Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
62. Servien an Brienne [Den Haag] 1647 Januar 15
–/ 62 /–
[Den Haag]
Ausfertigung: Ass.Nat. 277 fol. 44–48 = Druckvorlage. Konzept (z.T. eigenhändig; ohne
PS): AE , CP Holl. 40 fol. 54–57. Duplikat (nicht chiffriert; ohne PS): AE , CP Holl. 43
fol. 128–131’. Kopie (ohne PS): AE , CP Holl. 43 fol. 123–125.
Anweisung Gelderns und Utrechts an ihre Gesandten: keine Unterzeichnung mit Spanien
ohne Einverständnis Frankreichs; gegensätzliche Geheimanweisung der Provinz Holland. Be-
grüßungsformalitäten ; kein Protest gegen das Fernbleiben Prinz Wilhelms (II.) von Oranien.
Aufschub der ersten Audienz bei den Generalstaaten und Mißfallensbekundung über Anwe-
senheit Le Roys; Verhinderung seiner Ausweisung durch die Provinz Holland; einstimmige
Verweigerung eines Passes für Brun. Serviens Einschätzung der niederländischen Bündnis-
treue ; Rat zu Unnachgiebigkeit und Bekundung des Willens auch zu alleiniger Fortsetzung
des Krieges; Notwendigkeit uneingeschränkter militärischer Vorbereitungen. Forderung der
Niederländer nach französischer Verpflichtung zum Kriegsbeitritt für den Fall eines Krieges
gegen Spanien auf niederländischem Boden aus Anlaß ihrer Auseinandersetzungen um die
Überseegebiete zu erwarten; ihre Begründung; Bitte um Instruktion durch die Königin.
PS: Verweis auf Korrespondenz Brassets.
Wegen der widrigen Wetterverhältnisse traf ich später als geplant in Den
Haag ein.
En traversant les provinces de Gueldres et d’Utrecht, j’ay eu occasion
d’y faire sçavoir le véritable subjet de ma venue en ce pays, pour faire
cesser l’ombrage que les ennemis et les malintentionnez d’entre ceux
qui se disent nos amis en avoient donné. Il s’est rencontré heureuse-
ment que ces deux provinces ont desjà pris des résolutions fort géné-
reuses , et qu’ell〈es〉 ont envoyé, à ce que l’on m’a asseuré, des ordres
très exprès à leurs plénipotentiaires de ne rien faire qui puisse chocquer
la France et surtout, de ne signer rien avec les Espagnolz sans son
consentement. |:Mais la province d’Hollande ayant envoié secrettement
une instruction contraire:|, j’ay appris par les lettres de Munst〈er〉
qu’on |:y a plus déféré qu’aux advis des deux autres:|, soit qu’ilz n’y
fussent pas encor arivez, ou que |:la Hollande ait eu l’authorité d’ en-
traisner le reste selon sa coustume:|. Je viens de recevoir une seconde
dépesche de Munster
porter à ce mal; mais n’estant pas encor toute deschiffrée, et le courrier
estant prest à partir, je ne puis dire sy elle m’obligera de retenir mes
plaintes sur ce qui s’est passé, ou d’en parler haulteme〈nt〉 selon l’ ad-
vis de quelques-uns de nos amis |:qui ont besoing d’estre appuyez dans
les fortes résistances qu’ilz font pour arrester la précipitation inpétueu-
se des autres:|.
J’avois désiré, en venant icy, d’éviter toutes les cérémonies et d’y ariver
incognu dans la maison de monsieur Brasset; mais j’en ay esté dissuadé
tant par luy que par noz confidens qui ont appréhendé que des espritz
desjà allarmez ne prissent ce procédé pour un dessein de pointiller et
d’entrer d’abord en contestation avec cet Estat, ce qui m’a contrainct de
passer par toutes les formalitez qu’on observe avec les ministres estran-
gers ; mais on n’a pas praticqué en mon endroict ce qui fut faict lorsque
nous y passasmes l’aultre fois
Anspielung auf den prunkvollen Empfang d’Avaux’ und Serviens durch Prinz Wilhelm
(II.) von Oranien 1643. – Bei ihren Verhandlungen mit den Generalstaaten über die Er-
neuerung des frz.-ndl. Bündnisses in Den Haag vom 23. November 1643 bis zum 8. resp.
23. März 1644 war es zwar einerseits zu schwerwiegenden Rang- und Zeremonialstreitig-
keiten gekommen: Nachdem die Ges. am 14. November ndl. Territorium betreten hatten,
verweigerte ihnen die Stadt Dordrecht z.B. zunächst die für ao. Gesandtschaften üblichen
Ehrenbezeigungen, die Pz.in von Oranien gestand darüber hinaus der Frau Serviens nicht
die gleichrangige Behandlung zu, was Servien als gegen die Ges. ehre gerichtet empfand
(vgl. Isolle , 407; APW II B 1, XXXIVf.; zur völkerrechtlichen Bedeutung des Anspruchs
Augustine Le Roux’ vgl. Tischer , 69). Andererseits berichteten d’Avaux und Servien am
23. November 1643 aus Den Haag Brienne, der Empfang durch Pz. Wilhelm sei zu voller
Zufriedenheit ausgefallen (was ihnen angesichts ihrer allgemeinen reservierten Aufnahme
in den Ndl.n um so bemerkenswerter erscheinen mußte): Er habe sie eine halbe Meile vor
Den Haag gemeinsam mit den wichtigsten Herren des Landes und mehr als 50 Prachtkut-
schen empfangen und sich dabei mehrfach für die krankheitsbedingte Abwesenheit seines
Vaters entschuldigt (Ausf.: AE , CP All. 21 fol. 81–82, Eingang laut Dorsal, fol. 82’, am 3.
Dezember).
monsieur Brasset avoit faict prendre d’envoyer au devant de moy mon-
sieur le prince Guillaume selon la coustume, n’eust point esté exécutée,
peult-estre que j’eusse diféré mon entrée jusqu’au retour dudict sieur
prince, qui partit ce jour-là de La Haye, soubz prétexte d’aller accompa-
gner jusqu’à Utrecht monsieur l’électeur de Brandebourg. Je treuvé en sa
place deux du corps de Messieurs les Estatz, dont je fus fort surpris, mais
je n’ay pas estimé devoir relever ce manquement (au moins sans ordre du
Roy), attendant que |:le temps soit un peu plus favorable pour ramener
des espris desvoyez dans le droict chemin:|.
J’eus hyer ma première audience à l’ordinaire, que j’eusse pressée un peu
davantage si deux jours auparavant, un émissaire de Castel-Rodrigo nommé
Philipes Le Roy n’eust paru icy avec un escript qu’il a donné aux com-
missaires de cet Estat qui avoient esté députez pour conférer avec l〈uy〉. Je
fis bien sentir doucement que je n’estois pas venu icy pou〈r〉 playder contre
les ministres d’Espagne, et que je treuvois l’envoy d’un tel personnage bien
insolent, mais je n’ay pas cru devoir demander formellement qu’on le chas-
sast d’icy, |:pour ne m’exposer pas au desplaisir d’un reffuz:|. Le délay que
j’ay pris pour mon audience, accompagné de ce petit tesmoignage de mes-
contentement , n’a pas laissé de produire deux assez bons effectz.
L’un, qu’on a mis en délibération de faire sortir d’icy promptement Phi-
lipes Le Roy sans que je l’aye requi〈s〉; de quoy cinq provinces ont esté
d’advis et eussent faict résouldre la chose sy la Hollande n’en eust faict un
poin〈ct〉 d’honneur à cause qu’il se treuve chez elle; la septiesme, qui est
celle de Frise, demanda du temps pour en avertir ses supérieurs.
L’aultre, qu’ayant esté délibéré en mesme temps sur une lettre escripte de
Brusselles par le milord Goring
Lord George (1628 Baron) Goring sen. (um 1583–1663), seit 1644 Earl of Norwich; engl.
Politiker und Militär, in den Bürgerkriegen Exponent der Royalisten; seit 1639 Mitglied
des Privy Council; verschiedene diplomatische Missionen, darunter Dezember 1643 – No-
vember 1644 als ao. engl. Ges. in Frk., wo er den am 3. Juli 1644 unterzeichneten frz.-engl.
Allianzvertrag von Rueil aushandelte ( DNB XXII, 248–251; Bigby , 10, 51ff., 62–66, 156,
158; Firth / Lomas , 8, 13). Goring hielt sich auch mehrfach – insbesondere 1646/1647 – zu
politischen Sondierungen in den Gst. und den Span. Ndl.n auf ( Poelhekke , 296f., 377ff.,
468). Er ist nicht zu verwechseln mit seinem Sohn Lord George Goring jun. (s. Anm. 23
zu nr. 83).
der un passeport à Brun pour venir icy, il a esté refusé tout d’une voix et
par toutes les provinces.
Pendant les trois jours que j’ay esté traicté aux despens de l’Estat, j’ay
treuvé occasion de faire cognoistre aux principaux du pays qui ont esté
députez pour me tenir compagnie, le subjet de ma venue en ce lieu et le
grand intérest qu’ont ces Provinces de ne rien faire qui puisse desplaire au
Roy. Tous ceux à qui j’en ay parlé m’ont protesté que ce n’est pas leur
intention. Il y en a mesmes beaucoup parmy eux qui paroissent assez bien
disposez pour ne rien faire que conjoinctement; |:mais comme ilz ont esté
jusques icy assés libres à donner de bonnes parolles ausquelles les effectz
n’ont pas respondu, je ne puis encor juger ce que l’on en doit attendre,
puisque:| leurs députez ont signé à Munster tous les articles du traicté
que les Espagnolz sont très bien asseurez que cet Estat ne mettra point son
armée en campagne quoy qui arrive, si bien que:| voylà des alliez qui
croyent de bien faire leur devoir quand ilz promettent de ne faire point la
paix sans nous |:quoyqu’ilz soient résoluz de ne faire plus aucune action de
guerre. Il fault tascher de remédier à tout le mieux qu’il se pourra. Mais je
croy qu’il seroit très périlleux de tesmoigner que nous avons de la crainte.
Outre qu’ilz ne sont desjà que trop accoustumez de tirer advantage de noz
appréhentions, rien n’est à mon advis si propre à les ramener dans le deb-
voir que de faire bonne contenance et montrer que:| la France continuera
plustost la guerre toute seule que de rien relascher en faveur des Espagnolz
des déclarations que nous avons desjà faictes sur les poinctz plus impor-
tans , ce qui regarde principalement Piombino et Porto Longone. Ces
deux places sont de telle conséquence qu’elles méritent bien qu’on ne laisse
aulcune espérance aux ennemis de les ravoir par le traicté. |:Si Messieurs les
Estatz recognoissoient de nous pouvoir esbransler, ilz ne manqueroient
pas de nous presser avec importunité sur ce subject, les principaux de
ceux qui gouvernent estans desjà préoccupez ou d’affection pour l’ Espa-
gne , ou de jalousie contre nous; mais quant ilz nous verrons fermes:|, ilz
ne se porteront pas aisément à une défection entière, |:et puis ilz ne crai-
gnent rien tant que:| la continuation de la guerre dans les Pays-Bas, qui
nous pourroit sans leur assistance rendre leurs voysins et nous mettre enfin
en possession de leur partage et du nostre
Art. 5 des frz.-ndl. Bündnisvertrages von 1635 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 80–85, hier 82)
sah die Vertreibung der Spanier und die Aufteilung der Span. Ndl. unter Frk. und den Gst.
vor: Frk. sollte danach das Cambrésis, Luxemburg, die Gft.en Namur und Hennegau, das
Artois und den südlichen Teil Flanderns bekommen, die Gst. dessen nördlichen Teil sowie
Antwerpen, die Hft. Mecheln und das Hgt. Brabant ( Waddington , Provinces-Unies I,
253f.).
|:les ont souvent combattuz par cette crainte:|. C’est pourquoy je |:croy
qu’ilz ne feront jamais le sault s’ilz nous voyent bien résoluz:|. J’estime
aussy, |:pour n’en faire pas une démonstration inutille, que:| il est très im-
portant pour le service du Roy que les forces de Sa Majesté soient considé-
rables cette année, tant pour avoir plus promptement la paix, que pour ob-
tenir , en la faisant, des conditions plus advantageuses. Nous sommes à la
veille de cueillir les fruictz d’une grande guerre et d’une longue négotia-
tion ; nous pouvons empescher, ce me semble, que l’oppinastreté de nos
ennemis |:et la mauvaise foy de noz amis, quoyque:| joinctes ensemble, ne
nous le fassent pas perdre.
J’ay remarqué aux discours de quelques particuliers des plus intelligens de
l’Estat, que quand on traictera avec eux de la garentie réciproque du traic-
té , ilz demanderon〈t〉 que le Roy demeure caution de ce qu’on leur ac-
corder 〈a〉 pour les Indes, en sorte que sy les hostillitez qu’ilz pourront
exercer en ce pays-là contre l’Espagne causoien〈t〉 une rupture avec elle
dans les Pays-Bas, nous soyons obligez de reprendre les armes con-
joinctement avec eux.
Ilz se fondent sur deux raisons. L’une, que nous ne garentirions pas tout
le traicté sy nous n’estions aussy garends de cet article qui en faict à leur
compte la principalle partie. L’aultre, que comme nous prétendons qu’ilz
rentrent en guerre sy l’Espagne nous attacque par la Cathalogne, à cause
que la guerre ne peult recommencer en ce pays-là qu’elle ne recommence
aussy partout ailleurs, ilz croyent aussy raisonnable que sy la guerre qui
pourra estre commencée dans les Indes entre eux et les Espagnolz, est
suivie de celle des Pays-Bas, nous sommes obligez de prendre les armes
pour les assister. Je sçay bien qu’il y a grande différence entre ces deux
obligations et qu’on a tousjours séparé les affaires de l’Europe d’avec celle
des Indes, où nous sommes en guerre avec le roy d’Espagne pendant que
nous avons la paix avec luy en tous les pays de deçà. J’aurois bien besoin
d’estre esclaircy des intentions de la Reyne sur ce subjet, aussy bien que
sur les aultres poinctz de ma négotiation que je tascheray d’achever le
plus promptement qu’il me sera possible […].
[PS] Je ne vous rends point compte des nouvelles de ce pays, ny des aul-
tres affaires ordinaires, dont monsieur Brasset s’acquitte si diligemment et
si dignement qu’il n’est pas besoin que personne aultre s’en mesle.