Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
96. Mazarin an Servien Paris 1647 Februar 1
Paris 1647 Februar 1
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 123–125’ = Druckvorlage. Konzept, ohne den letzten
Absatz: AE , CP Holl. 43 fol. 156–158
273 fol. 82–84’.
Positive Auswirkungen der Unterzeichnung der spanisch-niederländischen Provisional-Artikel
vom 8. Januar 1647 auf die Schweden, die Portugiesen, die Katalanen und die niederländische
Interposition. Festes Auftreten gegenüber den Niederländern und den Spaniern; Zustimmung
zu Serviens verhandlungstaktisch überhöhten Forderungen an die Generalstaaten. Argumen-
tation gegenüber Prinz Wilhelm (II.) von Oranien zugunsten eines französisch-niederlän-
dischen Garantieabkommens. Freude über Serviens Mitteilungen in Sachen Prinzessin von
Oranien; künftiges Verhalten ihr gegenüber. Wünschenswerte Gewinnung George Gorings
sen. und jun. für Frankreich; Ausnutzung ihrer Verbundenheit mit dem englischen Königshaus
zu diesem Zweck. Gerüchte über Zusammenarbeit Huygens mit Philippe Le Roy. Beilage 1.
A peine ay-je eu le temps, depuis l’arrivée de l’ordinaire, de lire vos dépes-
ches . C’est pourquoy vous ne vous estonnerés pas si j’y respons suc-
cinctement , quoyque la matière ne puisse jamais estre plus importante.
Je commence à bien espérer de tout, et qu’avec l’ayde de Dieu, la maxime
dont je vous parlay dernièrement , que les véritables fortunés n’avoient
jamais de malheurs qui ne leur tournassent à un plus grand bien, se trou-
vera vraye encore cette fois-cy, à nostre advantage, dans ceste signature
d’articles avec les Holandois
que |:ce qui nous a d’abord faict tant de peine nous aura donné lieu, dans
la suicte:|, premièrement |:de faire haster la paix d’Allemagne en pressant
les Suédois de se rendre plus faciles et plus traictables:|. En second lieu,
|:elle nous aura servy de légitime excuse envers les Portuguais sy dans le
traicté nous ne pouvons leur faire avoir:| les advantages que nous aurions
désiré; |:elle fera le mesme effect dans la Catalogne pour persuader ces
peuples qui tesmoignent tant d’aversion à la trêve, qu’il n’a pas dépendu
purement de nous de retarder la conclusion de l’accommodement:|. Et
enfin, nous voyons que |:cela oblige Messieurs les Estatz à s’entremettre
avec toute la fermeté et l’ardeur nécessaire pour nous faire donner satis-
faction par les Espagnolz, afin de réparer le manquement que leurs dépu-
tez ont commis:|, en quoy mesme |:la princesse d’Orange et les aultres qui
nous font plus de mal sont les premiers:|.
Je voy par vostre lettre que vous me priés avec instance de diverses choses
dont Sa Majesté vous envoyoit ordre précis en mesme temps
veu |:avec quelle fermeté et quelle haulteur le Roy a désiré que vous aul-
tres Messieurs parliez:| depuis la signature des articles. J’ay esté mesme
au-delà de vostre désir et de vostre sentiment, car |:si je l’avois ozé et
que d’aultres raisons ne m’en eussent empesché, j’aurois proposé de de-
mander quelque chose de plus qu’auparavant aux Espagnolz qui:| se flat-
tent mal à propos que ce qu’ilz viennen〈t〉 d’arrester avec Messieurs les
Estatz les met en estat de nous donner la loy.
J’ay veu la copie des articles que vous avés présentés à Messieurs les
Estatz touchant la garentye , et Sa Majesté a fort approuvé que |:vous
ayez faict nos demandes un peu plus grandes pour obtenir plus facilement
ce qui est de la raison:|.
Je me suis extrêmement estonné de |:la froideur que tesmoigne monsieur le
prince Guillaume. Sy elle naist de l’appréhention que la garentie que nous
poursuivons apportera trop de seureté aux Provinces-Unies, et qu’il ayt
dessein de porter davantage les choses à la guerre pour estre plus considéré
en tout temps:|, il y a beau moyen de |:rétorquer l’argument par la considé-
ratio 〈n que〉:| j’ay desjà mandée |:au sieur Brasset, que comme la rage des
Espagnol〈z〉 est toute tournée contre nous:|, il y a apparence que |:s’ilz
rompen〈t〉 jamais, ce sera plustost contre la France que contre Messieurs
les Estatz:|. Ainsi, |:sy lesdictz Estatz ne sont obligez à la garentie récipro-
que du traicté:|, il n’est pas vraysemblable que |:ilz puissent quasi jamais
rentrer en guerre, qui est ce que ledict prince tesmoigne désirer, et:| par
conséquent, |:il doibt porter les choses aultant qu’il peult dépendre de luy:|.
Il faut prendre garde que |:cette raison soit cachée à tout aultre qu’audict
prince Guillaume:|. Peut-estre seroit-il bon que |:le sieur Brasset luy parlast
de ma part et le fist souvenir de tant d’advances qu’il m’a faict faire de son
amitié, et de la passion qu’il avoit pour tous les avantages de ce royaume:|.
J’ay esté ravy d’apprendre ce que vous me mandés touchant |:madame la
princesse d’Orange qui semble avoir dessein de réparer tout le passé en
s’employant eficacement à nous faire avoir nos satisfactions:|. Il ne se pou-
voit agir avec plus d’addresse que vous avez faict |:pour l’y engager:|, ny luy
représenter des raisons plus fortes pour |:luy faire changer la conduicte
qu’elle a tenue jusqu’icy:|. Il faudra continuer à |:la chatouiller de la vanité
de faire la paix par les exemples que vous luy avez alléguez fort à propos
des femmes illustres qui ont esté aultresfois employées à des pacifications.
dressée à dessein que vous puissiez la luy faire veoir:| si vous le jugés à
propos, |:et comme elle est la plus grande partie en chiffre, vous pourrez y
adjouster ou retrancher:| ce que vous jugerés qui servira le plus à vostre but.
J’ay pris soing outre cela de faire que |:Monsieur le Premier
Henri de Béringhen (Bellinghan) (1603–1692), gen. Monsieur le Premier ( le père ), seit
1645/1646 premier écuyer de la petite écurie du Roi; er entstammte einer holl. Familie, die
sich unter Heinrich IV. in Frk. niedergelassen hatte, und war für Frk. auch diplomatisch in
den Ndl.n tätig; er galt als enger Vertrauter Kg.in Annas ( Granges de Surgères I, 334;
Mazarin , Lettres I, 280 Anm. 1, 912; Bluche ).
secrétaire de monsieur le prince d’Orange qui est fort son amy, et qu’il
luy marque qu’il:| ne sçait pas |:ce que madame la princesse d’Orange vous
a faict, mais que:| depuis la réception de vos lettres, |:la Reyne, Son Altesse
Royale et Monsieur le Prince n’ont faict que parler à son advantage et en
sa louange, et que j’enchérissois encores sur:| tout cela |:et me glorifiois de
ne m’estre pas trompé dans:| le jugement que j’ay tousjours faict, que |: la-
dicte princesse ne manquero〈it〉 jamais dans le solide et l’effectif d’ affec-
tion pour cette couronne:|.
Avec tout cela, je suis de vostre advis que vous devés |:bien l’engager aul-
tant qu’il sera possible à nous faire obtenir nostre satisfaction, mais que
vous ne devez vous fier que de bonne sorte aux protestations qu’elle vous
fera, et en juger par les effectz. Sy par quelque présent considérable il y
avoit lieu de se l’acquérir tout à faict, il ne faudroit pas y hésiter, et jamais
argent ou aultre chose ne sçauroit estre employée plus utilement:|.
Peut-estre pourroit-on |:par un aultre biais luy donner un grand branle
pour s’attacher à nous, en luy disant addroictement pour la faire
crain〈dre〉 que j’ay en main de quoy faire veoir ce que Knuyt a traicté
avec Penaranda par son ordre et que les affaires allans mal, nous serons
contrainctz de nous en servir et d’en faire esclat:|. Tout est néantmoins
remis à vostre prudence.
On nous a donné advis que |:milord Goring avoit asseuré les Espagnolz
que son filz s’estoit mis en estat de les aller servir avec un corps de six
mil Anglois:|. Il y a beau champ de |:confondre ce milord qui agit contre
son propre intérest et trahit le service de son maistre pour lequel:| il veut
faire croire qu’il |:est si passionné lorsqu’il travaille contre nous dans les
intentions qu’il sçait que nous avons pour le restablissement du roy
d’Angleterre, et de 〈le〉:| procurer de tout nostre pouvoir, |:en cas que
la paix se puisse conclurre. La reyne de la Grand-Bretagne m’a promis
d’escrire en bons termes:| pour rompre tout ce commerce |:de Goring
avec Castel-Rodrigue et réduire à néant toutes ces propositions de le-
vées , et le prince Robert, qui est grand amy du jeune Goring , luy doit
aussy donner part des faveurs et de l’employ qu’il a receu de:| Leurs
Majestez |:et le convier à s’engager aussy dans ce service, l’asseurant qu’il
sera très bien receu et que:|, par ce moyen, |:l’un et l’aultre se treuveront
en estat, la paix se faisant, de bien servir le roy d’Angleterre. Goring le
père est un esprit léger et qui, à l’instigation de madame de Chevreuse,
s’est engagé de servir Castel-Rodrigue et luy mesnager la correspon-
dance avec madame la princesse d’Orange, mais comme il a affection
pour le roy d’Angleterre et la reyne sa femme, et que:| il est aisé de luy
faire cognoistre qu’il |:n’y a que la France qui assiste leurs majestez:|
présentement |:de tout ce qui peult dépendre d’elle et qui ayt une vérita-
ble envie de le faire encore davantage sy la paix en donne le moyen:|, il
ne se peut |:qu’il ne soit touché d’un tel discours et qu’on ne l’engage
aultant au service de cette couronne qu’il paroist à présent estre dévoué
à celuy d’Espagne:|. C’est pourquoy je vous prie, |:s’il est retourné de
Bruxelles, de le mettre en discours addroictement sur toutes choses et,
l’asseurant de mon affection puisque:| il a escrit icy depuis peu, |: tes-
moignant de vouloir estre de mes amis, faire ce qui se pourra pour le
remettre dans le bon chemin, l’obligeant à destruire dans l’esprit de ma-
dame la princesse d’Orange ce qu’il s’est estudié d’y imprimer en faveur
des Espagnolz:|.
Nous avons aussi eu advis que |:le secrétaire de monsieur le prince
d’Orange a veu Philipe〈s〉 Le Roy et luy a offert tout ce qui pouvoit
dépendre des offices et des assistances de son maistre, et de luy en par-
ticulier , qui a des biens près d’Anvers dont ledict Philippes Le Roy est
pensionnaire:|. J’ay dict quelque chose de cecy à |:Monsieur le Premier
affin qu’il luy touche en passant cet advis qu’on en a eu de Bruxelles, qui
nous auroit fort estonnez sy nous ne nous estions résoluz de n’en rien
croire:|.
On n’a pas eu le temps de mettre en chiffre la lettre que je vous escris,
|:ostensible à madame la princesse d’Orange:|, et j’ay esté nécessité de la
dicter en moins de trois quartz d’heure, sans pouvoir repasser par-dessus.
C’est pourquoy je vous prie de compatir aux faultes que vous y pourrés
trouver, et de corriger ce que vous trouve〈rés〉 qui |:ne respondist pas à la
fin que je me suis proposée en la faisan〈t〉:|.