Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
243. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 November 7

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–/ 243 /–

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Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1646 November 7

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Das Schreiben wird im Antwortschreiben APW II B 5 nr. 4 durchgängig auf den 6. November
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1646 datiert.

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Kopie: AE , CP All. 78 fol. 333–336 = Druckvorlage.

5
Zum Tod des Infanten. Auswirkungen des Feldzugs in Deutschland auf den Frieden. Postangele-
6
genheiten . Portugal. Verpflichtung Mantuas gegenüber Frankreich; eventuell Gewinnung Conta-
7
rinis als Mediator für einen französisch-mantuanischen Partikularvertrag; Sicherung Casales;
8
Gefahren der Politik der Herzogin Maria Gonzaga. Überlegungen zur italienischen Liga;
9
Schiedsmänner bei Streitigkeiten in Italien. Haltung des Papstes. Empfangsbestätigung.

10
Nous nous pressons de faire partir un courrier, affin qu’il vous porte touttes
11
les résolutions qui ont esté prises sur le subject de la mort du prince d’ Espa-
12
gne

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Nr. 240.
, et ce que nous pensons qui seroit à faire pour en tirer de l’utilité. Avant
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qu’il arrive vous aurez sans doubte pénétré si elle servira d’obstacle à la
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conclusion de la paix, parce que les ministres d’Espagne ont asseurément re-
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ceu les ordres de leur maistre et se seront ouverts aux plénipotentiaires de
16
Messieurs les Estatz, non pas de leur secret, mais la manière dont ilz auront
17
agy aura donné lieu d’en descouvrir quelque chose, et les affaires estoient si
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advancées qu’il faut qu’ilz en consentent et pres[s]ent la conclusion, ou que
19
les délayant soubz des prétextes foibles, ilz descouvrent ce qu’ilz voudroient
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celer.

21
Pour moy j’ay tousjours apréhendé que cette mort reculast le bien général, et
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il vous poura souvenir que vous escrivant dernièrement et peu aprez que nous
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en sceusmes la nouvelle, concluant contre ce que je dis maintenant, ce fust sur
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une supposition que les Espagnolz auxquelz la paix estoit absolument néces-
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saire , s’y porteroient, et que s’ilz en estoient esloignez, cet accident leur auroit
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fourny des armes pour assujettir en leur entière dépendance l’Empereur, le-
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quel considéra bien plus l’advantage qu’il peut receuillir de leur affection fai-
28
sant espouser l’Infante à son filz, qu’il ne s’en devoit promettre du mariage de
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sa fille au prince, et néantmoins la résolution qui en avoit esté prise, l’avoit
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obligé à la déclaration qu’il fist qu’il ne pouvoit rien conclurre avec nous, que
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l’Espagne ne fist partie du traitté, bien que les princes de l’Empire se soient
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tousjours persuadez que les guerres n’avoient rien de commun, et partant
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qu’un traitté n’avoit nulle dépendance à l’aultre. J’admire la protection que
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Dieu donne aux affaires de Sa Majesté, et qu’ayant borné les jours de ce
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prince, il ayt disposé les choses en telle sorte que les Espagnolz ayent remis la
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conduitte de leurs intérestz aux députez de Messieurs les Estatz; ilz ne leur

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pourront plus celer ce qui sera de leurs sentimens, et ceux-cy seront tesmoins
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de leur changement s’ilz en sont coulpables, d’où ilz aprendront que leur foy
3
est peu asseurée, qu’ilz espèrent du temps et s’en prévalent, et qu’ainsy ce
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qu’ilz leurs [!] promettent ne peut pas avoir lieu, qu’aultant qu’ilz ne treuve-
5
ront pas l’occasion de relever leurs affaires et que la seureté des leurs les en-
6
gage à se lier très estroitement avec la France.

7
Militärische Lage in Deutschland nach der Aufhebung der Belagerung von Augs-
8
burg .

9
On est en apréhention de ce qui pourroit succéder en Allemagne, et comme
10
vous l’avez très prudemment remarqué, de quelque costé que tumbe le mau-
11
vais succez, la France y fera perte; si les armes des confœdérez avoient du
12
plus, il seroit à craindre que l’Empereur chang〈eant〉 ses premières craintes
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en des espérances qui ne seroient pas sans fondement, voudroit diminuer les
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conditions qu’il a consenties; et si Dieu nous donnoit de la fortune, que les
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Suédois s’en attribuans la gloire, fussent pour en désirer de plus grandes, et
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que recherchez, comme est pour l’ordinaire le vainqueur, ilz fussent pour se
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laisser emporter aux offres qui leur seroient faites, sans avoir pour nous la
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fidélité que nous avons eue pour eux, et enflez de leur prosperité, seroient
19
pour en faire sentir la force à Bavière, qui est l’object de leur hayne par les
20
raisons que vous avez touchées.

21
De ce discours vous remarquerez deux choses, l’une que cette lettre estoit
22
commencée plustost que la vostre du 24 e du passé

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Nr. 219.
eust esté leue à Sa Majesté,
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l’aultre qu’elle s’est donné la patience de l’escoutter, ores mesme qu’elle se
24
souvenoit très bien que vous faisiez response à la sienne du 4 e du mesme
25
mois

43
Nr. 185.
. Sur quatre des pointz de vostre despesche Sa Majesté a fait diverses
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réflexions, et elle a voulu que vous en fussiez informez, mesme de ce qu’elle
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avoit résolu. L’un regarde le roy de Portugal, auquel n’ayans pas sceu moyen-
28
ner les advantages qu’elle avoit désirez, affin de luy lever tout subject de se
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plaindre de ce que l’on ne se résould pas de continuer la guerre s’il n’est com-
30
pris dans la paix, et pour luy donner temps de se préparer à se défendre, ne
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pouvant estre mis en doubte qu’il sera attaqué, Sa Majesté a désiré que vous
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de vostre costé et quelqu’un de ses ministres de deçà fissent sçavoir à ceux de
33
ce roy, et monsieur Lannier à sa personne, ce qui s’est passé depuis l’ ouver-
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ture de la négotiation, et avec combien d’instance vous avez demandé qu’il y
35
fust receu, et que les Espagnolz s’en sont treuvez si esloignez qu’ilz ont dé-
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clarré que la continuation de telles instances portoit quand et soy la sépara-
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tion de l’assemblée, dont tous les princes chrestiens et particulièrement les
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médiateurs avoient pris tant d’apréhention qu’ilz n’avoient cessé de nous sol-
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liciter d’abandonner la protection des affaires de ce roy, nous faisans claire-
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ment entendre que nous n’y estions engagez ny de justice ny d’honneur,
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d’aultant que nous ne sommes pas establiz pour la rendre à ceux qui se plei-

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gnent que le roy d’Espagne a uzurpé leur bien, ny à deffendre ceux qui se
2
souslèvent contre luy, ou qui reprennent ce qu’il leur a envahy, et que n’ayans
3
point fait de traitté d’association avecque luy qui nous engage à continuer la
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guerre, et à ne pouvoir faire la paix que d’un commun consentement, c’estoit
5
dire que nous voulions la durée de la guerre, si aprez ces remonstrances nous
6
persistions à appuyer ses intérestz. Ceux du publiq si fortement soustenuz ont
7
emporté sur la Reyne ce qu’on désiroit d’elle, soubz la liberté qu’elle entend
8
luy demeurer d’assister le roy de Portugal, lequel estant informé de l’estat où
9
sont ses affaires songera à ce qui luy conviendra de faire pour se maintenir, et
10
la Reyne selon ses premiers sentimens et les advis que vous luy donnez, ne
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fera point de difficulté de l’assister d’hommes et d’argent, et d’en passer un
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traitté avecque luy, lequel ne sçauroit estre blasmé par les plus critiques, puis-
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que vous avez tousjours déclarré au nom de Sa Majesté, ou qu’il failloit[!] le
14
comprendre dans la paix, ou luy laisser la liberté de l’assister. La scituation de
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son pays y apporte de la difficulté, comme elle en facilitte le moyen, et la mer
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dont il est baigné, et les bons ports qui y sont peuvent faciliter ce qui sera de
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faire pour luy, mais les flottes qui y seront envoyées, ayans à costoyer tous les
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pays du roy d’Espagne qui se treuvent scituez sur l’une et l’aultre mer, seront
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exposées à divers périlz et nommément à celuy du vent de mer qui les pous-
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sant à terre, les forcera d’eschouer, et le mieux qui puisse arriver aux hommes,
21
ce sera de demeurer prisonniers, et de ressentir un cruel traittement qu’on
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sera très ayse de leur faire souffrir, affin que la crainte d’un pareil rende le
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voyage plus difficile.

24
Ce que vous proposez pour s’asseurer de monsieur de Mantoue, et que les
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excessives despenses qu’on a faittes pour luy conserver ses Estatz, n’ayent pas
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esté inutillement employées, et que tant de sang qui a esté versé pour sa gran-
27
deur a semblé si bien fondé, qu’on s’est résolu de le mettre en pratique, et de
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vous donner la charge d’en faire les ouvertures au sieur Contariny, lequel s’en
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chargera volontiers et par la gloire particulière qui luy en reviendra d’avoir
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esté l’un des instrumens pour empescher que l’Italie ne tombe soubs la puis-
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sance d’Espagne, que pour estre ministre d’une république qui n’a d’aultre
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occupation que de faire le contrepoids à qui est pour s’eslever au préjudice de
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la liberté publique, ce que vous aurez à faire, sera de luy en faire les ouvertu-
34
res affin qu’il en escrive au sénat, qui sans doubte embrassera volontiers cette
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occasion de rendre service à cette couronne, et de s’asseurer leur propre liber-
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té , et qui fera en sorte les ouvertures qui sont à faire au duc de Mantoue pour
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le disposer de donner ordre à ses ministres qui sont à Munster de passer un
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traitté avec ceux de France par lequel il s’obligera que la citadelle de Cazal luy
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ayant esté remise par Sa Majesté, de n’eschanger, vandre ou aliéner le pays de
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Montferat, ny de donner nulle entrée dans la citadelle de Cazal aux Espa-
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gnolz , au contraire de prendre un soing tout particulier de la faire garder en
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sorte qu’elle ne puisse tomber soubz leur puissance, et dans le corps du traitté
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on ne doubte point qu’il ne consente qu’il y soit inséré des termes qui mar-
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quent sa gratitude envers cette couronne, qui se prive de divers advantages

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1
qu’elle pouroit prendre pour conserver la bonne foy et faire voir son équani-
2
mité , sans vouloir imiter les Espagnolz, lesquelz soubz le tiltre de protection
3
sont demeurez les maistres de divers Estatz. La différence de ce procéder
4
vient de la différente pensée de ses[!] couronnes, parce que l’une s’est long-
5
temps occupée de celle du désir de la monarchie universelle

42
Zum Begriff der Universalmonarchie s. Bosbach , Monarchia.
, au lieu que celle
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de France n’a eu de visée que le maintien de la liberté des potentats chrestiens,
7
la conservation de leur authorité, et à diminuer la trop grande affectée des
8
Espagnolz qui enfin ont espreuvé que Dieu assiste ceux dont les pensées sont
9
enfermées dans la justice. Jusques à présent la mère

43
Maria Gonzaga.
de ce duc a paru si espa-
10
gnolle , qu’il fauldroit mesnager avec beaucoup d’adresse son esprist, si la cita-
11
delle de Casal n’estoit en la main de Sa Majesté qui désireroit qu’on essayast
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de la disposer à s’engager de ne marier son filz ny sa fille que de son consen-
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tement , et qui désire que vous appliquiez la dernière force de voz espritz et de
14
voz prudences à convenir de quelque expédient seur qui empesche pendant le
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bas aage de ce duc, et jusques à ce qu’il ayt pris l’authorité, que ladite citadelle
16
de Casal ne puisse courre fortune, et comme sur ce subject on s’est beaucoup
17
estendu envers vous, soit en diverses despesches et dans vostre instruction, il
18
est remis à vostre prudence de mesnager les parties auxquelles on s’est déclar-
19
ré de pouvoir consentir de faire choix s’il se peut, de celuy qui seroit le plus
20
asseuré, mais y treuvans trop de résistance, vous en relascher, et de l’un venir
21
à l’aultre, mais celuy dont vous conviendrez, le si bien establir, et si bien pren-
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dre touttes les précautions nécessaires, que bien qu’il soit le moindre, faire en
23
sorte qu’il establisse la seureté de ladite place, comme on se le pourroit pro-
24
mettre des aultres. Au suject des mariages du duc de Mantoue et de sa sœur, il
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y a plus à s’apliquer à celuy de la fille, car pour luy estant désormais en aage
26
de prendre de luy-mesme ses résolutions, il y a lieu d’espérer qu’il ne s’aliera
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pas avec les ennemis de la France et de sa maison, mais comme la durée de
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la vie des princes est incertaine comme celle des aultres hommes, et qu’il
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n’y a point de certitude qu’ilz laissent lignée, la prudence exige de Sa Majesté
30
qu’elle s’applique à prévenir les inconvéniens qui pourroient ariver si avec la
31
princesse le Montferat passoit en une maison ennemie, et qui peust se préva-
32
loir de la scituation de ce duché et de la forteresse de Casalle, pour assujettir
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le demeurant de l’Italie, ou y exciter de nouveaux troubles, et l’on ne doubte
34
point que la circonspection avec laquelle la république de Venize considère
35
les choses de l’advenir, ne porte le sénat à faire force sur l’esprist de la du-
36
chesse , affin qu’elle consente à ce qui est désiré d’elle, bien plus pour l’ advan-
37
tage de son pays et de sa propre maison que par les intérestz de la France,
38
puisque celle-cy subsistera tousjours par sa propre puisance, et que ce seroit
39
ensevelir celle de Mantoue, si l’héritière du Montferat passoit en une si pui-
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sante , qu’en la seconde génération il ne restât nulle mémoire de ce qu’elle y
41
auroit aporté. Peult-estre aurez-vous sceu comme la duchesse fait rechercher

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1
l’Empereur de luy proroger le temps de sa régence et de son administration,
2
d’où l’on infère que la passion qu’elle a de commander est excessive en elle, et
3
que pour y parvenir contre les loix du pays et la disposition de son beau-
4
père

39
Karl I. Gonzaga, Hg. von Nevers.
, elle est cappable d’entrer en divers engagemens avec cette majesté, et
5
c’est une raison solide pour l’engager aux choses qu’on a à désirer d’elle, qui
6
doivent estre bien considérées par le sénat, car si cette duchesse portoit sa fille
7
dans la maison d’Austriche, les deux unies ne manqueroient ny de prétexte ny
8
de moyens pour conserver le Mantouan à l’exclusion de ceux qui y sont ap-
9
pelez au défaut de la postérité de son filz auxquels on songe, bien que leur
10
atachement au party ennemy les ayt justement privez des bonnes grâces de Sa
11
Majesté, qui se conduisant selon les règles de la bonne politique ne hayt ny
12
n’aime que selon qu’il est utile au Roy son filz et à l’Estat.

13
L’escript

40
Beilage 1 zu nr. 218. Das folgende Zitat ist in der Beilagenkopie ( AE , CP All. 62 fol.
41
124–125) unterstrichen. Der vollständige Absatz lautet: Le 8 touchant la ligue d’Italie, les
42
ministres d’Espagne en parleront avec ceux des princes d’Italie qui sont icy affin d’avancer
43
ladite ligue pour maintenir le présent traicté sans retardement de la conclusion
44
d’icelluy.
qui accompagnoit vostre despesche a fait changer Sa Majesté de
14
résolution sur ce qu’elle vous a cy-devant escript au suject de la ligue d’Italie.
15
Elle l’a consentie, pourveu qu’elle porte le terme précis dudit mémoire que je
16
vais répéter, „pour maintenir le présent traitté“, et l’engagement de tous ceux
17
qui y interviendront aydant à la manutention du traitté qui se passera entre les
18
couronnes, les inconvéniens qu’on y avoit remarquez cesseront. Et puisque
19
ledit mémoire vous a esté deslivré par les ambassadeurs de Messieurs les Estatz,
20
il est pour asseuré qu’il a esté rédigé par les Espagnolz, ou de leur consente-
21
ment , et eux-mesmes ayans fait cette ouverture il n’y a pas lieu de craindre
22
qu’ilz s’en voulussent rétracter, mais sans cette obligation formelle de tous les
23
princes d’Italie, Sa Majesté par les raisons qui vous ont esté mandées, se pri-
24
veroit de divers advantages, et en donneroit à l’Espagne, si comme on le craint,
25
il venoit à rompre la paix, quand elle aura esté conclue, et qu’elle treuvera jour
26
de se promettre quelque heureux succez à ses armes. Et pour faire voir aux
27
princes d’Italie combien Sa Majesté affectionne leur repos, et qu’elle désire de
28
faciliter les moyens de l’establir en conformité de ce qui vous a esté mandé, Sa
29
Majesté consentira l’arbitrage que les différens qui resteroient à vuider, soit
30
entre Sa Majesté et les Espagnolz, ou entre quelques princes italiens, soient
31
décidez par le Pape et la république de Venize, et le Grand-Duc. C’est à vous à
32
mesnager et le compromis et les juges, et à ne vous point ouvrir nommément
33
du dernier que vous n’ayez présenty qu’on n’en seroit pas esloigné de crainte
34
que les Espagnolz ne préjugent ou que nous en ayons desjà conféré avec luy ou
35
que nous cherchons tous les moyens imaginables pour l’attirer au service de
36
cette couronne; mais si l’on treuve en ceux-là de la disposition à y consentir,
37
vous et nous et les ministres de Sa Majesté qui sont en Italie, luy feront bien
38
cognoistre que cette pensée vient de Sa Majesté qui ne met point en doubte

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1
qu’on ne convienne des deux aultres, et pour exercer desjà la médiation entre
2
les couronnes, et pour estre les plus intéressez au repos de l’Italie.

3
Wir haben Nachricht über die militärische Lage in Italien erhalten, et il paroist
4
quelque disposition de division entre le Pape et les Espagnolz, parce que les
5
ministres de ce roy

34
Span. Botschafter in Rom war seit Juli 1646 ( Coville S. 126 Anm. 1) Iñigo Vélez de Gue-
35
vara y Tassis, VIII. conde de Oñate, II. conde de Villamediana, marqués de Guevara
36
(1597–1658), 1632 Botschafter in England, 1646 in Rom, 1648–1653 Vizekg. von Neapel,
37
1651 consejero de Estado ( Barrios S. 378f.).
luy demandent ses forces pour venir attaquer les nostres,
6
auxquelz il a sagement respondu qu’il ne prenoit point de part aux divisions qui
7
estoient entre les princes chrestiens, et les aultres s’estans advancez à luy dire
8
qu’ilz prenoient cela pour une déclaration de partialité, et qu’ilz entreroient
9
dans ses Estatz à main armée, pour venir secourrir ce qui estoit attaqué par les
10
François, il leur a fait sentir qu’il ne seroit pas pour l’endurer. S’il estoit en cette
11
bonne disposition avant mesme qu’avoir receu les lettres que Sa Majesté luy a
12
escrites pour le remercier des grâces qu’il a concédées aux Barberins, jugez
13
ce qu’il fera aprez les avoir eues, puisqu’elles sont pleines de tesmoignages
14
d’affection, de respect et de recognoisance de ce à quoy il s’est porté.

15
Le grand temps qu’il a faillu [!] employer pour faire chiffrer le mémoire

38
Nr. 240.
et la
16
letre que je vous escris a emporté tout celuy qui s’est passé depuis que la
17
résolution a esté formée de faire partir ce courrier, et il n’y a pas eu moyen de
18
faire travailler au deschiffrement de vostre dernière despesche du 29 e octo-
19
bre

39
Nr.n 226, 227 und 228.
arrivée hyer à la nuit en cette ville dont aussy je ne me suis pas trop
20
hasté, n’en pouvant donner part à Sa Majesté que demain qui est le jour ordi-
21
naire du conseil, ayant imaginé que puisque vous ne nous aviez pas despesché
22
le courrier qui est encores auprez de vous, il n’y avoit rien d’ extraordinaire-
23
ment pressé.

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