Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
15. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Dezember 7
Paris 1646 Dezember 7
Kopien: Ass.Nat. 272 fol. 604–605’ = Druckvorlage; AE , CP All. 78 fol. 489–490. Druck:
NS III, 384–385.
Postangelegenheiten. Mißverständnis der Bemerkungen Briennes zu den Eroberungen in der
Toskana. Glaube an den Erfolg der Verhandlungen Brassets und Erwartung eines bündnis-
konformen Verhaltens der Stadtmagistrate in den Generalstaaten. Erfolglose Konferenz mit
Priandi; Bestehen Briennes auf dem Vertrag von Cherasco.
PS: Zustimmung zu den Artikelentwürfen in Sachen Graubünden und Vertrag von Cheras-
co ; Notwendigkeit der Entbindung von der Verpflichtung zum Krieg gegen Genua; Erwar-
tung savoyischen Einlenkens.
Vostre lettre du 26 novembre feust rendue le 4 du courant, et le 6 e s’estant
trouvé jour de feste en ce diocèse, Sa Majesté n’a point assemblé son Con-
seil ; ce qui pourra bien faire que vous ne receverez pas la response au
mémoire
dans la huitaine, sy quelque affaire pressée ne donne lieu à l’envoy d’un
extraordinaire. J’aurois différé jusques à ce temps-là à respondre à la lettre
qu’il vous a plu de m’escrire sy je ne m’estois apperceu que vous avez
donné aux termes de l’une des miennes
n’avois creu. J’ay présuposé que les places conquises sur la mer de Tos-
cane demeureroyent à la France parce que l’on vous a souvent mandé que
c’estoit l’intention de Sa Majesté et que je n’ay pas cru que les Espagnols
feussent plus difficiles à y consentir qu’ils l’ont esté de quelques autres
qui leur sont de grande conséquence. Je ne dis pas d’aussi et ne compare
point les unes aux autres parce que ce pourroit estre subjet de contention.
J’ay aussi affermi mon oppinion sur un discours avancé par l’un des plé-
nipotentiaires de Messieurs les Estats qui a dit qu’il en falloit tirer avan-
tage et les eschanger comm’estant peu utiles à la France, mais de cela je n’ay
pas conclu qu’ils l’eussent déclaré avec ordre, et seullement inféré qu’il fal-
loit que les plénipotentiaires d’Espagne en feussent entrés en discours avec
eux, et que c’est laisser prendre un grand préjugé quand on cherche par un
équivalent de sortir d’affaires. De vos dépesches j’ay deub inférer ce qui est
encores bien nettement explicqué en la dernière, que vous estes résolus de
faire tous efforts pour les conserver ou en les relaschant, en tirer divers
advantages; il seroit superflu de parler de ce qui est à faire pour ce regard
d’autant que l’on s’en est souvent explicqué, avec vous qui aurez sans
doubte approuvé que le résident Brasset ayt différé de faire la remontrance
dont vous l’avez chargé par les raisons contenues en la lettre qu’il vous a
escritte
jugé qu’il avoit eu raison d’en user de la sorte qu’il a fait. Y faisant respon-
se , je l’exhorte d’appuyer fortement ce que vous luy avez commandé, et je
seray trompé s’il ne luy réussist; non que je ne sache la belle imagination
dont aucuns des estats se sont flattez, qu’ils n’estoyent obligez de nous
servir qu’en la guerre de Flandres, mais les magistra〈ts〉 des villes qui ont
droit de suffrage en l’assemblée des estats seront sans doubte plus raison-
nables que ceux du conseil d’Estat; et ceux-là n’ayant point esté gagnés
comm’il y a lieu de croire que plusieurs de ceux-cy l’ont esté, ilz resteront
dans la conoissance de ce qui est juste et s’y porter〈ont〉.
J’aurois achevé, n’estoit que je suis obligé de vous mander que le Priandi
et moy feusmes hier plus de deux heures en conférence; en laquelle il es-
saya de me persuader qu’on devoit appuyer les prétentions de madame de
Mantoue, et moy à luy en faire veoir l’injustice. Il arriva que nous nous
séparasmes peu satisfaits l’un de l’autre, mais qu’il feust souvent contraint
d’acquiescer à ce que je luy disois pour luy imprimer et la justice et l’ uti-
lité du traitté de Querasque, et que madame de Mantoue pouvoit espérer
divers avantages de Sa Majesté en entrant dans ses sentiments, et qu’il
falloit qu’un chacun contribuast à l’ouvrage de la paix. Il se prépare de
parler à Monseigneur le Cardinal, duquel il ne peut pas espérer de meil-
leures parolles qu’il a eues de moy.
[PS] Par le mémoire que vous receverez , vous verrez que l’on a fait effort
et de faire veoir vostre dépesche à Sa Majesté et d’y respondre. On ne
s’est pas contenté de luy lire vostre mémoire, on a voulu qu’elle entendît
le contenu aux projets des articles qui concernent les affaires des Grisons
et celles terminées par le traitté de Querasque ; l’un et l’autre sont ap-
prouvés , mais l’on croyt qu’il est nécessaire d’adjouster en celuy de Que-
rasque quelque chose qui desgage Sa Majesté de ce qui fust promis, et
particulièrement de l’obligation de faire la guerre à la républicque de
Gennes, ainsy qu’il vous a esté mandé
chocquoit la maison de Savoye, au moings faudra-il couler quelque terme
qui reçoive cette interprétation et qui signiffie nettement ce qu’on désire.
C’est ce qui est remis à vos prudences d’ajouster et de trouver le lieu où
cela doit estre mis, et Sa Majesté ne sçauroit croire que madame de Savoye
n’y donne les mains puisqu’elle tesmoigne voulloir contribuer à l’ouvrage
de la paix qui ne seroit pas assurée s’il restoit quelque ouverture pour la
rompre. Ell’auroit tort de croire que les Espagnols souffrissent qu’on at-
tacquast une républicque qui est en son alliance sans se mettre en estat de
la deffendre; et la crestienté a intérest que la maison de Savoye perde l’ en-
vie de faire la guerre à ce sujet et l’oppinion que la France feust obligée de
l’assister en cette entreprise. Et Sa Majesté doibt souhetter d’estre desga-
gée de ce que le feu roy pourroit avoir promis affin qu’il ne reste nul
subjet à ladite maison de quereller la propriété et possession de Pignerol
qui est acquis par ledit traitté à la France, ce qui depuis a bien consommé
des trésors inmenses [!] et versé beaucoup de sang pour la conservation
des Estats dudit duc et restablissement de madame en son auctorité.