Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
118. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Februar 12
Den Haag 1647 Februar 12
Ausfertigung: AE , CP Holl. 43 fol. 295–311’ = Druckvorlage. Konzept, z.T. eigenhändig:
AE , CP Holl. 40 fol. 175–184’. Teildruck: van Prinsterer , 186–188.
Schwierigkeit für Frankreich, das rechte Verhalten gegenüber den schwedischen und nieder-
ländischen Verbündeten zu finden; Klage über deren Eigensinnigkeit. Wünschenswerter Ein-
satz der Armee Turennes in Flandern; negative Folgen militärischer Schwäche Frankreichs
beim kommenden Feldzug zu erwarten. Vorschlag einer Erklärung an die Schweden zur
notwendigen linksrheinischen Verwendung der französischen Deutschland-Armee; militäri-
sche und politische Argumente zu deren Begründung. Unterschiedliche Haltung der Prinzes-
sin und Prinz Wilhelms (II.) von Oranien zur Vertragsgarantie; Widerwille des Prinzen ge-
gen einen baldigen Friedensschluß aufgrund seines Strebens nach militärischem Ruhm;
Überzeugungsversuche Serviens bisher weitgehend erfolglos; Schwierigkeiten bei den Ga-
rantieverhandlungen auch durch das dem Frieden abgeneigte Seeland; dagegen Unterstüt-
zung der französischen Garantieforderungen durch die Prinzessin von Oranien; Grenzen
ihres Einflusses; Versuch Serviens, Prinz Wilhelm (II.) von Oranien von den Vorteilen der
französischen Garantie- gegenüber den niederländischen Ligaplänen zu überzeugen; even-
tuell Brief Mazarins an ihn wünschenswert; Bedeutung seiner Gewinnung für einen erfolg-
reichen Ausgang der Verhandlungen. Weiteres Vorgehen in der schwierigen Frage der Über-
lassung niederländischer Schiffe. Unberechtigte Beschwerden George Gorings sen. über seine
Behandlung in Frankreich; seine und seines Sohnes Charakterschwächen. Unzureichendes
und nicht durch Resolutionen aller Provinzen autorisiertes niederländisches Garantieange-
bot : Ausschluß Kataloniens, Italiens, Lothringens und des Elsaß; eventuell Eingehen hierauf
später, aber noch nicht derzeit angezeigt. Wünschenswerte Beschwerde bei Oosterwijk. Rü-
stungsforderungen Serviens. Wahrscheinlich Beschleunigung des Friedensschlusses durch die
enttäuschte Hoffnung der Spanier auf einen Separatfrieden mit den Niederlanden nach der
Unterzeichnung ihrer Provisional-Artikel vom 8. Januar 1647. Abneigung der Holländer
gegen die Fortsetzung des Krieges; Serviens Zweifel an der Durchführbarkeit der (an das
Ableben seines Vaters gebundenen) militärischen Pläne Prinz Wilhelms (II.) von Oranien.
Eventuelle Truppenvereinigung Turennes mit Hg. Karl IV. von Lothringen und gemein-
same Eroberung Luxemburgs; ohne eine außergewöhnliche Maßnahme wie diese jedoch un-
günstige militärische Aussichten in den Niederlanden. Stellungnahme zur Übergabe des
französischen Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag mit Spanien durch Longueville am
25. Januar 1647 in Münster; Artikel betreffend Mariembourg und Charollais. Grundlegende
Änderung im Verhalten der Prinzessin von Oranien gegenüber Frankreich; positive Auswir-
kungen des Berichts Oosterwijks an sie; ihre Zuneigung zu Mazarin; französisch-spanische
Einigung durch ihre Vermittlung? Warten auf Mazarins Antwort zum Vorschlag möglicher
Gratifikationen an die Oranier; von Servien gegenüber der Prinzessin von Oranien ver-
folgte Doppelstrategie durch Steigerung ihrer Hoffnungen wie ihrer Furcht. Beabsichtigte
Gewinnung George Gorings sen. für Frankreich nach dessen Rückkehr aus Brüssel. Be-
schwerde bei der Prinzessin von Oranien über die Kontakte Buyseros zu Le Roy; Abstreiten
französisch-spanischer Heiratsverhandlungen in der letzten Visite bei ihr. Abweisung Bruns
in den Generalstaaten. Zweideutiges Verhalten Saint-Ybals. Durch die niederländische
Staatsverfassung begründete Schwierigkeiten bei der Einigung mit ihnen über die Friedens-
bedingungen zwischen Frankreich und Spanien. Nachteilige Auswirkungen der Aushändi-
gung des französischen Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag mit Spanien am 25. Januar
1647 in Münster; möglicher Verzicht auf bestimmte Forderungen nur, wenn die Niederlän-
der den Spaniern androhen, im Falle der Ablehnung der französischen Bedingungen den
Krieg fortzusetzen. Nachteile einer Waffenruhe in den Niederlanden; dagegen wahrschein-
lich positive Auswirkungen einer militärischen Übereinkunft mit Kurbayern für die franzö-
sische Stellung in den Niederlanden. Besetzung des Bistums Orange. Entschuldigung für
d’Estrades. Gegendarstellung zu Le Roys Pertinent et véritable récit wünschenswert. Noch-
malige Betonung der Bedeutung großer militärischer Anstrengungen zu Beginn des Feld-
zuges . Rede Serviens vor den Generalstaaten. Kritik an der offenen Bekundung ihres Fern-
bleibens vom Feldzug. Warten auf Neuigkeiten zum angebotenen Verrat Antwerpens. Zu-
stimmung Longuevilles zur Absprache mit den Niederländern über die französischen Forde-
rungen an Spanien in Den Haag.
Il est bien malaisé de régler sa conduicte parmy |:des alliez dont les incli-
nations sont si différentes que celles des Suédois et de Messieurs les
Estatz. Je ne sçay si on peut croire que les premiers soient disposez à la
paix, quoy qu’escrive monsieur Chanut des bonnes intentions de la reyne
de Suède, et je ne sçay si on peut s’asseurer que les aultres ne la fassent
point sans la France, quoyque monsieur le prince Guillaume asseure que
cela ne peut arriver et qu’il ne faut qu’une seule ville mesme dans la Ho-
lande pour empescher tout l’Estat de tomber dans ce manquement. Si
nous n’estions point en doute de la fidélité de ceux-cy, nous pourrions
parler plus hardiment aux aultres pour les porter à la raison. Car il est
pitoyable que pour avoir une terre de plus en Poméranie, ou pour y con-
server quelques donations faictes par leur reyne pendant la guerre, ilz
soient si peu touchez de l’estat où est la chrestienté, ny des périlz dont nous
sommes menacez en Flandre par la résolution que Messieurs les Estatz
semblent vouloir prendre de ne mettre point leur armée en campaigne,
qu’ilz veulent nous tenir sans fin attachez à exécuter leur vengeance ou à
combattre leur avarice sans considérer ny les intérestz publicz ny les nos-
tres particuliers, comme si nous estions obligez de préférer leurs caprices
à toutes sortes de raisons.
Si les affaires de l’Empire estoient achevées, comme j’avois cru qu’elles le
devoient estre dès que monsieur de Crosicq et moy eusmes disposé icy
monsieur de Brandebourg à consentir à la demande des Suédois, et si le
Roy pouvoit disposer de l’armée de monsieur de Turenne et soustenir les
affaires en Flandre avec autant de dignité que de bon succez, chacun ad-
voue que ce seroit une résolution à prendre pour donner le dernier coup
aux Espagnolz qui ne sont pas en trop bon estat dans le Pays-Bas pour le
parer. Si les forces du Roy n’y paroissent puissantes cette année, il est à
craindre que les Espagnolz ne deviennent plus difficiles dans les condi-
tions de la paix; que Messieurs les Estatz ne deviennent plus orgueilleux et
ne croyent encore plus qu’ilz ne font de nous pouvoir donner la loy; que
ceux d’entre eux qui ont des sentimens généreux pour deffendre les intérestz
de la France
dans un pays où il reste si peu à faire pour l’assujectir au Roy.
Il semble que pour ne perdre pas une conjoncture si favorable, tandis que
Messieurs les Estatz sont encore incertains des résolutions qu’ilz doivent
prendre, on peut faire dire franchement aux plénipotentiaires de Suède et
à la reyne mesme que le Roy ne peut pas plus longtemps quitter ses pro-
pres affaires pour ne travailler qu’aux leurs, et qu’ilz ne donnent plus
d’espérance ou de faire la paix ou de consentir que nous accordions une
suspension d’armes avec Bavière, ou du moins se résoudre à agir seulz
pendant quelque temps dans l’Empire au-delà du Rhin, cependant que le
Roy se servira ailleurs de son armée d’Allemagne. Les Suédois ne peuvent
pas trouver cette résolution estrange ny refuser d’y donner leur consente-
ment s’ilz sont tant soit peu raisonnables, puisque la première charité
commence tousjours par soy-mesme, comme ilz nous l’ont escrit pendant
la guerre de Dannemark
toutes joindre ensemble, pour se deffendre de celles de l’Empire et de
Bavière, en cas qu’ilz ne veuillent pas faire la paix avec l’Empereur ou
une suspension avec l’autre:|. Ce seroit une |:malheureuse condition que
celle de la France s’il estoit permis à ses alliez de faire impunément tout ce
qui leur vient en fantaisie, et qu’elle n’ose rien faire que ce qui leur plaist.
S’il est vray que le duc Charles s’approche du Rhin, ce sera un sujet très
légitime pour y faire revenir dans quelque temps monsieur de Turenne
après avoir ruiné le lantgrave de Darmstat qui agit en faveur des Espa-
gnolz et auquel on dict que le duc Charles mène du secours. Il ne seroit
pas malaisé de faire joindre à monsieur de Turenne quelques troupes de
Madame la Lantgrave pour aller dans les Pays-Bas faire une diversion
considérable pendant la belle saison, à la fin de laquelle, si la paix n’estoit
pas faicte, on pourroit renvoyer l’armée du Roy en Allemagne:|.
Je demande pardon à Vostre Eminence sy je luy dis sy librement mes
foibles sentimens, mais le raport que luy a faict le sieur de |:Pâris de la
part de monsieur de Turenne:| s’accorde sy bien avec les discours du |: ré-
sident de Suède de ce pays , qui est créature du chancelier Oxenstiern,
qu’il y a lieu de croire qu’on ne doit pas s’attendre de longtemps à la paix,
et que les plénipotentiaires d’Osnabruk, pour nous empescher de prendre
aucune résolution solide et nous faire tousjours dépendre des leurs, ne
s’expliqueront jamais nettement de leurs intentions, et nous tiendront
tousjours dans l’espérance d’une prompte conclusion sans y faire aucune
foi:|.
Vostre Eminence verra encor une |:estrange contraincte où nous sommes:|
dans la diversité d’oppinions qui se rencontre entre |:madame la princesse
d’Orange et monsieur le prince Guillaume son filz. Celuy-cy désire si
ardemment de faire quelque action glorieuse avant la conclusion de la
paix, qu’il ne peut souffrir qu’on en parle en sa présence. Il n’a pas encor
assez de crédit pour porter les choses où il veut, mais il en a assez pour
empescher qu’on ne prenne des résolutions qui luy desplaisent. J’ay tas-
ché de luy persuader par diverses raisons que la garentye ne fera pas
conclurre la paix si tost qu’il pense, puisqu’il y a encore plusieurs difficul-
tez importantes avec les Espagnolz qui nous tiendront plus de deux mois,
quand on marcheroit de bon pied de tous costez pour les accommoder, et
qu’il faut après cela plus de deux autres mois pour attendre les ratiffica-
tions , pendant lesquelz, s’il a le crédit d’engager cet Estat à quelque entre-
prise , on trouvera assez de moyens de tirer les affaires en longueur pour
luy donner loisir de faire quelque exploit mémorable. Il a fallu luy donner
cette petite espérance pour le contenter, mais j’ay bien cognu qu’elle ne l’a
pas entièrement satisfaict, et qu’il voudroit entièrement rompre le traicté
de paix, dont pourtant il ne sçauroit venir à bout:|. Cependant je sçay fort
bien que |:il fait agir soubz main tous ses amys et dépendans, particulière-
ment la Zélande, pour retarder la paix, et qu’outre les trois articles qu’elle
a demandés depuis peu touchant la religion dans le pays nouvellement
conquis, les Indes occidentales et les fortz des environs de L’Escluse
elle faict difficulté à la garentye, non qu’en effect elle ne soit assez favo-
rable aux autres intérestz de la France:|, mais parce qu’elle croid ce moyen
plus asseuré pour |:esloigner la paix, qu’elle ne désire pas, tant par son
inclination propre que pour plaire à monsieur le prince Guillaume.
Les choses sont tellement changées que madame la princesse d’Orange,
sur le poinct de la garentye, nous favorise plus que personne autre. Mais
il paroist en beaucoup de rencontres, et elle-mesme l’a advoué ingénue-
ment , qu’en ce pays il est plus aisé de nuire que de servir, et qu’elle a plus
de pouvoir de faire du mal que du bien. La reyne de Bohême qui est très
bien disposée m’a fait dire qu’elle trouve depuis peu madame la princesse
d’Orange toute changée en nostre faveur.
Si monsieur le prince Guillaume estoit susceptible de raison:|, je pense luy
en avoir dict une démonstration pour le destourner des |:obstacles qu’il
faict apporter à la garentye. Je luy ay dict confidemment les discours que
Pau et Knut m’ont faictz autresfois pour faire une ligue entre la France,
l’Espagne et ces provinces pour asseurer le repos du Pays-Bas, et que c’est
encore l’intention des principaux de l’Estat qui croyent par ce moyen se
descharger de gens de guerre et de toutes despenses. Il a bien compris le
préjudice qu’il recevroit en son particulier d’une semblable ligue, et que
pour empescher qu’on n’y songe, il n’y a rien de meilleur que d’affermir
l’union de l’Estat avec la France contre l’Espagne par la garentye. Mais je
ne le trouve pas assez convaincu pour nous y favoriser, tant il a d’aversion
à tout ce qui conduict à la paix:|.
Peult-estre ne seroit-il pas inutile qu’il plust à Vostre Eminence de |:luy
escrire sur ce sujet pour luy demander des preuves de son amityé en cette
rencontre:|. Je sçay que |:il faict grand estat de la vostre, et il me pria hier
fort instamment d’asseurer:| Vostre Eminence |:de son service. Monsieur
le maréchal de Grammont
l’avoit pu ramener, luy et ses dépendans, dans les sentimenz que nous
désirons, je croy certainement qu’il n’y auroit pas beaucoup de difficulté
à sortir icy d’affaires au contentement de Leurs Majestez:|, dont les inten-
tions sont sy justes, et les raisons dont on s’est servy pour le faire co-
gnoistre sy concluantes, qu’elles ont changé ceux qui ne nous estoient
pas favorables et réveillé contre nous ceux qui apréhendent que la paix
ne soit trop asseurée.
Tous ceux à qui j’ay parlé des |:vaisseaux que le Roy désire, trouvent grande
difficulté à les obtenir:|. On s’est aultresfois réduict à |:rien demander que
deux, qui ont esté refusez à feu monsieur le cardinal de Richelieu. L’ admi-
rai Tronpp que j’ay veu est plein de bonne volonté; mais il n’y peut rien. Je
suis pourtant résolu d’en parler au premier jour dans l’assemblée, car nos-
tre demande est fondée sur l’article 12 e du traicté de 1635
pust esbransler ces messieurs, je ne sçay si on pourroit leur promettre que
les vaisseaux ne seront point employez pour la coste de Flandre, où ilz ne
veulent pas ayder à nous rendre plus puissans, et si:| Vostre Eminence
|:trouve bon que j’offre de la part du Roy leur entretènement tandis qu’ilz
seront joinctz à son armée navalle:|, je souhaitterois bien qu’à |:cette condi-
tion , on fust asseuré de les obtenir:|. A défault de cela, il fauldroit employer
des |:marchandz d’Amstredam qui sans faire bruit et sans tesmoigner que
ce soit pour la France, pourront fretter douze vaisseaux armés pour la mer
Méditerranée. Le premier armement de la Suède contre le roy de Danne-
mark fut fait de cette sorte, par le crédit et les soings d’un seul marchand:|;
peult-estre qu’en cette occasion, il en fauldroit employer |:deux ou trois qui
ne sçauroient rien l’un de l’autre, pour donner moins d’ombrage:|.
J’ay sceu que |:le milord Goring qui est à Bruxelles se plainct d’avoir esté
maltraicté en France pendant son ambassade, et qu’il a mesme tesmoigné
n’estre pas revenu satisfait de la reyne d’Angleterre:|. Puisqu’il n’en a
point dict les subjetz particuliers à ceux à qui il a faict ses plaintes, il y a
apparence qu’il veult couvrir de ce prétexte ce qu’il faict aujourd’huy |:en
faveur des Espagnolz. Luy et son filz sont deux espritz extrêmement lé-
gers , gens qui vivent sans ordre et avec des despenses qu’ilz ne peuvent
soustenir. Pour payer ses debtes, le filz est obligé de vendre le régiment
qu’il a au service de Messieurs les Estatz. On m’a dict qu’en Angleterre,
après s’estre engagé avec le parlement, il passa au service du roy, où il fut
malheureux et:| ne rendit pas tousjours bon compte de ce qui luy fut con-
fié . |:Il est pourtant estimé vaillant et a crédit parmy les soldatz à cause de
sa profusion.
On me faict desjà offrir de garentir le traicté pour ce qui touche la France,
le Roussillon, le Pays-Bas et la Bourgongne, mais ces messieurs vou-
droient excepter la Catalogne, les places d’Italie, la Lorraine et l’Alsace,
et que pour la deffense de tous ces lieux, s’ilz sont attaquez par l’Espagne,
ilz donneront des troupes auxiliaires:|.
J’ay tesmoigné que Leurs Majestez ne peuvent |:s’en contenter, que cette
bigarrure n’est pas acceptable, et que:| tout ce qui demeurera au Roy par
le traicté fera désormais partie de la monarchie sans que personne puisse
faire diférence entre ce qui l’a composée de tout temps, et ce qui n’y a esté
adjousté que depuis peu.
|:Je croy pourtant que c’est un pis-aller qui ne sera pas mauvais quand on
aura perdu toute espérance de faire mieux, mais à présent il seroit péril-
leux de donner la moindre espérance qu’on s’en puisse contenter, veu
mesme que ceux qui en parlent ne sont pas suffisamment authorisez
pour s’y obliger, et qu’il faut nécessairement attendre la résolution de
toutes les provinces:|. Je croy mesme qu’il ne seroit pas hors de propos
de |:envoyer quérir l’ambassadeur de cet Estat, pour luy dire qu’on
s’estonne fort de mon long séjour en ce lieu, n’ayant à y traicter qu’une
affaire si claire, si juste, et qui est plus advantageuse à cet Estat qu’à la
France; que les difficultez qu’on faict icy donnent juste sujet de douter
de leurs bonnes intentions pour la France, et qu’absolument ilz doivent
déclarer nettement s’ilz veulent observer le traicté de bonne foy, et sans
limitation, ou bien s’ilz ont envie de le rompre. Ce discours escrit par luy
fera certainement un bon effect, mais il faut parler sec et hardiment en se
plaignant aussi de la résolution prise par la Holande de ne mettre point en
campagne , et faisant comprendre qu’on ne pouvoit rien faire de si favo-
rable aux ennemys, ny plus capable de reculer la paix:|.
Je demande pardon à Vostre Eminence sy j’ay parlé un peu trop hardi-
ment dans la lettre de monsieur de Brienne |:des préparatifz de la cam-
pagne :|, mais oultre que je croy cela important au service du Roy, j’ay
estimé que Vostre Eminence seroit bien aise que |:les propositions odieu-
ses et de despense vinssent de quelque autre que d’elle:|, et qu’il seroit
bien plus advantageux |:à Vostre Eminence d’avoir à modérer les deman-
des de cette nature que de s’en rendre l’autheur:|. Je ne doubte point que
nous n’ayons la paix aux conditions que l’on désire, |:pourveu que l’on se
mette en bon estat pour l’obtenir:|.
Ce qui est arivé à Munster en la signature des articles des Hollandois
les dificultez qui sont nées par delà depuis cette action, doivent plustost
avancer que reculer le traicté de la France, les Espagnolz ayans peu co-
gnoistre assez clairement qu’on ne peult rien faire en ce pays sans son
consentement, de sorte qu’à le bien prendre, la |:mauvaise conduite de
ceux de cet Estat qui les ont voulu favoriser:| produira un effect tout con-
traire et ne servira qu’à détromper les ennemis des faulces espérances
qu’ilz avoient eues jusqu’icy de pouvoir achever leurs affaires sans nous,
et séparer cet Estat de la France.
|:Ce qui est de fascheux est que les mieux intentionnez croyent de faire
beaucoup de ne passer point outre dans leur traicté avec l’Espagne, mais il
y en a peu, au moins dans la province de Holande, qui veuillent rien faire
dans les actions de guerre, soit qu’ilz croyent par ce moyen de nous forcer
à la paix, soit qu’ilz ne veuillent pas contribuer à nous faire faire de plus
grandz progrès dans la Flandre, ce que nous y tenons desjà leur donnant
de grandes jalousies:|, principalement |:depuis la prise de Donkerque.
Monsieur le prince Guillaume faict bien espérer que s’il avoit le comman-
dement des armes:| (ce qui s’entend |:si monsieur son père estoit mort:|) il
n’auroit pas besoin du consentement de |:Messieurs les Estatz pour mettre
dix mil hommes de pied et toute la cavalerie en campagne, mais que pour
fournir l’armée de toutes les choses dont elle a besoing pour une grande
entreprise, on ne doit pas s’y attendre. On pourroit bien, à ce qu’il dict,
faire quelque diversion, ou se camper vers le Brabant, mais non pas des-
cendre en Flandres:|. J’ay mesme peine à croire que |:il pust venir à bout
de ce desseing, tant il y a icy d’aversion contre toutes sortes d’actions
militaires.
Si monsieur de Turenne revenoit sur le Rhin, soubz prétexte de secourir
Madame la Lantgrave contre Darmstat ou de résister au duc Charles qui
s’advance de ce costé-là, et que quand ilz seront proches l’un de l’autre,
l’accommodement dudict duc se trouvast faict:|, ilz pourroient |:se joindre
pour quelque grand desseing et n’auroient pas beaucoup de peine à se
rendre maistres de Luxembourg:|; auquel cas, selon mon advis, on pouroit
avec |:moins de péril s’engager à la restitution de la Lorraine. Mais certes,
sans quelque négotiation extraordinaire comme celle-là, il sera malaisé, si
la paix ne se fait point, de soustenir les affaires dans le Pays-Bas avec la
hauteur des années précédentes, et peut-estre d’éviter qu’on n’y reçoive
quelque perte, ce qui confirmeroit ces gens-cy dans l’opinion qu’ilz ont
de nous estre absolument nécessaires:|.
Quand je laissay le project du traicté
Der Text der Fassung Serviens konnte nicht ermittelt werden; zur Überlieferung und zur
Übergabe der überarbeiteten und erweiterten Fassung durch Longueville an die ndl. Ges.
auf dem WFK am 25. Januar 1647 vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88; die Restitutionen an
Lüttich waren darin tatsächlich aufgenommen worden, und zwar in Art. 34 (in der Kopie
AN K 1336 nº 43 fol. 9–9’), der Art. zu Charollais getilgt.
pas en intention qu’il deust estre présenté comme il estoit. Je l’avois seule-
ment dressé comme je croyois qu’il pourroit estre signé lorsque nous
serions d’accord. Pour Mariambourg, Philipeville et Charlemont, mon-
sieur de Longueville ne désavouera pas que |:j’ay esté l’autheur de cette
demande pour faire cesser les difficultez que les Espagnolz font en l’ af-
faire de Casal, et pour obliger les Holandois à faciliter la garentye afin de
nous faire désister de cette prétention qui regarde les Pays-Bas. Lorsque
j’ay sceu que monsieur de Longueville estoit résolu de délivrer le traicté
aux députez de cet Estat:|, je l’ay faict souvenir par ma lettre du 28 e du
passé
de Charolois:|.
Il n’y a que |:Dieu qui puisse voir dans les pensées, mais madame la
princesse d’Orange est extrêmement dissimulée, ou elle désire de se réunir
sincèrement avec la France et de mériter l’affection de Leurs Majestez.
Elle m’en:| a parlé aujourd’huy aux termes que je pouvois souhaitter, et
je puis asseurer Vostre Eminence que |:ce qu’elle a dict à l’ambassadeur de
cet Estat, dont il a adverty ladicte dame, et ce que Monsieur le Premier a
escrit à monsieur Zulcom , a produict de très bons effectz:|. Je luy ay dict
ensuite ce que contient la lettre dont Vostre Eminence m’a honoré ,
qu’un aultre n’auroit sceu faire en six heures; il fauldroit estre bien pré-
somptueux pour |:y vouloir changer ou adjouster quelque chose:|. Je n’ay
pas esté |:moins satisfaict de l’impatience qu’elle m’a tesmoignée d’en
avoir la lecture que je luy doibz faire demain, que des asseurances réité-
rées qu’elle m’a données de son affection pour le service de:| Vostre Emi-
nence . |:En un mot, il paroist qu’elle a grande envie de se raccommoder, et
qu’elle est chatouillée du désir que la paix se conclue au contentement de
Leurs Majestez par son entremise:|. Nous ne sommes plus qu’à chercher
la forme d’en traicter pour pouvoir mesnager que |:Messieurs les Estatz
ayans recognu:| la véritable disposition de Leurs Majestez à la paix, fas-
sent |:une vigoureuse déclaration aux Espagnolz en cas qu’ilz ne veuillent
pas consentir aux conditions raisonnables que nous demandons:|. Et il me
semble d’avoir desjà remarqué au discours de |:madame la princesse
d’Orange qu’on ne fera point de difficulté à laisser toutes les conquestes,
mesme Piombino et Porto Longone:|.
J’attendray la response de Vostre Eminence sur une proposition que je
luy ay faicte par ma dernière despesche |:d’offrir à madame la princesse
d’Orange l’érection d’une terre en duché et pairrie en y adjoustant un
revenu considérable:|. Je n’ay pas aussy manqué de luy faire quelquesfois
|:appréhender, comme:| Vostre Eminence |:me l’ordonne, les plaintes et
l’esclat qu’on seroit obligé de faire si les affaires ne se terminoient pas
avec une satisfaction réciproque, afin de combattre en mesme temps son
esprit par l’espérance et la crainte.
Goring le père n’est pas encore revenu de Bruxelles. J’attendz l’effect
des lettres que son filz luy a escrites pour l’en retirer. Quand il sera de
retour, j’essayeray de le retirer du party où il est maintenant engagé:| par
les bonnes raisons dont il a pleu à Vostre Eminence de m’instruire.
Ce n’est pas |:le secrétaire de monsieur le prince d’Orange:| qui a conféré
avec Philipes Le Roy
|:son conseil:| et nep〈v〉eu de Knuyt. Il y a quelques jours que |:j’en fis
reproche à madame la princesse d’Orange, dont elle tesmoigna d’abord
d’estre picquée:|. Ne pouvant bien s’excuser par aultre voye, |:elle me
dict plusieurs fois qu’il luy seroit malaisé de bien servir si nous avions
ces soupçons d’elle:|. Après avoir donné |:mon coup pour luy faire co-
gnoistre que nous sçavions tout ce qui se passoit, je tournay la jalousie
dont elle se plaignoit en raillerie, luy disant qu’elle:| procédoit de nostre
affection.
Les partisans d’Espagne, voyant restablir icy toutes choses en nostre fa-
veur , reparlent malicieusement du mariage de l’infante pour donner de
l’espouvante aux peuples. Madame la princesse d’Orange m’a dict en la
dernière visite, qu’il y avoit encor à présent des religieux en Espagne qui
traictoient cette affaire. J’ay reparty que j’ozerois bien respondre de ma
vie que cela n’estoit pas. «Il n’y a pas longtemps», me dist elle, «qu’on
vous en a parlé à vous-mesmes». – «Il est vray», luy réplicquai-je, «mais
sy on vous a faict sçavoir la response que j’y fis, elle fut sy sèche et sy
inciville que ceux qui nous vouloient tendre ce piège eurent subjet de co-
gnoistre que nous n’avions pas assez de simplicité pour donner dedans».
Sur quoy je luy contay les particularitez du discours qui s’estoit faict en-
tre monsieur Brun et moy , qu’elle tesmoigna de croire véritables, mais
elle reprist diverses fois le discours en riant des religieux qui sont en Es-
pagne . Je ne voy pas néantmoins que cet artifice ayt encor faict beaucoup
d’impression sur les espritz les plus sages, voyans bien que la chose n’est
point faisable, et qu’il y a beaucoup plus de subjet de craindre, comme je
leur ay faict avouer, que |:l’Empire et la monarchie d’Espagne ne se réu-
nissent soubz une mesme teste si le roy d’Espagne n’a point d’autres en-
fans , et qu’en ce cas je ne sçay pas en quelle seureté les Provinces-Unyes:|
penseroient de demeurer sans |:l’assistance de la France:|.
Je n’importuneray plus Vostre Eminence de ce qui s’est passé à l’esgard de
monsieur Brun. Tous ses artifices ny ses suportz ne luy ayans pas pu faire
obtenir la permission de venir icy, il a esté forcé malgré luy de continuer
son chemin par Leyden et Amstredam pour se rendre à Munster, sans
estre veu ny salué de personne par les villes de cet Estat par où il a passé,
excepté de la populace qui s’imaginoit qu’un ambassadeur d’Espagne
n’estoit pas faict comme un aultre homme. Il n’a pas manqué de boire
tousjours à la santé de la paix en présence de ceux qu’il voyoit manger,
et ses domestiques, en donnant du vin à ceux qui en vouloient, ne man-
quoient pas de dire que la France seule en empeschoit la conclusion; mais
tous ces artifices grossiers n’ayans produict aucun effect, ne l’ont pas ga-
renti de l’affront qu’il a receu.
|:Sainct-Ibal:| m’a voulu faire croire que sans ma considération et la pa-
rolle qu’il a donnée à monsieur de Longueville, il eust bien treuvé moyen
de faire recevoir Brun icy, mais je doubte fort qu’il en eust eu le pouvoir,
ny tous ses adhérens. J’ay mesme quelque subjet de croire que c’est luy
qui avoit donné espérance à l’aultre qu’il seroit le bienvenu. Néantmoins
il est vray qu’en certaines rencontres, il m’a donné des advis dont j’ay tiré
proffit et qui m’ont donné moyen de faire cesser quelques obstacles qui se
faisoient contre la garentie. Je pense pourtant que ce n’a pas tant esté avec
dessein de nous favoriser que pour faciliter la paix comme désirée par les
Espagnolz et très nécessaire pour le restablissement de leurs affaires.
Il n’y a eu personne icy qui n’ayt approuvé l’expédient que j’ay proposé
sur une des lettres de Vostre Eminence
de cet Estat n’a pu encor permettre de le réduire en praticque. Chacun
avoue en particulier que c’est un moyen très raisonnable pour sortir d’ af-
faires , mais en général personne n’a pouvoir de résoudre ce qu’il fault.
J’avois faict ouverture que l’on authorisast huict, dix ou douze personnes
avec qui je peusse convenir de tout ce que la France peult faire à l’esgard
de l’Espagne, pourveu que les choses dont nous conviendrions demeuras-
sent secrettes, et qu’on ne fust point obligé de les divulguer par toutes les
provinces. On n’a sceu encor y prendre résolution, et je croy que c’est
pour y parvenir que la province de Hollande a convié toutes les aultres
d’envoyer icy un certain nombre de députez avec plain pouvoir pour ar-
rester toutes les choses nécessaires tant pour la garentie que pour la paix
généralle.
Vostre Eminence a très prudemment jugé que le |:project donné par mon-
sieur de Longueville diminueroit icy la force et la grâce de cette proposi-
tion :|. Je ne voy pas que |:on en ayt tant faict d’estat depuis qu’on a sceu que
le traicté avoit esté délivré aux plénipotentiaires à Munster:|. Il est vray
qu’on y a adjousté des conditions |:dont je pourrois me relascher si la ga-
rentye estoit résolue et que le traicté s’achevast, comme celle qui regarde les
places du Liège, celle de Sabionnette et quelques autres de pareille nature,
pour tirer proffit de ce qui a esté faict à Munster, et nous garentir du pré-
judice que nous en pouvions recevoir. J’ay faict sçavoir icy qu’on a pris
cette résolution sur:| les difficultez qui se rencontroient entre eux pour en
traicter avec moy. |:La facilité que Vostre Eminence croid qu’on peut ap-
porter sur le poinct des Grisons où les Espagnolz ont paru fort obstinez
jusqu’icy, et les tempéramens qu’elle estime qu’on peut prendre en l’affaire
de Casal, sont à mon advis deux moyens capables de faire achever le traicté,
car:| personne ne met en doubte que nous ne devions retenir toutes les con-
questes faictes sur le roy catholique aussy bien en Italie et en Espagne
qu’aux Pays-Bas; mais j’estime que |:
chose d’importance, ce ne doit estre qu’à condition d’engager Messieurs
les Estatz à faire la déclaration aux Espagnolz que nous désirons:|.
J’estime que l’on pourroit bien recevoir quelque petit advantage présent
pour |:les desseings d’Espagne et d’Italie d’une suspension d’armes dans
les Pays-Bas; mais il seroit à craindre que dans la suite, cette résolution ne
fust plus préjudiciable qu’advantageuse. Elle seroit imputée à crainte et à
foiblesse. Messieurs les Estatz ne recommenceroient jamais les hostilitez,
quoy que les Espagnolz puissent faire contre nous. Ilz licencieroient
grand nombre de troupes qu’ilz ne voudroient plus remettre sur pied.
On feroit perdre coeur à ceux de ce pays qui favorisent nostre
l’espérance d’estre assistez dans les prétentions nouvelles qu’ilz ont. Mon-
sieur le duc Charles estant en liberté, nous tomberoit sur les bras en Alle-
magne et feroit crier les sujetz. Enfin, je croy que pour jouer au plus seur,
il faut finir la guerre partout en mesme temps, ou la continuer partout
jusqu’à la conclusion du traicté général, si ce n’est qu’on pust faire quel-
que chose avec monsieur de Bavière qui donnast moyen à monsieur de
Turenne d’agir avec son armée dans le Pays-Bas. Je ne doute point que
Messieurs les Estatz ne fussent chatouillez de cette proposition:|, estant
certain que la raison essencielle de toutes les difficultez |:qu’ilz font tant
sur la garentye que sur la demande des vaisseaux et plusieurs autres choses
qui viennent de nostre part, est parce qu’ilz ne désirent pas que la France
devienne plus puissante dans leur voisinage:|.
Je n’ay sceu veoir aujourd’huy à mon grand regret monsieur le prince
d’Orange, qui est extrêmement mal, pour luy rendre la lettre de Vostre
Eminence et luy parler de l’affaire du révérend père Serroni . J’en par-
lay hyer amplement à madame la princesse d’Orange qui en estoit desjà
avertie et qui me donna beaucoup de bonnes parolles, sans pourtant ozer
passer jusqu’à la résolution qu’elle remit à monsieur son mary. Je le ver-
ray aussytost qu’il me sera permis, ne pouvant avoir au monde des com-
missions plus agréables que celles qui regardent le service de Vostre
Eminence ou de ceux qui ont l’honneur de dépendre d’elle. J’ay aussy
un respect tout particulier pour monsieur l’archevesque d’Aix qui me
faict la faveur de me tesmoigner beaucoup plus de bonne volonté que je
ne mérite.
Je ne manqueray pas aussy de faire les excuses de monsieur d’Estrades aux
termes que Vostre Eminence me commande.
Il seroit fort utile de destruire les impressions de Philipes Le Roy par un
escrit contraire, mais ayant esté extrêmement accablé d’affaires depuis
mon arivée en ce lieu et ayant eu beaucoup plus besoin de m’occuper à
agir qu’à escrire, je n’y ay peu travailler. Sy quelqu’un en veult prendre la
peine par delà et qu’il plaise à Vostre Eminence me faire adresser ce qui
aura esté faict, je tascheray de m’en prévalloir.
|:J’appréhende extrêmement que si on arreste les levées, et si on ne fait
quelque grand effort au commencement de la campagne, on ne soit con-
trainct de le faire à la fin dans un temps où il ne sera pas si utile:| pour les
raisons que j’ay desjà marquées.
C’est un effect de la bonté de Vostre Eminence et de l’affection dont elle
m’a honoré de longue main de donner une aprobation sy advantageuse au
discours que j’ay faict à Messieurs les Estatz . Il est vray que j’ay passé
légèrement sur les recherches qui nous ont esté faictes. Ces gens-cy
croyans aisément que tout ce que nous leur disons n’est qu’un artifice, je
me suis contenté de dire que nous n’avions jamais rien voulu escouter,
mais comme Vostre Eminence me marque, je n’ay pas manqué dans les
conférences particulières d’exaggérer nostre probité.
Je n’ay rien obmis pour faire comprendre à Messieurs les Estatz le préju-
dice qu’ilz nous font et celuy qu’ilz reçoivent en particulier des résolu-
tions qu’on tesmoigne sy ouvertement de ne voulloir rien faire cette cam-
pagne . Je fais estat dans quelques jours de leur en reparler plus fortement
ou dans l’assemblée, ou par le moyen des commissaires qui ont esté nom-
mez pour traicter avec moy.
J’attends de jour à aultre des nouvelles du |:bourgeois de Flessingues:|
pour sçavoir ce qu’il aura avancé dans la négotiation qu’il a entreprise.
On m’a donné advis que |:le marquis de
avoir habitude particulière, a esté tiré du gouvernement de Bruges, et
qu’on devoit mettre en sa place le marquis de Leyde
Sehr wahrscheinlich Guillaume Bette, marquis de Lede (Leda), span. Offizier (vermutlich
nach 1598–1658); seit 1634 Admiral der span.-ndl. Flotte; 1632 Gouverneur von Maas-
tricht , 1635 von Limburg und Landen van Overmaas, 1640 stadhouder des Hgt.s Gel-
dern , spätestens 1644 auch Gouverneur von Zutphen, seit März 1646 (gegen persönlichen
Einspruch) Gouverneur von Dünkirchen (bis zur Einnahme durch die Franzosen im Ok-
tober 1646) und superintendant der westflandrischen Häfen ( BAB 59, 279ff.; NNBW I,
325f.; Huygens , Briefwisseling II, 5 Anm. 2; Lonchay / Cuvelier III, 23, 424, 568, 674
Anm. 1 und Index, 713).
Je suis obligé de dire à Vostre Eminence que monsieur de Longueville me
tesmoigne par ses dernières lettres qu’il approuve que je convienne icy
avec quelques-uns de l’Estat des conditions que nous avons à demander
aux Espagnolz, pourveu que |:on puisse engager Messieurs les Estatz à
envoyer dire aux autres qu’ilz seront obligez de continuer la guerre contre
eux avec nous s’ilz ne nous donnent satisfaction en cette forme:|.