Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
197. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville Paris 1647 März 29
Paris 1647 März 29
Duplikat für Servien: AE , CP All. 99 fol. 242–249 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All.
82 fol. 162–166. Kopien: AE , CP All. 87 fol. 591–595; Ass.Nat. 273 fol. 191–195.
Kritik am frankreichfeindlichen Verhalten Pauws und dem Tenor seiner Briefe an die Ge-
neralstaaten ; offensichtlich gemeinsame Abfassung des am 13. März überreichten spanischen
Schreibens an dieselben (= Beilage 2 zu nr. 187) durch Pauw und Brun; Analyse dieses
Schreibens; Pauws Verstoß gegen die Pflichten eines Vermittlers durch dessen Versendung
ohne vorherige Unterrichtung Longuevilles; deutliche prospanische Tendenzen in Pauws
Briefen an die Generalstaaten. Anweisung zum formellen Abbruch jeglicher Kontakte zu
ihm; im Ausschluß Pauws und Knuyts von der Interposition ist keine prinzipielle Aufhebung
der niederländischen Vermittlung zu sehen; durch diesen Schritt gebannte Gefahren und
erzielte Vorteile; Zustimmung zu den jüngsten Äußerungen Longuevilles gegenüber Pauw;
aufgrund seiner Falschheit und prospanischen Agitation jedoch keine Vorteile daraus zu er-
warten . Geplante Bitte Serviens um Entsendung vertrauenswürdiger niederländischer Ge-
sandter nach Münster zur Wiederaufnahme der Interposition. Sprachregelung: Ungenau-
igkeit des spanischen Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag mit Frankreich vom 24. Fe-
bruar 1647 als Hauptgrund für die Rückforderung des französischen Gesamtentwurfes für
den Friedensvertrag mit Spanien vom 25. Januar 1647 anzuführen, nicht die Frage der toska-
nischen Plätze; Zuversicht über deren Abtretung; Anhalten Longuevilles zu ihrer Bekun-
dung . Kongreßöffentliches Bestehen auf Überlassung aller vor der Ratifikation des Friedens
gemachten Eroberungen; hiervon zu erwartende positive Folgen.
Quand les actions de Paw en tous les emplois qu’il a eus depuis sa jeunesse,
et particulièrement en l’ambassade qu’il fist en France
donné manifestement à cognoistre l’aversion qu’il a toùsjours eue pour
cette couronne et pour les avantages de cet Estat, et quant il n’auroit pas
confirmé l’opinion que nous en devions avoir, s’estant appliqué comme il
a fait depuis qu’il est honoré du caractère de plénipotentiaire de Messieurs
les Estats, à ne perdre aucune occasion de nous faire du mal par toutes sor-
tes de voyes imaginables, la nouvelle supercherie qu’il nous vient de faire,
se chargeant de la part des Espagnolz d’un manifeste contre la France et
l’envoyant à Messieurs les Estats sans en dire un seul mot à monsieur le
duc de Longueville, seroit suffisante pour faire conclure que rien n’auroit
sceu nous estre plus désavantageux que si nous avions laissé plus longtemps
prendre cognoissance et part dans nos affaires à cet homme-là.
|:Il se veoid qu’il convertit tout en poyson:|; ses lettres des 9, 12 et 13 du
courant |:à ses supérieurs en sont infectées, tout y est corrompu, et il n’y a
page ny période qui ne vise à nous faire quelque malice ou à porter Mes-
sieurs les Estatz à un manquement entier envers nous:|. Ce qui mesme y
paroist plus indifférent n’est pas sans artiffice. |:Il feint le bon médiateur,
l’homme désintéressé et sans passion et nous donne de certains avantages
de nulle conséquence
dangereux coups:|, comme quant il rend compte à Messieurs les Estatz
qu’il a fait différence de monsieur le duc de Longueville d’avec les minis-
tres d’Espagne, aiant offert de le voir seul, mais qu’il ne vouloit point voir
les autres que le secrétaire de l’ambassade qui est personne publique n’y
fust présent; et depuis quant |:sont venuz ces
de conscience à celuy qui n’a peu désavouer d’avoir souvent veu noz par-
ties en secret:|? Les précautions qu’il prend là-dessus sont si suspectes
qu’elles seroient presque un signe évident de sa corruption quant nous
n’en aurions pas certitude d’ailleurs; il est bien vray aussy qu’elles sont
fort grossières: tesmoing le panégirique qu’il s’est fait faire luy-mesme par
les plénipotentiaires d’Espagne sur la fin du 10 e article de l’escrit qu’ilz luy
ont délivré cacheté le 13 e mars
Vgl. Beilage 2 zu nr. 187; in diesem Schriftstück, das in 11 Art. unterteilt ist, betonen die
Spanier zu Ende des 10. Art. (hier Ass.Nat. 277 fol. 431–431’), Pauw habe trotz gegen-
teiliger Bitten beider Parteien die Verhandlungen bis zum Eintreffen eines weiteren ndl.
Vertreters nicht fortführen wollen.
On dit qu’il s’est fait faire luy-mesme |:parce que toutes les petites finesses
dont il s’est servy, faignant que Brun l’avoit surpris la nuict sur le poinct
du départ de l’ordinaire:|, qu’il ne l’avoit voulu escouter qu’en présence
du secrétaire de l’ambassade, qu’il n’avoit pas voulu mesme luy demander
coppie de l’escrit, et qu’il l’avoit receu cacheté, n’empeschent pas qu’on
ne voye fort bien, par ce qu’il contient, que |:Brun et luy en sont les au-
theurs et qu’ilz ont estudié ensemble:| fort soigneusement tout ce qui pou-
voit faire le plus d’impression dans l’esprit de Messieurs les Estatz |:contre
nous, dont Brun, quoyqu’habille [!] , n’auroit pas tant d’intelligence s’il
n’estoit assisté par une personne du pays et qui sçait à point nommé les
biays qu’il fault prendre pour donner des terreurs paniques:| et pour par-
tager l’esprit des peuples des Provinces-Unies.
Ledit escrit débutte d’abord par l’arrivée de la ratiffication d’Espagne sur
les articles qui ont esté signez , poursuit en représentant la sincérité des
intentions du roy catholique pour la paix, l’uniformité perpétuelle de son
procéder, fait valoir à Messieurs les Estats la confiance sans exemple que
la couronne d’Espagne a prise en leur æquité, ayant fait de ses parties ses
médiateurs et ses juges, leur exagère la grandeur et la solidité des avanta-
ges qu’ilz peuvent s’acquérir pour jamais s’ilz peuvent passer outre à
l’exécution de ce qui a esté arresté, et quoyqu’il n’oze lascher le mot de
défection d’avec les alliez, veut les y porter néantmoins, faisant voir le
péril imminent de perdre tous ces avantages si on attend |:la France qui
ne veult point de paix et qui faict chasque jour de nouvelles demandes, et
renverse d’heure à aultre les fondemens de tout ce dont on est convenu:|.
Il finit par la demande à Messieurs les Estats d’un passeport à l’un des
plénipotentiaires d’Espagne pour aller à La Haye, et que si faute de
l’avoir, la paix ne se conclud promptement, ilz se retireront tous de l’ as-
semblée .
|:Il ne se peult rien de plus pernitieux dans la conjuncture présente; c’est
une response tacite à l’escript du sieur Servien :|. Cependant Paw s’en
charge sans le communiquer à monsieur le duc de Longueville, comme
le devoir de la médiation l’y obligeoit; |:et cette perfidie s’aggrave encor
en sa personne, son interposition:| ne devant pas estre si neutre qu’il ne se
souvînt d’estre ministre de Messieurs les Estats, alliez de la France, et
qu’il s’agissoit de désobliger un vieil amy pour favoriser les ennemis com-
muns .
Ce mémoire seroit trop long si on vouloit esplucher par le menu tout ce
qu’il y a |:de meschanceté et d’artiffice dans les quatre dernières lettres
dudict Pau à ses supérieurs:| cottées cy-dessus. Pendant que les Espagnolz
tremblent de la crainte qu’ilz ont que l’assemblée ne se sépare sans rien
conclure, comme sans doute ce malheur mettroit le comble à tous les au-
tres qu’ilz souffrent, il leur fait faire des bravades et menacer à toute heure
de rompre toute négociation parce qu’il sçait l’effect que cette peur |:peult
produire dans les Provinces-Unies qui souhaittent ardemment le repos:|.
Il les veut après repaistre de fumée et fait que les Espagnolz se mettent
dans la dernière déférence et soubmission à Messieurs les Estats, |: pro-
testant qu’ilz les veullent faire arbitres et juges de tout, comme sy c’ettoit
à leur considération qu’ilz accordent tant d’advantages à la France et
qu’on ne vît pas que c’est l’extrémité de leurs affaires qui les y force:|.
Il ne manque pas de faire sçavoir avec soing à Messieurs les Estats l’ arri-
vée de la ratiffication d’Espagne, d’essayer autant qu’il est en luy de les
destromper des soubçons et des jalousies qu’ilz pouvoient concevoir du
mariage du filz de l’Empereur avec l’infante, et de la réunion des deux
maisons d’Austriche en une teste seulle, de leur insinuer que les affaires
de la maison palatine prennent un mauvais train parce que la France qu’il
ne fait que désigner sans la nommer les traverse, et enfin il feint de grandz
mistères dont il ne peut rendre compte par lettres, mais qu’il est impor-
tant que Messieurs les Estats sçachent au plus tost, faisant cependant |: ap-
préhender que tout tend à la séparation de l’assemblée et à la rupture des
traictez affin que cette crainte
ver le leur avec l’Espagne:|.
Sa Majesté a jugé par la dépesche de monsieur le duc de Longueville qu’il
a pris le prétexte |:de redemander nostre project
pre tout commerce avec luy de façon qu’on ne doubte poinct que ce ne
soit la dernière fois qu’il l’aura veu:|; mais comme il y a de certaines gens
qui ne veulent pas entendre ce qu’on leur veut dire, et qu’il parroist que
celuy-cy est du nombre, n’ayant point changé le train qu’il avoit pris pour
tout ce que |:le sieur Servien a dict contre luy à La Haye:|, il importe
qu’on le désabuse formellement et que s’il vouloit continuer |:ses visites
à monsieur le duc de Longueville, il luy fasse entendre:| qu’après avoir
recognu en diverses occasions qu’il a |:fort mal exécuté les ordres de Mes-
sieurs les Estatz, ayant paru en toutes nostre partye plustost que nostre
médiateur:|, et après avoir longtemps patienté et souffert les préjudices
que sa conduicte nous a causez, Leurs Majestez luy ont donné ordre de
ne plus traicter avec luy.
Et sur cela il ne pourra tomber dans l’esprit de qui que ce soit que pour
avoir |:osté l’interposition à Pau et à Knut, la France ayt méfiance de la
médiation de Messieurs les Estatz ou ne veuille pas la paix, puisque pour
ce dernier, nostre traicté demeure tousjours entre les mains des anciens
médiateurs:|, à qui on avoit aussy donné le mesme project , et qu’on
n’empesche point qu’ilz ne poursuivent à travailler, et pour l’autre, nous
sommes non seulement prestz de traicter par l’entremise des autres minis-
tres desdits Sieurs Estatz, mais nous désirons passionnément qu’ilz en en-
voyent p [!] au plus tost à l’assemblée pour continuer dans le mesme train
que l’on avoit pris.
Ainsy il se trouvera que nous ne rejettons que deux membres gastez, et
qu’en cela mesmes nous obligerons Messieurs les Estatz dans la passion
qu’ilz ont pour l’avancement de la paix, veu que ces deux personnages la
réculloient plustost que de l’avancer parce qu’ilz prenoient des voyes in-
directes et ne visoient qu’à faire un traicté particulier entre l’Espagne et
les Provinces-Unies, à quoy on croid avec raison que le corps de l’Estat
n’auroit jamais esté capable de consentir, et quant il l’auroit fait, |:
esté à son préjudice et en esloignant la paix universelle:|.
Enfin, tout ce que lesdits Pau et Knut sçauroient dire à Munster ou à La
Haye contre nous perdra doresenavant sa force, après les déclarations
que nous avons esté obligez de faire sur leur sujet, au lieu que s’ilz eus-
sent poursuivy à se mesler de la médiation, et nous à leur laisser |:cette
confiance au moins apparente, ilz eussent esté capables de continuer à
nous nuire par mille voyes différ entes, sans mesmes que nous nous en
fussions
12–13 a esté obligé] übernommen aus dem Konzept und den Kopien AE , CP All. 87 und
Ass.Nat. 273; in der Druckvorlage liegt ein Chiffrierfehler vor, dechiffriert wurde: l’a
obligé; die fehlerhafte Chiffre liegt jedoch näher an der Lesart der Kopien und des Kon-
zeptes als an der des Klartextes der Druckvorlage.
esté obligé de révéler à Messieurs les Estatz de la mauvaise conduicte de
ces deux hommes n’a peu obliger Paw qui se treuve seul à l’assemblée à
s’abstenir volontairement de se plus mesler de nos affaires:|, il faut qu’il
ayt une merveilleuse passion de se maintenir tousjours en estat de |:servir
les Espagnolz:|, et qu’il vîd bien qu’il se pourroit faire, quoyque |: soup-
çonné , pourveu que les parties se servissent de luy comme à l’ accoustu-
mée :|.
Ce que monsieur le duc de Longueville a dit à Pau dans la dernière con-
férence sur les affaires courantes ne pouvoit estre plus sensé, plus ferme ni
plus à propos, mais ce seroit |:se tromper soy-mesme d’en espérer aulcun
fruict, ayant esprouvé sy souvent qu’il taist ou qu’il desguise tout ce qu’il
a jugé pouvoir estre à nostre advantage, comme au contraire il exaggère et
adjouste tout ce qu’il croyd pouvoir servir à nos ennemis:|, et leur fournit
la matière la plus propre pour former des manifestes qui fassent coup en
son païs quand ce sont choses qu’il juge qu’il ne luy seroit pas séant de
mander et qui descouvriroient trop sa partialité.
Le sieur Servien se mettoit, à ce qu’il mande , en devoir de respondre au
nouvel escrit adressé à Messieurs les Estatz par les plénipotentiaires d’ Es-
pagne , et ne manquera pas de leur faire cognoistre que nous sommes
prestz plus que jamais d’admettre leur médiation si les Espagnolz se veul-
lent mettre à la raison, et que nous désirons qu’ilz renvoyent au plus tost
des députez en qui nous puissions prendre plus de confiance que nous
n’avons sujet de faire audit Pau.
Le reffus des postes de Toscane, sur lequel monsieur le duc de Longue-
ville s’est fondé pour demander que nostre project nous fust rendu, n’est
pas la principale difficulté qu’on y doit faire, car il se voit assez évidem-
ment par les avis qu’on a d’Espagne et de divers endroictz d’Italie, par ce
qu’en a dit Trantmansdorfft et ce que les Espagnolz en font tous les jours
dire à La Haye, que ce point n’empeschera pas la paix et qu’ils sont réso-
lus de s’en relascher, mais c’est la deffectuosité du project de nos parties ,
qu’on voit bien qu’ilz ne veulent que plastrer présentement les affaires
pour sortir d’un mauvais pas, passant avec trois mots sur des choses de
la dernière importance, n’en expliquant bien aucune, et tout y estant sujet
à des interprettations captieuses.
Monsieur le duc de Longueville parlera donc tousjours desdits postes de
Toscane comme de chose qu’il ne doute point qui ne soit cédée par les
Espagnolz ainsy que les autres conquestes, ajoustant que pour conclure
la paix, il n’est besoing si ce n’est que les Espagnolz se deffassent des
espérances mal fondées qu’ilz ont d’avoir à l’avenir plus de fortune dans
la continuation de la guerre qu’ilz n’en ont eu par le passé, parce que cela
estant ilz ne feront pas difficu[l]té de bien expliquer toutes choses et de se
servir dans le traicté des termes qui seront les plus propres pour exprimer
sans obscurité tout ce dont on conviendra, comm’il a tousjours esté pra-
tiqué et qu’il est absolument nécessaire, et de cette sorte on pourra con-
clure la paix sans aucun retardement.
Messieurs les Plénipotentiaires doivent avoir soing dez à cette heure de
déclarer dans l’assemblée à un chacun que si on emporte quelque place
ou fait quelque conqueste avant que la paix soit signée et ratiffiée, on
prétend de la retenir comme tout le reste. Ce n’est pas que nous ne puis-
sions perdre comme gangner, les événemens de la guerre estans tousjours
incertains, mais comme nous devons nous tenir pour dit que si les enne-
mis prenoient quelque place sur nous, ilz ne nous la rendroient point et
feroient grand vacarme sur la seulle demande, nous prétendons avec jus-
tice que la loy soit esgale.
Cecy |:produira encore un aultre bon effect et servira d’un nouvel esguil-
lon aux ennemis pour les obliger à conclurre sans délay, parce qu’ilz croy-
ront que:| nous avons quelque espérance bien fondée de faire dans peu de
temps quelque nouvelle conqueste.