Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
238. d’Avaux an Brienne Münster 1646 November 5
Münster 1646 November 5
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 308–309’ = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP
All. 62 fol. 232–233. Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 67 fol. 237–242. Kopie:
AE , CP All. 78 fol. 297–298’.
Meinungsverschiedenheit der Bevollmächtigten über die Behandlung des Herzogs Karl; d’Avaux
für dessen Einbeziehung in den Friedensvertrag; bis zum Eintreffen anderslautender Instruktio-
nen Befolgung der auf Ausschluß des Herzogs lautenden Anweisungen.
Vous aurez veu par la despêche commune qu’il y a eu diversité d’avis tou-
chant le troisiesme expédient pour sortir d’affaires avec le duc Charles, qu’on
a trouvé à propos que les raisons vous soient mandées séparément, et que
vous estes supplié [!] d’attendre que chacun vous en ayt escrit par le retour du
courrier. J’y ay consenty volontiers quoyque je comprenne bien que c’est avec
dessein que mon opinion ne soit pas entendue en mesme temps que l’autre
qui est amplement déduitte par nostre despêche. Mais comme je ne prétens
que de satisfaire à mon devoir en représentant les motifs qui me font tenir aux
ordres de la cour, il me suffit de les vous escrire suivant le concert, et de
laisser le reste en la disposition des supérieurs.
Je vous puis asseurer, Monsieur, que s’il ne s’agissoit d’un ordre réitéré je me
serois dispensé de vous entretenir sur ce sujet, mais mon sentiment se rencon-
tre si fort avec le mémoire et les observations des 14. et 21. d’octobre que je
n’ay ozé laisser croire au conseil que nous y trouvassions tous beaucoup de
difficultez, et que l’exécution de cet ordre nous ostast quelque avantage que
nous avons acquis dans la négotiation. Car au contraire j’estime qu’estant bien
observé il en réussiroit grande utilité pour le service du Roy si par ce moyen
l’on peut terminer l’affaire de Lorraine. Et si le duc Charles ne s’y accomode
pas, qu’au lieu d’en craindre aucun préjudice ce sera un sujet aux ennemis de
l’abandonner sans réserve, et peut-estre mesmes de promettre qu’ilz ayderont
à le faire désarmer. |:Que si l’offre ne paroist pas assez considérable pour
remédier:| au mal qui est à craindre (comme il est porté par la despêche com-
mune ) ce n’est pas à moy à juger |:jusques où elle se pourroit estendre:|, mais
bien je pense qu’il seroit avantageux de sortir icy de cette affaire, et de garder
la Lorraine |:comme on faict l’Alsace avec le consentement des intéressez et
avec la garentie de noz alliez et de tous les estatz de l’Empire:|; en quoy je
trouverois bien plus d’avantage et de seureté qu’à faire séparément un cin-
quiesme traitté
Zu den vorangegangenen vier Verträgen s. [ nr. 198 Anm. 3 ] .
Il y a une autre considération pour comprendre le duc Charles dans le traitté
de l’Empire, c’est que |:dans le besoing que les ennemies ont présentement de
la paix l’on en aura bien meilleur marché que si l’on attend:| qu’elle soit
faitte, car alors les Espagnolz qui n’y consentent que par force et avec inten-
tion de la rompre, sur quoy l’on nous ordonne très prudemment de prendre
toutes sortes de précautions, au lieu de porter le duc Charles à s’accommoder
|:comme ilz seroient maintenant contraincts de faire pour avoir la paix:|, ilz
fomenteront son mescontentement et l’entretiendront d’espérences et d’ assis-
tences secrettes jusques à ce que l’occasion se présente de s’en prévaloir ou-
vertement .
Il semble donc que si cette affaire demeure indécise |:c’est laisser une porte
ouverte aux ennemis pour troubler le repos de la France:| quand il leur tour-
nera à compte; et l’on voit que la maison de Savoye qui fut excluse de la paix
de 1544
Friede von Crépy (s. [ nr. 236 Anm. 9 ] ).
sorte sont enfin revenues de leurs disgrâces.
La difficulté est à trouver quelque chose pour ledit duc qui |:puisse contenter
le monde, nous donner les seuretez requises:| pour l’acquisition de la Lor-
raine , et du temps pour juger si ce prince ne sera point capable de prendre
d’autres sentimens pour la France. Et il est pourveu à tout cela si pleinement
par les ordres de la cour que c’est à mon sens le meilleur chemin qu’on puisse
tenir, le tout sousmis très respectueusement à l’authorité du conseil et à cette
raison plus droitte et plus esclairée dont nous recevons de si grands secours
pour nostre conduitte.
Cependant je ne manque pas d’agir icy selon l’autre avis comme l’ordre et le
devoir m’y obligent, et |:de persister avec messieurs mes collègues à l’entière
exclusion du duc Charles:|.