Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
246. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 November 9
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Paris 1646 November 9
Kopien: AE , CP All. 67 fol. 253–254’ = Druckvorlage; Ass. Nat. 272 fol. 548–549’. Druck:
Nég. secr. III S. 363–364.
Bereitschaft zur Aufnahme Karls von Lothringen in den Friedensvertrag; Begründung. Auslagen-
erstattung .
La longue despêche qui vous a esté envoiée par le courrier extr[a]ordinaire
qui vous a esté dépesché vous pourroit faire croire que l’on lairroit partir
l’ordinaire de ce soir sans le charger d’aucunes lettres, mais Sa Majesté est
trop soigneuse de voir voz dépesches et d’y faire response, et s’estant donné la
patience d’entendre la lecture de voz dernières dattées du 29 e du passé , il luy
a semblé après avoir entendu ceux de son conseil qu’elle doit persister en la
résolution qu’elle a prise de consentir que le duc Charles soit compris au
traitté sous les conditions qui vous ont esté mandées, sans que ce que vous
avez escrit au contraire l’ait sceu desmouvoir de sa pensée, et Sa Majesté a
désiré que les raisons sur lesquelles elle a fondé sa première et sa seconde
résolution vous fussent encores escrittes.
On pose en fait que les Espagnolz rechercheront les occasions de rompre le
traitté qu’ilz concluerront dans peu de jours, parce qu’on sçait qu’ilz l’ont
ainsy arresté et qu’ilz n’y consentent que pour faire cesser leurs misères et les
malheurs dont ilz sont accablez, se flattans d’espérer que la discontinuation
de faire la guerre bornera nostre fortune et que dans une autre qu’ilz recom-
menceront ilz l’auront plus favorable qu’ilz ne l’ont esprouvée pendant la
durée de celle-cy que Sa Majesté fait cesser touchée des misères publiques et
par les avantages qu’elle espère de remporter par le traitté dont la charge vous
a esté délaissée, jugeant que tout léger prétexte sera capable de les faire mettre
aux champs et qu’il est de sa prudence de les lever, qu’il est asseuré, quelque
précaution que vous puissiez prendre que ledit duc ne sera assisté directement
ny indirectement de l’Empereur ny du roy catholique, qu’ilz ne lairront de le
faire, et que leur manque de foy sera couvert de l’exemple des choses passées
et de l’utilité qu’ilz y rencontreront, qu’il faut pourtant s’appliquer à faire en
sorte que ledit duc ne demeure armé et qu’il y ait sujet aux Espagnolz de le
presser de licentier ses trouppes et beaucoup de justice de leur costé pour luy
refuser les assistances dont il les pouvoit rechercher, pour leur donner droit
de l’obliger à l’une de ces choses et justice à luy refuser l’autre. Il a semblé
qu’il n’y avoit point de moien si asseuré que de pourvoir à sa satisfaction, ou
il acceptera ce qui luy sera offert, ou bien il le rejettera. En l’un des cas il n’a
pas de prétexte de demeurer armé, et en l’autre son intention estant déclarée,
Sa Majesté sera en droit d’exiger des Espagnolz qu’i[ls] le forceront à mettre
bas les armes, et il n’aura pas à leur reprocher qu’ilz l’ont abandonné, puis-
qu ’ils auront obtenu qu’il luy demeure de quoy vivre et asseuré à sa maison
un Estat souverain, si contre leur avis il persiste au dessein d’estre armé, ilz
s’engageront aisément dans le temps qu’ils veullent la paix de le contraindre à
licentier ses trouppes, desquelles se trouvant desnué il aura bien de la peine
d’en refaire, puisque n’aiant point de lieu de place monstre il seroit contraint
de la prendre dans le païs de l’Empereur ou du Roy d’Espagne lesquelz s’ es-
tans engagez à l’abandonner, et aians consenti que celuy qui contreviendra au
traitté soit attaqué de tous ceux qui y seront intervenus, ilz s’attireroient sur
les bras une forte guerre.
Ce sont les raisons de Sa Majesté et qui ont esté appuiées et approuvées de
ceux de son conseil. De ce qui vous est escrit n’inférez pas qu’on change rien
de ce qui vous a esté mandé au sujet de ce duc, au contraire l’intention de Sa
Majesté n’est autre que de vous faire sçavoir qu’elle y persiste et qu’elle sera
très aise que ce qu’elle fera à l’avantage de ce prince en procure au roy de
Portugal, qu’elle veut tousjours assister et en avoir la liberté, sans que celle
qui luy demeurera donne prétexte aux Espagnolz et Impériaux de la préten-
dre pour faire le semblable en faveur de ce prince.
Sa Majesté a commandé à monsieur le surintendant
Bailleul (s. [ nr. 53 Anm. 5 ] ).
diligence à faire remettre l’argent que vous avez desboursé et pour les levées
et pour d’autres despenses dont il vous a pleu m’envoier l’estat et à voz ap-
pointemens aussy, et qu’il s’applique à trouver un fondz qui vous puisse estre
envoié. Il est certain qu’on a de la peine de trouver de l’argent et que les
particuliers serrent celuy qu’ilz ont, mais l’affaire de la paix est si privilégiée
qu’il faut en trouver affin que vous ayez en main de quoy gratiffier ceux qui
voudront servir et qui ne se lairroient pas gaigner par des espérances. Nous
attendons avec impatience le retour des courriers que nous vous avons des-
pêchez …