Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
167. Memorandum Ludwigs XIV. für Servien Paris 1647 März 8
Paris 1647 März 8
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 396–399’= Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 43
fol. 433–434’
März 9 datiert.
Spanische Ratifikation der Provisional-Artikel mit den Generalstaaten vom 8. Januar 1647
wahrscheinlich unterwegs nach Brüssel. Befürwortung der Unterstützung der Kriegspartei
in den Niederlanden; Ausnahmen. Drängen auf Abschluß des Feldzugsvertrages mit den
Generalstaaten; militärische Stärke Frankreichs aber auch ohnedies sichergestellt. Gute Aus-
sicht auf Abstimmungsniederlage der Provinz Holland in der Garantiefrage. Zusicherung
genauester Erfüllung der Versprechen Serviens an die Provinz Geldern. Ausnutzung der
Fortschritte in Osnabrück bei den Verhandlungen mit den Niederländern. Gratifikation
für Reichsgraf Johann Albrecht II. von Solms-Braunfels bewilligt. Zustimmung zu Serviens
Vorgehen bezüglich der konfiszierten Schiffe und der Beeinflussung der Stimmung in den
Niederlanden; Steuerbefreiung für Niederländer bereits angeordnet. Zustimmung zur Ab-
tretung ihrer künftigen Eroberungen im französischen Teilungsbereich bei Wahrung der
Religionsbestimmungen des Vertrages von 1635 sowie zur Erhöhung der Subsidien. Dank
an die Landgräfin von Hessen-Kassel, insbesondere für die Dienste Krosigks und Wicque-
forts .
|:On a advis de Madrid qu’on devoit bientost envoyer au marquis de Cas-
tel -Rodrigue la ratiffication de tout ce qui avoit esté ajusté à Munster en-
tre les ministres d’Espagne et les députez de Hollande , et sans doubte le
dernier courrier qui a passé icy venant d’Espagne en aura esté chargé :|.
Sa Majesté |:approuve fort ce que ledict sieur Servien propose, d’appuyer
et d’entrer dans les intérestz des provinces qui ayans moins de propension
à la paix auront aussy plus de fermeté à ne se séparer jamais de cette cou-
ronne :|. Il faut seulement prendre garde en cela qu’il y a certains poincts
qu’elles poursuivent, dont nous ne pouvons nous mesler, parce qu’ilz
porteroient préjudice |:à la religion catholique, comme celuy de la mayrie
de Bois-le-Duc:|.
Quant à ce qui est du traité pour la campagne prochaine, il est bien de
n’obmettre aucune diligence pour y engager Messieurs les Estatz, en cas
que la paix ne se fasse pas entre cy et là, mais quoy qu’il arrive, Leurs
Majestez ont donné icy de telz ordres que chacun recognoistra que la
France abandonnée mesmes de ses alliez, sera plus en estat de donner la
loy que de la recevoir.
Sa Majesté a esté bien aise de la bonne disposition que le sieur Servien
mande qu’il y a |:en quatre provinces pour accorder la garentie généralle;
et comme cette affaire doibt passer par pluralité de voix:|, il y a Dieu
mercy tout suject d’en bien |:espérer, et que la mauvaise volonté de la
Hollande ne nous fera pas le mal que noz parties s’estoient promis:|, d’ au-
tant plus qu’elle ne sera pas maistresse des délibérations des autres
|:comme elle y avoit visé quand:| elle les a voulu obliger à envoyer |: cha-
cune des députez avec plain pouvoir, ce que ledict sieur Servien empesche
fort à propos par son addresse:|.
Sa Majesté a esté bien aise de voir la coppie de ce que le sieur Servien a
escrit aux députez de la province de Gueldres , qui est entièrement con-
forme à ses intentions, et il n’a rien avancé ny promis que Sa Majesté ne
fasse punctuellement exécuter en tempz et lieu, ce qu’elle désire qu’il leur
fasse de nouveau entendre, et leur montre mesme s’il est besoing cet arti-
cle -cy, affin qu’ilz ne le puissent pas révocquer en doute, la dépesche
estant signée de Sa Majesté.
On ne dira rien au sieur Servien de ce qui se passe à Osnabruck, le sieur
d’Avaux mandant qu’il l’en a informé au long, mais on s’assure qu’il se
prévaudra comme il faut de l’avancement du traité de l’Empire pour faire
cognoistre aux peuples avec qui il a à traiter que la France va estre plus
que jamais en estat de continuer quoyque seule ses progrez contre l’ Espa-
gne , et que c’est aux Provinces-Unies à désirer ardemment la plus grande
partie des choses dont nous les recherchons depuis quelque tempz.
Sa Majesté a donné ordre, dez la réception de la dépesche du sieur
Servien, au paiement de la pension du comte de Solms, gouverneur de
Maestricht, et pour le gratiffier encores davantage |:au cas qu’il ayt servy
comme il a promis dans les estatz de la province de Gueldres:|, ledit sieur
Servien pourra la luy faire paier de delà, et l’argent sera aussytost rem-
placé icy.
Sa Majesté a veu le raisonnement qu’il fait touchant les vaisseaux Emilia
et La Baleine, et celuy de Sainct-Malo qui est arresté en Holande, et ne
luy réplique rien sur ce suject, si ce n’est qu’elle approuvera tout ce qu’il
aura trouvé bon d’y faire.
On ne réplicque point aussy à ce qu’il mande de la manière la plus utile
pour tenir les humeurs du païs où il est en devoir, parce que Sa Majesté a
entièrement remis, comme il sçait, toute cette conduite à sa prudence.
Il n’est plus tempz de surseoir les expéditions que les Holandois dési-
roient pour la descharge des taxes de leurs compatriotes qui sont habituez
en France; il y a quinze jours qu’on a deslivré touts les arrests qu’ilz avoient
demandez, et il n’y a plus lieu que de faire valoir l’exubérance des bonnes
intentions qu’on a pour eux, parmy touts les mauvais traictements que
nous en recevons en toutes sortes d’affaires petites et grandes, mais s’ilz
ne changeoient pas de conduite, le Roy peut avec la mesme facilité remet-
tre tout au premier estat.
Leurs Majestez désirent ardamment que la conclusion de la paix empes-
che leurs armes d’agir la campagne prochaine, et non pas la continuation
de la guerre; mais si les ennemis sont si aveuglez que de nous y obliger,
|:et que pour y porter plus aisément les Hollandois, il soit expédient de
consentir qu’ilz puissent attacquer telle place qu’ilz vouldront dans les
Pays-Bas, quoyque scituée dans l’estendue de nostre partage:|, Sa Majesté
croit qu’il ne faut pas héziter à y donner volontiers les mains, sans parler
mesme |:des prétentions que nous y pourrions avoir en vertu du traicté
dudict partage
cas qu’on en vînt à bout:|. Les raisons que le sieur Servien allègue là-des-
sus dans sa dépesche sont convaincantes, et Sa Majesté trouve bon qu’il
promette |:sans restriction la place dont les armes de Messieurs les Estatz
s’empareront, ayant pourtant esgard à ce qui concerne la religion:|, d’ au-
tant plus qu’ilz y sont obligez pour les |:places mesmes qui sont dans leur
partage, à plus forte raison de celles qui se treuvent dans le nostre et que
nous leur cédons:|.
Elle luy donne aussy pouvoir |:d’augmenter le subside accoustumé:| s’il le
juge à propos, pourveu qu’on puisse s’assurer |:qu’il sera bien employé:| et
que lesdits Sieurs Estatz n’en usent pas comme l’année dernière qu’ilz
furent trois mois entiers avant que mettre en campagne et y aiants mis,
ne firent aucune diversion considérable des forces ennemies.
Sa Majesté fera tesmoigner à Madame la Langrave le ressentiment qu’elle
a de la bonne conduite de touts ses ministres, et particulièrement du zèle
que tesmoignent en toutes rencontres, pour le bien de la cause commune
et l’avantage de cet Estat, |:les sieurs de Crosicq et de Vicquefort, dont
ledict sieur Servien mande qu’il est sy bien secondé en tout ce qu’il a à
négotier à La Haye:|.