quand on travaillera au traitté dans l’article où il est parlé de la restitution
des places , on n’oubliera pas de se servir des termes qui sont ordonnez; il
y en a desjà quelque chose estant dit que partie desdites places ont esté
déposées entre les mains du feu roy, et les autres reprises par les armes de
Sa Majesté.
Et quand à |:l’engagement de la guerre de Gennes:|, nous avons creu y
pourvoir autant qu’il dépendoit de nous dans un |:traicté qui se faict avec
le roy d’Espagne:|, quand nous avons mis en l’article 39 e
la ligue des princes d’Italie, que tous lesditz princes entendent et consen-
tent qu’il soit dérogé par le présent article à tous les autres traittés qui
pourroient cy-devant avoir esté faitz entre eux en ce qu’ilz contenoient
de contraire à la durée de la paix et de la trêve, ou en quelque façon que
ce soit, à l’effect de la présente ligue et confœdération.
Le mémoire du Roy est arrivé icy le 28 me au soir, le 29 le sieur Paw m’a
envoié demander audiance à moy, duc de Longueville. Je creus ne la luy
devoir pas donner quoyque le secrétaire de leur ambassade qui m’estoit
venu trouver pour cet effect, me dît |:qu’il y avoit quelque advance faicte
de la part des Espagnolz:|. J’estimay devoir obéir à l’ordre, toute autre
considération cessante. Veu mesmes qu’il me sembla qu’il |:estoit plus à
propos de rompre avec ledit Pau avant de l’avoir ouy, qu’après qu’il au-
roit faict son raport:|, parce que les Espagnolz seroient assez malitieux
pour dire |:qu’y ayant quelque acheminement au traicté, j’aurois pris cette
occasion pour le retarder ou le rompre:|. Je dis donc au secrétaire que
j’avois eu ordre de Leurs Majestés de n’avoir plus communication avec
ledit sieur Paw. Je luy fis connoistre le sujet que l’on avoit d’en user ainsy,
non seulement à cause de la signature de leurs articles dont il avoit esté le
principal instrument, mais parce qu’il a tousjours continué, depuis, à nous
procurer tout le mal qu’il a pu. Je luy parlay de l’escrit donné à Messieurs
les Estatz contenant le rapart [!] de la négotiation , où encores qu’il ne
fût question que de rendre compte de ce qui s’estoit passé avec les minis-
tres d’Espagne, il y avoit eu plusieurs choses coulées par Paw et Knuyt
qui s’estoient efforcez de faire prendre en mauvaise part nos justes plain-
tes et nos protestations. Je dis que nous sçavions le |:sujet du voyage du
sieur Donia qui n’estoit que pour donner de mauvaises impressions de la
France:|. Je me pleignis encore de ce que depuis peu le sieur Paw s’estoit
chargé d’envoier à Messieurs les Estatz |:un escrit des Espagnolz qui est
une espèce de manifeste contre la France:|, et de ce que par toutes ses
lettres il portoit visiblement l’intérest d’Espagne et essaioit de blasmer
nostre conduitte. Ledit secrétaire se chargea de faire raport de ce que des-
sus audit sieur Paw et depuis on ne m’a rien fait dire.
Nous avons rendu compte de l’instance qui nous a esté faite par les Mé-
diateurs , de la part |:du comte de Trautmansdorf, de vouloir modérer les
demandes de nos alliez et de ne souffrir pas que la religion catholique fust
oppressée par eux:| en Allemagne; que jusques icy nous y avions contri-
bué nos offices, dont les ministres de l’Empereur estoient demeurez satis-
faitz , mais |:qu’il estoit besoing d’y joindre les effetz, autrement que l’ Em-
pereur , ne pouvant résister à la force, seroit contrainct de céder toutes
choses aux Suédois et aux protestans:|.
Ledit sieur de Trautmansdorff avoit résolu, ensuitte, de retourner à Mun-
ster et nous en avoit fait mesme donner avis, mais les sieurs Oxenstiern et
Salvius l’aiant sceu le firent prier de demeurer encores quatre jours, luy
donnant espérance de conlure pendant ce temps-là, à quoy aiant consenti,
le comte de Landberg, qui est plénipotentiaire de l’Empereur à Osnaburg,
est icy venu |:exprès pour nous faire réitérer la mesme instance par les Mé-
diateurs :|. Ilz nous l’ont faite avec beaucoup plus de chaleur que la première
fois, monsieur Contareni nous faisant remarquer qu’ilz ne nous pressoient
pas seulement |:pour le bien de la religion, mais encore pour celuy de la
paix, laquelle ne se conclurra pas dans l’Empire si la France ne prend une
résolution qui soit suivye de quelque effect solide et véritable:|.
Nous leur respondismes que si monsieur de Trautmandorff juge que pour
le bien de la paix il doive faire quelque chose de plus pour les protestans
qu’il n’a fait jusques à présent, nous en serons bien aises, ne désirans que de
voir une bonne concorde entre tous les princes et estatz de l’Empire, mais
que si après avoir accordé les choses raisonnables, il refusoit celles qui vont
directement contre la religion, et qui ne touchent pas les intérestz de nos
alliez, avec |:une ferme résolution d’en demeurer là, nous déclarerions alors
que la France ne peut pas continuer la guerre ny les assistances qu’elle
a données jusques à cette heure, pour le peu de cette nature qui reste à
adjuster:|. Cette response fut faite avec dessein |:que quand mesme les
Impériaux n’auroient pas la fidélité:| qu’ils doivent en cette occasion, dont
|:néantmoins les Médiateurs asseurent, ilz ne s’en puissent servir pour nous
nuire auprès des protestans:|. Mais comme lesditz Sieurs Médiateurs
insistèrent qu’il faloit quelque chose de plus effectif et nous pressèrent de
nous en déclarer, nous leur dismes que par les derniers ordres que nous
avons receu, nous voions |:que l’intention de Leurs Majestez est entière-
ment portée à ce que l’on désire, et qu’elles en donneroient des preuves
pourveu que nous ayons les seuretez nécessaires que l’on ne se serve pas
de leur bonne volonté contre elles-mesmes:|; que nous les prions pourtant
de ne rien dire que ce qui est de |:nostre response cy-dessus au comte de
Landsberg, lequel nous sçavons estre affectionné aux Espagnolz:|.
Sur cella ilz répliquèrent que nous avions raison d’agir en cette affaire
avec circonspection, tesmoignans de nous y vouloir aider. Monsieur Con-
tareni passa plus outre et dit que la plus grande seureté qu’il y voioit |: se-
roit de dire aux Suédois:| que les couronnes estans satisfaites et les princes
et estatz de l’Empire contentez, n’estant plus question que de certains
intérestz pour lesquels |:la France n’est point entrée en guerre, et où elle
n’est point obligée, elle ne la continuera pas pour cela, mais qu’elle achè-
vera plustost de faire sa paix avec l’Empereur:|.
Ensuitte ils nous pressèrent fort que moy, d’Avaux, retournasse à Osna-
burg , disans que mon voiage |:auroit de deux effectz l’un:|, ou que les
Suédois laisseroient enfin terminer le traitté d’Allemagne en se départant
de leurs nouvelles demandes, ou |:que j’obligerais le comte de Trautmans-
dorf à revenir icy où l’on sortira d’affaires plus aisément qu’à Osnabruk,
et où sa présence et l’intérest de son maistre pourra aussi contribuer beau-
coup pour obliger les plénipotentiaires d’Espagne de se mettre à la rai-
son :|. Ledit sieur Contareni adjousta qu’il ne croioit pas que |:jamais on
pust avoir autrement la paix dans l’Empire; que le desseing des Suédois
estoit d’y continuer la guerre, afin de s’y rendre seulz considérables; que
les protestans s’attachoient à eux et en vouloient dépendre entièrement:|;
qu’il estoit vray aussy que le |:party catholique auroit beaucoup plus d’ es-
gard cy-après à la France qu’à la maison d’Austriche, parce qu’il en espé-
reroit une plus puissante protection:|.
Nous n’avons pas fort appuié sur tout ce discours, mais bien jugé à pro-
pos d’en rendre compte, estant vray que les choses semblent se disposer
en sorte qu’il faut |:adhérer à la Suède et luy laisser prendre le pied qu’on
void bien qu’elle veut dans l’Empire, pour ne la choquer en rien, ou que
l’on sera contrainct à la fin d’en venir à quelque déclaration et démon-
stration plus expresse:|.
Nous nous contentasmes d’accorder ausditz Sieurs Médiateurs que moy,
d’Avaux, retourneroit encore pour quelque temps à Osnaburg, ce que
nous jugeasmes devoir faire en premier lieu |:parce qu’il ne se faict rien
icy présentement au traicté d’Espagne:|. D’ailleurs que les deux derniers
mémoires de la cour contiennent |:des ordres très importans sur cette
matière qu’il est temps d’exécuter si l’on peut s’asseurer des Impériaux:|,
nous ferons voir encore par là comme la France continue dans le désir de
pacifier l’Allemagne, et contenterons les ministres de Bavières et de Hesse
qui nous pressent aussy pour le mesme voiage, d’autant que leurs affaires
sont sur le tapis. Nostre dessein est de faire en sorte que le comte de
Trautmansdorff s’arreste encore à Osnaburg quelques jours plus qu’il
n’a promis à messieurs Oxenstiern et Salvius, afin qu’ils aient sujet d’estre
tout à fait contens de nostre conduitte. |:Mais à la vérité, nous croyons
bien que si après ce nouveau délay les choses ne s’en trouvent pas plus
advancées, il sera bon de laisser venir icy ledit sieur de Trautmansdorf,
et mesme l’y disposer pourveu que cela ne paroisse pas:|.