Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
257. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 November 16
Paris 1646 November 16
Kopien: AE , CP All. 67 fol. 292–295’ = Druckvorlage; AE , CP All. 78 fol. 365–367;
Ass. Nat. 272 fol. 551–553’. Konzept Lionnes: AE , CP All. 62 fol. 279–281’.
Zufriedenheit mit dem Verhalten Bayerns. Lob für die Bevollmächtigten. Hoffnung auf baldige
Regelung der schwedischen Satisfaktion. Zur Unterredung mit Contarini. Bemühen um eine Ver-
einbarung mit Savoyen; Haltung von Saint-Maurice. Militaria. Absichten Castel Rodrigos und
Peñarandas. Verknüpfung des spanisch-niederländischen Vertrages mit dem Waffenstillstand für
Katalonien. Bayrische Bemühungen um kaiserliche und spanische Subsidien. Geplanter Dank-
gottesdienst anläßlich der Einnahme Piombinos und Porto Longones.
Sa Majesté a veu avec plaisir dans la despêche desdits Sieurs Plénipotentiaires
du 5 e du courrant la relation de la conférence qu’ilz avoient eue avec les Ba-
varrois , et a esté bien aise d’apprendre que les intentions du duc de Bavière
pour l’avancement de la paix soient telles qu’ilz mandent. Si ledit duc est
véritablement dans les sentimens que tesmoignent ses ministres il empeschera
autant qu’il dépendra de luy qu’on ne hasarde un combat général qui puisse
changer la face des affaires, en quoy nous avons grand intérest pour les raisons
qui ont si souvent esté mandées. Cella nous donne aussy espérance que la
suspension d’armes aura peu estre arrestée et que les trois personnes qui ont
esté despêchées de Munster pour y travailler
Im Zuge der Bemühungen um eine Waffenruhe waren im Oktober 1646 Marcilly-Croissy
(s. [ nr. 14 Anm. 9 ] ) zu Turenne, Rosenberg (s. [ nr. 202 Anm. 5 ] ) zu Ehg. Leopold Wilhelm sowie
Brandt (s. [ nr. 188 Anm. 17 ] ) zu Wrangel geschickt worden (vgl. nr.n 188 und 202). Marcilly-
Croissy vertrat mit Tracy Frk. auch bei den Waffenstillstandsverhandlungen, die im Januar
1647 in Ulm begannen; zu den übrigen Ulmer Unterhändlern s. Immler S. 401–409; APW
II A 5 nr. 247 S. 481 Anm. 3.
nous avons avis de Francfort qu’elles avoient desjà passé Nurenborg.
Messieurs les Plénipotentiaires ont fait voir leur prudence accoustumée dans
les responses qu’ilz ont faittes aux députez dudit duc et puis aux médiateurs
lorsqu’ils les ont voulu taster sur ce que la France feroit si la Suède ne se
portoit pas à des conditions raisonnables, et il a esté d’autant plus à propos
d’en parler avec la retenue qu’ilz ont faitte que monsieur le comte de La
Garde a dit icy en mesme temps à Monsieur le Cardinal qu’il estoit averti que
les Impériaux se laissoient entendre que la France abandonneroit les Suédois
s’ilz ne se mettoient à la raison pour la satisfaction qu’ilz prétendent.
Cependant on attendra avec impatience de sçavoir l’effet du voiage à Munster
de monsieur Salvius dont on se promet beaucoup pour la prompte conclusion
de la paix, particulièrement après ce que le comte de La Garde a dit il n’y a
que trois jours à la Reine en prenant congé d’elle que Sa Majesté auroit tout
sujet de satisfaction des responses qui sont venues de Suède sans vouloir
néantmoins s’expliquer plus avant, et priant Sa Majesté d’avoir la bonté de
tenir bien secret ce qu’il luy en disoit, comme il en a beaucoup prié Monsieur
le Cardinal à qui il a dit la mesme chose.
Sa Majesté a esté fort aise d’apprendre que Messieurs les Plénipotentiaires
aians parlé si positivement qu’ilz ont fait et à diverses reprises à Contareni de
l’engagement des princes d’Italie à garentir tout ce qui sera arresté dans le
présent traitté, il n’ait rien répliqué qui y tesmoigne répugnance. Peut-estre
que ledit Contareni qui est sage et bon politique aura considéré qu’il importe
par-dessus tout à sa république de bien establir la paix en sorte que le repos de
la chrestienté ne puisse plus estre troublé. Et comme il y a apparence que cela
ne peut plus estre que de la part des Espagnolz qui voudront dans quelque
conjoncture qu’ilz croiront favorable prendre leur revanche des pertes qu’ilz
ont faittes en cette guerre, ledit Contareni aura embrassé d’abord la proposi-
tion de laditte ligue comme un bon moien pour brider les Espagnolz et les
rendre plus retenus à rompre ce traitté-cy, voians qu’ilz n’auroient pas seulle-
ment à faire à la France, mais à tous les autres princes qui seront obligez de
joindre leurs armes aux siennes si elle est attaquée et que l’Espagne manque à
ce qu’elle aura promis.
Que si Contareni n’avoit rien reparti faute d’application à ce qu’on luy disoit
et qu’il n’ait pas songé à cette considération, elle semble si forte pour engager
les princes d’Italie en nostre faveur qu’il sera bon en cas qu’il soit nécessaire
que Messieurs les Plénipotentiaires s’estudient à la luy bien imprimer dans
l’esprit et dans celuy de tous les autres ministres desditz princes.
Ce qu’on a dit de Cavours et de la Pérouse n’est pas une chose nouvelle, puis-
que lorsqu’on fit avec madame de Savoye le dernier traitté
Turin, on luy fit parler de ces deux pointz-là et mesmes de l’engagement de la
France à la guerre de Gennes pour en estre deschargé, et la response fut qu’on
entendroit à des expédiens là-dessus quand la paix se conclurroit. Et à la vérité
ce n’est pas une grande récompense à ce que la France a fait pour la protection
de la maison de Savoie, à qui elle a recouvré presque tous ses Estatz, et en a
remis le duc en possession ou l’y remettra que de convenir de choses de si peu
de considération et dont l’ajustement sera plus avantageux à laditte maison que
si demeurant indécises elles pouvoient un jour troubler la bonne intelligence
que les ducz de Savoye doivent tant souhaitter avec cette couronne.
On compatit cependant le marquis de Saint Maurice y aiant des personnes en
crédit prez de Madame qui ne l’aiment pas et qui peuvent prendre occasion
de luy rendre là-dessus de mauvais offices. Encores qu’il ait tesmoigné ne
vouloir pas se charger d’escrire ce qu’on luy en a dit, on ne doute point qu’il
ne l’ait fait, et Monsieur le Cardinal en a parlé encores de la part de Leurs
Majestez à l’ambassadeur qui est en cette cour
Scaglia (s. [ nr. 235 Anm. 7 ] ).
Cependant on met en considération à Messieurs les Plénipotentiaires s’il ne
seroit pas bien à propos qu’ilz essaiassent de mettre un mot dans le traitté que
les fortiffications de Cavours seront démolies et qu’on n’y pourra tenir garni-
son , affin que cette déclaration estant passée avec les Espagnolz on ne puisse
prétendre que c’est une contravention lorsqu’on voudra porter la maison de
Savoye à y consentir.
Il seroit bon aussy de tascher à insérer dans le traitté quelque article qui an-
nullast toutes les conventions de guerre ou de promesse de l’entreprendre,
faittes par l’une des couronnes avec des princes d’Italie pour quelque cause ou
prétexte qu’elles eussent esté conceues, parce que comme après la restitution
des places dépend de nous il suffira d’en avoir dit un mot dans l’assemblée
pour obliger la maison de Savoye d’y donner les mains. On désire particuliè-
rement que Messieurs les Plénipotentiaires examinent bien cella, et qu’ilz ré-
solvent ce qu’ilz jugeront plus à propos.
La raison pour laquelle on s’est adressé à Munster sur ces affaires c’est que la
response de Madame à l’instance qu’on luy en fit au dernier traitté de Turin
fut que l’on en pourroit convenir dans l’assemblée générale, et on a creu en-
suitte qu’elle en auroit donné ses ordres à l’ambassadeur qu’elle y a envoyé. Et
affin que ledit ambassadeur reconnoisse la vérité de tout ce qui dessus on
envoie la copie d’un article secret que l’on avoit projette alors touchant Ca-
vours et la guerre de Gennes qui servira aussy pour faire voir à Messieurs les
Plénipotentiaires quelques raisons sur lesquelles on fondoit particulièrement
la prétention d’estre quitte de la guerre de Gennes.
Nach den neuesten Informationen geht von den Feinden keine unmittelbare Ge-
fahr für die rheinischen Plätze aus, zumal von unserer Seite Gegenmaßnahmen
eingeleitet wurden .
Nous sommes avertis que Castel Rodrigo et Penneranda se confirment de
plus en plus dans la créance qu’ilz ne sçauroient venir à bout de séparer Mes-
sieurs les Estatz d’avec cette couronne et que partant ilz doivent tout accorder
pour sortir promptement d’affaires et commencer en mesme temps à se pré-
parer d’y rentrer à la première occasion où ilz pourront espérer quelque bon
succez.
Le motif qu’ont eu Messieurs les Estatz de délibérer s’ilz doivent plustost
faire la paix que la trêve vient à ce qu’on nous asseure des députez qu’ilz ont à
Munster qui leur ont escrit et particulièrement Pau que s’ilz faisoient la trêve
elle auroit relation à celle de Catalogne, et que comme il n’y a pas d’ apparen-
ce que celle-cy puisse durer comme feroit la leur, ilz devoient s’attendre bien-
tost à une nouvelle rupture pour l’engagement où seront Messieurs les Estatz
par la relation qu’auront entre elles ces deux trêves.
Et c’est pour cette considération que lesditz députez ont extrêmement craint
que venant à parler de faire la paix, la France ne la demandast aussy pour la
Catalogne, et ilz en ont esté quelques jours en grande appréhension avec les
Espagnolz. Peut-estre que pour faire consentir plus facilement ceux-cy à ce
que nous pouvons désirer sur le point de Lérida il seroit bon de jetter quelque
petit mot qui leur augmentast ce soupçon.
Cependant il semble qu’il faut bien prendre garde que la promesse que nous
exigerons de Messieurs les Estatz de rompre si la trêve de Catalogne se rompt
pendant le temps qu’elle devra durer, soit exprimée en sorte que s’il arrivoit
quelque émotion contre nous dans la Catalogne ou quelque autre accident
par la mauvaise volonté de quelque Catalan peu affectionné à la France, les-
ditz Sieurs Estatz seront obligez de rompre si les Espagnolz y prennent part.
Il faudra pourtant en ce cas se servir des termes cy-dessus ou en chercher
d’autres qui pourvoyant à tout ce qui peut survenir, ne soient pas offensans
contre les Catalans et mesmes qu’il ne paroisse pas que nous appréhendions
qu’un semblable inconvénient puisse arriver du consentement général des
peuples.
On nous mande de Vienne lorsque les armées confédérées marchoient vers le
Danube que le duc de Bavière pressoit l’Empereur d’envoier une personne
expresse au lieu où il seroit pour concerter les moiens de continuer la guerre
et qu’il faisoit la mesme instance au marquis de Castel Rodrigo, et que celuy
qui y viendroit de sa part eust pouvoir de fournir chaque mois une somme
d’argent considérable pour faire une puissante guerre. Messieurs les Plénipo-
tentiaires doivent estre bien à l’erte là-dessus, parce que l’on sçait que l’ Empe-
reur avoit despêché à Castel Rodrigo pour le mesme effet, et on a veu depuis
partir de Bruxelles Salamanca et un autre pour l’Allemagne.
Leurs Majestez iront dimanche prochain rendre grâces à Dieu dans l’église
Nostre-Dame des prises de Piombino et Portolongone. On ne dira pas le det-
tail de ce qui s’est passé en cette dernière action, puisque les gazettes publi-
ques en ont parlé amplement.