Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
132. Servien an Brienne Den Haag 1647 Februar 19

6
–/ 132 / [ 153 ] , [ 154 ]

7

Servien an Brienne


8
Den Haag 1647 Februar 19

9
Ausfertigung: Ass.Nat. 277 fol. 234–244’ = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
10
Holl. 43 fol. 358–370. Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP Holl. 40 fol. 217, 218,
11
219–220’, 218’, 221–222, 223–224’. Teildruck: van Prinsterer , 188–191

38
Bei van Prinsterer , 190f. findet sich ein Absatz ( Madame la princesse d’Orange m’a fort
39
protesté – du repos au dernier poinct. ) , der in den hier nachgewiesenen handschriftlichen
40
Überlieferungen fehlt; er stammt tatsächlich aus einem späteren Schreiben Serviens an
41
Mazarin (nr. 161). Der Druck bei van Prinsterer ist datiert auf 1647 [Februar].

12
Gründe für die Bedeutung militärischer Stärke Frankreichs im kommenden Feldzug. Furcht
13
der Niederländer vor Nachbarschaft zu Frankreich Haupthindernis bei den Garantiever-
14
handlungen ; deren Gründe. Befürchtung einer französischen Übermacht im Falle der Fort-
15
setzung des Krieges Ursache des Wunsches der Niederländer nach Frieden; Ablehnung der
16
Garantie aus Sorge vor einem möglichen Wiederausbruch des Krieges; Raten zu Geduld ge-
17
genüber den Niederländern. Gegensätzliche Interessen Prinz Wilhelms (II.) von Oranien
18
und seiner Eltern in der Friedensfrage; verschiedene Vorgehensweisen beider Seiten: Ob-
19
struktionstaktik Prinz Wilhelms zur Verzögerung des Friedens; dagegen offenes Eintreten
20
seiner Eltern für diesen. Schwierigkeit der Position Serviens durch diese inneren Gegensätze
21
im Hause Oranien; seine Argumentation beiden Parteien gegenüber. Entschließung Hol-
22
lands , nicht am Feldzug teilzunehmen, möglicherweise verhandlungstaktisch; vorläufiger
23
Verzicht auf eine Beschwerde über diesen Beschluß. Unzureichende inoffizielle Garantie-
24
angebote der Niederländer; Bestehen Serviens auf der allgemeinen Vertragsgarantie; Bitte
25
um entschiedene Zurückweisung, falls Oosterwijk in Paris eine eingeschränkte Garantie an-
26
bietet . Hollands Vorschlag, Bevollmächtigte der Provinzen für den Abschluß der Garantie
27
und des allgemeinen Friedens nach Den Haag zu entsenden; Gründe für Serviens Ableh-
28
nung ; Präferenz für Beratungen in den einzelnen Provinzen. Kontributionsfragen. Kritik
29
am Bericht der niederländischen Gesandten an die Generalstaaten (Beilage 1) sowie am Ver-
30
halten Pauws und Knuyts. Eintreten Utrechts für das französisch-niederländische Bündnis.
31
Separation und beabsichtigtes erneutes Zusammentreten der Staaten von Holland Anfang
32
März. Ausbleiben des angekündigten Schreibens in Sachen Antwerpen.

33
Je suis obligé de vous faire souvenir, quoyque peult-estre avec trop d’ im-
34
portunité , que |:jamais il ne fut si nécessaire de mettre les forces du Roy
35
en bon estat que cette année:|, soit que vous vouliez bien |:asseurer la
36
conclusion de la paix:|, soit pour |:obtenir des conditions plus advantageu-

[p. 621] [scan. 803]


1
ses :|, soit pour |:la faire avec plus de réputation:|, soit pour |:se garentir des
2
préparatifs que font les ennemis en Allemagne et partout ailleurs, qui
3
pourroient leur donner quelque advantage si:|, comme on a subjet de |:le
4
craindre, Messieurs les Estatz ne mettent pas leur armée en campagne:|,
5
soit pour |:tenir en considération Messieurs les Estatz:| en leur faisant co-
6
gnoistre non seulement que |:on peut se passer d’eux mais qu’ilz n’ acquer-
7
ront pas un repos bien asseuré quand ilz feroient un traicté particulier:|,
8
soit pour faire paroistre dans le monde qu’un grand royaume n’est pas
9
contrainct d’interrompre ses desseings pour le manquement de ses alliez
10
et qu’il peut soustenir la guerre contre l’Espagne sans leur assistance.

11
Le plus grand obstacle qui se rencontre en la garentie:|, comme j’ay desjà
12
mandé, |:est l’appréhention qu’ont Messieurs les Estatz:| que rentrant cy-
13
après en guerre contre l’Espagne conjoinctement avec la France, |:les af-
14
faires ne retombent au mesme estat où elles sont à présent:| dans les Pays-
15
Bas, c’est-à-dire que |:le Roy ne rencontre la mesme facilité qu’ au-
16
jourd ’huy à se rendre maistre de son partage:|, et par ce moyen |:ne de-
17
vienne voisin des Provinces-Unies, qui est ce qu’elles appréhendent et qui
18
leur faict avoir tant d’impatience de finir la guerre, ne faisant pas scrupule
19
d’avouer qu’en:| formant le

40
19 dessein contenu] nach Konzept und Duplikat; in der Druckvorlage fälschlich: dessein du
41
traicté contenu.
dessein contenu au traicté de 1635

43
Der frz.-ndl. Allianzvertrag von Paris vom 8. Februar 1635 (Druck, frz.: DuMont VI.1,
44
80–85).
, |:elles ne
20

42
20 croioient] im Klartext fälschlich: croyent.
croioient pas que les affaires deussent aller si viste, ni qu’en si peu de
21
temps on fist de si notables progrez contre les Espagnolz.

22
Les plus grossiers ne fondent la crainte qu’ilz ont de nostre voisinage que
23
sur l’humeur inquiète de nostre nation et sur la trop grande puissance du
24
Roy, mais les plus fins ont trois autres motifs secretz qui:| les touchent
25
fort sensiblement: le premier, |:que les catholiques de ce pays qui sont en
26
grand nombre, se voyans si proches d’un appuy si puissant, ne deviennent
27
trop entreprenans et ne travaillent un jour à changer la forme du gouver-
28
nement :|, ou du moins, à |:y acquérir plus d’auctorité. Le second, que:|
29
l’union n’estant pas tousjours fort bonne entre |:touttes ces provinces:| et
30
y en ayans qui ne peuvent pas souffrir les entreprises de |:celle de la Hol-
31
lande :| à cause que le plus souvent, |:elle veut comme la plus puissante
32
mener les autres comme il luy plaist:|, les plus prévoyans du pays |: appré-
33
hendent que les autres, se voyans maltraittez de cette sorte, ou ne songent
34
avec le temps à quelque séparation quand:| elles pourront avoir la |: pro-
35
tection du Roy qui sera si proche, ou ne deviennent plus hardis à résister à
36
la Hollande, ou mesme que les divisions qui sont dans les provinces, par-
37
ticulièrement entre les nobles et les bourgeois:|, ne fassent plustost |: re-
38
chercher aux uns et aux autres une domination estrangère:| qui, en ce
39
cas, ne pourroit estre |:autre que celle de France, qui avec la qualité d’amie

[p. 622] [scan. 804]


1
et de

33
1 confédérée] im Klartext fälschlich: considérée.
confédérée:|, auroit aussy celle de |:voysine, et de puissante:|. Le
2
troisiesme, que l’on a |:grande jalousie de la trop grande authorité de
3
monsieur le prince d’Orange et qui faict appréhender que monsieur le
4
prince Guillaume son filz et son successeur estant appuyé de l’alliance
5
d’Angleterre, et:| nouvellement de |:celle de Brandebourg, pourroit facile-
6
ment un jour faire revivre les droictz de souveraineté qui ont:| aultrefois
7
esté |:cédez à feu son grand-père

36
Wilhelm I. von Nassau-Dillenburg (1538–1584), Pz. von Oranien, gen. de zwijger; 1574
37
Statthalter in den Ndl.n, Führer der Vereinigten Provinzen in ihrem Unabhängigkeits-
38
kampf
gegen Spanien ( Blok , Willem de Eerste; Swart ; Rowen , 8–31; Quilliet ) .
par:| quelques-unes de ces provinces, sy
8
avec le |:crédict que luy donnent

34
8 ses] dechiffriert: ces.
ses charges dans le pays et l’assistance
9
qu’il pourroit se promettre de ses beaux-frères

39
Schwäger Pz. Wihelms (II.) von Oranien (s. Anm. 15 zu nr. 31) waren: 1) Kf. Friedrich
40
Wilhelm I. von Bg. (s. Anm. 10 zu nr. 2), seit Dezember 1646 mit Louise Henriette von
41
Oranien (s. Anm. 15 zu nr. 9) verh.; 2) die Brüder seiner Frau Mary (s. Anm. 9 zum An-
42
hang ) und Söhne Kg. Karls I. von England und Schottland (s. Anm. 7 zu nr. 50), nämlich
43
Karl II. (1630–1685, 1660 Kg. von England und Schottland), Jakob II. (VII.) duke of York
44
(1633–1701, 1685–1688 Kg. von England und Schottland) und Henry (1640–1660, 1644
45
duke of Gloucester and earl of Cambridge) ( Stammtafeln NF I T. 115; II T. 95).
, il pouvoit encor joindre
10
le secours de la France:|, qu’on croid qui luy seroit |:favorable dans ce
11
desseing:| à cause qu’elle pourroit prendre |:plus de confience en son ami-
12
tié qu’en celle d’un peuple dont les:| inclinations et résolutions |:changent
13
à tous momentz:|.

14
Il me semble que |:

35
14 ces] dechiffriert: les.
ces appréhentions bien ou mal fondées contribuent
15
beaucoup à faire désirer si ardemment la paix à ces peuples cognoissant
16
fort bien qu’il ne faudroit plus qu’une année ou deux de guerre pour
17
achever l’ouvrage qui a esté entrepris dans les Pays-Bas:|, pourveu que
18
chacun de son costé fist son debvoir sincèrement. Quand on leur de-
19
mande pourquoy on |:s’est donc obligé par le traicté de 1635 à chasser
20
les Espagnolz et partager les pays qu’ilz occupent:|, il y en a qui respon-
21
dent assez naifvement, comme j’ay dict cy-dessus, qu’on |:ne croyoit pas,
22
en faisant ce traicté, que les choses deussent réussir ni aller si viste qu’elles
23
ont faict:|, sy bien que les mesmes considérations qui leur ont faict au-
24
jourd ’huy désirer que |:elles demeurent en l’estat qu’elles sont:|, leur font
25
|:esgallement craindre tout ce qui peut cy-après renouveller la guerre dans
26
les Pays-Bas:|, et c’est pourquoy |:ilz reffusent la garentie encores que:| ilz
27
avouent qu’elle est juste et nécessaire aultant pour eux que pour nous.

28
Il y a bien |:des remèdes pour les guérir de ces appréhentions dont:| le
29
renouvellement de la guerre dans les Pays-Bas |:est l’unique subject, mais:|
30
comme elles se pourront |:dissiper avec un peu de patience, il est plus utile
31
pour nous de veoir ce que le temps et nos persuasions pourront produire,
32
que de recourir sitost à:| des précautions plus puissantes dont |:à la vérité

[p. 623] [scan. 805]


1
l’effect seroit plus asseuré,

40
1–2 mais qui … préjudiciable] dechiffriert: mais qui ne pouvans opérer sans faire quelque
41
altération seroit préjudiciable [!].
mais qui ne pourroient opérer sans faire quel-
2
que altération qui nous seroit préjudiciable:|.

3
Ma plus grande peine icy est d’ajuster deux intérestz |:entièrement con-
4
traires , celuy de monsieur le prince Guillaume qui désire ardemment de
5
porter les choses à la continuation de la guerre, et celuy du père et de la
6
mère qui ont:| une impatience extrême de faire |:conclure la paix, le pre-
7
mier par une jalousie estrange que sa foiblesse luy donne contre l’ autho-
8
rité de son filz, entre les mains duquel tomberoit nécessairement le com-
9
mendement des armes si la paix ne se faict promptement, la mère par une
10
espérance mal fondée dont elle se flatte d’estre considérée et conserver
11
quelque crédit dans les affaires:| sy l’on vient dans un estat paisible, |:ce
12
qu’elle:| ne pourroit pas prétendre dans |:le maniement des armes, dont les
13
femmes ne se peuvent pas mesler avec bienscéance.

14
Cependant:| les uns et les aultres font agir diféremment leurs créatures
15
selon leurs intentions, et leur font prendre des routes directement oppo-
16
sées . |:Le filz ne paroist pas ouvertement, mais:| oultre la facilité que luy
17
donne l’inclination que l’on a de regarder plustost |:le soleil levant que
18
celuy qui se couche:|, son but n’est que de gagner temps |:en retardant
19
les résolutions:|, ce qui est beaucoup plus facile |:en ce pays que de les
20
faire prendre, puisque:| une seule province peult arrester celles de toutes
21
les aultres et qu’une seule ville peult rendre inutile les délilibérations [!] de
22
toute une province dans les affaires de grande importance.

23
|:Monsieur le prince d’Orange et madame sa femme:| font cognoistre plus
24
clairement leur dessein et treuvent mesme de l’advantage à s’en expliquer
25
parce qu’ilz |:favorisent l’ardeur démesurée que ces peuples ont pour le
26
repos:|, et encor que |:le mary soit dans un estat pitoyable:| qui luy a pres-
27
que tout à faict |:osté l’usage de la raison, et que la femme n’ayt point de
28
caractère qui puisse conserver l’auctorité entre ses mains:|, les signalez ser-
29
vices que cet Estat a receuz de |:leur maison:| font que les principaux et les
30
plus sages ont encor beaucoup de vénération pour leurs personnes.

31
L’on veoid par là qu’il est presque impossible de |:plaire aux uns et aux au-
32
tres :|. J’ay estimé que pour |:me démesler de cet embarras:|, il n’y avoit point
33
de plus grande finesse que de n’en avoir point, et que le plus seur party à
34
prendre, aussy bien que le plus raisonnable, estoit celuy de la vérité.

35
J’ay asseuré |:le père et la mère:| que Leurs Majestez désirent sincèrement
36
la paix, et que pour veoir la preuve, il ne fault que disposer les Espagnolz
37
à consentir aux conditions raisonnables d’accommodement que nous
38
avons proposées dans le project de traicté que monsieur de Longueville a
39
remis entre les mains des plénipotentiaires de cet Estat

42
Frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Januar
43
25; vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88.
, |:mais cette asseu-

[p. 624] [scan. 806]


1
rance leur promet une chose qu’ilz souhaittent avec tant de passion qu’ilz
2
ont peine d’y adjouster foy:|.

3
J’ay déclaré franchement |:au filz:| la mesme chose. Je luy en ay faict |:un
4
acte de confiance, mais pour flater son humeur toutte martiale, j’ay
5
adjousté que:| la conclusion entière du traicté ne sçauroit estre faicte de
6
|:deux mois:|, quelque diligence qu’on y aporte, et quand mesme on seroit
7
aujourd’huy d’accord de tous les principaux articles, qu’après il fauldra
8
bien encor deux mois pour attendre la ratiffication, |:et que si pendant ce
9
délay, il a le crédit d’engager cet Estat à mettre en campagne et à faire
10
quelque entreprise, il doibt bien estre asseuré que la France ne fera jamais
11
de traicté sans luy et que nos braves généraux d’armée:| ne verront pas
12
donner des |:coups d’espée à la leur sans y prendre part et:| agir de leur
13
costé fort vigoureusement.

14
Je vous ay donné advis par ma précédente dépesche

42
Nr. 117.
de la résolution qui a
15
esté prise par la Hollande, et qu’elle a faict sçavoir aux aultres provinces de
16
ne vouloir et ne pouvoir mettre en campagne cette année

43
Vgl. Anm. 10 zu nr. 117.
. |:C’est un arti-
17
fice dont elle se sert fort souvent pour obliger les autres à payer plus soi-
18
gneusement leurs contributions et à faire plus diligemment les advances
19
nécessaires pour la guerre:|. L’année passée, elle fist une délibération toute
20
pareille

44
Vgl. Anm. 11 zu nr. 117.
|:et ne laissa pas aprez cela de faire son debvoir:|. L’on croid qu’elle
21
pourra bien faire encor la mesme chose cette année, et il se treuve desjà des
22
parieurs que l’on mettra en campagne sy la paix généralle n’est faicte. La
23
pluspart de ceux qui ont contribué à faire prendre cette résolution com-
24
mencent à cognoistre et à confesser qu’elle a esté prise contre toute sorte
25
de raisons politiques. Toutes les opinions dans la maison de monsieur le
26
prince d’Orange se sont réunies pour la condamner, et je ne voy presque
27
personne de ceux à qui j’en ay parlé qui n’avouent qu’en la prenant, on n’a
28
pas moins faict de préjudice à l’Estat qu’à la France. J’ay déféré d’en faire
29
mes plaintes dans l’assemblée jusqu’à ce que je voye quelque disposition à
30
faire réparer cette faulte, estant |:quelquesfois plus utile de laisser revenir
31
d’eux-mesmes les espritz en leur aydant soubz main à reprendre le bon
32
chemin, que de les engager, en les voulant combattre ouvertement, à def-
33
fendre par opiniastreté:| ce qu’ilz sçavent en leur âme d’avoir mesfaict.

34
Plusieurs particuliers me viennent veoir pour me persuader que Leurs
35
Majestez se devroient contenter que cet Estat garentisse le traicté qui
36
sera faict avec l’Espagne pour tout ce qui est de l’ancien corps de la mo-
37
narchie , du Roussillon, du Pays-Bas et de la Bourgongne, en s’obligeant
38
aussy que sy le roy catholicque attacque après la paix les places que le
39
Roy possède en Catalogne ou en Italie, Messieurs les Estatz fourniront
40
au Roy un certain nombre d’hommes et de vaisseaux entretenuz à leurs
41
despens pour faire une guerre auxiliaire aux lieux où Sa Majesté sera at-

[p. 625] [scan. 807]


1
tacquée , et en cas que le roy d’Espagne recommence des hostilitez contre
2
la France ou dans le Pays-Bas ensuite de celles qui s’exerceront en Italie
3
ou en Catalogne (ce qu’ilz vouldroient laisser au choix dudict roy), qu’ilz
4
seront obligez de rompre ouvertement contre luy.

5
Mais oultre que ce ne sont que personnes privées qui n’ont nul pouvoir
6
que de me sonder pour en prendre avantage, je tasche de leur faire veoir
7
que cette diférence qu’on veult faire entre les parties vieilles et nouvelles
8
du corps de l’Estat, est en quelque façon injurieuse, et que le roy d’ Espa-
9
gne ne peult jamais violer les conditions de paix ou de trêve qui seront
10
accordées en attacquant les Estatz ou places qui demeureront au Roy par
11
le traicté sans que cette infraction soit suivie d’une rupture généralle entre
12
les deux couronnes qui s’estendra aussy bien aux Pays-Bas que partout
13
ailleurs, et qu’il ne seroit pas juste sy le roy d’Espagne treuve l’effort de
14
la guerre plus commode pour luy en Catalogne ou en Italie, d’oster la
15
liberté au Roy de faire aux Pays-Bas et partout ailleurs les diversions qui
16
luy seront plus commodes pour faire cesser les invasions et les entreprises
17
qui auront esté faictes par l’Espagne aux aultres endroictz.

18
Encore que j’aye eu l’honneur de vous informer de cette proposition par
19
ma dépesche précédente, j’ay estimé vous en devoir encor avertir par cel-
20
le -cy, craignant que ces messieurs ne donnent charge à leur ambassadeur
21
de vous en faire ouverture par delà, |:et que s’ilz avoient recognu qu’on
22
eust quelque disposition à s’en contenter, il ne fust impossible d’obtenir
23
d’eux la garentie générale à laquelle nous devons insister, quoyque pour
24
une dernière extrémité, le party qu’on offre desjà soit plus advantageux
25
que ceux qu’on m’a permis d’accepter. Il sera donc très à propos, Mon-
26
sieur , si on vous parle de cet expédient, qu’il vous plaise de le rejetter:|
27
sans donner aulcune espérance qu’on y puisse entendre, |:vous tenant
28
tousjours au traicté:| qu’il n’est question que d’explicquer selon son véri-
29
table sens, ou bien déclarer qu’on le veult rompre. Vous treuverez peult-
30
estre cette |:dernière clause un peu trop hardie, mais j’ay esprouvé depuis
31
que je suis icy que c’est comme il leur fault parler:|, n’y ayant presque
32
personne qui |:opine à rompre les traictez

39
Zuletzt die frz.-ndl. Allianzverträge vom 8. Februar 1635 (s. Anm. 2) und vom 1. März
40
1644 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 294ff.) ( APW II B 1, XXXII-LVI).
ni qui fasse scrupule d’y:| cher-
33
cher des subtilitez et des avantages sy on |:leur laissoit faire:|.

34
L’on m’a voulu engager à faire cognoistre par noz amis dans les provinces
35
que je seray bien aise qu’elles envoyent toutes icy des députez avec plain
36
pouvoir tant pour convenir avec moy de la garentie que pour résouldre ce
37
qui concerne la paix généralle, suivant la réquisition qui en a esté faicte
38
par la province de Hollande

41
Vgl. den Extraict du registre des résolutions des [!] Messieurs les Estats Généraux, [Den
42
Haag] 1647 Februar 2; frz. Kopie: AE , CP Holl. 43 fol. 192: Antrag Hollands auf Ent-
43
sendung
von Provinzial-Deputierten nach Den Haag zur weiteren Beschlußfassung in Sa-
44
chen
Garantieverhandlungen mit Frk. und Friedensverhandlungen mit Spanien; Beschluß
45
über Notifikation an die übrigen sechs Provinzen.
.

[p. 626] [scan. 808]


1
Je sçay bien que ce seroit le plus court moyen pour sortir d’affaires, mais
2
aussy je |:le trouve très dangereux, estant proposé par une province qui
3
nous est mal favorable et favorisé par madame la princesse d’Orange, qui
4
a bien quelque envie de revenir à nous, mais qui a beaucoup de peine de
5
quitter les grandes espérances que les Espagnolz luy ont données:|. Il est
6
encor |:extrêmement à craindre que le corps de l’Estat estant icy assemblé
7
en un temps où il a desjà son traicté faict avec l’Espagne

43
Gemeint sind die span.-ndl. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (vgl. Beilage 1 zu nr.
44
169).
, ne se porte à
8
quelque dangereuse résolution si on luy présente la ratiffication de tout ce
9
qui a esté faict et qu’en mesme temps on luy donne contentement sur
10
trois ou quatre articles où:| quelques provinces treuvent que leurs pléni-
11
potentiaires n’ont pas suivy leurs instructions, à quoy j’apprens de bon
12
lieu que |:les Espagnolz sont disposez encor que dans l’un desdictz arti-
13
cles :| il s’agisse notablement des intérestz de |:la religion. Alors il seroit à
14
craindre que le seul intérest de la France ne fust pas capable d’arester des
15
espritz qui souhaittent si ardemment le repos:|. Ceux qui ne font pas scru-
16
pule de |:nous abbandonner, ou qui sont gaignez par l’Espagne, auroient
17
plus de moyen de communiquer aux autres le venin dont ilz sont infectez,
18
et le meilleur marché que nous en pourrions espérer seroit peut-estre
19
d’obtenir un délay pour achever nos affaires avec l’Espagne, passé lequel
20
ilz penseroient estre en droict et en liberté d’accepter sans nous ce qui leur
21
auroit esté offert:|.

22
Toutes ces considérations m’on[t] faict résister jusqu’icy à la résolution de
23
cette assemblée généralle, ayant favorisé par mes advis et par mes raisons
24
la répugnance que quelques provinces y ont tesmoignée sur l’oppinion
25
que j’ay que |:il y aura beaucoup moins de péril pour nous de:| laisser faire
26
par toutes les provinces séparément toutes les délibérations qu’on aura à
27
prendre, quoyque la voye soit un peu plus longue, que de s’exposer aux
28
aultres inconvéniens que je viens de remarquer.

29
Je ne sçay pas encor ce qui en réussira, ayant recognu jusqu’à présent que
30
|:la Hollande vient enfin à bout de la pluspart des choses qu’elle entre-
31
prend , mais:| j’ay cru m’y devoir conduire en sorte que l’on ne me puisse
32
pas imputer que j’aye moy-mesme contribué au mal qui en peult ariver,
33
duquel pourtant j’espère que Dieu nous fera la grâce de nous garentir
34
d’une façon ou d’aultre.

35
Monsieur |:le Rhingrave:| m’est venu visiter ces jours passez pour me dire
36
que les troupes du Roy ont passé depuis peu le canal de Bruges pour lever
37
des contributions dans le pays qui contribue à Messieurs les Estatz. Il n’a
38
pas voulu leur en donner advis en cette conjuncture, de peur d’aigrir les
39
espritz, mais il estime qu’il seroit à propos de convenir ensemble comme
40
on aura désormais à vivre pour éviter toutes sortes de contestations, qu’il
41
en a quelquesfois parlé à ceux qui gouvernent, mais qu’il luy a paru qu’on
42
attend que l’ouverture en soit faicte de la part de la France.

[p. 627] [scan. 809]


1
Je vous envoye la relation que les plénipotentiai〈res〉 de cet Estat ont
2
faicte à leur retour, et qu’on leur a faict donner par escript. Il paroist clai-
3
rement que |:Paw et Knut:|, qui en ont esté les autheurs, ont bien envie de
4
gagner l’argent que les Espagnolz leur ont promis, puisqu’ilz plaident sy
5
bien leur cause, et qu’après nous avoir maltraicté au poinct qu’ilz ont
6
faict, ilz taschent encor à engager l’Estat à quelque ressentiment des plain-
7
tes qu’on a esté obligé de leur en faire. Je m’estois bien attendu qu’il faul-
8
droit encor soustenir ce dernier chocq. J’espère pourtant de m’en démes-
9
ler , et de faire veoir combien on doibt tenir pour suspect tout ce qu〈i〉
10
vient de la part de deux ministres sy passionnez que je n’espargneray pas
11
par la response que je me dispose de faire à leur escript, estant beaucoup
12
moins dangereux de les avoir ennemis descouvertz que de souffrir plus
13
longtemps avec trop de patience le mal qu’ilz continuent de nous faire.
14
Sy nous les eussions attacquez vivement à la première signature qu’ilz
15
firent l’esté passé

39
Vgl. die 70 Art. einer provisorischen Übereinkunft zwischen den Ges. Spaniens und denen
40
der Gst., Münster 1646 [Juli] (s. Anm. 4 zu nr. 14).
, nous aurions peult-estre eu moyen de les décréditer
16
dès ce temps-là, car ilz ont leurs envieux et leurs ennemis dans l’Estat,
17
aussy bien ne peult-on pas prétendre avec raison de ramener des espritz
18
qui se sont attachez sy ouvertement et par de si puissans liens dans le
19
party contraire.

20
|:Parmy touttes ces peines, je ne laisse pas d’espérer que:| tout irra bien, et
21
je vous asseure que les ministres de la province d’Utrecht preschent ou-
22
vertement contre ceux qui inclinent à se séparer de la France pour se join-
23
dre à l’Espagne, les appellans déserteurs de leur patrie et de l’honneur, et
24
soustenans que c’est un adultère d’Estat après avoir esté longtemps uny
25
d’alliance avec un souverain, de l’abbandonner pour se laisser aller aux
26
flateries et aux caresses d’un nouveau venu.

27
Les estatz de la province de Hollande se sont séparez depuis trois jours en
28
attendant que les aultres ayent achevé leurs délibérations. Elle a résolu de
29
se rassembler au commencement du mois prochain, dans la croyance
30
qu’alors toutes les aultres seront prestes, et mesme on m’a faict pressentir
31
que s’il se présentoit quelque occasion importante de revenir plus tost,
32
tous les députez estans proches d’icy, ilz le pourroient faire au premier
33
advis.

34
Son Eminence m’a marqué par sa lettre

41
Nr. 109.
que vous me deviez envoyer un
35
ordre du Roy pour m’en servir en cas de besoin, lequel je n’ay point
36
treuvé dans vostre dernière dépesche

42
Brienne an Servien, Paris 1647 Februar 8; Ausf.: AE , CP Holl. 40 fol. 167–171; Kopie:
43
Ass.Nat. 273 fol. 92–93.
, ce que je remarque seulement affin
37
de vous en faire souvenir et qu’il vous plaise de l’envoyer sy vous le jugez
38
pour le service de Sa Majesté.

[p. 628] [scan. 810]


1
Beilage


2
1 Ass.Nat. 277 fol. 245–248: Bericht Meinerswijks, Mathenesses, Pauws, Knuyts, Donias,
3
Ripperdas und Clants an die Generalstaaten über ihre Verhandlungen mit Spanien seit
4
der Unterzeichnung der 70 Artikel einer provisorischen Übereinkunft im Juli 1646, Mün-
5
ster 1647 Februar 3, Kopie (frz.). – Weitere frz. Kopie: AE , CP All. 87 fol. 232–238

42
Auch Beilage 2 zu nr. 133.
.
6
Druck (it. ÜS): Siri IX, 258–265.

Dokumente