Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
53. Memorandum Ludwigs XIV. für Servien Paris 1647 Januar 11
Paris 1647 Januar 11
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 33–36’ = Druckvorlage. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 23–24.
Warten auf Nachricht von Servien. Historische Leistungen der französischen Krone für die
Generalstaaten. Zweifel am Ausgang der Mission Serviens; dennoch Hoffen auf Einsicht der
Generalstaaten in die Notwendigkeit gegenseitiger Friedensgarantie zur Vereitelung spa-
nischer Revanchebestrebungen. Wünschenswerte Vermittlung eines portugiesisch- niederlän-
dischen Friedens. Voraussichtliche Schwierigkeiten beim Bekanntwerden des französischen
Wunsches nach Abschluß eines neuen Feldzugsvertrages mit den Generalstaaten; Beilage 1:
Vollmacht Serviens für dessen Abschluß; Verweis auf die französisch-niederländischen Bünd-
nisverträge von 1635 und 1644. Weitgehende Verhandlungsvollmacht Serviens, sowohl für
die Aushandlung des Feldzugsvertrages als auch für die übrigen Angelegenheiten. Hoffen
auf erfolgreiche Verhandlungen Serviens mit Kurbrandenburg in Sachen schwedische Satis-
faktion ; keine Unterstützung aus Polen oder Moskau für den Kurfürsten zu erwarten; Be-
deutung seines Einlenkens.
J’attens avec impatience de vos lettres, tant pour sçavoir vostre arrivée à
La Haye que la disposition des Sieurs les Estats des Provinces-Unies sur
les affaires qui vous ont obligé d’y aller.
Quand je me représente ce que les roys mon ayeul et mon père ont faict
en faveur de leur Estat, l’ayant formé et eslevé à la grandeur où il se void,
ce que depuis mon avènement à la couronne, j’ay consenty à leur prière,
et toutes les grâces qu’ils ont obtenues de la libéralité de la reyne régente,
madame ma mère, je tiens pour certain que vous n’aurez autre peine que
de leur proposer ce que je dois attendre de leur recognoissance pour le
voir consenty. Mais comme je n’ignore pas que bien souvent, les peuples
se laissent emporter aux persuasions de ceux auxquelz ils donnent créan-
ce , et que l’espérance et le désir du repos et l’establissement d’une souve-
raineté qu’on leur promet ne devoir jamais plus estre contestée, peuvent
beaucoup sur leurs espricts, le mien se trouve agité de divers mouvements;
non que je ne sois persuadé que les bons et les sages appuyeront ce qui est
juste, |:mais je ne laisse de doubter de l’issue de vostre négotiation:|.
Néantmoins, comme la charge vous est escheue |:de faire le dernier effort
envers ces peuples, je suis en espérance:| que vous réussirez à les disposer
à ce qu’ils me doivent et à ce qui leur convient pour leur propre seureté.
Eux et moy désirons la paix, la devons souhaitter de durée, et que celuy
que la force de nos communes armes aura réduict à la consentir, telle que
nous la luy aurons accordée, n’oze jamais aller à l’encontre; et cela est
attaché à nostre union et à nostre réciproque engagement, de l’attacquer
si, manquant de foy, il se porte à rompre la paix.
Je veux espérer qu’une vérité si constante et soustenue par vostre raison-
nement sera receue desdicts Sieurs les Estats, et qu’ils ont assez de lumière
pour cognoistre que le roy d’Espagne ne se porte à leur offrir les condi-
tions dont ils sont aveuglez que par la nécessité de ses affaires, avec inten-
tion , dez l’heure qu’une conjuncture favorable de les remettre se présen-
tera , de le tenter par les derniers moiens de la force et de la puissance. De
cela, |:il n’en fault point d’aultres preuves que ce qui est consenty par le
roy d’Espagne, et avec combien de facilité il s’est borné ez Indes, et la
liberté qu’il leur cède de s’y accroistre, mesme d’occuper ce qui est oc-
cupé par les Portuguais, avec promesse que quand mesme il auroit assub-
jeti le Portugal, de ne les inquiéter point en ce qu’ilz auront conquis sur
cette couronne
ce roy de son royaume qu’à tout aultre dessein. Il paroist clairement que
c’est pour porter toutes ses forces contre un prince duquel la grandeur et
le maintien seroit très avantageux aux aultres, ausquelz la trop grande
puissance de la maison d’Autriche sera tousjours suspecte:|.
Je voudrois bien |:que n’ayant peu faire comprendre ce roy dans la paix,
ny seulement dans la trêve dont je me suis contenté pour la Catalogne, il
se treuvast quelque expédient avec Messieurs les Estatz pour empescher
son oppression, et estant résolu de mon costé de faire passer mes forces à
son secours et luy moyenner une paix avec Messieurs les Estatz, affin
qu’il pust employer les siennes à sa défense dans l’Europe, sans estre ob-
ligé de les diviser et en employer une partie pour leur résister aux Indes:|.
Cette affaire est une de celles qui sont remises à vostre soing, et elle a
besoing d’une aussy bonne main que la vostre pour la terminer; |:qui au-
rez bien de la peine à souffrir la clameur de plusieurs, dès qu’ilz auront
pénétré:| que vous avez ordre de faire un traité pour la campagne prochai-
ne , car bien que le conseil d’Estat des Provinces ait remontré aux députez
en leur assemblée générale que le moien le plus assuré pour parvenir à la
paix estoit que l’Estat parust en puissance et en volonté de continuer la
guerre, et qu’il ait esté délibéré et conclu qu’on en chercheroit les moiens,
|:les malintentionez vers la France feront bien du bruict de ce qu’elle faict
faire ouverture d’un traicté pour la campagne:|.
Cette considération ne m’empesche pas de le désirer, |:et affin que vous le
puissiez proposer et les y engager:|, je vous envoye le pouvoir pour en
ajuster les conditions, |:ayant mieux aymé faire faire cette avance qu’ atten-
dre d’en estre recherchée sy Messieurs les Estatz y apportent de la diffi-
culté . Il paroistra qu’ilz ont non seulement adjusté leurs conditions avec
l’ennemy, mais qu’ilz sont entrez dans un engagement de conclurre et
signer sans que la France soit asseurée de la paix, ou du moins de ne point
mettre d’armée à la campagne:|. Et il y a peu de différence entre ces deux
choses |:puisque l’infidélité:| seroit aussy complette en l’une comme en
l’autre. Ce qui est porté par le traité de [16]35 et par celuy de [16]44
vous est cogneu
Die frz.-ndl. Allianzverträge vom 8. Februar 1635 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 80–85)
und vom 1. März 1644 (Druck, frz.: ebd. , 294ff.) ( APW II B 1, XXXII–LVI); im folgenden
wird Bezug genommen auf Art. III des Vertrages von 1644 ( ebd. , 295) sowie Art. I, VI
und IX desjenigen von 1635 ( ebd. , 81, 82, 83). Die Zuordnung zu den einzelnen Verträgen
ist in den nachfolgenden Ausführungen z.T. ungenau: Die militärischen Bestimmungen
finden sich im Vertrag von 1635, gemeinsamer Friedens- oder Waffenstillstandsschluß
wird in beiden Verträgen stipuliert, Verhandlungsführung pari passu expressis verbis nur
in dem von 1644.
l’ennemy sera attacqué par les armées des confœdérez, dont le nombre
d’hommes est réglé, et mesme l’artillerie. |:Et par la force des deux traic-
tez , j’ay droict de les obliger de ne point avancer le leur avec Espagne qu’à
proportion que le mien le sera, et de sursceoir leur négotiation toutes les
fois que mes plénipotentiaires les en requerront; par l’aultre, qu’ilz ne
feront ny paix ny trêve que conjoinctement avec la France, et que pour
réduire l’ennemy à faire raison aux alliez, il sera attacqué par tous les deux
sans luy donner aucun relasche:|.
Il est remis à vostre prudence de les presser, et pour conclure le traité de
la campagne, et pour les autres affaires, selon que vous jugerez le devoir
faire; qui devez estre assuré que je ratiffieray ce que vous aurez promis en
mon nom, sans y apporter aucune difficulté.
J’espère aussy que |:rencontrant à La Haye l’électeur de Brandebourg,
vous le disposerez aux choses dont il paroist esloigné, et que la crainte
de demeurer seul exposé à soustenir une fascheuse guerre le portera à
se relascher. S’il faict fondement d’estre assisté du roy de Pologne,
voire mesme du Moscovite
princes et des estatz de leurs royaumes, car le sénat du premier est sy
las de la guerre:| qu’il ne s’occupe d’autre chose que de faire licentier le
peu de troupes que leur roy a sur pied, |:et non seulement le roy de
Pologne mais la république demande que je m’entremette ou pour faire
une paix entre leur couronne et celle de Suède, ou du moins une pro-
longation de trêve , avant que la leur soit expirée:|, de manière qu’il n’y
a point |:de disposition en ces deux royaumes de rentrer en guerre. Et
j’aprens que les Moscovites sont sy peu agguerriz et craignent tant les
Suédois que leur multitude d’hommes:| ne leur sert que d’ empesche-
ment . Il importe, comme vous le sçavez, |:de disposer l’électeur de
Brandebourg à donner son consentement à ce qui est désiré par les
Suédois:|, et je m’assure que vous vous y employerez avec adresse et
avec soing; et quand ce seroit le seul fruict de vostre voiage, vous ne
devriez pas avoir regret de l’avoir entrepris. Et me promettant que vous
aurez une continuelle application à tout ce que je vous ordonne par
celle-cy, je songeray aux moiens de vous donner des preuves de ma
bonne volonté.
Beilage